ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"322"> craindre qu'on ne lui rompe les vertebres en le surchargeant.

D'autres tâchent de le réduire à l'amble, à la main avant de le monter, en lui opposant une muraille ou une barriere, & lui tenant la bride serrée, & le frappant avec une verge lorsqu'il bronche, sur les jambes de derriere & sous le ventre: mais par - là on peut mettre un cheval en fureur, sans lui faire entendre ce que l'on veut de lui, ou le faire cabrer, ou lui faire écarter les jambes, ou lui faire prendre quelqu'autre mauvais tic, dont on aura de la peine à le deshabituer.

D'autres, pour le même effet, lui mettent aux deux piés de derriere des fers plats & longs qui débordent le sabot en devant, autant qu'il faut pour que le cheval; s'il prend le trot, se heurte le derriere des jambes de devant avec le bout des fers: mais il y a à craindre qu'il ne se blesse les nerfs, & n'en devienne estropié pour toûjours.

Quelques - uns, pour réduire un cheval à l'amble, lui mettent des lisieres autour des jambes en forme de jarretiere, & l'envoyent au verd en cet état pendant deux ou trois semaines, au bout desquelles on les lui ôte. C'est ainsi que les Espagnols s'y prennent: mais on n'approuve pas cette méthode; car quoiqu'à la vérité il ne puisse pas en cet état trotter sans douleur, ses membres n'en souffriront pas moins; & si l'on parvient à le mettre à l'amble, son allure sera lente & aura mauvaise grace, parce qu'il aura le train de derriere trop rampant. La maniere de mettre un cheval à l'amble par le moyen du tramail paroît la plus naturelle & la plus sûre.

Mais beaucoup de ceux qui s'en tiennent à cette méthode tombent encore dan différentes fautes: quelquefois ils font le tramail trop long, & alors il ne sert qu'à faire heurter les piés du cheval confusément les uns contre les autres; ou ils le font trop court, & alors il ne sert qu'à lui faire tournoyer & lever les piés de derriere si subitement, qu'il s'en fait une habitude dont on ne vient guere à bout de le défaire par la suite. Quelquefois aussi le tramail est mal placé, & est mis, de crainte qu'il ne tombe, au - dessus du genou & du sabot: en ce cas, l'animal ne peut pas pousser contre, & la jambe de devant ne peut pas forcer celle de derriere à suivre: ou si pour éviter cet inconvénient on fait le tramail court & droit, il comprimera le gros nerf de la jambe de derriere & la partie charnue des cuisses de devant, en sorte que le cheval ne pourra plus aller qu'il ne bronche pardevant, & ne fléchisse du train de derriere.

Quant à la forme du tramail, quelques - uns le font de cuir; à quoi il y a cet inconvénient, qu'il s'allongera ou rompra; ce qui pourra empêcher le succès de l'opération. Pour un bon tramail, il faut que les côtés soient si fermes, qu'ils ne puissent pas prêter de l'épaisseur d'un cheveu; la housse mollette, & si bien arrêtée qu'elle ne puisse pas se déranger; la bande de derriere plate, & descendant assez bas.

En le dressant à la main, on lui mettra seulement en commençant un demi - tramail, pour le dresser d'abord d'un côté; ensuite on en fera autant à l'autre côté; & lorsqu'il ira l'amble à la main avec facilité & avec aisance, sans trébucher ni broncher, ce qui se fait d'ordinaire en deux ou trois heures, on lui mettra le tramail entier. Voyez Tramail.

AMBLER (Page 1:322)

AMBLER, (Manege.) c'est aller l'amble. V. Amble. Il y a certains chevaux bien forts, qui amblent lorsqu'on les presse au manege: mais c'est le plus souvent par foiblesse naturelle ou par lassitude. (V)

AMBLETEUSE (Page 1:322)

* AMBLETEUSE, ville maritime de France dans la Picardie. Lon. 19. 20. lat. 50. 50.

AMBLEUR (Page 1:322)

AMBLEUR, s. m. (Manege.) Officier de la grande & petite écurie du Roi. Voyez Amble. (V)

Ambleur (Page 1:322)

Ambleur, s. m. c'est ainsi qu'on nomme en Venerie un cerf dont la trace du pié de derriere surpasse la trace du pié de devant.

AMBLYOPIE (Page 1:322)

AMBLYOPIE, s. f. est une offuscation ou un obscurcissement de la vûe, qui empêche de distinguer clairement l'objet, à quelque distance qu'il soit placé. Cette incommodité vient d'une obstruction imparfaite des nerfs optiques, d'une suffusion légere, du défaut ou de l'épaisseur des esprits, &c. Quelques-uns comptent quatre especes d'amblyopies; savoir, la myopie, la presbytie, la nyctalopie, & l'amaurosis. Voyez chacune à son article. Blanchard. (N)

AMBLYGONE (Page 1:322)

AMBLYGONE, adj. m. terme de Géom. qui se dit d'un triangle dont un des angles est obtus, ou a plus de 90 degrés. Voyez Angle & Triangle.

Ce mot est composé de l'adjectif Grec A'MLU\, obtus, & de GWNIA angle. (E)

AMBOHISTMENES (Page 1:322)

* AMBOHISTMENES, peuples d'Afrique, qui habitent les montagnes de la partie orientale de l'ile de Madagascar.

AMBOINE (Page 1:322)

AMBOINE, île d'Asie, l'une des Moluques, aux Indes orientales, avec ville de même nom. Long. 145. lat. mérid. 4.

AMBOISE (Page 1:322)

* AMBOISE, ville de France, dans la Touraine, au confluant de la Loire & de la Masse. Long. 18d. 39'. 7". lat. 47d. 24'. 56".

AMBON (Page 1:322)

AMBON, A'MBWN, nom que l'on donne au bord cartilagineux qui environne les cavités des os qui en reçoivent d'autres: tels sont ceux de la cavité glenoide de l'omoplate, de la cavité cotyloïde des os des hanches. Voyez Omoplate & Hanche, &c. (L)

Ambon (Page 1:322)

Ambon, est aussi la même chose que jubé. V. Jubé

AMBOUCHOIR (Page 1:322)

AMBOUCHOIR, s. m. pl. en terme de Bottier, ce sont les moules sur lesquels on fait la tige d'une botte. Ils sont composés de deux morceaux de bois qui réunis ensemble, ont à peu près la figure de la jambe, & qu'on fait entrer l'un après l'autre dans le corps de la botte; on écarte les morceaux de bois à discrétion par le moyen d'un coin de bois, appellé clé, que l'on chasse à coups de marteau entre les deux pieces qui composent l'ambouchoir. Voyez la fig. 29. Pl. du Bottier.

AMBOULE (Page 1:322)

* AMBOULE, (Valle'e d') contrée de l'île de Madagascar, au midi, vers la côte orientale, au nord du Carcanossi.

AMBOURNAI ou AMBRONAI (Page 1:322)

* AMBOURNAI ou AMBRONAI, ville de France dans le Bugey, à trois lieues de Bourg en Bresse.

AMBOUTIR (Page 1:322)

AMBOUTIR, v. a. en terme de Chaudronnier, c'est donner de la profondeur & de la capacité à une piece qui étoit platte, en la frappant en dedans avec un marteau à tranche ou à panne ronde. Voyez la fig. 6. Pl. 1. du Chaudronnier, qui représente un ouvrier qui amboutit une piece sur un tas avec un marteau. Ce terme convient dans le même sens à l'Orfévre, au Serrurier, au Ferblantier, & à la plûpart des autres Ouvriers qui employent les métaux, ou des matieres fléxibles.

Amboutir (Page 1:322)

Amboutir, en terme d'Eperonnier. Voyez Estamper.

AMBOUTISSOIR ou EMBOUTISSOIR (Page 1:322)

AMBOUTISSOIR ou EMBOUTISSOIR, s. m. outil d'Eperonnier, est une plaque de fer dans laquelle est une cavité sphérique ou paraboloïde, selon que l'on veut que les fonceaux que l'on amboutit dessus soient plus arrondis ou plus aigus. Le fond de cette cavité est percé d'un trou rond d'environ sept à huit lignes de diametre; c'est sur cet outil posé à cet effet sur une enclume, que l'on fait prendre la forme convexo - concave aux pieces de fer qui doivent former les fonceaux en frappant dessus la tête d'une bouterolle qui appuie la piece rougie au feu, qui doit former le fonceau. Voyez Estamper & Fonceau, & la fig. 1. Pl. de l'Eperonnier, qui représente l'amboutissoir.

Amboutissoir (Page 1:322)

Amboutissoir, outil de Cloutier, est un poin<pb-> [p. 323] çon d'acier trempé, dont l'extrémité inférieure est concave, & de la forme que l'on veut donner aux têtes des clous que l'on fabrique avec cet outil, comme les clous à tête de champignon, les broquettes à tête embouties, & autres sortes. Voyez la fig. 1. Pl. du Cloutier.

AMBRACAN (Page 1:323)

* AMBRACAN, s. m. poisson de mer qu'on appelle encore Ambera, dont Marmol a fait mention, mais qui n'est connu, je crois, d'aucun naturaliste. Marmol dit qu'il est d'une grandeur énorme; qu'on ne le voit que quand il est mort; qu'alors la mer le jette sur le rivage; qu'il a la tête dure comme un caillou; plus de douze aunes de longueur; & que c'est ce poisson, & non la baleine, qui jette l'ambre. Voyez à l'article Ambre ce qu'il faut penser de cette derniere partie de la description; quant aux autres, elles ne peuvent être appuyées ni combattues d'aucune autorité.

AMBRACIE (Page 1:323)

* AMBRACIE, ancienne ville d'Epire, dont le golfe est célebre par la victoire d'Auguste sur Antoine.

AMBRASI (Page 1:323)

* AMBRASI, riviere d'Afrique au Royaume de Congo; elle a sa source dans des montagnes voisines de Tinda, & se jette dans la mer d'Ethiopie, entre les rivieres de Lelunda & de Cose.

AMBRE - GRIS (Page 1:323)

AMBRE - GRIS, (Hist. nat.) Ambarum cineraceum seu griseum, Ambra grisea; parfum qui vient de la mer, & qui se trouve sur les côtes en morceaux de consistance solide; cette matiere est de couleur cendrée & parsemée de petites taches blanches; elle est légere & grasse; elle a une odeur forte & pénétrante qui la fait reconnoître aisément, mais qui n'est cependant pas aussi active & aussi agréable dans l'ambre brut qu'elle le devient, après qu'il a été préparé, & surtout après qu'il a été mêlé avec une petite quantité de musc & de civette. C'est par ces moyens qu'on nous développe son odeur dans les eaux de senteur & dans les autres choses, où on fait entrer ce parfum. Il s'enflamme & il brûle; en le mettant dans un vaisseau sur le feu, on le fait fondre & on le réduit en une résine liquide de couleur jaune, où même dorée. Il se dissout en partie dans l'esprit - de - vin, & il en reste une partie sous la forme d'une matiere noire visqueuse.

Les Naturalistes n'ont jamais été d'accord sur l'origine & sur la nature de l'ambre - gris. Les uns ont cru que c'étoit l'excrement de certains oiseaux qui vivoient d'herbes aromatiques aux îles Maldives ou à Madagascar; que ces excrémens étoient altérés, affinés & changés en ambre sur les rochers où ils restoient exposés à toutes les vicissitudes de l'air. D'autres ont prétendu que ces mêmes excrémens étoient fondus par la chaleur du Soleil sur les bords de la mer, & entraînés par les flots; que les baleines les avaloient & les rendoient ensuite convertis en ambre - gris, qui étoit d'autant plus noir qu'il avoit demeuré plus long - tems dans le corps de ces animaux. On a aussi soûtenu que l'ambre - gris étoit l'excrément du crocodile, du veau marin, & principalement des baleines, sur - tout des plus grosses & des plus vieilles. On en a trouvé quelquefois dans leurs intestins; cependant de cent que l'on ouvrira, on ne sera pas assûré d'en trouver dans une seule. On a même voulu expliquer la formation de l'ambre - gris dans le corps de la baleine, en disant que c'est une véritable concrétion animale, qui se forme en boule dans le corps de la baleine mâle, & qui est enfermée dans une grande poche ovale au - dessus des testicules à la racine du penis. Trans. Philos. n°. 385 & 387. On a dit que l'ambre - gris étoit une sorte de gomme qui distille des arbres, & qui tombe dans la mer où elle se change en ambre. D'autres ont avancé que c'étoit un champignon marin arraché du fond de la mer par la violence des tempêtes; d'autres l'ont cru une production végétale, qui naît des racines d'un arbre qui s'étend dans la mer: on a dit qu'il venoit de l'écume de la mer; d'autres enfin ont assûré que l'ambre - gris n'étoit autre chose que des rayons de cire & de miel que les abeilles faisoient dans des fentes de grands rochers qui sont au bord de la mer des Indes. Cette opinion a paru la meilleure à M. Formey, Secrétaire de l'Académie Royale des Sciences & Belles - Lettres de Prusse. Voici comment il s'en explique dans son manuscrit: « Je ne trouve point de sentiment plus raisonnable que celui qui assûre que l'ambre - gris n'est autre chose qu'un composé de cire & de miel, que les mouches font sur les arbres, dont les côtes de Moscovie sont remplies, ou dans les creux des rochers qui sont au bord de la mer des Indes; que cette matiere se cuit & s'ébauche au soleil, & que se détachant ensuite ou par l'effort des vents, ou par l'élevation des eaux, ou par son propre poids, elle tombe dans la mer & acheve de s'y perfectionner, tant par l'agitation des flots, que par l'esprit salin qu'elle y rencontre; car on voit par expérience qu'en prenant de la cire & du miel, & les mettant en digestion pendant quelque tems, on en tire un élixir & une essence qui est non - seulement d'une odeur très - agréable, mais qui a aussi des qualités fort approchantes de l'ambre - gris; & je ne doute point qu'on ne fît un élixir encore plus excellent, si on se servoit du miel des Indes ou de Moscovie, parce que les mouches qui le font y trouvent des fleurs plus aromatiques & plus odoriférantes, &c.»

M. Geoffroy dit expressément dans le premier volume de son traité de la matiere Médicale, qu'il n'y a pas lieu de douter que l'ambre - gris ne soit une espece de bitume qui sort de la terre sous les eaux de la mer: il est d'abord liquide, ensuite il s'épaissit, enfin il se durcit; alors les flots l'entraînent & le jettent sur le rivage: en effet c'est sur les rivages de la mer, & sur - tout après les tempêtes, que l'on trouve l'ambre - gris. Ce qui prouve qu'il est liquide quand il sort de la terre, c'est que l'ambre - gris solide, tel que nous l'avons, contient des corps étrangers qui n'auroient pas pû entrer dans sa substance si elle avoit toûjours été seche & solide; par exemple, on y trouve de petites pierres, des coquilles, des os, des becs d'oiseaux, des ongles, des rayons de cire encore pleins de miel, &c. On a vû des morceaux d'ambre - gris, dont la moitié étoit de cire pure. Il y a eu encore d'autres Chimistes qui ont nié que cette matiere fût une substance animale, parce qu'elle ne leur avoit donné dans l'analyse aucun principe animal. On a cru dans tous les tems que l'ambre - gris étoit une matiere bitumineuse. Les Orientaux pensoient qu'il sortoit du fond de la mer comme le naphthe distille de quelques rochers; & ils soûtenoient qu'il n'y en avoit des sources que dans le golfe d'Ormus, entre la mer d'Arabie & le golfe de Perse. Plusieurs Auteurs se sont réunis à croire que l'ambre - gris étoit une sorte de poix de matiere visqueuse, un bitume qui sort du fond de la mer, ou qui coule sur ses côtes en forme liquide, comme le naphthe ou le pétrole sort de la terre & distille des rochers; qu'il s'épaissit peu à peu & se durcit dans la mer. Trans. Philos. n. 433. 434. 435. Nous voyons tous ces différens états du bitume dans le pissasphalte & dans l'asphalte. V. Naphthe, Pissasphalte, Asphalte

L'ambre - gris est en morceaux plus ou moins gros & ordinairement arrondis; ils prennent cette forme en roulant dans la mer ou sur le rivage. On en apporta en Hollande, sur la fin du siecle dernier, un morceau qui pesoit 182 livres; il étoit presque rond, & il avoit plus de deux piés de diametre. On dit que ce morceau étoit naturellement de cette grosseur, & qu'il n'y avoit pas la moindre apparence qu'on eût

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