RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"310">
Mais s'il arrive qu'on ne puisse éviter l'eau, on pratique un petit canal soûterrain qui conduise les eaux dans une bure qui a 90 piés de profondeur, & qui est au niveau des eaux: là il y a dix pompes sur quatre bassins, quatre au niveau de l'eau, trois au second étage, & trois au troisieme. Des canaux de ces pompes, les uns ont deux piés de hauteur, les autres quatre ou même cinq. Ces pompes vont par le moyen de deux grandes roues qui ont 46 piés de diametre, & qui sont mises en mouvement par des eaux qui se trouvent plus hautes qu'elles & qui sont dans les environs. Cette machine qui meut les pompes s'appelle engin. La premiere pompe a 10 toises, la seconde 10, & celle du fond 10. Les trois verges de fer qui tiennent le piston ont 50 piés, & le reste est d'aspiration. La largeur de la bure a huit piés en quarré. L'engin & les pompes font le même effet que la machine de Marly, mais ils sont plus simples.
On jette le minéral qui contient l'alun dans de gros
tas qui ont vingt piés de haut, sur soixante en quarré.
V. Minéral. Plan. 2. A, A, A, sont ces tas. On le
laisse dans cet état pendant deux ans, pour qu'il jette
son feu, disent les ouvriers. Au bout de deux ans,
on en fait, pour le brûler, de nouveaux amas, qu'on
voit même
On remarque que les arbres qui sont aux environs des tas du minéral en feu meurent, & que la fumée qui les tue ne fait point de mal aux hommes. Les baquets sont au nombre de douze, comme on les voit sur deux rangées C, C, C, C, C, C; D, D, D, D, D, D; six d'un côté, six d'un autre: ils ont chacun seize piés en quarré, sur un pié de profondeur. Ces douze baquets sont séparés par un espace, dans lequel on en a distribué trois petits E, E, E, qui ont chacun, sur trois piés de long, un pié & demi de large, & deux piés de profondeur. Il y a un petit baquet pour quatre grands; quatre des grands, deux d'un côté C, C, & deux de l'autre D, D, communiquent avec un petit E. L'ouverture par laquelle les grands baquets communiquent avec les petits, est fermée d'un tampon, qu'on peut ôter quand on veut. Les broüetteurs portent sans cesse de la matiere du tas dans les grands baquets: ces grands baquets sont pleins d'eau; ils reçoivent l'eau par le canal F; le canal F prolongé en G, G, G, &c. fait le tour des douze grands baquets: ces grands baquets ont des ouvertures en H, H, H, &c. par lesquelles ils peuvent recevoir l'eau qui coule dans le canal G, G, G, qui les environne. Quand la matiere a trempé pendant 24. heures dans un grand baquet C 1. on laisse couler l'eau chargée de particules alumineuses dissoutes dans le petit baquet E, & on la jette de ce petit baquet E, dans le grand D1. où elle reste encore à s'éclaircir: on continue ainsi à remplir les baquets C1. C2. C3. &c. & les baquets D1. D2. D3. &c. d'eau chargée de parties alumineuses, par le moyen des petits baquets E, E, E. Ces baquets sont tous faits de bois, de madriers & de planches, & le fond en est plancheyé. Quand on présume que l'eau est assez éclaircie dans les grands baquets C1. C2. C3. &c. D1. D2. D3. &c. on en ôte les bouchons, & on la laisse couler par le long canal E, E, E, &c. dans un réservoir F, qui est à 50 toises de - là: elle demeure deux à trois heures dans ce réservoir, puis on la laisse aller dans un autre réservoir I, qui est à deux cens toises du réservoir F; mais de sa même grandeur: ce dernier réservoir I (Voyez Minéral. Plan. 3.) est derriere les chaudieres. Quand l'eau du réservoir I est claire, on s'en sert; si elle ne l'est pas, on la laisse reposer. Quand elle est suffisamment reposée, on la laisse couler dans les deux chaudieres G, G; ces chaudieres sont de plomb, & sont assises sur les fourneaux H, H, H. K, K, escaliers qui conduisent sur les fourneaux vers les chaudieres. L, L, cendriers. M, M, portes des fourneaux par lesquelles on jette la houille. L'eau qu'on a introduite dans les chaudieres G, G, y reste 24. heures; on les remplit à me<pb-> [p. 311]
Il est bon d'observer que les chaudieres étant de
plomb, il faut qu'elles soient garanties de l'action
du feu par quelque rempart; ce rempart, c'est une
grande plaque de fonte d'un pouce d'épaisseur H,
H, H, qui couvre le dessus des fourneaux. Voyez la
On fait aussi de l'alun en France, proche les montagnes des Pyrénées.
L'alun est composé d'un acide qui est de la nature de l'acide vitriolique, puisque quand il est joint avec l'alkali du tartre, il donne un tartre vitriolé, comme feroit l'acide tiré du vitriol même. Cet acide, pour former l'alun, est uni à une terre qui est une espece de craie; cette terre est particuliere, & semble tenir de la nature des matieres animales calcinées. L'alun donne par la décomposition quelque chose d'urineux, qui vient le plus souvent de l'urine dont on se sert pour le clarifier quand on le fabrique. D'ailleurs, l'alun pourroit donner un alkali
L'alun est un remede qui, étant mis en oeuvre avec les précautions & la prudence nécessaires, appaise & guérit toutes les hémorrhagies en général, tant internes qu'externes. On peut donc s'en servir dans l'écoulement du sang, causé par l'ouverture de quelques vaisseaux dans les premieres voies; dans le saignement de nez; dans les crachemens & vomissemens de sang; dans le flux des urines ensanglantées, & des hémorrho>des; dans toutes les pertes de sang qui arrivent aux femmes, en quelque tems qu'elles leur surviennent, pendant leur grossesse, & après l'accouchement.
Enfin l'alun n'est pas moins efficace dans les hémorrhagies qui auroient été causées par un coup de feu, ou par quelque instrument tranchant, par quelque chûte, ou quelque coup de tête violent; & dans celles même qui seroient la suite de quelques ulceres rongeans & invétérés.
La maniere dont agit l'alun est très - douce: on n'éprouve lorsqu'on en prend, d'autre changement dans le corps, que quelques maux de coeur légers: mais ils durent très - peu, & ne vont jamais jusqu'à faire vomir avec effort.
Quelques - uns prétendent qu'il est dangereux d'arrêter le sang par l'usage des astringens; préjugé d'autant plus mal fondé à l'égard de l'alun, qu'il est détruit par l'expérience. Ce remede n'entraîne jamais de suite fâcheuse, pourvû néanmoins que les vaisseaux aient été suffisamment desemplis, ou par les pertes, ou par les saignées; c'est au Medecin à en décider. Le Medecin ne l'employera jamais dans les hémorrhagies critiques, ni dans les fievres violentes: c'est pourquoi il est toûjours nécessaire de consulter le Medecin sur son usage.
Au reste, la maniere d'en user doit être variée, ainsi que le régime, selon les différens tempéramens, & les différentes hémorrhagies.
La dose est depuis trois grains, jusqu'à un demi-gros, incorporé avec un peu de miel rosat. M. Malouin a trouvé que le cinabre joint à l'alun, faisoit réussir mieux ce remede, surtout lorsqu'il s'agit de calmer les nausées, &c. Ce Medecin fait entrer un grain de cinabre naturel dans chaque prise d'alun. Voyez sa Chimie Médicinale. On donne l'alun dans les grandes hémorrhagies pressantes, de deux heures en deux heures, & nuit & jour. Lorsque les hémorrhagies seront moins vives, on le donnera de trois ou de quatre heures en quatre heures, & le jour seulement, si la chose n'est pas pressante.
Lorsque la perte de sang sera arrêtée, ce qui arrive ordinairement après la huitieme ou dixieme prise, on diminuera insensiblement pendant un mois l'usage de l'alun.
Les femmes ont quelquefois des pertes de sang extraordinaires, ou sont sujettes à en évacuer tous les mois en telle abondance, qu'elles s'en trouvent considérablement affoiblies.
Dans la vûe de modérer ces pertes sans les arrêter, on leur fera prendre le matin à jeun un demi-gros d'alun sept ou huit jours de suite avant le tems de l'évacuation; elles continueront cette pratique pendant cinq ou six mois, sans quoi elles courent risque de devenir sujettes aux pertes blanches, qui peuvent devenir d'autant plus dangereuses, qu'elles sont quelquefois suivies de skirrhes ou d'ulceres.
Deux observations générales doivent être rapportées
à toutes les especes de pertes de sang dont nou>
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.