ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"312"> venons de parler; la premiere, c'est que lorsqu'il y a des insomnies pendant la perte, on doit joindre à l'usage de l'alun, celui des narcotiques, ou du moins des calmans: la seconde, c'est que les grandes hémorrhagies sont presque toûjours suivies de degoûts, d'altération, de lassitudes, d'inquiétudes & de douleurs de tête violentes, & de battemens des grosses arteres; il faut aussi employer dans ces cas les calmans, & même les narcotiques, surtout lorsqu'il y a de l'insomnie. Voyez Helvetius, Traité des maladies.

On se sert extérieurement de l'alun dans les lotions astringentes; & il entre dans différens cosmétiques, & dans plusieurs compositions pour nettoyer les dents.

C'est un des principaux ingrédiens des teintures & des couleurs, qui pour être comme il le faut, ne peuvent s'en passer. Il sert à affermir la couleur sur l'étoffe, & il a en cette occasion le même usage que l'eau gommée & les huiles visqueuses; il dispose aussi les étoffes à prendre la couleur, & il lui donne plus de vivacité & de délicatesse, comme on voit clairement dans la cochenille & la graine d'écarlate.

Cet effet de l'alun semble être dû à sa qualité astringente, par le moyen de laquelle il bride les particules les plus fines des couleurs, les retient ensemble, & les empêche de s'évaporer. C'est par - là aussi qu'il empêche le papier, qui a été long - tems dans l'eau alumineuse, de boire lorsqu'on écrit dessus. Voyez Couleur, Teinture.

L'alun sucré ressemble beaucoup au sucre; c'est une composition d'alun ordinaire, d'eau - rose, & de blancs d'oeufs cuits ensemble en consistance de pâte, à laquelle on donne ensuite la forme que l'on veut; étant refroidie, elle devient dure comme une pierre, on l'employe en qualité de cosmétique.

L'alun brûlé, alumen ustum; c'est un alun calciné sur le feu, & qui par ce moven devient plus blanc, plus léger, plus facile à pulvériser & caustique.

L'alun de plume, alumen plumosum, est une sorte de pierre minérale saline de différentes couleurs, ordinairement d'un blanc verdâtre, ressemblant au talc de Venise, excepté qu'au lieu d'écailles, elle a des filets ou fibres qui ressemblent à celles d'une plume, d'où lui vient son nom.

L'alun clarifie les liqueurs; un peu d'alun jetté dans de l'eau divine, la clarifie de façon, qu'on n'est pas obligé de la filtrer. L'alun clarifie aussi l'encre; on employe l'alun dans les fabriques de sucre, pour la propriété qu'il a de clarifier: ceux qui font profession de dessaler de la morue, se servent aussi d'alun.

Les Anatomistes & les Naturalistes mettent un peu d'alun dans l'eau - de - vie blanche, dans laquelle ils conservent des animaux, &c. pour conserver les couleurs.

Il y en a qui s'imaginent que l'alun a la secrete propriété d'appaiser les douleurs de rhûmatismes, lorsqu'on le porte sur soi: quelques personnes sujettes aux rhûmatismes, croyent s'en garantir, en portant dans leur poche, ou dans leur gousset, un morceau d'alun.

Alun purifié: on purifie l'alun comme la plûpart des autres sels, par la dissolution, la filtration, & la crystallisation. On prend de l'alun de Rome, on le fait fondre dans de l'eau bouillante, après l'avoir concassé; on filtre la dissolution; on en fait évaporer une partie, & on le porte dans un lieu frais, où l'alun se forme en crystaux, qu'on retire de l'eau, & qu'on fait sécher; c'est l'alun purifié.

Alun teint de Mynsicht. Il y a eu dans le siecle passé une préparation d'alun en grande réputation: Mynsicht, qui étoit un grand Medecin d'Allemagne, en fut l'auteur. Pour - purifier l'alun, il en faisoit fondre deux onces dans de l'eau de chardon - bénit; il y ajoûtoit une once de sang de dragon en poudre tamisée; le tout ayant bouilli ensemble jusqu'à ce que l'alun fût dissous, il filtroit la dissolution, & la mettoit à crystalliser: il avoit par ce moyen un alun teint en rouge.

M. Helvetius qui a remis en France, comme il est encore en Allemagne, l'usage de l'alun pris en grande dose, faisoit par le feu ce que Mynsicht faisoit par l'eau; c'est - à - dire, pour parler le langage de Chimie, Mynsicht employoit, pour purifier l'alun, la voie humide, & M. Helvétius se servoit de la voie seche. M. Helvetius faisoit fondre l'alun dans une cuilliere de fer sur le feu avec le sang de dragon en poudre; il les mêloit bien ensemble, & après avoir retiré du feu'la masse molle, il en formoit des pilule de la grosseur des pois ronds: il faut que plusieurs personnes se mettent à faire promptement ces pilules, parce que la masse se durcit en refroidissant.

ALUNER (Page 1:312)

* ALUNER, v. act. c'est une opération de Teinturier: toutes les étoffes qu'on veut teindre en cramoisi doivent être alunées. Ainsi aluner, c'est ou faire tremper dans l'alun, ou mettre au bain d'alun. Voyez Teinture.

ALUS (Page 1:312)

* ALUS, desert d'Arabie, où les israélites camperent le dixieme jour.

ALYPUM (Page 1:312)

* ALYPUM, ou FRUTEX TERRIBILIS, (Hist. nat.) arbuste qui s'éleve à environ une coudée; sa racine est couverte d'une écorce noirâtre, sa longueur est de quatre à cinq pouces, & sa grosseur de près d'un pouce de diametre en son collet; elle est garnie, ou plûtôt partagée en trois ou quatre grosses fibres; ses branches sont couvertes d'une petite pellicule d'une couleur de rouge brun, déliées & cassantes; ses feuilles placées sans ordre, tantôt par bouquets, tantôt isolées, quelquefois accompagnées à leurs aisselles d'autres petites feuilles, sont de différentes figures: les unes ressemblent aux feuilles du myrte; les autres s'élargissent vers le bout, ou sont en trident, ou n'ont qu'une pointe. Les plus grandes ont environ un pouce de longueur, sur trois ou quatre lignes de largeur, & sont épaisses & d'un verd éclatant. Chaque branche porte une seule fleur, quelquefois deux, mais rarement: ces fleurs sont d'un beau violet, & ont environ un pouce de diametre; elles sont composées de demi - fleurons, & de leur milieu s'élevent quelques étamines blanches, avec un petit sommet noirâtre. Ces fleurons finissent en trois pointes, & n'ont qu'environ trois lignes de long, sur une ligne de large: chaque demi - fleuron porte son embryon, qui, quand la fleur est passée, devient une semence garnie d'une espece d'aigrette. Toute la fleur est soûtenue par un calice composé de feuilles disposées en écailles, chacune desquelles n'a que deux ou trois lignes de long sur une ligne de large.

On lit dans Clusius que les charlatans de l'Andalousie donnoient la décoction de cette plante pour les maladies vénériennes; d'autres gens de même caractere la substituent au sené: mais la violente action de ce remede, qui n'a pas été nommé pour rien frutex terribilis, fait souvent repentir de son usage & ceux qui l'ordonnent, & ceux à qui il est ordonné. Mém. de l'Acad. des Sciences, 1712.

Cette plante a beaucoup d'amertume, son goût est aussi desagréable que celui du lauréole, & son amertume augmente beaucoup pendant six ans; on la trouve en plusieurs endroits du Languedoc; mais elle croît principalement en abondance sur le mont de Cete, dans cette province, auprès de Frontignan; c'est pour cette raison que les Botanistes lui ont donné le nom d'Alypon - montis - Ceti. On trouve aussi l'Alypum dans plusieurs endroits de Provence, surtout dans ceux qui sont voisins de la mer & situés au midi. [p. 313]

Elle est un violent cathartique, & ne purge pas avec moins de force la bile, le phlegme, & les humeurs aqueuses, que le tithymale. Mais nous ne saurions trop répeter qu'on ne doit se servir d'un remede si violent qu'avec beaucoup de précaution. (N)

ALYSSOIDE (Page 1:313)

ALYSSOIDE, s. f. herbe dont la fleur est composée de quatres feuilles disposées en croix; il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit presqu'elliptique, gonflé & assez gros; ce fruit est partagé en deux loges par une cloison parallele aux deux portions qu'elle divise, & il renferme des semences applaties, arrondies, & entourées par un limbe. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

ALYSSON (Page 1:313)

ALYSSON, s. m. herbe dont les fleurs sont composées de quatre feuilles disposées en croix; il sort du calice un pistil, qui devient dans la suite un fruit assez petit, relevé en bosse, & partagé en deux loges par une cloison qui est parallele aux portions qu'elle divise: ce fruit renferme des semences arrondies. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

ALYTARCHIE (Page 1:313)

ALYTARCHIE, s. f. dignité de l'Alytarque, qui duroit quatre ans. Voyez ci - dessous Alytarque.

ALYTARQUE (Page 1:313)

ALYTARQUE, s. m. (Hist. anc.) Magistrat qui dans les jeux commandoit aux Mastigophores, ou Porte - verges, & leur faisoit exécuter les ordres de l'Agonothete. (G)

ALZAN (Page 1:313)

ALZAN, s. m. (Manége.) poil de cheval tirant sur le roux. Ce poil a plusieurs nuances qu'on désigne par plusieurs épithetes; savoir, alzan clair, alzan poil de vache, alzan bai, alzan vif, alzan obscur, alzan brûlé. On dit proverbialement alzan brûlé, plûtôt mort que lassé; ce qui veut dire que les chevaux de ce poil sont si vigoureux, qu'ils ne se lassent jamais. (V)

A M

AM (Page 1:313)

AM. Voyez Hameçon

AMABYR, ou AMVABYR (Page 1:313)

AMABYR, ou AMVABYR, s. m. ancien mot Anglois, qui signifie le prix de la virginité. C'étoit un droit qui se payoit au Seigneur dans quelques Provinces d'Angleterre par celui qui épousoit la fille d'un de ses vassaux. Voyez Marquette. (H)

AMACACHES (Page 1:313)

* AMACACHES, s. m. pl. peuples de l'Amérique méridionale, dans le Brésil, aux environs de la contrée de S. Sébastien de Rio - Janeiro.

AMACORE, & AMACURE (Page 1:313)

* AMACORE, & AMACURE, riviere de l'Amérique septentrionale, qui tombe dans la Caribone, & se jette dans la mer du nord, aux environs de l'embouchure de l'Orenoque.

AMACUSA (Page 1:313)

* AMACUSA, île & province du Japon, avec une ville du même nom.

AMADABAD (Page 1:313)

* AMADABAD, grande ville d'Asie, capitale du Royaume de Guzurate, aux ndes orientales, dans l'Empire du Mogol. Long. 90. 1. lat. 23.

Son commerce est d'étoffes de soie, de coton, pures ou mêlées de l'une & de l'autre, comme tulbandes, allégias, attelasses, baffetas & chilfes, brocards de draps d'or & d'argent, damas, satins, taffetas, velours, alcatifs d'or, d'argent, de soie, & de laine; toiles de coton, blanches ou peintes, qui se font dans cette ville même, & qu'on transporte à Surate, à Cambaye, & à Boritschia. Le pays a de l'indigo, du sucre, des confitures, du cumin, du miel, de la laque, de l'opium, du borax, du gingembre, des mirobolans, du salpetre, du sel ammoniac, de l'ambre - gris, du musc, des diamans; ces trois dernieres marchandises sont d'importation. C'est d'Amadabad ou Amadabath, que viennent toutes les toiles bleues qui passent en Perse, en Arabie, en Abyssinie, à la mer Rouge, à la côte de Mélinde, à Mosambique, à Madagascar, à Java, à Sumatra, à Macassar, aux Moluques.

Boritschia ou Brotchia, ville du Royaume de Gu<cb-> sarate, à 12 lieues de Surate, a aussi des manufactures de toiles de coton. On en fait aussi à Bisantagar, à Pettan, à Brodera, à Goga, à Chin, Pour, Nariaath, Vasset, &c.

AMADAN (Page 1:313)

* AMADAN, ville d'Asie, dans la Perse. Long. 65. 25. lat. 35. 15.

AMADES (Page 1:313)

AMADES, s. f. pl. On appelle ainsi dans le Blason, trois listes plates paralleles, dont chacune est large comme le tiers de la fasce; elles traversent l'écu dans la même situation, sans toucher aux bords d'un côté ni d'autre. (V)

AMADIE (Page 1:313)

* AMADIE, ville d'Asie, dans le Curdistan, sur une haute montagne. Long. 53. 30. lat. 36. 25.

AMADIS (Page 1:313)

* AMADIS, c'est le nom que les Couturieres en linge donnent à une façon de manche ou de poignet, qui n'est guere d'usage qu'aux chemises de nuit. Les manches en amadis sont peu ouvertes; sont doublées de la même toile qu'elles sont faites, depuis le poignet jusqu'au dessus de la fente ou ouverture de la manche; sont étroites & s'appliquent si exactement sur le bras, qu'elles ne bouffent point, & qu'à peine peuvent - elles se plisser. Les gens opulens les garnissent en - dessus de falbalas longs, ou de belle mousseline, ou même de dentelle. Le poignet n'a qu'une petite manchette de deux ou trois doigts au plus. On donne encore le nom d'amadis aux manchettes dont les femmes en couches se couvrent les bras.

AMADOU (Page 1:313)

* AMADOU, s. m. espece de meche noire qui se prépare en Allemagne avec une sorte de grands champignons ou d'excroissances qu'on trouve sur les vieux chênes, frênes & sapins. On fait cuire ces excroissances dans de l'eau commune; on les seche, on les bat; on leur donne ensuite une forte lessive de salpetre; on les remet sécher au four, & l'amadou est fait. On sait de quel usage il est pour avoir promptement du feu, par le moyen de l'acier & de la pierre à fusil.

AMAGER ou AMAG (Page 1:313)

* AMAGER ou AMAG, île du Danemark sur la mer Baltique, vis - à - vis de Copenhague, d'où l'on peut y passer sur un pont.

AMAGUANA (Page 1:313)

* AMAGUANA, île de l'Amérique septentrionale, & une des Lucayes près d'Hispaniola.

AMAIA, AMAJA, AMAGIA (Page 1:313)

* AMAIA, AMAJA, AMAGIA, ville principale des Cantabres en Espagne, vers les confins des Asturies, à trois lieues de Villa - Diego, où l'on en voit encore les ruines.

AMAIGRI (Page 1:313)

AMAIGRI, adj. se dit d'une terre usée & dénuée des sels nécessaires à la production des végétaux. On doit y remédier en l'engraissant. V. Engrais. (K)

AMAIGRIR (Page 1:313)

AMAIGRIR, v. a. terme d'Architecture. Voyez Démaigrir.

Amaigrir (Page 1:313)

* Amaigrir, rendre maigre. L'usage fréquent de certains alimens desseche & amaigrit; le travail l'a amaigri.

Amaigrir (Page 1:313)

Amaigrir, v. n. il amaigrit tous les jours. V. Maigreur. (L)

Amaigrir (Page 1:313)

* Amaigrir, en Sculpture, se dit du changement qui survient dans une figure de terre ou de plâtre nouvellement faite, lorsqu'en se séchant ses parties se resserrent, diminuent de grosseur, & deviennent moins nourries.

Amaigrir (Page 1:313)

Amaigrir, v. a. en terme de Charpentier constructeur de vaisseau, c'est rendre un bordage ou une piece de bois moins épaisse. (Z)

AMALFI (Page 1:313)

* AMALFI, ville d'Italie au Royaume de Naples sur la côte occidentale du golfe de Salerne. Long. 37. 7. lat. 40. 35.

AMALGAMATION (Page 1:313)

AMALGAMATION, s. f. c'est en Chimie l'action d'amalgamer, c'est - à - dire de dissoudre ou d'incorporer un métal, spécialement l'or, avec le mercure. Voyez Amalgame.

Cette opération est désignée chez les Chimistes par les lettres A A A. Voyez A A A.

L'amalgamation se fait en fondant, ou du moins en chauffant le métal, & en y ajoûtant alors une cer<pb->

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