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DENRÉE (Page 4:833)
DENRÉE, (Hist. mod. & Jurisprud.) est une certaine mesure ou étendue de terre, usitée dans quelques pays, comme en Champagne. Ce terme vient du latin denarium, denier; d'où on a fait denariatoe, denrées; nom que l'on a donné à certaines marchandises, parce qu'on les achetoit au prix de quelques deniers. On a aussi donné ce nom, en quelques endroits, à une certaine quantité de terre, qui n'est ordinairement chargée que d'un ou deux deniers de cens ou redevance. La denrée de terre est une portion d'une plus grande mesure, qui contient plus ou moins de denrées selon l'usage du pays. Dans la prevôté de Vitry - le - François le journal ou journel de terre ne contient que six denrées: en d'autres endroits, comme dans le comté de Brienne, dans celui de Rosnay, & ailleurs, il en contient huit. La denrée est de 80 perches. Voyez le glossaire de Ducange, au mot Denariatoe. (A)
Denrées (Page 4:833)
On peut distinguer de grosses & de menues denrées: les grosses, comme le blé, le vin, le foin, le bois; les menues, comme les fruits, les légumes, &c. Ce sont ordinairement les Regrattiers qui vendent les menues denrées. Les grosses ont des marchands considérables qui en font le négoce. Voyez le dictionn. du Comm. & Chambers. (G)
DENSE (Page 4:833)
DENSE, adj. (Phys.) ce mot est relatif. On dit
en Physique qu'un corps est plus dense qu'un autre,
lorsqu'il contient plus de matiere sous un même volume.
Le mot dense s'employe pourtant quelquefois
absolument, lorsqu'il s'agit des corps qui ont beaucoup
plus de matiere que la plûpart des autres. Ainsi
on dit que l'or, le mercure, le plomb, sont des corps
denses: mais tout cela bien entendu, n'a qu'un sens
relatif. Voyez
DENSITÉ (Page 4:833)
DENSITÉ, s. f. (Physique.) est cette propriété des
corps, par laquelle ils contiennent plus ou moins de
matiere sous un certain volume, c'est - à - dire dans un
certain espace. Ainsi on dit qu'un corps est plus dense
qu'un autre, lorsqu'il contient plus de matiere sous
un même volume. La densité est opposée à la rareté,
Voyez
Par conséquent, comme la masse est proportionnelle au poids, un corps plus dense est d'une pesanteur spécifique plus grande qu'un corps plus rare; & un corps est d'autant plus dense, qu'il a une plus grande pesanteur spécifique. La densité & le volume des corps sont deux des points principaux sur lesquels sont appuyées les lois de la méchanique: c'est un axiome, que les corps d'une même densité contiennent une quantité de masse égale sous un même volume. Si les volumes de deux corps sont égaux, leurs densités sont comme leurs masses; par conséquent les densités de deux corps d'un égal volume, sont entr'elles comme leur poids. Si deux corps ont la même densité, leurs masses sont comme leurs volu<cb->
Les Péripatéticiens définissent la densité une qualité secondaire, par laquelle un corps est plein de lui - même, ses parties étant adhérentes les unes aux autres sans aucun interstice. Ainsi la forme de la densité consiste, selon ces philosophes, dans l'adhérence immédiate que les parties ont entr'elles: c'est pour cela que Porphyre dans ses prédicamens définit un corps dense, celui dont les parties sont si près l'une de l'autre, qu'on ne peut interposer aucun corps entr'elles: mais il n'y a point de tel corps.
Ces philosophes attribuent ordinairement la cause de la densité au froid; Scaliger & quelques autres l'attribuent à l'humidité. Ne seroit - il pas plus sage d'avoüer son ignorance? Plusieurs d'entre les philosophes modernes prétendent que la petitesse des parties des corps contribue beaucoup à leur densité, parce que les pores deviennent par ce moyen plus petits. Cependant ces philosophes ajoûtent que la densité des corps ne dépend pas seulement de la petitesse des pores, mais aussi de leur petit nombre, &c.
En effet, on est si éloigné aujourd'hui d'admettre
des corps absolument denses dans le sens des anciens,
que l'or même, qui est le plus dense & le plus
pesant de tous les corps, contient, selon l'observation
de M. Newton, beaucoup plus de vuides & de
pores, que de substance. Voyez
Quand les pressions de deux liquides contenus dans des vases cylindriques sont égales, les quantités de matiere sont égales: par conséquent si les colonnes ont des bases égales, les volumes des fluides, c'est - à - dire les hauteurs des colonnes sont en raison réciproque des densités. On peut déduire de ce principe une méthode pour comparer ensemble des liqueurs différentes; car si on verse différens fluides dans des tuyaux qui communiquent entr'eux, & que ces fluides s'y mettent en équilibre, leurs pressions sont égales; & on trouve par conséquent le rapport des densités, en mesurant les hauteurs.
On peut comparer aussi les densités des fluides, en
y plongeant un corps solide; car si on plonge successivement
dans les liquides qu'on veut comparer
un corps solide qui soit plus leger qu'aucun de ces
liquides, les parties de ce solide s'enfonceront entr'elles en raison inverse des densités des liquides.
En effet il est évident par les principes de l'Hydrostatique, que la partie déplacée dans chaque fluide
sera toûjours d'un poids égal au solide qui y est plongé;
ainsi cette partie déplacée, qui est égale à la partie
enfoncée du corps, sera du même poids dans
tous ces fluides, & sera par conséquent en raison inverse
de la densité. Voyez
La densité de l'air a été l'objet des recherches des Philosophes depuis l'expérience de Toricelli & [p. 834]
Il est démontré que dans le même vaisseau ou dans
des vaisseaux différens qui communiquent entr'eux,
l'air est de la même densité à la même distance du centre
de la terre. La densité de l'air en général est en
même raison que les poids dont on le charge, ou les
puissances qui le compriment. Voyez
C'est pour cette raison que l'air d'ici - bas est plus dense que l'air supérieur; cependant la densité de l'air d'ici - bas n'est pas proportionnelle au poids de l'atmosphere, à cause du froid & du chaud qui alterent sensiblement sa densité & sa rareté. Si l'air devient plus dense, le poids des corps qui s'y trouvent diminue; si l'air devient plus rare, ce même poids augmente, par la raison que les corps perdent plus de leur poids dans un milieu plus pesant que dans un autre plus leger.
Par conséquent, si la densité de l'air est sensiblement
altérée, des corps qui étoient également pesans
dans un air plus leger, & dont la pesanteur spécifique
est considérablement différente, ne seront plus
en équilibre dans un air plus dense, & celui qui est
spécifiquement plus pesant l'emportera. C'est sur ce
principe qu'est fondé le manometre ou instrument
pour mesurer les changemens de densité de l'air. V.
DENTS (Page 4:834)
DENTS, s. m. (Anatomie.) dentes, quasi edentes,
parce qu'elles servent à manger, sont les os les plus
durs & les plus compacts de tous ceux du corps humain.
Voyez
L'homme, & la plûpart des animaux, ont deux
rangs de dents, l'un à la mâchoire supérieure, l'autre
à la mâchoire inférieure. Voyez
Dans l'homme, le nombre ordinaire des dents est
de trente - deux, seize à chaque mâchoire: elles sont
toutes placées dans des loges particulieres, qu'on
nomme alvéoles; elles y sont affermies par une articulation
en forme de cheville, appellée gomphose.
Voyez
Il y a de trois sortes de dents: celles qui sont à la
partie antérieure de chaque mâchoire, se nomment
incisives; elles sont larges, minces, & plates, & au
nombre de quatre à chaque mâchoire. Quelques - uns
les appellent dents de primeur, en latin primores, parce
qu'elles paroissent les premieres: d'autres les nomment
dents de lait, lactei; & d'autres rieuses, ridentes,
parce qu'elles se montrent les premieres quand on
rit. Voyez
Derriere les dents incisives de chaque côté de chaque mâchoire, il y en a deux qui sont pointues & un peu plus éminentes; on les appelle canines, & le peuple ailleres ou dents de l'oeil, parce qu'une partie du nerf qui fait mouvoir les yeux s'y distribue; & de - là le danger de les tirer.
Derriere les canines sont les molaires, cinq de chaque
côté, qui, dans l'homme, servent principalement
à la mastication. Voyez
Les incisives n'ont ordinairement qu'une racine: les canines en ont quelquefois deux, & les molaires trois ou quatre, & quelquefois cinq, sur - tout les plus postérieures qui agissent avec le plus de force.
Les ouvertures des alvéoles ne sont pas toutes sensibles dans le foetus; il n'en paroît que dix ou douze à chaque mâchoire, elles ont peu de profondeur; les cloisons qui les séparent sont très - minces: ces alvéoles se font connoître avant la sortie des dents par autant de bosses; le bord de ces cavités est très - mince, & leur ouverture est alors fermée par la gencive qui paroît tendineuse.
A mesure que les dents font quelques progrès, la gencive devient molle & vermeille; elle demeure
Cet amas de matiere molle & visqueuse s'appelle
communément le noyau de la dent; quelques - uns le
nomment la coque, & d'autres le germe de la dent.
Voyez
On trouve ordinairement dans chaque alvéole
deux germes, & rarement trois, placés l'un sur l'autre,
& séparés par une cloison membraneuse, qui
paroît être une production de celle qui revêt l'alvéole.
Voyez
Les dents, selon Peyer, sont formées de pellicules repliées, durcies, & jointes ensemble par une mucosité visqueuse. Si l'on examine les dents du cerf, du cheval, du mouton, &c. on trouvera que le sentiment de cet auteur est bien fondé.
D'autres auteurs expliquent autrement la formation des dents. Quincy observe que les alvéoles sont tapissés d'une tunique mince, sur laquelle on voit plusieurs vaisseaux par où passe une humeur épaisse & transparente, qui à mesure que l'enfant croît se durcit & prend la forme des dents; & vers le septieme ou le huitieme mois après la naissance, les den>s percent le bord de la mâchoire, déchirent le périoste & la gencive, qui étant fort sensibles, occasionnent une violente douleur & d'autres symptomes qui surviennent aux enfans dans le tems de la naissance des dents.
Les dents ne commencent pas toutes à la fois à paroître: les incisives de la mâchoire supérieure paroissent les premieres, & ensuite celles de la mâchoire inférieure, parce que les incisives sont les plus minces & les plus pointues. Après celles - là sortent les canines, parce qu'elles sont plus pointues que les molaires, mais plus épaisses que les incisives. Les molaires paroissent les dernieres de toutes, parce qu'elles sont les plus épaisses & les plus fortes.
Les dents incisives paroissent vers le septieme, le dixieme, & quelquefois le douzieme mois après la naissance: les canines, le neuvieme ou le dixieme mois; les molaires, à la fin de la premiere ou de la seconde année.
Il tombe ordinairement dix dents de chaque màchoire vers la quatrieme, cinquieme, sixieme année, quelquefois même plus tard; savoir, les incisives, les canines, & les quatre petites molaires; ce sont ces dents qu'on appelle dents de lait. Celles qui leur succedent percent ordinairement entre la septieme & la quatorzieme année.
Les auteurs ne sont pas d'accord sur les racines des dents de lait; quelques - uns prétendent qu'elles n'en ont point; d'autres, comme Diemmerbroek, veulent que les secondes dents soient produites par les racines des dents de lait. On s'est assûré de la fausseté de ces deux sentimens par la dissection; car non seulement on a remarqué dans le foetus les deux germes distinctement séparés, mais encore dans les sujets de quatre, cinq à six ans avant la chûte des dents de lait, on voit les deux dents, savoir la dent de lait & celle qui doit lui succéder, parfaitement bien formées, avec un corps & une racine.
Si l'on a vû des gens faire des dents jusqu'à trois
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