ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"803"> tique tué & Osiris ressuscité; mais il sortoit de la terre des figures hydeuses qui entreprenoient de le déthrôner; c'étoient des géans monstrueux, dont l'un avoit plusieurs bras, l'autre arrachoit les plus grands chênes, un autre tenoit dans ses mains un quartier de montagne & le lançoit contre le ciel: on les distinguoit tous par des entreprises singulieres & par des noms effrayans. Les plus connus de tous étoient Briareus, Othus, Ephialtes, Encelade, Mimas, Porphyrion, & Rouach ou Rhaecus. Osiris reprenoit le dessus, & Horus son fils bien aimé, après avoir été rudement maltraité par Rhaecus, se délivroit heureusement de ses poursuites en se présentant à sa rencontre avec les griffes & la gueule d'un lion.

Or pour montrer que ce tableau est historique, & que tous les personnages qui le composent sont autant de symboles ou de caracteres significatifs qui expriment les desordres qui ont suivi le déluge, les peines des premiers hommes, & en particulier l'état malheureux du labourage en Egypte, il suffira de traduire ici les noms particuliers qu'on donne à chacun de ces géans. Briareus, dérivé de beri, serenitas, & de harous, subversa, signifie la perte de la sérenité; Othus, de onittoth, tempestatum vices, la succession ou la diversité des saisons; Ephialtes, de evi ou ephi, nubes, & de althah, caligo, c'est - à - dire nubes caliginis ou nubes horrida, les grands amas de nuées auparavant inconnues; Encelade, en - celed, fons temporaneus, torrens, le ravage des grandes eaux débordées; Porphyrion, de phour, frangere, & en doublant, frustulatim desringere, les tremblemens de terre ou la fracture des terres qui crevasse les plaines & renverse les montagnes; Mimas, de maim, les grandes pluies; Rhaecus, de rouach, le vent. Comment se pourroit - il faire, dit avec raison notre auteur, que tous ces noms conspirassent par hasard à exprimer tous les météores qui ont suivi le déluge, si ce n'avoit été là l'intention & le premier sens de cette allégorie? La figure d'Horus en étoit une suite. Hist. du ciel, tom. I. p. 107 & 108». Ces observations singulieres sont pour ainsi dire, démontrées avec la derniere évidence dans le reste de l'ouvrage, & presque toutes les fables de l'antiquité y concourent à nous apprendre que les suites du déluge influerent beaucoup sur la religion des nouveaux habitans de la terre, & fient sur eux toute l'impression qu'un évenement aussi terrible & qu'un tel exemple de la vengeance divine devoit nécessairement opérer. Article où tout ce qui est en guillemets est de M. Boulanger.

DE (Page 4:803)

DE L'UN L'AUTRE, en termes de Blason, se dit des pieces étendues, qui passent sur les deux de la partition, ou sur toutes les faces, bandes, paux, en alternant les émaux de ces partitions, comme Rodes Barbarel en Dombes, porte parti de sable & d'argent à treize étoiles rangées en trois paux, les cinq du milieu de l'un à l'autre, & les quatre de chaque flanc de l'un en l'autre. Trév. & Ménétr. (V)

DE (Page 4:803)

DE L'UN EN L'AUTRE, se dit, en termes de Blason, du parti, du coupé, du tranché, de l'écartelé, du fascé, du pallé, du bandé, &c. lorsqu'ils sont chargés de plusieurs pieces, qui sont sur l'une de ces parties, de l'émail de l'autre réciproquement & alternativement, comme aux armoiries de Builloud, où l'écu est tranché d'argent & d'azur, à trois tourteaux d'azur sur l'argent, & trois besans d'argent sur l'azur. Ménétr. & Trév. (V)

DÉMAIGRIR ou AMAIGRIR (Page 4:803)

DÉMAIGRIR ou AMAIGRIR une pierre, (Coupe des pierres.) c'est en ôter pour rendre l'angle que font deux surfaces plus aigu. (D)

DEMAILLER la bonnette (Page 4:803)

DEMAILLER la bonnette. (Marine.) Voyez Déranger. (Z)

DEMANDE, QUESTION (Page 4:803)

DEMANDE, QUESTION, syn. (Gramm.) Ces deux mots signifient en général une proposition par laquelle on interroge. Voici les nuances qui les distinguent. Question se dit seulement en matiere de sciences: une question de physique, de théologie. Demande, lorsqu'il signifie interrogation, ne s'employe guere que quand le mot de réponse y est joint; ainsi on dit, tel livre est par demandes & par réponses. Remarquez que nous ne prenons ici demande que lorsqu'il signifie interrogation; car dans tout autre cas sa différence d'avec question est trop aisée à voir. (O)

Demande (Page 4:803)

Demande, s. f. terme de Mathématique; c'est une proposition évidente, par laquelle l'on affirme qu'une chose peut ou ne peut pas être faite. Voy. Proposition.

Une proposition déduite immédiatement d'une définition simple, si elle exprime quelque chose qui convient ou ne convient pas à une autre, est appellée un axiome; si elle affirme qu'une chose peut ou ne peut pas être faite, c'est une demande.

Par exemple, il suit évidemment de la génération du cercle, que toutes les lignes droites tirées du centre à la circonférence, sont égales, puisqu'elles ne représentent qu'une seule & même ligne dans une situation différente; c'est pourquoi cette proposition est regardée comme un axiome. V. Axiome.

Mais puisqu'il est évident par la même définition, qu'un cercle peut être décrit avec un intervalle quelconque & d'un point quelconque, cela est regardé comme une demande; c'est pourquoi les axiomes & les demandes semblent avoir à - peu - près le même rapport l'un à l'autre, que les théoremes ont aux problemes. Voyez Théoreme, &c. Chambers. (E)

Les de mandes s'appellent aussi hypotheses ou postulata, mot latin qui signifie la même chose. On leur donne sur - tout le nom d'hypothese, lorsqu'elles tombent sur des choses qui à la rigueur peuvent être niées, mais qui sont nécessaires pour établir les démonstrations. Par exemple, on suppose en Géométrie que les surfaces sont parfaitement unies, les lignes parfaitement droites & sans largeur; en Méchanique, que les leviers sont inflexibles, que les machines sont sans frottement & parfaitement mobiles; en Astronomie, que le soleil est le centre immobile du monde, que les étoiles sont à une distance infinie, &c. Il est visible par cette énumération, que les hypotheses influent plus ou moins sur la rigueur des démonstrations. Par exemple, en Géométrie les inégalités des surfaces & des lignes n'empêchent pas les démonstrations d'être sensiblement & à très - peu près exactes; mais en Méchanique les frottemens, la masse des machines, la flexibilité des leviers, la roideur des cordes, &c alterent beaucoup les résultats qu'on trouve dans la spéculation, & il faut avoir égard à cette altération dans la pratique.

C'est bien pis encore dans les sciences physicomathématiques; car les hypotheses que l'on fait dans celles - ci, conduisent souvent à des conséquences très - éloignées de ce qui est réellement dans la nature. En Méchanique les hypotheses sont utiles, non - seulement parce qu'elles simplifient les démonstrations, mais parce qu'en donnant le résultat purement mathématique, elles fournissent le moyen de trouver ensuite par l'expérience ce que les qualités & circonstances physiques changent à ce résultat; mais dans les sciences physico - mathématiques, où il est question du calcul appliqué à la Physique, toute hypothese qui s'éloigne de la nature est souvent une chimere, & toûjours une inutilité. Voyez le Discours préliminaire, & la préface de mon Essai sur la résistance des fluides. Paris 1752. (O)

Demande (Page 4:803)

Demande, (Jurispr.) en termes de pal us, signifie [p. 804] un acte par lequel le demandeur conclut contre le défendeur à ce qu'il soit tenu de faire ou donner quelque chose.

Une demande peut être formée par une requête ou par un exploit; clle doit être pour un objet certain, & énoncer sommairement les moyens sur lesquels clle est fondée: on doit en laisser copie au défendeur, aussi - bien que des pieces justificatives de la demande.

Les peines établies par les Romains contre ceux qui demandoient plus qu'il ne leur étoit dû, n'ont pas lieu parmi nous. Voyez Plus - petition.

Il y a presqu'autant de sortes - de demandes, qu'il y a de différentes choses qui peuvent faire l'objet des demandes; c'est pourquoi nous nous contenterons d'indiquer ici les principales, & singulierement celles qui ont une dénomination particuliere. (A)

Demande sur le barreau, est celle que la partie ou son procureur, ou l'avocat assisté de la partie ou du procureur, forment judiciairement sur le barreau en plaidant la cause, sans qu'elle ait été précedée d'aucune demande par écrit. (A)

Demande en complainte, voyez Complainte.

Demande en contre - sommation, voyez Contresommation.

Demande connexe, est celle dont l'objet est naturellement lié avec celui d'une autre demande. (A)

Demande en déclaration d'hypotheque, voyez Déclaration d'hypotheque & Hypotheque.

Demande en dénonciation, voyez Dénonciation.

Demande en désistement, voyez Désistement.

Demande en évocation, voyez Évocation.

Demande en faux, voyez Faux, Faux principal , & Faux incident.

Demande en garantie, voyez Garant & Garantie.

Demande incidente, est celle qui est formée dans le cours d'une contestation, pour obtenir quelque chose qui a rapport à l'objet principal. Les demandes incidentes se forment par requête signifiée de procureur à procureur, au lieu que les demandes principales doivent être formées à personne ou domicile. (A)

Demande indéfinie, est celle dont l'objet, quoique certain, n'est pas fixe, comme quand on demande tout ce qui peut revenir d'une succession, sans dire combien. (A)

Demande en interlocutoire, voyez Interlocutoire.

Demande en interruption, voyez Hypotheque & Interruption.

Demande en intervention, voyez Intervention.

Demande introductive, est la premiere demande qui a donné commencement à une contestation. (A)

Demande judiciaire, est celle qui est formée sur le barreau. Voyez ci - devant Demande sur le barreau. (A)

Demande libellée, est celle dont l'exploit contient les moyens, du moins sommairement. L'ordonnance de 1667, titre des ajournemens, art. j. veut que les ajournemens & citations en toutes matieres & jurisdictions, soient libellées & contiennent les conclusions, & sommairement les moyens de la demande, à peine de nullité. (A)

Demande en main - levée, voyez Main - levée.

Demande nulle, est celle qui est infectée de quelque vice de forme qui l'anéantit. Voy. Nullité. (A)

Demande originaire se dit, en matiere de garantie, de la premiere demande qui a donné lieu à la demande en garantie. Voyez l'ordonnance de 1667, titre des garants, & Garantie. (A)

Demande en partage, voyez Partage.

Demande en péremption, voyez Peremption.

Demande petitoire, voyez Petitoire.

Demande possessoire, est celle qui tend à conserver ou recouvrer la possession de quelque chose. Voyez Petitoire & Possessoire. (A)

Demande préparatoire, est celle qui tend seulement à faire ordonner quelque chose pour l'instruction; par exemple, que l'on communiquera des piéces, ou que l'on en donnera copie. (A)

Demande principale, est toute nouvelle demande qui donne commencement à une contestation; elle doit être formée à personne ou domicile, à la difféférence des demandes incidentes, qui peuvent être formées dans le cours de la contestation. Voyez cidevant demande incidente. (A)

Demande provisoire, est celle qui ne tend pas à faire juger définitivement la contestation, mais seulement à faire ordonner quelque chose par provision, & en attendant le jugement de la contestation. (A)

Demande en retrait, voyez Retrait.

Demande en revendication, voyez Revendication.

Demande en sommation, voyez Sommation.

Demande subsidiaire, est celle qui tend à obtenir une chose, au cas que la partie ou les juges fassent difficulté d'en accorder une autre. Voyez Conclusions subsidiaires. (A)

Demande (Page 4:804)

Demande, (Marine.) en terme de construction, la demande du bois, c'est la juste grandeur que demande chaque membre, planche ou autre piece de bois dans la construction d'un vaisseau. On dit aussi faire une piece selon la demande du bois, c'est - à - dire qu'on peut employer le bois que l'on a, sans avoir tout - à - fait égard aux proportions. (Z)

Demande (Page 4:804)

Demande, (Marine.) On dit filer de cable, si ce navire en demande: c'est lorsqu'on a mouillé l'ancre; filer du cable, si l'on trouve que le vaisseau le fait trop roidir. (Z)

DEMANDER (Page 4:804)

DEMANDER, en termes de Manege, ne se dit guere qu'avec une négation, lorsque le maître d'académie voit que l'écolier veut exiger quelque chose de son cheval: si ce n'est pas son avis, il dit, ne demandez rien à votre cheval, laissez - le aller comme il voudra. (V)

Demander (Page 4:804)

Demander, au jeu de Quadrille, se dit d'un joüeur qui n'ayant pas par son propre jeu de quoi faire les six mains qu'il faut avoir pour gagner, nomme un roi, qui est de moitié avec lui, en cas qu'il gagne, & de moitié de perte, s'il perd.

DEMANDEUR (Page 4:804)

DEMANDEUR, s. m. (Jurisprud.) est celui qui intente en justice une action contre quelqu'un, pour l'obliger de faire ou donner quelque chose.

Chez les Romains on l'appelloit actor, & il étoit d'usage chez eux de l'obliger in limine litis de prêter le serment que l'on appelloit juramentum calumnioe, autrement il étoit déchû de sa demande. On l'obligeoit aussi de donner caution de poursuivre le jugement dans deux mois, sinon de payer le double des dépens: s'il ne comparoissoit pas, on le mettoit en demeure par trois édits ou sommations qui portoient chacune un délai de trente jours; mais tout cela ne s'observe point parmi nous.

On observe néanmoins à l'égard du demandeur, plusieurs autres regles qui sont tirées du droit romain.

Une des premieres regles est celle actor sequitur forum rei, c'est - à - dire que le demandeur doit faire assigner le défendeur devant son juge naturel, qui est le juge ordinaire du lieu de son domicile.

Cette regle reçoit néanmoins quelques exceptions; savoir, lorsque le demandeur a droit de committimus, ou qu'il s'agit d'une matiere dont la con<pb->

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