ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"805"> noissance est attribuée à quelque juge autre que celui du domicile.

Le demandeur doit être certain de ce qu'il demande.

A l'égard de la forme de la demande, voyez au mot Demande.

C'est au demandeur à prouver ce qu'il avance; & faute par lui de le faire, le défendeur doit être déchargé de la demande.

Mais quelquefoìs, dans l'exception, le défendeur devient lui - même demandeur en cette partie, & alors l'obligation de faire preuve retombe sur lui à cet égard. Voyez Preuve.

Quand le demandeur est fondé en titre, c'est à lui que l'on défere le serment supplétif. Voy. Serment. (A)

Demandeur (Page 4:805)

Demandeur & Défendeur, c'est celui qui est demandeur de sa part, & défendeur aux demandes de son adversaire. (A)

Demandeur incidemment (Page 4:805)

Demandeur incidemment, voyez Demande incidente.

Demandeur originaire (Page 4:805)

Demandeur originaire, voyez Demande originaire, & Garantie.

Demandeur en requête (Page 4:805)

Demandeur en requête, c'est celui qui a formé une demande par requête. (A)

Demandeur en requête civile (Page 4:805)

Demandeur en requête civile, voyez Requète civile.

Demandeur en taxe (Page 4:805)

Demandeur en taxe, est celui qui poursuit la taxe des dépens à lui adjugés. Voyez Dépens & Taxe. Voyez aussi au digeste 36. tit. j. l. 34. & au code, liv. II. tit. xlvij. l. 2. & liv. III. tit. jx. auth. libellum; & liv. VII. tit. xliij. auth. quod. (A)

DEMANGEAISON (Page 4:805)

DEMANGEAISON, s. f. (Physiol. Medecine.) en latin pruritus, en grec KNHRMO/S2; sensation si vive & si inquiete dans quelque partie extérieure du corps, qu'elle nous oblige d'y porter la main, pour la faire cesser par un frottement un peu rude & promptement répeté.

Il paroît que le prurit consiste dans un léger ébranlement des mammelons nerveux, qui ne cause d'abord que la sensation d'un fourmillement incommode; qu'on augmente cet ébranlement en frottant ou en grattant la partie dans laquelle on ressent ce fourmillement, cette demangeaison: l'ébranlement des mammelons nerveux devient plus considérable, & produit un des plus grands plaisirs dont nos organes soient susceptibles, un plaisir cependant qui excede le chatouillement, de quelques degrés d'inflammation ou de tension: qu'on se livre à ce plaisir en continuant de se gratter, le nerf devient trop tendu, trop tiraillé, & pour lors le plaisir sé change en cuisson, en douleur.

Justisions ce fait par un exemple commun; par celui de la gale, qui excite un si grand prurit. L'épiderme qu'elle éleve, laisse une cavité entr'elle & les papil es: cette cavité se remplit par une sérosité âcre, laquelle irrite un peu les nerfs, & les étend; il en résulte une demangeaison qui devient bientôt un plaisir si vif qu'il est insupportable, tant le plaisir même est ingrat! Pour lors, qu'on arrache ou qu'on fatigue trop l'endroit galeux qui démange, en le frottant ou en le grattant rudement, ce qui arrive presque toûjours, la trop grande tension spasmodique de quelques petits nerfs, ou leur rupture, cause de l'inflammation, de la cuisson, de la douleur, & jette même quelquefois, suivant sa violence, le patient dans des états qui demandent des remedes; tant il est vrai que la douleur & le plaisir se touchent, & que là où finit la sensation du plaisir, là commence celle de la douleur: c'est une vérité physiologique.

Mais quels remedes à cette demangeaison, qui est un plaisir qu'on ne peut soûtenir sans le changer en douleur? Ce seront des remedes contraires aux causes qui produisent la demangeaison; & comme ces causes sont très variées, les remedes doivent l'être semblablement: on peut toutefois les rapporter à deux classes générales.

Les remedes externes généraux seront tous ceux qui concourront à diminuer la tension & l'inflammation des houpes nerveuses de la peau, sans causer une répercussion dans les humeurs: telles sont les fomentations, les bains, les vapeurs d'eau tiede, de vinaigre, &c. Le mucilage de l'écorce moyenne de tilleul, fait avec l'eau - rose, adoucit les demangeaisons seches; l'onguent de céruse uni aux fleurs de soufre, convient dans les demangeaisons humides; le mucilage de graine de coings, le jus de citron & les fleurs de soufre, appaisent les demangeaisons douloureuses; l'esprit - de - vin pur, ou mêlé avec de l'huile de pétrole & le baume de soufre, calme la demangeaison des engelures, qui ne cesse néanmoins entierement que par leur guérison.

Les remedes internes seront ceux qui serviront à corriger l'âcreté du sang, des humeurs, de la lymphe portée dans les plus petits vaisseaux. Ces derniers remedes sont la saignée, la purgation, les diaphorétiques, les altérans, les préparations d'antimoine, la diette ou le régime opposé aux causes du mal, & proportionnellement à sa nature, à sa violence, à sa durée, aux symptomes qui l'accompagnent, à l'âge, au sexe.

La demangeaison qui résulte d'un leger attouchement méchanique, comme d'insectes velus, ou de la circulation qui revient apres la compression d'une partie, ou apres le froid violent qu'elle a souffert, cesse d'elle même avec la cause. Une humeur particuliere laissée dans la peau par le frottement de l'ortie, des cantharides, de l'alun de plume, de la morsure de quelqu'insecte, produit une demangeaison qui ne requiert que d'être lavée & fomentée par quelque liquide anti - septique. Une humeur âcre qui se jette sur la peau, & qui y excite une demangeaison tres - incommode, requiert l'usage des diaphorétiques, quand la matiere de la transpiration a été arrêtée par l'air froid; & les lorions des liqueurs spiritueuses, quand elle a été retenue par l'application des choses grasses. Dans la demangeaison qui naît après la suppression d'un ulcere, il faut tâcher de ramener l'humeur ulcéreuse à la partie; celle qui vient par l'âcreté de la bile, par une acrimonie acide, alkaline, muriatique, exige des remedes & un régime opposés à leurs causes connues. Mais quand le prurit est accompagné de boutons, de pustules, de rougeur, de douleur, de croûtes farineuses, d'exulcérations & d'autres symptomes, il forme alors une maladie cutanée, voyez Cutanée. On ne détruit la demangeaison qui les accompagne, qu'en guérissant la maladie. Il en est de même, comme je l'ai dit ci - dessus, de la violente demangeaison qu'on éprouve dans les engelures. Voyez Engelure. Art. de M. le Chavalier de Jaucourt.

DÉMANTELER, RASER (Page 4:805)

DÉMANTELER, RASER, DÉMOLIR, syn. (Gram.) Ces mots désignent en général la destruction d'un ou de plusieurs édifices. Voici les nuances qui les distinguent. Démolir signifie simplement détruire: raser & démanteler signifient détruire par punition; & démanteler ajoûte une idée de force à ce qu'on a détruit. Un particulier fait démolir sa maison: le parlement a fait raser la maison de Jean Chatel; un générál fait démanteler une place après l'avoir prise, c'est - à - dire en fait détruire les fortifications. Ce dernier mot n'est plus guere en usage; on dit plus communément raser ou démolir les fortifications d'une place, que la démanteler. Raser se dit lorsqu'on n'employe point le secours du feu pour détruire ces fortifications; démolir, lorsqu'on employe le secours du feu par le moyen des mines: on dit alors, pour l'ordinaire, qu'on a fait sauter les fortifications. (O) [p. 806]

DÉMARQUE (Page 4:806)

DÉMARQUE, s. m. (Hist. anc.) c'étoit le nom du chef d'une région, ou d'un district de la province d'Attique. Les Athéniens divisoient leur pays en un certain nombre de régions, de quartiers, ou de districts; & ils mettoient des magistrats à la tête de chacun de ces districts, sous le titre de DHMARKOS2, demarchus: ce mot est formé de DH=MOS2, peuple, & d'A)RKH, principe. (G)

DÉMARQUER (Page 4:806)

DÉMARQUER, v. n. (Manége.) c'est lorsque le cheval ne donne plus à connoître par ses marques l'âge qu'il a. Voyez Marque. (V)

DÉMARRAGE (Page 4:806)

DÉMARRAGE, s. m. (Marine.) il se dit lorsqué le vaisseau rompt les amarres qui l'attachoient dans le port; ce qui peut arriver par la force du mauvais tems & dans une tempête. (Z)

DÉMARE (Page 4:806)

DÉMARE, (Marine.) c'est le commandement pour détacher quelque chose. Vaisseau qui démare, c'est - à - dire lorsqu'après qu'on a levé ou coupé ses amarres, il commence à faire route. (Z)

DÉMARER (Page 4:806)

DÉMARER, v. act. (Marine.) c'est détacher: on l'applique à la mer à toutes choses qu'on détache. (Z)

DÉMATÉ (Page 4:806)

DÉMATÉ. On dit d'un vaisseau démâté, qu'il a perdu ses mâts. Un vaisseau qui perd quelques - uns de ses mâts doit y remédier le plus promptement qu'il est possible.

Manoeuvres à faire quand on est démâté. On ne démâte guere de l'artimon: il s'agit sur - tout du grand mât, du mât de misaine, & de celui de beaupré, le démâtement de celui - ci emportant ordinairement & comme nécessairement celui des deux autres. Dès que ces mâts sont tombés, on coupe incessamment les haubans à coups de haches, & on frape, si le tems le permet, à quelques - uns de ces haubans une haussiere que l'on file, afin de remorquer le mât & ses manoeuvres, & en sauver ensuite ce que l'on pourra. On démâte ensuite le mât d'artimon, & on le met à la place du mât de misaine, & en avant du tronçon de ce mât; car les mâts ne rompent qu'au - dessus de l'étembrai, & même à cinq ou six piés au - dessus du pont. Le grand mât de hune de rechange se met à la place du beaupré, & le petit mât de hune en place du grand mât: on met les deux premiers de l'avant, afin que comme plus grands, portant plus de voilure, ils servent à faire arriver plus aisément le vaisseau dans l'état où il est, l'élévation de sa poupe faisant fonction d'artimon pour le faire venir au vent: que si le vaisseau arrive ensuite trop aisément, on pourra mettre à la place de l'artimon une vergue de hune avec un voile d'étai, la grande difficulté étant de faire gouverner un vaisseau démâté. Cette répartition des mâts est ce que la raison & l'expérience ont trouvé de mieux pour cela.

Pour affermir ensuite ces mâts, on place au pié de l'ancien mât, sur le pont, une piece de bois qui doit servir de carlingue, & que l'on assujettit fortement avec le bau le plus voisin. On saisit ensuite avec de fortes liures ou rostures le nouveau mât avec le tronçon de l'ancien, & entre les vuides on y insere des coins de bois que l'on chasse avec force.

Les mâts étant ainsi assujettis, on donne à celui de hune qui sert de grand mât une vergue & une voile du petit hunier, avec les manoeuvres nécessaires, &c. Voyez Mat, &c. (Z)

DÉMATER (Page 4:806)

DÉMATER, v. a. (Marine.) c'est abatre ses mâts: être démâté, c'est avoir ses mâts menés par l'effet des guinderesses.

Démâter se dit dans le port lorsqu'on ôte les mâts du vaisseau.

Démâter à la mer, c'est avoir perdu ses mâts ou une partie de ses mâts, soit dans un combat par le canon de l'ennemi, ou dans le mauvais tems par la violence du vent & de la mer.

DÉMELER (Page 4:806)

DÉMELER un cheval de voiture, c'est lui remettre les jambes où elles doivent être quand il vient à les passer par - dessus ses traits. (V)

Démêler la voie (Page 4:806)

Démêler la voie, (Vénerie.) c'est trouver la voie du cerf couru, parmi d'autres cerfs.

DÉMEMBRÉ (Page 4:806)

DÉMEMBRÉ, adj. dans le Blason, se dit des oiseaux qui n'ont ni piés ni cuisses, aussi - bien que du lion & des autres animaux, dont les membres ont été séparés. Voyez Membré.

DÉMEMBREMENT (Page 4:806)

DÉMEMBREMENT D'UN FIEF, (Jurisprud.) c'est lorsque la foi & hommage d'un fief est divisée; que de ce même fief on en forme plusieurs indépendans les uns des autres, & qui sont tenus chacun séparément du même seigneur dominant.

Le démembrement est la même chose que ce que les coûtumes de Picardie & d'Artois appellent éclichement du fief, comme qui diroit éclipsement d'une partie du fief; celle de Boulogne dit éclécher.

Les coûtumes d'Anjou, du Maine, & de Touraine, appellent dépié de fief ce que nous appellons démembrement.

Mais le démembrement, & le jeu même excessif de fief, sont deux choses fort différentes, quoique quelques auteurs ayent confondu le jeu excessif de fief avec le démembrement.

Le jeu de fief est lorsque le vassal aliene une partie de son fief sans en former un fief séparé & indépendant du sien, au lieu que le démembrement est lorsque d'un fiet on en fait plusieurs séparés & indépendans les uns des autres. Voyez Fief & Jeu de fief.

Par l'ancien usage des fiefs le vassal ne pouvoit disposer d'aucune portion de son fief sans la permission & le consentement de son seigneur, parce qu'alors les fiefs n'étoient donnés qu'à vie, & après la niort du vassal, soit qu'il eût des enfans ou non, le fief retournoit au seigneur qui l'avoit donné, au moyen de quoi tout démembrement de fief étoit alors prohibé.

Quoique les fiefs soient devenus depuis héréditaires, néanmoins les seigneurs dominans ont conservé autant qu'ils ont pû les fiefs de leurs vassaux dans leur intégralité, soit afin que la dignité du fief ne soit pas diminuée, soit afin que le revenu du fief ne soit pas non plus diminué, & que le vassal soit plus en état de secourir son seigneur; car c'étoit anciennement une condition imposée à la plûpart des fiefs, que le vassal étoit obligé de secourir son seigneur en cas de guerre générale ou privée: tels sont les motifs qui ont fait défendre le démembrement de fief dans la plûpart des coûtumes.

Présentement que les guerres privées sont défendues, & que le service militaire ne peut plus être dû qu'au roi, le démembrement ne laisse pas d'être toûjours défendu, & singulierement pour les fiefs de dignité, tels que les principautés, duchés, comtés, marquisats, & baronies; ce qui tire son origine de la loi salique, où il est dit que ces fiefs ne se démembrent pas.

La coûtume de Paris, art. 51. porte que le vassal ne peut démembrer son fief au préjudice & sans le consentement de son seigneur, mais qu'il peut seulement se joüer de son fief, sans payer aucun profit au seigneur dominant, pourvû que l'aliénation n'excede pas les deux tiers, & qu'il retienne la foi entiere, & quelque droit seigneurial & domanial sur ce qu'il aliene.

L'ancienne coûtume contenoit déjà la même prohibition.

Elle est aussi portée dans plusieurs autres coûtumes.

Il y a néanmoins plusieurs coûtumes qui autorisent le démembrement de fief, proprement dit: telles sont les coûtumes de Picardie & d'Artois; mais la

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