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Un bonnet de peau de léopard, dont les ailes leur battent sur les épaules, surmonté d'un grand vol d'aigle avec la queue suspendue à un fil de fer; de longues chausses de peau d'ours ou de loup, le poil en - dehors, avec des éperons à la hongroise longs d'un pié, & une veste de peau de lion, forment leur habit militaire; leurs chevaux sont de même caparaçonnés de foururres.
Les bachas, beglerbegs, & autres principaux officiers, ont des délilers à leur solde quand ils vont à la guerre. Guer. moeurs des Turcs, tom. II. (G)
DÉLINQUANT (Page 4:785)
DÉLINQUANT, adj. pris subst. (Jurisprud.) est
celui qui commet ou qui a déjà commis quelque crime
ou délit. Ce terme vient du latin delinquere. Voy.
ci - après
DÉLIRE (Page 4:785)
DÉLIRE, s. m. (Medecine.) est un genre de lésion des fonctions animales. L'étymologie la plus vraissemblable de ce nom vient, selon plusieurs auteurs, du mot lira, qui signifie un fossé en ligne droite que l'on fait dans les champs, qui sert à diriger les sillons; ainsi d'aberrare de lirâ, s'écarter du principal sillon, a été fait le mot delirus, appliqué par allusion à un homme qui s'écarte de la regle de la raison, parce que le délire n'est autre chose que l'égarement, l'erreur de l'esprit durant la veille, qui juge mal des choses connues de tout le monde.
L'ame est toûjours dans le même état, elle n'est susceptible d'aucune altération; ce n'est donc pas à elle à qui il faut attribuer cet égarement, cette erreur, ce défaut de jugement, qui constituent le délire, mais à la disposition des organes du corps, auquel il a plû au Créateur de l'unir; cela est hors de doute.
En effet les idées, en vertu de l'union des deux substances,
sont attachées aux changemens qui se font
sur la surface extérieure ou intérieure de la fibre médullaire
du cerveau, aux impressions de mouvement
qu'elle est susceptible de recevoir; & selon que
ces vibrations sont d'accord entr'elles ou ne le sont
pas, l'ame qui est affectée d'une maniere semblable
ou dissemblable par les idées, les unit ou les sépare;
& après en avoir jugé, elle s'y attache plus ou moins
fortement, selon que cette consonnance ou dissonnance
est plus ou moins grande, à proportion de la
longueur, de la grosseur, & de la tension de la fibre.
Voyez
De ces trois qualités les deux premieres éprouvent rarement quelque altération; il y a même lieu de douter si cela arrive jamais. Elles ne sont différentes que respectivement aux différens sujets, dont les uns ont le tissu des fibres en général plus fort, plus roide; les autres plus foible, plus lâche, avec des combinaisons presqu'infinies. Pour ce qui est de la tension, elle est susceptible d'augmentation ou de diminution dans cet état naturel & contre - naturel, c'est - à - dire lorsqu'il y a excès.
Tant que les fibres du cerveau, dit M. de Sauvages dans son livre des nouvelles classes de maladies (1732) jouissent de l'harmonie que l'auteur de la nature a formée entr'elles par une tension proportionnée, les idées & les jugemens qui résultent du changement qu'elles éprouvent par les causes externes ou internes, sont sains & naturels, conformes à leurs objets; mais dès que cet accord est déxangé, que les fibres deviennent trop tendues, trop
On distingue deux sortes principales de délires; savoir le délire universel, dans lequel toutes ou un très - grand nombre de fibres du cerveau sont viciées de la maniere qui vient d'être dite; & le délire particulier, dans lequel il n'y a que très - peu de fibres qui soient dérangées.
On observe aussi différens degrés de délire; car quelquefois ce changement, cette altération qui se fait dans l'organe des sensations, c'est - à - dire le sensorium commune, par une cause interne, sont si peu considérables, qu'ils font une plus legere impression que ceux qui sont produits par les causes externes qui agissent sur les sens: dans ce cas les idées qui sont excitées par cette legere impression s'effacent aisément, & cedent à celles qui viennent par la perception des sens: c'est - là, en quelque façon, le premier degré de délire; lorsque les malades croyent appercevoir certain objet par la voie des sens, & qu'étant avertis par les assistans, ils voyent aisément qu'ils se sont trompés.
Mais lorsque l'action de la cause interne sur l'organe des sensations est si forte qu'elle égale & qu'elle surpasse même l'impression qui se fait par le moyen des sens, on ne peut pas persuader aux malades que la cause de ce qu'ils sentent n'est pas hors d'eux mêmes, sur - tout s'ils ont eu autrefois de semblables idées à l'occasion des objets extérieurs: car alors ils se persuadent absolument que les mêmes causes externes les affectent, & ils se fâchent contre leurs amis qui osent nier des choses qui leur paroissent évidentes; c'est qu'alors l'impression qui s'est faite par la cause interne, cachée dans l'organe des sensations, est si efficace qu'elle est supérieure à toute autre impression qui pourroit s'y faire. L'idée qui en résulte est toûjours présente à l'esprit, & ne peut être corrigée par aucun raisonnement: cependant les organes eux - mêmes qui servent aux jugemens sains ne sont pas entierement dénués de leurs facultés; car s'il arrive quelque accident subit & imprévû qui attire une forte attention de la part du malade, cette nouvelle impression l'emporte sur la précédente; ils paroissent pour le moment s'occuper de ce qui se passe réellement hors d'eux; ils raisonnent juste en conséquence: mais la cause de cette derniere attention venant à cesser, celle qui dominoit auparavant produit son effet, & ils retombent dans leurs fausses idées comme auparavant.
Tout ce qui se passe en nous, qu'on appelle jugement, dépend de l'intime faculté de penser, qui [p. 786]
Toutes les idées qui naissent en nous, représentent un objet agréable, ou desagréable, ou indifférent. On se détermine en conséquence à agir pour se procurer la continuation de ce sentiment agréable, ou pour éloigner celui qui déplaît, ou on ne fait pas d'attention à ce qui est indifférent.
Ainsi lorsqu'il survient à ceux qui sont dans le délire quelques - unes des idées des deux premieres especes,
qui sont propres à exciter de violentes affections
de l'ame, ils s'agitent beaucoup, ils blessent
les assistans qui veulent les contenir, ils renversent
tous les obstacles qui se présentent, pour parvenir
à se procurer les choses qu'ils desirent, ou à éloigner celles qu'ils craignent: telles sont les délires
qu'Hippocrate appelle
Si le changement qui se fait dans l'organe des sensations
par la cause morbifique interne, donne lieu
à ce qu'il naisse une idée d'un objet que l'on n'a
jamais vû & dont il ne s'est jamais fait aucune représentation
à l'esprit, l'ame est toute occupée à le
considérer, & elle en est troublée; le malade paroît
comme frappé d'étonnement, ses yeux sont ouverts,
sa bouche béante, & peu de tems après il est attaqué
de convulsions d'autant plus violentes que l'objet
de la crainte est plus grand: c'est ce qui arrive
aux épileptiques qui sont affectés dans les paroxismes
de différentes couleurs, de différentes odeurs,
de différens goûts, &c. qu'ils ne peuvent rapporter
à aucune sensation connue; les simples songes
représentent même quelquefois des choses que l'on
n'a jamais ni vûes ni imaginées. C'est sans doute
sur ce fondement qu'Hippocrate a dit dans les Coaques,
De tout ce qui vient d'être dit, il résulte qu'il y a bien des différens genres de délires, que l'on peut cependant réduire aux trois suivans: 1°. lorsqu'il s'excite par la cause interne cachée différentes idées simples seulement, qui sont plus ou moins vives, selon que l'impression est plus ou moins forte: 2°. lorsque de ces idées il suit un jugement, c'est un autre genre de délire: 3°. lorsque ces idées sont
Les suites de toutes ces sortes de délires sont différentes,
selon que cette passion ou telle autre sera excitée.
Les changemens apparens du corps ne sont
pas les mêmes pour les idées accompagnées de plaisir,
& pour celles qui sont accompagnées de tristesse,
de crainte. C'est ce qui a fait dire à Hippocrate
dans ses aphorismes, que
Le délire est essentiel ou symptomatique, idiopatique ou sympathique. Voyez ces termes. Il est encore maniaque ou mélancholique, avec fievre ou sans fievre, habituel ou accidentel, aigu ou chronique.
Après avoir expliqué la nature du délire, & avoir exposé ses principales différences, d'après lesquelles on peut aisément se faire une idée de toutes les autres, il se présente à rechercher les causes du délire d'après les observations les plus exactes.
Dans le délire il s'excite des idées par la cause interne cachée, qui change la disposition du cerveau: ces idées sont semblables à celles qui sont naturellement excitées par l'impression des objets extérieurs: conséquemment il se réveille différentes passions dans l'ame; ces passions sont suivies de différens mouvemens du corps, par conséquent la cause du délire agit sur l'organe des sensations, duquel naissent sans division & sans interruption tous les nerfs de toutes les parties du corps qui tendent aux muscles & aux organes des sens; & comme les injections anatomiques nous ont appris que toute la substance médullaire du cerveau est vasculeuse, puisqu'elle est une suite de sa corticale que l'on démontre n'être qu'un composé de vaisseaux, & que les petits canaux qui composent celle - là contiennent & servent à distribuer le fluide le plus subtil du corps, ils peuvent donc être sujets aux mêmes vices qui peuvent affecter les gros vaisseaux remplis d'un fluide grossier. Ces canaux, tous déliés qu'ils sont, peuvent être obstrués, comprimés: par conséquent tout ce qui peut empêcher le cours libre des fluides dans leur cavité, peut produire le délire. On sait que dans tous les autres visceres, il faut que les liquides qui se meuvent dans les solides dont ces visceres sont composés, ayent une vitesse déterminée, & que les fonctions de ces visceres sont troublées par un mouvement trop rapide ou trop rallenti. On peut dire la même chose du cerveau. Le délire survient à plusieurs dans les fievres intermittentes, par la seule agitation des humeurs mûes avec trop de vîtesse pendant la violence de l'accès, & l'on voit ce délire cesser dès que le trop grand mouvement des humeurs diminue.
Le délire peut donc être produit par toutes les
causes de l'obstruction, de l'inflammation, par tout
ce qui peut augmenter ou retarder le cours des fluides
en général, & par conséquent ceux du cerveau;
plusieurs causes peuvent par conséquent donner lieu
au délire: mais toutes celles dont il vient d'être fait
mention, ont leur siége dans le cerveau. Cependant
plusieurs autres causes qui n'y agissent pas immédiatement,
mais qui affectent d'autres parties du corps,
peuvent affecter la substance médullaire de l'organe
des sensations, comme si c'étoit une cause physique
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