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La facilité avec laquelle les liquides passent par les arriere - narines, pour peu que l'on expire en riant ou en toussant, &c. semble aussi une preuve que le voile du palais n'est pas élevé quand on boit comme quand on mange.
Enfin les liquides portés dans le pharynx élevé & dilaté, pour les recevoir, entrent dans l'oesophage par la pression du larynx porté & comprimant en arriere le muscle oesophagien, qui s'est relâché pour admettre la matiere de la déglutition, & se resserre ensuite: il se fait dans l'oesophage la même action successive que pour les alimens solides, avec cette différence seule, que les efforts sont beaucoup moindres. Les liquides parviennent ainsi à l'estomac par la répétition du même méchanisme, proportionnée à la quantité de boisson, tout comme les solides sont avalés peu - à - peu, à mesure qu'ils ont acquis par la mastication, les qualités convenables pour être portés dans l'estomac par le moyen de la déglutition. (d)
Deglutition lesée (Page 4:755)
Elle peut être diminuée ou abolie, ce qui ne differe que du plus au moins par rapport aux causes. 1°. Par le défaut de la langue, lorsqu'elle est paralytique, ou raccourcie, ou enflammée, ensorte qu'elle ne puisse pas faire les mouvemens nécessaires pour ramasser les alimens mâchés & les porter vers le gosier, afin d'exciter à agir les organes de la déglutition: c'est ce qui arrive, par exemple, dans la salivation, lorsque la langue est enflée.
2°. Par le défaut du gosier, lorsqu'il est insensible, oedémateux, calleux, ensorte qu'il ne peut pas être affecté par les alimens qui y sont portés, & qu'il ne peut pas contribuer à la déglutition par le jeu de ses parties: c'est ce qui a lieu dans les apoplectiques, les carotiques, &c.
3°. Par le défaut des muscles qui servent à dilater le pharynx, à élever le larynx, & de ceux qui entrent dans la composition de l'oesophage, lorsqu'ils sont enflammés, ou paralytiques, ou dans un état de spasme.
4°. Par le vice du pharynx même, lorsqu'il est enflammé, ulceré, comme dans l'angine; lorsqu'il est comprimé ou resserré par une tumeur, par une vertebre du cou luxée en - avant, par l'enflure des amygdales, par le resserrement convulsif du muscle oesophagien; lorsque le pharynx est desséché & privé de la mucosité, qui sert à lubrifier sa surface intérieure, par l'obstruction, le skirrhe des glandes qui la fournissent; lorsqu'il est rendu calleux par le grand usage des boissons trop chaudes. Dans ce cas on avale une partie; mais le bol alimentaire s'accroche, pour ainsi dire, & ne peut pas être poussé plus avant: il cause une inquiétude & une douleur qui forcent à le rejetter par un mouvement inverse des fibres musculeuses.
La déglutition peut être dépravée, lorsqu'elle se fait d'une maniere contre nature.
Comme, 1°. lorsque la luette est allongée, enflée, pendante: elle excite à agir les organes qui servent à avaler, de la même façon que s'il se présen<cb->
2°. Lorsque le voile du palais est fendu, ou que la luette manque entierement, les alimens passent par les arriere - narines, parce qu'ils trouvent moins de résistance vers cette partie - là que vers toute autre, dans le gosier, étant pressés par la langue & par le larynx, & ne l'étant par aucune puissance qui les écarte des ouvertures du nez. Quand la luette manque, on tousse aisément en bûvant, par la raison donnée ci - devant, que cet organe sert à détourner les liquides de la cavité du larynx, & par conséquent de l'ouverture de la glotte, où il ne peut pas entrer le moindre corps étranger, fût - ce la plus petite goutte de lait, sans exciter des expectorations violentes pour l'expulser.
3°. Lorsque les alimens sont si secs qu'ils absorbent en passant par les voies de la déglutition, toute l'humidité qui s'y trouve, pour les rendre glissantes; alors ils s'arrêtent, & ne peuvent pas céder aux forces par lesquelles on tente de les avaler. La même chose arrive, si les alimens sont rudes ou âpres; les membranes du gosier & du pharynx, qui sont extrèmement sensibles, se resserrent, & font de violens efforts pour se débarrasser de ce qui les blesse. Il ne sera pas hors de propos de rapporter ici quelques observations des différentes manieres dont la déglutition peut être lésée.
Le célebre Boerhaave dit avoir vû une parotide si fort tuméfiée, qu'elle avoit entierement aboli l'exercice de la déglutition.
Ruysch fait mention d'une tumeur des glandes dorsales devenues skirrheuses, qui produisoit le même effet. Il dit en même tems qu'il ne put guérir cette maladie que par le secours du mercure.
Boerhaave rapporte qu'ayant été consulté pour un enfant né avec le voile du palais fendu dans sa partie moyenne, le long de la luette, ensorte qu'il ne pouvoit point avaler, & l'ayant examiné, il s'apperçut de cette déchirure, & ordonna qu'on lui fermât les narines quand il seroit en disposition d'avaler. De cette facon la déglutition se fit bien, & il parvint même à parler; mais il ne pouvoit le faire que lorsqu'il se fermoit les narines avec les mains. Le même observateur fait encore mention d'un enfant qui ayant été surpris par sa mere lorsqu'il portoit un navet très - chaud à la bouche, & s'étant pressé de l'avaler, il ne fut pas parvenu à l'estomac, que le petit misérable mourut.
J'ai vû moi - même, il n'y a pas long - tems, un cocher à qui on avoit donné une prise de bétoine, qu'il tira par le nez comme du tabac; il se mit à éternuer en conséquence avec violence: se trouvant un assez gros morceau de croûte de pain chaud dans la bouche pendant l'éternûment, il se pressa de l'avaler sans l'avoir mâché: un nouvel éternûment survenu avant que la déglutition fût achevée, fixa cette croûte dans l'oesophage, ensorte qu'elle ne put pas être poussee plus avant; ce qui causa à ce malheureux de si grandes douleurs, avec des agitations continuelles, qu'il en mourut en moins de trois jours, se plaignant toûjours d'envie de vomir & d'une douleur fixe à la hauteur du cardia, sans que le vomissement ni aucun autre remede pût lui procurer aucun soulagement constant. Il étoit obligé de plier extrèmement son corps; & il sentoit redoubler sa douleur chaque fois qu'il vouloit avaler une gorgée de liquide, dont la déglutition s'achevoit cependant, sans doute parce que la croûte n'occupoit pas toute la cavité du contour de l'oesophage. Auroit - on pû dans ce cas tenter, selon la méthode proposée par Rhuysch dans sa premiere décade, de [p. 756]
On ne peut pas finir cet article, sans résoudre les principales questions que l'on fait ordinairement sur la singularité apparente des symptomes suivans, qui accompagnent souvent les vices de la déglutition.
Par quelle raison avale - t - on dans certains cas les solides avec plus de facilité que les fluides? Il paroît que l'on peut répondre avec fondement, que cet effet provient de ce que le pharynx étant resserré par inflammation ou par paralysie de ses muscles, qui ne peuvent pas le dilater, les puissances supérieures qui poussent le bol alimentaire, comme un coin, ont plus de prise sur ce bol que sur les liquides, & le font pénétrer jusqu'à l'oesophage, qui a ensuite la force nécessaire pour le conduire dans l'estomac. Riolan a remarqué que cette difficulté d'avaler les fluides, plus grande que pour les solides, a lieu quelquefois, lorsqu'il y a des tumeurs qui pressent l'oesophage; car alors les alimens qui ont de la consistance, peuvent vaincre un obstacle que la boisson ne peut surmonter, parce qu'elle élude l'action des puissances qui la poussent. Mais pourquoi arrive - t - il au contraire que dans d'autres cas de déglutition lésée, on ne peut avaler que des fluides? C'est parce que les organes qui, dans le cas précédent, servent à introduire les alimens dans le pharynx, se trouvent enflammés dans celui - ci, & ne peuvent pas agir sans des douleurs extrèmes; tandis que les fluides peuvent passer par un canal plus étroit, & être avalés sans d'aussi grands efforts que les solides, pourvû que l'oesophage ne soit pas enflammé. On peut voir sur ces problemes & plusieurs autres de cette nature, & sur la maniere d'y répondre, Bornius, Progymn. jx. oeconom. corp. animal. (d)
DÉGORGEMENT (Page 4:756)
DÉGORGEMENT, s. m. Voyez l'article
DEGORGEOIR (Page 4:756)
DEGORGEOIR, s. m. est dans l'Artillerie un petit fer ou fil d'archal qui sert à sonder la lumiere du canon, & à la nettoyer pour y mettre l'amorce.
On fait les dégorgeoirs de bon fer doux, ou de gros fil d'archal, de crainte qu'ils ne rompent dans la lumiere
On les fait en tariere à vis ou en triangle du côté
de la pointe. Leur longueur est depuis 12 jusqu'à 20
pouces, y compris la boucle qui doit être à la tête.
Leur grosseur pour les lumieres neuves doit avoir
environ 2 lignes. Ils doivent être un peu plus gros
pour les lumieres évasées. Voyez
Degorgeoir (Page 4:756)
DEGORGER (Page 4:756)
DEGORGER, terme de Corroyeur, qui a la même
signification que drayer, excepté qu'il ne se dit que
des cuirs de têtes de veaux. On dégorge les cuirs sur
le chevalet avec la drayoire ou couteau à revers.
Voyez
Degorger les cuirs (Page 4:756)
Degorger (Page 4:756)
Degorger (Page 4:756)
On dégorge la soie, en la battant dans de l'eau claire, pour la débarrasser du savon & de l'alun qu'elle contient.
On donne le même nom dans la Teinture, à la foule, aux pieces des étoffes nouvellement teintes, ou à leur simple lavage dans la riviere, pour les décharger de ce qu'elles ont de teinture superflue.
On dégorge les soies & les laines décrusées, en les
battant & lavant dans de l'eau claire, pour en ôter le
superflu qui y reste du décreusement. V.
Degorger (Page 4:756)
DEGOUT (Page 4:756)
DEGOUT, s. m. se dit, en Medecine, des alimens
que l'on a de la répugnance à prendre, du défaut
d'appétit: c'est l'inappétence, affection opposée àl a
fin canine, que les Grecs appellent
Car l'appétit peut être vicié de quatre manieres, ou par sa diminution, ou par son abolition, ou par son augmentation demesurée, ou par sa dépravation. Les deux derniers vices n'appartiennent pas à cet article; nous allons examiner les deux premiers.
Le goût pour les alimens peut être diminué, 1°.
parce qu'il ne se sépare pas dans l'estomac une suffisante
quantité de suc digestif, à cause du défaut de
sang, comme après une hémorragie, à cause de toute
autre évacuation trop abondante, comme le ptyatysme
ou la salivation, le diabete, la trop grande
sueur, qui épuisent les humeurs, à cause des obstructions,
des compressions de l'organe destiné à la sécrétion
du suc gastrique. 2°. Parce que la salive qui
se sépare dans l'estomac est viciée, & manque des
propriétés nécessaires pour exciter l'appétit, par la
trop grande quantité de sérosités dans laquelle elle
est noyée, qui délaye trop les parties salines propres
à produire une douce irritation sur les fibres de l'estomac,
par l'épaississement de cette lymphe digestive
qui émousse ces mêmes parties salines. 3°. Parce que
le ferment de l'estomac est corrompu par une boisson
trop abondante qui se mêle avec lui, & lui ôte
toute son activité, comme l'éprouvent les buyeurs;
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