ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"733"> me chose que s'il n'avoit point été accordé; & l'on n'en délivre point d'expédition non plus que du jugement qui en ordonne le rapport ou rabat, à peine de nullité, & de 20 liv. d'amende, contre chacun des procureurs & greffiers qui les auroient obtenus & expédiés, suivant l'art. 5 du tit. xjv. de l'ordonnance de 1667. (A)

Defaut faute de reprendre, (Page 4:733)

Defaut faute de reprendre, est celui que l'on accorde contre un héritier donataire ou légataire universel, ou autre successeur à titre univerlel, qui étant assigné en reprise d'instance au lieu & place du défunt, retuse de mettre son acte de reprise au greffe; on ordonne en ce cas que dans trois jours pour tout délai le défaillant sera tenu de reprendre, sinon pour le profit du defaut on ordonne que l'instance sera tenue pour reprise. Voyez Reprise d'instance. (A)

Defaut sauf l'heure, (Page 4:733)

Defaut sauf l'heure, est un jugement qui se donne à l'audience par défaut faute de venir plaider: le juge en prononçant défaut, ajoûte ces mots, sauf l'heure; c'est - à dire que si le défaillant se présente dans une heure, le defaut pourra être rabattu: il est néanmoins d'usage de les rabattre jusqu'à la fin de l'audience, à moins qu'il n'y eût une fuite marquée de la part du défaillant. (A)

Defaut, (Page 4:733)

Defaut, (sauf) étoit une forme de jugement par défaut usitée avant l'ordonnance de 1667. Le juge donnoit défaut, mais avec une clause commençant par ce mot sauf, qui laissoit au défaillant une voie pour empêcher l'exécution du défaut. Un défaut levé sans aucun sauf étoit nul, aussi - bien que le jugement donné dans le délai ordinaire du sauf. Ces sortes de défauts ont été abrogés par l'ordonnance de 1667, tit. xj. art. 7. Voyez Basset, tome I. liv. II. ch. iij. (A)

Defaut, (Page 4:733)

Defaut, (second) c'est le débouté d'opposition au premier défaut. Voyez Debouté d'opposition. (A)

Defaut tillet, (Page 4:733)

Defaut tillet, au parlement de Toulouse étoit un second défaut qui se levoit au greffe sur une réassignation. Voyez le style du parlement de Toulouse par Cayron, liv. IV. tit. j. (A)

Defaut à tour de rôle, (Page 4:733)

Defaut à tour de rôle, est un arrêt par défaut obtenu à l'appel de la cause sur le rôle. Ces sortes de défauts ne sont pas susceptibles d'opposition, parce que le défaillant est suffisamment averti par la publication du rôle sur lequel la cause a été appellée à son tour. Voyez la bibliotheq. de Bouchel au mot Defaut; le style du parlement dans Dumoulin, tome II. page 415. l'ordonnance de 1667, tit. iij. jv. & v. (A)

Défaut, (Page 4:733)

Défaut, (Escrime.) Prendre le défaut d'un mouvement, d'une attaque, &c. c'est profiter du mouvement que l'ennemi fait, pour le frapper pendant qu'il se découvre.

Exemple. Le défaut de la parade est de ne pouvoir se garantir de deux côtés en même tems, puisque (voyez Escrime, précepte 24.) un escrimeur ne peut parer dans les armes sans découvrir le dehors; & hors les armes, sans découvrir le dedans: donc si l'on acquiert l'adresse de frapper l'ennemi dans les armes tandis qu'il pare le dehors, ou hors les armes pendant qu'il couvre le dedans, ce sera le prendre dans le défaut.

Il y en a qui prétendent que la parade du cercle, ou du contre du contre - dégagement (voyez Parade du contre du contre ), couvre les deux côtés à la fois, & les garantit en même tems. Je dis au contraire que cette parade ne couvre ni le dedans ni le dehors; car la parade du cercle décrit un cone qui a pour sommet le pommeau de l'épée, & pour base une circonférence de cercle formée par la révolution de la pointe: or il est clair que pendant la révolution de ce cone on peut faire passer par son intérieur une infinité de lignes droites par la circonférence de la base jusqu'au sommet, sans être coupées par les côtés; d'où il suit que cette parade n'est pas bonne, & de plus tous ceux qui s'en servent ne l'exécutent qu'en reculant.

Défaut, (Page 4:733)

Défaut, (Hydraulique.) est la différence qui se trouve entre la hauteur où les jets s'élevent, & celle où ils devroient s'élever. Ces défauts sont dans la raison des quarrés des hauteurs des mêmes jets, avec la hauteur des reservoirs. (K)

Défauts hereditaires, (Page 4:733)

Défauts hereditaires, (Manege.) sont ceux que l'étalon communique aux poulains qui naissent de son accouplement, savoir tous ies maux de jarret & la lune. Voyez Lunatique. (V).

Défaut, (Page 4:733)

Défaut, (Venerie.) être en défaut, ou demeurer en défaut; termes de chasse qui se disent des chiens qui ont perdu les voies d'une bête qu'on chasse.

DEFECATION (Page 4:733)

DEFECATION, s. f. (Pharm.) Ce terme s'employe pour exprimer la dépuration d'un suc de plante ou de fruit, qui se fait par résidence, ou par la précipitation spontanée des parties qui la troubloient.

Les sucs des différens fruits & de certaines plantes se clarifient par défécation. On met ces sucs dans des bouteilles de verre, que l'on remplit de façon qu'il y ait assez de vuide pour y mettre environ un travers de doigt d'huile d'amandes douces ou d'olives, & le bouchon; on place ces bouteilles dans un endroit frais, & on les laisse en repos. Il s'excite bientôt dans la liqueur un petit mouvement de fermentation qui rompt la légere union qui retenoit suspendus les débris des petites cellules qui contenoient ce suc dans la plante ou dans le fruit, & les fait tomber au fond du vase. Ce sont ces parties précipitées qui se nomment feces, dépot ou résidence. La liqueur étant devenue claire, on enleve l'huile, & à l'aide d'un syphon ou de la décantation, on retire le suc. Voyez Décantation.

La défécation dont nous parlons s'employe plus fréquemment pour les sucs des fruits, & même on ne sauroit guere s'en passer dans ce cas, parce que ces sucs ne passent point par le filtre, & qu'ils ne s'éclaircissent pas par l'ébullition; au lieu que ces moyens sont ordinairement suffisans pour les sucs des plantes, c'est - à - dire la filtration pour celles qui contiennent des parties volatiles, & une légere ébullition pour celles qui ne sont ni aromatiques ni alkalines.

Il est cependant certaines plantes qui fournissent des sucs qui ne se clarifient pas bien par l'ébullition ni par la filtration, quand ils sont récemment exprimés, parce qu'ils contiennent une partie mucilagineuse & visqueuse, qui leur donne une ténacité qui ne peut se détruire que par le petit mouvement de fermentation dont nous avons parlé; & c'est aussi pour les sucs de plantes de cette espece qu'on a recours à la défécation, comme pour le suc des fruits. Voyez Suc, & les articles particuliers, où vous trouverez la façon la plus propre à purifier chaque suc usité. (b)

DEFECTIF (Page 4:733)

DEFECTIF 01. DEFECTUEUX, adj. terme de Gramm. qui se dit ou d'un nom qui manque, ou de quelque nombre, ou de quelque cas. On le dit aussi des verbes qui n'ont pas tous les modes ou tous les tems qui sont en usage dans les verbes réguliers. Voy. Cas, Conjugaison, Declinaison, Verbe . (F)

Defectif, (Page 4:733)

Defectif, nombres défectifs, (Arithmétiq.) est la même chose que nombres déficiens. Voyez Deficient. (O)

Defectif, (Page 4:733)

Defectif, adj. (Géomet.) hyperboles défectives, sont des courbes du troisieme ordre, ainsi appellées par M. Newton, parce qu'ayant une seule asymptote droite, elles n'en ont qu'une de moins que l'hyperbole conique ou apollonienne. Elles sont opposées [p. 734] aux hyperboles redundantes du même ordre. Voyez Hyperbole & Redundant.

Nous avons vû à l'article Courbe que x y y + e y = a x3 + b x2 + c x + d est l'équation de la premiere division générale des courbes du troisieme ordre. On tire de cette équation [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Or il est visible, 1°. que si [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; 2°. que si x ést infinie on [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. D'où l'on voit, 1° qu'au point où x = 0, la courbe a une asymptote qui est l'ordonnée même; 2° que si a est négatif, la valeur x “a est imaginaire, & qu'ainsi y = x “a ne désigne alors qu'une asymptote imaginaire. L'hyperbole dans ce cas est donc défective, puisqu'elle n'a qu'une asymptote réelle. Voyez aux art. Courbe & Suite, &c. pourquoi y = x “a désigne une asymptote, quand x est infinie & a positif. (O)

DEFECTION (Page 4:734)

DEFECTION, s. f. (Hist. mod. Art milit.) c'est l'action d'abandonner le parti ou les intérêts d'une personne à laquelle on étoit attaché. Ce mot est formé du latin deficio, je manque, & n'a pas en françois un sens aussi étendu que desertion. On peut bien dire qu'un conspirateur a échoüé par la défection de ses partisans, & l'on ne diroit pas également qu'une armée a été fort affoiblie par la défection des soldats. (G)

DEFENDANT (Page 4:734)

DEFENDANT, adj. en terme de Fortific. signifie ordinairement la même chose que slanquant.

Ainsi on dit: le flanc défend les courtines & la face opposée du bastion; la demi lune flanque ou défend l'ouvrage à cornes, ou l'ouvrage couronné; les villes anciennement fortifiées sont aisées à prendre, parce qu'il n'y a rien qui flanque ou défende leurs fortifications.

Quand on dit que le flanc défend la courtine, on entend non seulement qu'il est distingué de la courtine, mais qu'il en défend l'approche; c'est - à - dire que ceux qui sont postés sur le flanc d'un bastion, peuvent voir tous ceux qui viennent pour attaquer la courtine, & peuvent tirer dessus & les empêcher d'approcher. Voyez Flanquer, Chambers. (Q).

DEFENDEUR (Page 4:734)

DEFENDEUR, s. m. (Jurispr.) appellé dans le droit romain reus, est celui qui est assigné en justice pour défendre, c'est - à - dire répondre à une demande formée contre lui; on lui donne la qualité de défendeur dès qu'il est assigné, même avant qu'il ait fourni ses défenses.

Le défendeur doit être assigné devant son juge, suivant la maxime, actor sequitur forum rei. S'il n'est pas assigné devant son juge, ou devant un juge compétent pour connoître de la matiere, il peut demander son renvoi, à moins qu'il n'y ait quelque raison de privilege ou connexité pour le traduire ailleurs.

On doit laisser au défendeur copie de l'exploit & des pieces justificatives.

A l'échéance de l'assignation le défendeur doit se présenter, & ensuite fournir ses défenses, faute de quoi on obtient défaut contre lui.

Quand le demandeur ne comparoît pas, le défendeur demande congé contre lui, c'est - à - dire défaut; & pour le profit, d'être renvoyé de la demande. Voyez Defaut & Congé.

Lorsqu'il y a du doute sur la demande, on incline plûtôt pour le défendeur que pour le demandeur, par la raison qu'on se porte plus volontiers à décharger qu'à obliger. L. 125. ff. de regul. jur. & leg. 38. ff. de re judic. (A)

Defendeur (Page 4:734)

Defendeur & Defaillant; c'est le défendeur qui laisse prendre défaut contre lui. (A)

Defendeur (Page 4:734)

Defendeur & Demandeur; c'est celui qui étant ab initio défendeur, s'est constitué de sa part demandeur pour quelqu'autre objet. (A).

Defendeur au fond: (Page 4:734)

Defendeur au fond: cela se dit du défendeur, lorsqu'il est en même tems demandeur par rapport à quelqu'incident de la forme. (A)

Defendeur en la forme (Page 4:734)

Defendeur en la forme; c'est celui qui défend à quelqu'incident sur la forme. (A)

Defendeur incidemment Demandeur (Page 4:734)

Defendeur incidemment Demandeur. Voyez ci - devant Defendeur & Demandeur. (A)

Defendeur originaire en matiere de (Page 4:734)

Defendeur originaire en matiere de garantie, est celui contre lequel on a formé quelque demande, pour laquelle il prétend avoir un garant auquel il a dénoncé la demande; il est défendeur originaire ou à la demande originaire, & devient demandeur en garantie. On l'appelle défendeur originaire, pour le distinguer du défendeur à la demande en garantie. Voyez l'ordonnance de 1667. tit. viij. & Garantie. (A)

Defendeur au principal, (Page 4:734)

Defendeur au principal, se dit de celui qui est défendeur à la premiere demandé, & incidemment demandeur en la forme, par rapport à quelqu'autre demande incidente. (A)

Defendeur en taxe, (Page 4:734)

Defendeur en taxe, c'est - à - dire à la taxe des dépens. Voyez ci - après Depens & Taxe. (A)

DEFENDRE, PROTEGER, SOUTENIR (Page 4:734)

DEFENDRE, PROTEGER, SOUTENIR, v. act. (Synon.) Ces trois mots signifient en général l'action de mettre quelqu'un ou quelque chose à couvert du mal qu'on lui fait ou qui peut lui arriver. Voici les nuances qui les distinguent. On défend ce qui est attaqué, on soûtient ce qui peut l'être, on protege ce qui a besoin d'être encouragé. Exemple. Un roi sage & puissant doit protéger le commerce dans ses états, le soûtenir contre les étrangers, & le défendre contre ses ennemis. On dit défendre une ville, soûtenir un assaut, & protéger un pays contre les incursions de l'ennemi; défendre une cause, soûtenir une entreprise, protéger les sciences & les arts. On est protégé par ses supérieurs, on peut être défendu & soûtenu par ses égaux; on est protégé par les autres, on peut se défendre & se soûtenir par soi - même. Protéger suppose de la puissance, & ne demande point d'action; défendre & soûtenir en demandent, mais le premier suppose une action plus marquée. Exemple. Un petit état en tems de guerre est ou défendu ouvertement, ou secretement soûtenu par un plus grand, qui se contente de le protéger en tems de paix. (O)

Defendre, Justifier quelqu'un, (Page 4:734)

Defendre, Justifier quelqu'un, synon. (Gramm.) Ces deux mots signifient en général l'action de prouver l'innocence ou le droit de quelqu'un. En voici les différences. Justifier suppose le bon droit, ou au moins le succès: défendre suppose seulement le desir de réussir. Exemples. Ciceron défendit Milon, mais il ne put parvenir à le justifier. L'innocence a rarement besoin de se défendre, le tems la justifie presque toûjours. (O)

Defendre, (Page 4:734)

Defendre, (se) en terme de Manege, se dit d'un cheval qui résiste, en sautant ou en reculant, à ce qu'on veut qu'il fasse; c'est souvent signe qu'il n'a pas la force de l'exécuter. Se défendre des levres, est la même chose que s'armer de la levre. Voy. Armer.

DEFENDS (Page 4:734)

DEFENDS, (Jurisprud.) est un terme de coutume, qui signifie une chose en défense, c'est - à - dire dont l'usage est défendu: on dit en ce sens, des bois, des terres, vignes & prés en défends: on dit aussi que des animaux sont en défends, pour exprimer qu'il est défendu de les mener en certains endroits.

La coûtume de Normandie contient un titre de banon & défends; banon signifie ce qui est permis, & défends est opposé à banon.

Dans cette coûtume le terme de défends se prend aussi pour le tems pendant lequel les terres sont en défenses.

Les dispositions de ce titre sont que toutes terres

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