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La fête de la dédicace, ou plûtôt du patron d'une
église, est appellée par les Anglois, dans leurs livres
de droit, dedicaze; & avant la réformation elle n'étoit
pas seulement célébrée chez eux par les habitans
de la paroisse ou du lieu, mais encore par ceux des
villages voisins qui avoient coûtume d'y venir. Ces
sortes d'assemblées étoient autorisées par le roi: ad
dedicationes, ad synodos, &c. venientes summa pax.
On conserve encore en Angleterre quelques restes
de cet usage sous le nom de wakes, veilles, ou vigils, vigiles. Voyez
Les Juifs célébroient tous les ans pendant huit jours la fête de la dédicace du temple; & c'est ce que nous trouvons appellé, dans la version vulgate du nouveau Testament, encoenia: cet usage fut établi par Judas Machabée & par toute la svnagogue, l'an de l'ere syromacédonienne 148, c'est - à - dire 164 ans avant Jesus Christ, à l'occasion que nous avons dit, & pour célébrer la victoire que les Machabées remporterent sur les Grecs. Léon de Modene remarque sur ce sujet, dans son traité des cérémonies des Juifs, qu'ils allument dans leurs maisons une lampe le premier jour de cette fête, deux le second, & ainsi successivement jusqu'au dernier qu'ils en allument huit; le même rabbin ajoûte, qu'ils célebrent aussi pendant cette fête la mémoire de Judith, & qu'ils mettent dans leurs repas quelque coûtume différente de celles qu'ils observent ordinairement. Liv. III. c. jx.
Les Payens faisoient aussi des dédicaces des temples, des autels, & des images de leurs dieux. Nabuchodonosor fit faire une dédicace solennelle de sa statue, comme on le voit dans le prophete Daniel, cap. iij. v. 2. Pilate dédia à Jérusalem des boucliers d'or en l'honneur de Tibere, au rapport de Philon de Legat. Pétrone dans la même ville dédia une sta tue à l'empereur. lb. p. 791. & Tacite> hist. lib. IV. cap. liij. parle de la dédicace du capitole, après que Vespasien l'eut fait rebâtir. Ces dédicaces se célébroient par des sacrifices propres à la divinité à laquelle on rendoit ces honneurs, & on ne les faisoit jamais sans une permission bien authentique. On ne voit point par qui elle étoit donnée chez les Grecs: mais c'étoient des magistrats qui l'accordoient chez les Romains. Voici les principales cérémonies que ceux - ci observoient dans la dédicace de leurs temples. D'abord on entouroit le nouveau temple de guirlandes & de festons de fleurs: les vestales y entroient portant à la main des branches d'olivier, & arrosoient d'eau lustrale les dehors du temple: celui qui dédioit le temple s'approchoit, accompagné du pontife qui l'appelloit pour tenir le poteau de la porte, & il répétoit mot pour mot d'après le pontife;
DÉDIT (Page 4:729)
DÉDIT, s. m. (Commerce.) peine stipulée dans un marché contre celui qui ne veut pa> le tenir. C'est ordinairement une somme d'argent convenue, que paye celui qui manque à fa parole. (G)
DÉDOCTOIRE (Page 4:729)
DÉDOCTOIRE, s. m. (Vénerie.) bâton de deux piés, dont on se servoit autrefois pour parer les gaulis. On se sert à - présent du manche du foüet.
DÉDOUBLER (Page 4:729)
DÉDOUBLER, v. act. il se dit des pierres dont on peut séparer les lits, selon toute leur longueur, avec des coins de fer. Il faut scier ou couper celles qu'on ne peut dédoubler; travail fort long. Entre les différentes pierres qu'on tire des carrieres voisines de Paris, il n'y a, à ce qu'on dit, que la lambourde ou le franc - ban qui se dédouble. Les autres n'ont point de lit ou litage assez marqué pour comporter cette manoeuvre.
DÉDUCTION (Page 4:729)
DÉDUCTION, s. f. (Philosophie.) ce mot se prend en notre langue dans deux sens différens.
En matiere de calcul, d'affaires, &c. il signifie soustraction, l'action d'écarter, de mettre à part, &c. comme quand on dit: ce bénéfice, déduction faite des charges, des non - valeurs, des réparations, vaut 10000 livres de revenu: cette succession, déduction faite des dettes & legs, monte à 200000 liv. & ainsi des autres.
En matiere de Sciences, & sur - tout de Logique, déduction se dit d'une suite & d'une chaîne de raisonnemens, par lesquels on arrive à la preuve d'une proposition: ainsi une déduction est formée d'un premier principe, d'où l'on tire une suite de conséquences. Donc, pour qu'une déduction soit bonne, il faut 1°. que le premier principe d'où l'on part soit ou évident par lui - même, ou reconnu pour vrai: 2°. que chaque proposition ou conséquence suive exactement de la proposition ou conséquence précédente: 3°. on peut ajoûter que pour qu'une déduction soit bonne, non - seulement en elle - même & pour celui qui la fait, mais par rapport aux autres, il faut que la liaison entre chaque conséquence & la suivante puisse être facilement apperçûe, ou du moins que cette liaison soit connue d'ailleurs. Par exemple, si dans une suite de propositions on trouvoit immédiatement l'une après l'autre ces deux - ci: les planetes gravitent vers le Soleil en raison inverse du quarré des distances: donc elles décrivent autour du Soleil des ellipses. Cette conséquence, quoique juste, ne seroit pas suffisamment déduite, parce qu'il est nécessaire de faire voir la liaison par plusieurs propositions intermédiaires: ainsi on ne pourroit s'exprimer ainsi que dans un ouvrage dont le lecteur seroit supposé connoître d'ailleurs la liaison de ces deux vérités.
D'où il s'ensuit en général, que pour juger de la bonté d'une déduction, il faut connoître le genre d'ouvrage où elle se trouve, & le genre d'esprits & de lecteurs auxquels elle est destinée. Telle déduction est mauvaise dans un livre d'élémens, qui seroit bonne ailleurs.
Les ouvrages de Géométrie sont ceux où l'on peut trouver plus facilement des exemples de bonnes déductions; parce que les principes de cette science sont d'une évidence palpable, & que les conséquences y sont rigoureuses: par conséquent s'il faut un certain degré plus ou moins grand de patience, d'attention [p. 730]
On pourroit demander ici, si dans une déduction l'esprit apperçoit ou peut appercevoir plusieurs propositions à la fois. Il est certain d'abord qu'il en apperçoit au moins deux; autrement il seroit impossible de former un raisonnement quelconque: & pourquoi d'ailleurs l'esprit ne pourroit - il pas appercevoir deux propositions à la fois, comme il peut avoir à la fois deux sensations, par exemple celle du toucher & de la vûe, ainsi que l'expérience le prouve? mais l'esprit apperçoit - il ou peut - il appercevoir à la fois plus de deux propositions? C'est une question que la rapidité des opérations de notre esprit rend très - difficile à décider. Quoi qu'il en soit, il suffit pour une déduction quelconque, qu'on puisse appercevoir deux vérités à la fois, comme nous l'avons prouvé.
A toutes les qualités que nous avons exigées pour
une bonne déduction, on pourroit ajoûter encore qu'afin
qu'elle soit absolument parfaite, il est nécessaire
qu'elle soit le plus simple qu'il est possible, c'est - à - dire que les propositions y soient rangées dans leur
ordre naturel; ensorte qu'en suivant tout autre chemin,
on fût obligé d'employer un plus grand nombre
de propositions pour former la déduction. Par exemple,
les élémens d'Euclide sont un exemple de bonne
déduction, mais non pas de déduction parfaite; parce
que l'ordre des propositions auroit pû être plus
naturel & plus simple. Voyez sur cela les différens élémens de Géométrie, & l'art de penser. Voyez aussi
DÉDUIRE (Page 4:730)
DÉDUIRE, v. act. (Commerce.) soustraire, diminuer,
rabattre, retrancher. Un négociant ne peut dire
que son fonds est à lui, s'il n'a entierement déduit ses
dettes passives. Voyez l'article
DEE (Page 4:730)
DEE, (Géog. mod.) il y a trois rivieres de ce nom, deux en Ecosse, une en Angleterre qui se jette dans la mer d'lslande.
DÉESSE (Page 4:730)
DÉESSE, s. f. (Myth.) fausse divinité du sexe féminin.
Voyez
Les anciens avoient presque autant de déesses que
de dieux: telles étoit Junon, Diane, Proserpine,
Vénus, Thétis, la Victoire, la Fortune, &c. Voyez
Ils ne s'étoient pas contentés de se faire des dieux
femmes, ou d'admettre les deux sexes parmi les
dieux; ils en avoient aussi d'hermaphrodites: ainsi
Minerve, selon quelques savans, étoit homme &
femme, appellée Lunus & Luna. Mithra chez les
Perses, étoit dieu & déesse; & le sexe de Vénus &
de Vulcain, étoit aussi douteux. De - là vient que
dans leurs invocations ils disoient: si vous êtes dieu,
si vous êtes déesse, comme Aulugelle nous l'apprend.
Voyez
C'étoit le privilége des déesses d'être représentées toutes nues sur les médailles: l'imagination demeuroit dans le respect en les voyant. Dictionnaire de Trévoux & Chambers.
Les déesses ne dédaignoient pas de s'unir quelquefois avec des mortels. Thétis épousa Pelée, & Vénus aima Anchise, &c. Mais c'étoit une croyance commune, que les hommes honorés des faveurs des déesses ne vivoient pas long - tems; & si Anchise paroît avoir été excepté de ce malheur, il en fut, diton, redevable à sa discrétion. (G)
Déesses - meres (Page 4:730)
Les surnoms que les déesses - meres portent dans les inscriptions, semblent être ceux des lieux où elles étoient honorées: ainsi les inscriptions sur lesquelles on lit matribus Gallaicis, marquoient les déesses - meres de la Galice; ainsi les Rumanées sont celles qui étoient adorées à Rhumaneim dans le pays de Juliers, &c.
Leur culte n'étoit pas totalement borné aux choses champêtres, puisqu'on les invoquoit non - seulement pour la santé & la prospérité des empereurs & de leur famille, mais aussi pour les particuliers.
Les déesses - meres étoient souvent confondues, & avoient un même culte que les Suleves, les Commodeves, les Junons, les Matrones, les Sylvatiques, & semblables divinités champêtres. On le justifie par>n grand nombre d'inscriptions qu'ont recueillies Spon, Gruter, Reynesius, & autres antiquaires.
Il n'est pas vraissemblable que les déesses - meres tirent leur origine des Gaules ou des Germains, comme plusieurs savans le prétendent, encore moins que leur culte ne remonte qu'au tems de Septime Sévere. On a plusieurs inscriptions qui prouvent que ces déesses étoient connues en Espagne & en Angleterre; & il est probable que les uns & les autres avoient reçu le culte de ces déesses, soit des Romains, soit des autres peuples d'Italie, qui de leur côté le devoient aux Grecs, tandis que ceux - ci le tenoient des Egyptiens & des Phéniciens par les colonies qui étoient venues s'établir dans leurs pays. Voilà la premiere origine des déesses - meres, & de leur culte: en effet il paroît par un passage de Plutarque, que les Crétois honoroient d'un culte particulier, même dès les premiers tems, les déesses - meres, & personne n'ignore que les Crétois étoient une colonie phénicienne.
C'est donc de la Phénicie que la connoissance des
déesses - meres s'est répandue dans le reste du monde.
Sil'on suit les routes des fables & de l'idolatrie, on
les trouvera partir des peuples d'Orient qui en se
dispersant altérerent la pureté du culte qu'ils avoient
reçu de leurs peres. D'abord ils rendirent leurs hommages
à ce qui parut le plus parfait & le plus utile,
au Soleil, & aux astres; de leur adoration, on vint
à celle des élémens, & finalement de toute la nature.
On crut l'univers trop grand pour être gouverné
par une seule divinité; on en partagea les fonctions
entre plusieurs. Il y en eut qui présiderent au ciel,
d'autres aux enfers, d'autres à la terre; la mer, les
fleuves, la terre, les montagnes, les bois, les campagnes,
tout eut ses divinités. On n'en demeura pas
là: chaque homme, chaque femme, eurent leurs
propres divinités, dont le nombre, dit Pline, excédoit
finalement celui de la race humaine. Les divi<pb->
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