ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"727"> nivelle dans une machine hydraulique, quand on veut en diminuer le produit, ou qu'on a dessein de la raccommoder. (K)

DECROISSEMENT (Page 4:727)

DECROISSEMENT, (Physiol.) diminution du corps humain en hauteur & en substance; état opposé à son accroissement, voyez Accroissement. Dans l'état de décroissement, les lames osseuses faites de vaisseaux ligamenteux & cartilagineux, étant privées de leurs sucs, sont sans élasticité, les vertebres manquent de coalescence, l'épine du dos se courbe; & comme les muscles extenseurs sont plus foibles, ils laissent nécessairement le corps se porter en - devant.

On sait que le nombre des vaisseaux du corps humain, qui est si prodigieux dans l'enfant nouveau - né, diminue à proportion qu'on avance en âge; que dans les jeunes sujets qui prennent leur accroissement, la force des liquides surpasse celle des parties solides, qu'elle les égale ensuite; qu'après cela les parties solides surpassent en force & en quantité les fluides; & que finalement tous les vaisseaux se changent en cartilages & en os. C'est sur ces principes démontrés qu'est fondée la théorie de l'accroissement & du décroissement de notre machine. Nous concevons engros ce merveilleux phénomene, mais la connoissance des détails est au - dessus de nos foibles lumieres.

La plus grande partie des vaisseaux se trouvant entrelacés & comme enveloppés dans l'enfant qui vient de naître, les liquides poussés porpétuellement par les canaux, faisant effort contre cette résistance, ils étendent ces canaux, & en élargissent les parois dans toute leur longueur; de sorte qu'il arrive de - là que tout s'allonge, & que l'accroissement du corps se forme, s'établit, se perfectionne. Lorsque dans l'âge qui suit la puberté tous les vaisseaux sont développés, lorsque l'abondance & l'impétuosité des fluides se trouvent balancées par les forces des solides résistans, la cessation de croissance arrive. Dans cet état il naìt peu - à - peu dans tous les vaisseaux une force telle, qu'ils commencent à opposer trop de résistance aux liquides qui y affluent: alors le corps vient à se resserrer insensiblement, & à se dessécher; la graisse qui environne les parties solides se dissipe, & l'on apperçoit déjà les cordes des tendons sur les mains & sur les autres parties du corps. Bientôt les ligamens qui se trouvent entre les vertebres s'usant par le frottement, les vertebres viennent à se toucher; le corps en conséquence se raccourcit, & l'épine du dos se jette en - devant. Enfin tous les vaisseaux s'ossifient par l'âge; les glandes se détruisant, les veines lactées qui se bouchent, deviennent inutiles & calleuses, la vie se termine sans maladie: voilà la mort naturelle & inévitable. Voyez Mort, Vie, Vieillesse .

Ne nous arrêtons pas ici à résoudre les questions curieuses qui se présentent sur cette matiere, les plus habiles physiciens n'y répondent que par des hypotheses. Assez semblables à des taupes dans le champ de la nature, nous ne pouvons guere mieux expliquer en détail les singularités de l'accroissement & du décroissement du corps humain, qu'une taupe habituée au grand jour pourroit juger du chemin qu'un cerf parcourt dans un tems donné; elle verroit en gros que ce cerf parcourt promptement un grand espace; elle conjectureroit le reste à sa maniere: c'est notre position. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

DECRQTOIRES (Page 4:727)

DECRQTOIRES, s. f. petites brosses faites avec du poil de porc enchâssé par houpes dans des trous faits à un petit ais mince, & coupé plus ou moins long, selon qu'on veut que les décrotoires soient plus ou moins fortes: les fortes retiennent le nom de décrotoires: les autres s'appellent polissoires.

DECROUTER (Page 4:727)

DECROUTER, v. act. (Venerie.) se dit des cerfs lorsqu'ils vont au frayoir nettoyer leurs têtes après la chûte de leur bois.

DECRUEMENT (Page 4:727)

DECRUEMENT, s. m. (Manufact. en fil.) Voyez Decruer.

DECRUER (Page 4:727)

DECRUER, v. act. (Manuf. en fil.) c'est préparer le fil à recevoir la teinture, en lui donnant une forte lessive de cendres, le tordant, & le relavant dans de l'eau claire.

DECRUSEMENT (Page 4:727)

DECRUSEMENT, s. m. (Manufact. en soie, & Teintur. Voyez Decruser.

DECRUSER (Page 4:727)

DECRUSER, v. act. (Manuf. en soie.) Il se dit dans les endroits où l'on file & devide la soie de dessus les cocons, du tems convenable qu'on les a laissés dans l'eau bouillante, pour que le dévidage s'en fasse facilement; ainsi il y a les soies crues, & les soies décrusées ou décrues. Les crues, ce sont celles qu'on a tirées de dessus les cocons sans le secours de l'eau & de la bassine; & les décrues ou décrusées, ce sont les autres. Les premieres ont différentes couleurs, que l'eau ne manque jamais de leur enlever.

Les Teinturiers décrusent aussi leurs soies, & cette opération qui précede la teinture, consiste chez eux à les cuire avec de bon savon, les laver & dégorger dans de l'eau claire, & les laisser tremper dans un bain d'alun froid. Voyez l'article Soie.

DECUIRE (Page 4:727)

DECUIRE le sucre, en Consiserie; c'est remettre le sucre dans son état naturel, & le rendre tel qu'il étoit auparavant d'avoir été cuit; ce qui se fait par le moyen d'eau dans laquelle on le passe, &c.

DECUMAINS (Page 4:727)

* DECUMAINS, s. m. pl. (Hist. anc.) les fermiers des décimes, ou de la dixieme partie de la récolte des fruits de la terre. Ces traitans étoient durs; & si les magistrats supérieurs n'eussent éclairé de près leur conduite, l'histoire qui nous a transmis leurs noms, nous auroit aussi transmis leurs vexations, car ils étoient très - disposés à vexer.

DECUPLE (Page 4:727)

DECUPLE, adj. en terme d'Arithmétique, signifie la relation ou le rapport qu'il y a entre une chose, & une autre qu'elle contient dix fois, voy. Rapport; ainsi 20 est décuple de 2. Il ne faut pas confondre décuple avec décuplé: une chose est à une autre en raison décuple, lorsqu'elle est dix fois aussi grande; & deux nombres sont en raison décuplée de deux autres nombres, lorsqu'ils sont comme la racine dixieme de ces nombres: ainsi 2 est 1 en raison décuplée de 210 à 1; car la racine dixieme de 210 est 2. Voyez Racine. Voyez aussi Double & Doublée, &c. (O)

DECURIE (Page 4:727)

DECURIE, s. f. (Hist. anc.) compagnie ou société de dix personnes rangées sous un chef appellé décurion. Voyez Décurion.

La cavalerie romaine étoit rangée par décuries.

Romulus divisa le peuple romain en trois tribus, à chacune desquelles commandoit un tribun, & chaque tribu en dix centuries, à la tête desquelles étoient les centurions; & chaque centurie en dix décuries, à laquelle commandoit le décurion. Voyez Centurie. Chambers. (G)

DECURION (Page 4:727)

DECURION, s. m. (Hist. anc.) c'étoit le chef ou commandant d'une décurie, soit dans les armées romaines, soit dans le college, soit dans l'assemblée du peuple. Voyez Décurie.

Décurion municipal (Page 4:727)

Décurion municipal, (Hist. anc.) étoit le nom qu'on donnoit aux sénateurs des colonies romaines. Voyez Municipal. On les appelloit décurions, parce que leur court ou compagnie consistoit en dix personnes. Voyez Décurie.

Les villes d'Italie, au moins celles qui étoient colonies romaines, avoient part sous Auguste à l'élection des magistrats municipaux de la république, & cela par le moyen de leurs décurions ou sénateurs, qui envoyoient leur suffrage cacheté à Rome, un peu avant l'élection. [p. 728]

Décurion étoit aussi un nom qu'on donnoit à certains prêtres destinés à quelques sacrifices particuliers ou autres cérémonies religieuses, même aux sacrifices de quelques familles ou maisons particulieres, selon la conjecture du commentateur Servius, qui croit que c'est de - là que venoit leur nom.

Quelle que soit l'origine de ce nom, nous voyons dans Gruter une inscription qui confirme ce que nous avons dit de leur fonction: Anchialus Cub. aed. Q. Ter. in. aede. Decurio adlectus. ex consensu Decurionum. familie voluntate. Cette inscription prouve que Q. Térentius étoit décurion dans la maison d'un particulier. Chambers. (G)

DECUSSATION (Page 4:728)

* DECUSSATION, s. f. on appelle, en Optique, le point de décussation, le point où plusieurs rayons se croisent, tels que le foyer d'une lentille, d'un miroir, &c. Il y a une décussation des rayons au - delà du crystallin, sur la rétine, quand la vision est distincte.

DECUSSIS (Page 4:728)

* DECUSSIS, (Histoire anc.) monnoie romaine évaluée, qui a cu différentes valeurs. Elle fut d'abord de 10 as, sous Fabius de 16, sous Auguste de 12, & dans un autre tems égale au denier.

DEDAIGNEUR (Page 4:728)

DEDAIGNEUR, adj. pris subst. en Anat. nom du muscle ablucteur de l'oeil. Voyez OEil. (L)

Dedale (Page 4:728)

Dedale ou Labyrinthe, (Jard.) ce morceau de jardin tire son nom du fameux labyrinthe dont Dedale est l'inventeur. Les labyrinthes conviennent dans un grand jardin, pour remplir les places éloignées du château Il faut leur donner un peu de terrein. Voyez Labyrinthe. (K)

DEDALES (Page 4:728)

DEDALES, (Hist. anc. Myth.) fêtes que les Platéens, peuples de l'Épire, aujourd'hui l'Albanie, célébroient depuis leur retour dans leur patrie: c'étoit pour remercier les dieux de ce qu'ils y étoient rentrés, après en avoir été chassés par les Thébains, & avoir demeuré soixante ans chez les Athéniens, qui donnerent généreusement asile dans leurs villes à ces infortunés citoyens. D'autres disent que ces fêtes furent instituées au sujet d'une statue de bois, qui représentoit Platea fille d'Asopus, & dont Jupiter se servit pour confondre la jalousic de Junon. Les Platéens, ajoûtent - ils, en mémoire de cet évenement, donnerent à ces fêtes le nom de dédales, parce qu'anciennement toutes les statues de bois étoient appellées dédales. Pausanias, liv. IX. chap. iij. rapporte les cérémonies de cette fête, & distingue deux sortes de ces solennités, les grands & les petits dédales. Dans les premiers, tous les Béotiens y assistoient, mais ils ne se célébroient que de foixante en soixante ans: ce qui revient à la premiere origine que nous avons rapportée. Les petits dédales étoient moins solennels, & se célébroient tous les ans selon quelques - uns, & selon d'autres tous les sept ans. On reservoit pour porter en procession le jour de cette fête, toutes les statues que l'on avoit faites pendant l'année, & huit villes tiroient au sort à qui auroit l'honneur de porter ces statues: Platée, Coronée, Thespie, Tanagre, Cheronée, Orchomene, Lepadée, & Thebes. Cette distinction concilie la seconde opinion sur l'origine des dédales avec la premiere. (G)

DEDANS (Page 4:728)

DEDANS, (Gram.) préposition qui se rend en latin par intùs; elle est au simple relative à un lieu qu'on occupe, & elle conserve la même analogie au figuré.

Dedans (Page 4:728)

Dedans, mettre les voiles dedans, terme de Marine dont on se sert pour dire plier ou serrer les voiles, lorsqu'on y est contraint par le mauvais tems, ou pour quelque autre manoeuvre. (Z)

Dedans (Page 4:728)

Dedans, (Faucon.) mettre un oiseau dedans, c'est l'appliquer actuellement à la chasse.

Dedans (Page 4:728)

Dedans, terme employé de plusieurs façons dans le Manege. Avoir un, deux, trois dedans, c'est en courant la bague l'enlever une, deux, trois fois. Le talon du dedans, la rêne du dedans, la jambe du dedans, par opposition à celles de dehors.

Cette façon de parler est relative à plusieurs choses, solon que le cheval manie à droite ou à gauche sur les voltes, ou selon qu'il travaille le long d'une muraille, d'une haie, ou de quelqu'autre chose semblable; ainsi elle sert à distinguer à quelle main ou de quel côté il faut donner les aides au cheval qui manie. Auprès d'une muraille, la jambe de dedans est la jambe du côté opposé à celui de la muraille. Sur les voltes, si le cheval manie à droite, le talon droit sera le talon de dedans, la jambe droite la jambe de dedans.

Quelques académistes pour se faire mieux entendre, se servent ordinairement des expressions à droite, à gauche, & disent: aidez le cheval du talon droit, de la rêne droite, de la jambe droite, selon la situation des talons & des rênes, eu égard à la volte. Voyez Volte.

Un cheval a la tête & les hanches dedans, quand on fait passeges, ou que l'on porte un cheval de biais, ou de côté sur deux lignes. Mettre un cheval dedans, c'est le dresser, le mettre bien dans la main & dans les talons. Cheval qui s'est bien mis dedans, c'est - à - dire cheval qui s'est bien dressé. (V)

Dedans (Page 4:728)

Dedans, espece de jeu de paume, qui differe d'avec les autres qu'on appelle quarrés, en ce que dans le grand mur du côté de la grille il y a un tambour, & qu'au lieu du mur du bout où il y a le trou & l'ais, il est garni dans presque toute sa largeur d'une galerie a jour, qui avance d'environ trois piés dans le jeu, & est couverte d'un toît semblable à celui qui est à l'autre bout.

Cette galerie qui est à l'extrémité se nomme aussi le dedans; elle est garnie d'un filet ou réseau de ficelle, qui ne tient que par le haut, pour amortir le coup des balles, & empêcher que ceux qui regardent joüer n'en soient frappés.

DEDICACE (Page 4:728)

DEDICACE, s. f. (Hist. profane & ecclés.) cérémonie par laquelle on voue ou l'on consacre un temple, un autel, une statue, une place, &c. en l'honneur de quelque divinité. Voyez Temple, Autel, &c.

L'usage des dédicaces est très - ancien, tant chez les adorateurs du vrai Dieu, que chez les Payens. Les Hébreux appelloient cette cérémonie hhanuchah, imitation: ce que les Septante ont rendu par E(GAI=NIA E(GAINI/SMOS2, renouvellement. Il est pourtant bon d'observer que les Juifs ni les Septante ne donnent ce nom qu'à la dédicace du temple faite par les Machabées, qui y renouvellerent l'exercice de la religion interdite par Antiochus qui avoit profané le temple.

On trouve dans l'Ecriture des dédicaces du tabernacle, des autels, du premier & du second temple, & même des maisons des particuliers. Nomb. c. vij. v. 10. 11. 84. & 88. Deut. c. xx. v. 5. Liv. I. des Rois, c. viij. v. 63. Liv. II. c. vij. v. 5. & 9. Liv. I. d'Esdras, c. vj. v. 16. & 17. Psal xxxj. v. 1. Hebr. c. jx. v. 18. On y voit encore des dédicaces des vases, d'ornemens, de prêtres, de lévites. Chez les Chrétiens on nomme ces sortes de cérémonies, consécrations, bénédictions, ordinations, & non dédicace: ce terme n'étant usité que lorsqu'il s'agit d'ueu spécialement destiné au culte divin.

La fête de la dédicace dans l'Eglise romaine est l'anniversaire du jour auquel une église a été consacrée. Cette cérémonie a commencé à se faire avec solennité sous Constantin, lorsque la paix fut rendue à l'Eglise. On assembloit plusieurs évêques pour la faire, & ils solennisoient cette fête, qui duroit plusieurs

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