ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"699"> appuyant l'autre extrémité sur le coin qu'on a dessein de chasser de haut ou de bas.

DÉCOLLATION (Page 4:699)

DÉCOLLATION, s. f. (Hist. ecclés.) ce mot n'est guere d'usage en françois que pour exprimer le martyre de S. Jean - Baptiste, à qui Hérode, comme on sait, sit couper la tête. Il se dit même moins fréquemment du martyre de ce saint, que de la fête qu'on célebre en mémoire de ce martyre, ou des tableaux de S. Jean dans lesquels la tête est représentée séparée du tronc.

On dit qu'un ambassadeur de France à Constantinople, montroit un jour à Mahomet II. une décollation de S. Jean admirablement représentée; le grandseigneur n'y trouvoit d'autre défaut, sinon que le peintre n'avoit pas observé que quand un homme est décapité, la peau se retire un peu en arriere. Le prince voulant en convaincre l'ambassadeur, fit à l'instant décapiter un homme & apporter la tête, afin de servir de preuve de ce qu'il disoit. Tel est le récit de Catherinot, traité de la Peinture. Mais il est très - douteux que ce fait soit arrivé à un ambassadeur de France: on prétend que ce fut à Jacques Bellin, fameux peintre de Venise, que cette avanture arriva. Chambers. (G)

DÉCOLLÉ (Page 4:699)

DÉCOLLÉ, adj. voyez Décapiter. (Jurispr.)

DÉCOLLEMENT (Page 4:699)

DÉCOLLEMENT, s. m. en terme de Charpenterie, est une entaille que l'on pratique du côté de l'épaulement, pour dérober la mortoise.

DÉCOLLER (Page 4:699)

DÉCOLLER (se), Jard. se dit de la tige d'un arbre, qui par une altération de la seve se détache du pié, à l'endroit de la greffe. (K)

DÉCOMBRER (Page 4:699)

DÉCOMBRER, v. act. (Architect.) c'est enlever les gravois d'un attelier de bâtiment.

Décombrer une carriere (Page 4:699)

Décombrer une carriere, se dit pour en faire l'ouverture & la fouiller. (P)

DÉCOMBRES (Page 4:699)

DÉCOMBRES, s. f. plur. (Architect.) ce sont les moindres matériaux de la démolition d'un bâtiment qui ne sont de nulle valeur, comme les menus plâtras, gravois, recoupes, &c. qu'on envoye aux champs pour affermir les aires des chemins. (P)

Décombres (Page 4:699)

Décombres & Vuidanges d'un attelier de construction. (Marine.) On appelle décombres, tous les copeaux, bouts de bois, & autres petites pieces qui sortent de la coupe & du travail des bois; on permet aux ouvriers de les enlever du chantier, pour faire place nette, quoique l'ordonnance de la Marine de 1689 défende sous peine d'un écu d'amende aux ouvriers d'emporter aucun morceau de bois & copeaux. Voyez Débris. (Z)

DÉCOMPOSÉ (Page 4:699)

DÉCOMPOSÉ, adj. (Chim.) decompositum, terme employé par Becher & par Stahl, pour désigner les corps formés par l'union chimique de deux ou de plusieurs composés. Voyez Mixtion. Nous nous servons plus communément dans le même sens du mot de surcomposé. (b)

DÉCOMPOSITION DES FORCES (Page 4:699)

DÉCOMPOSITION DES FORCES, (Méchan.) On a vû à l'article Composition, que deux ou plusieurs puissances qui agissent à la fois sur un corps, peuvent être réduites à une seule, & on a expliqué de quelle maniere se fait cette réduction: c'est ce qu'on appelle composition des forces. Réciproquement on peut transformer une puissance qui agit sur un corps en deux autres; leurs directions & leurs valeurs seront représentées par les côtés d'un parallélogramme, dont la diagonale représentera la direction & la valeur de la puissance donnée; il est visible que chacune de ces deux puissances, ou l'une des deux seulement, peut se changer de même en deux autres. Cette division, pour ainsi dire, d'une puissance en plusieurs autres s'appelle décomposition. Elle est d'un usage extrème dans la Statique & dans la Méchanique; & M. Varignon entre autres en a fait beaucoup d'usage pour déterminer les forces des machines, dans son projet d'une nouvelle méchani<cb-> que, & dans sa nouvelle méchanique imprimée depuis sa mort. Voyez - en un exemple à l'article Coin. Quand une puissance A fait équilibre à plusieurs autres B, C, D, &c. il faut qu'en décomposant cette puissance en plusieurs autres que j'appellerai b, c, d, &c. & qui soient dans la direction de B, de C, & de D, les puissances b, c, d, soient égales aux puissances B, C, D, & agissent en sens contraire. Voyez Machine funiculaire. Quand une puissance ne peut exercer toute sa force à cause d'un obstacle qui l'arrête en partie, il faut la décomposer en deux autres, dont l'une soit entierement anéantie par l'obstacle, & dont l'autre ne soit nullement arrêtée par l'obstacle. Ainsi quand un corps pesant est posé sur un plan incliné, on décompose la pesanteur en deux forces, l'une perpendiculaire au plan, que le plan détruit entierement; l'autre parallele au plan, que le plan n'empêche nullement d'agir. Quand plusieurs puissances agissent de quelque maniere que ce puisse être, & se nuisent en partie, il faut les décomposer en deux ou plusieurs autres, dont les unes se détruisent tout - à - fait, & les autres ne se nuisent nullement. C'est - là le grand principe de la Dynamique. Voyez ce mot.

On se sert aussi des mots décomposition & décomposer dans d'autres parties des Mathématiques, lorsqu'il est question en général de diviser un tout en plusieurs parties; par exemple on décompose un polygone quelconque en triangles, pour en trouver la surface; on décompose une équation en plusieurs membres ou en plusieurs équations partielles, afin de la résoudre; en décompose un produit dans ses facteurs, &c.

Au reste, quand on décompose une puissance en Méchanique, il ne faut pas croire que les puissances composantes ne fassent qu'un tout égal à la composée; la somme des puissances composantes est toûjours plus grande, par la raison que la somme des côtés d'un parallélogramme est toûjours plus grande que la diagonale. Cependant ces puissances n'équivalent qu'à la puissance simple, que la diagonale représente; parce qu'elles se détruisent en partie, & sont en partie conspirantes. Voyez Conspirantes & Composition. (O)

Décomposition (Page 4:699)

Décomposition, s. f. se dit, en Medecine, en parlant des humeurs composées de globules ou molécules, dont les parties intégrantes se séparent les unes des autres, se résolvent en un fluide plus atténué: soit par l'action naturelle des organes qui constitue la vie; ainsi les globules du sang étant décomposés, fournissent chacun six globules séreux, selon Lewenhoeck, &c. soit par l'action contre nature des solides sur les fluides, qui dissout ceux - ci en parties plus atténuées, qui sont plus susceptibles d'être portées hors du corps, & de s'échapper par la voie des humeurs excrémentitielles: ainsi la fievre par son activité & sa continuité, décompose le sang, le dissout, le dissipe par les sueurs, ou le dispose à fournir la matiere de l'hydropisie, quelquefois même celle de la jaunisse, lorsqu'il ne se porte presque dans les vaisseaux sanguins de la peau, que des globules jaunes, au lieu des rouges, qui ont été décomposés en sérosité du premier genre. Voyez Sang, Fievre, Hydropisie, Jaunisse . (d)

Décomposition (Page 4:699)

Décomposition, (Chim.) réduction d'un corps en ses principes. Nous exposerons la doctrine des Chimistes modernes sur cette partie essentielle de la Chimie pratique, & la maniere générale d'y procéder, au mot principe. Voyez Principe.

La décomposition chimique est plus connue dans l'art sous le nom d'analyse. Elle est encore désignée par divers chimistes sous les noms de dissolution, résolution, corruption. (b)

DÉCOMPTE (Page 4:699)

DÉCOMPTE, s. m. (Jurispr.) signifie ce qu'un [p. 700] comptable a droit de déduire & retenir par ses mains sur ce qu'il doit.

Le décompte se prend aussi pour le bordereau des sommes qui ont été dépensées par le comptable pour l'oyant. Voyez Compte & ci - après Dépense, & reliqua. (A)

Décompte (Page 4:700)

Décompte, (Art milit.) c'est une supputation qui se fait de tems en tems entre le capitaine & le soldat, pour regler l'argent avancé ou retenu sur la solde, & pour se rembourser mutuellement. On dit faire le décompte à un cavalier & à un fantassin. (Q)

DÉCOMPTER (Page 4:700)

DÉCOMPTER, v. act. (Comm.) déduire, rabattre quelque somme qu'on a avancée sur une plus grande, que l'on doit ou que l'on paye. Voy. Décompte.

Décompter (Page 4:700)

Décompter, signifie aussi rabattre de la grande espérance qu'on avoit de quelque entreprise. Exemple. Ce négociant espéroit de s'enrichir dans telle affaire; il y a bien à décompter; il s'y ruine. Dictionn. du Comm. & de Trév. (G)

DÉCONFITURE (Page 4:700)

DÉCONFITURE, s. f. (Jurispr.) signifie l'insolvabilité du débiteur, dont les biens sont insuffisans pour payer tous ses créanciers.

Le cas de la déconfiture est prévû dans les lois romaines, au digeste de tributoriâ actione, & aux inst. l. IV. tit. vij. §. 3. par rapport à un esclave qui fait commerce au vû & au sû de son maître. Ces lois veulent qu'il se fasse une contribution, comme en effet cela se pratique pour toutes sortes de débiteurs insolvables, quand il y a lieu à la contribution.

L'article 179 de la coûtume de Paris porte, qu'en cas de déconfiture chaque créancier vient à contribution au sou la livre sur les biens meubles du débiteur, & qu'il n'y a point de préférence ou prérogative pour quelque cause que ce soit, encore qu'aucun des créanciers eût fait premier saisir.

L'article 180 dit, que le cas de déconfiture est quand les biens du débiteur, tant meubles qu'immeubles, ne suffisent aux créanciers apparens, & que si pour empêcher la contribution se meut différend entre les créanciers apparens sur la suffisance ou insuffisance desdits biens, les premiers en diligence qui prennent les deniers des meubles par eux arrêtés, doivent bailler caution de les rapporter pour être mis en contribution, en cas que lesdits biens ne suffisent.

Quand il y a déconfiture, on commence par contribuer les meubles entre tous les créanciers, soit hypothécaires ou chirographaires; ce qui est plus avantageux aux créanciers hypothécaires, que si on les colloquoit d'abord sur le prix des immeubles, puisque par ce moyen ils toucheroient moins sur le prix des meubles.

Dans le cas de déconfiture, le premier saisissant n'a aucun privilége, si ce n'est pour les frais qu'il a faits utilement pour la conservation du gage commun des créanciers.

L'usage des pays de Droit écrit est conforme à celui de pays coûtumier, dans le cas de la déconfiture.

Mais en Normandie on n'a point d'égard à la déconfiture; les biens meubles & immeubles se distribuent toûjours par ordre d'hypotheque, quand il y a des créanciers hypothécaires. Voyez ci - dev. Contribution, & Hypotheque, Privilége, Saisissant . (A)

DÉCORATEUR (Page 4:700)

DÉCORATEUR, s. m. (Spectacle.) homme expérimenté dans le dessein, la peinture, la sculpture, l'architecture, & la perspective, qui invente ou qui exécute & dispose des ouvrages d'architecture peinte, & toutes sortes de décorations, soit pour le théatre, soit pour les fêtes publiques, les pompes funebres, les processions, &c.

Il y a un décorateur à l'opéra de Paris: on ne sau<cb-> roit choisir pour cet emploi un homme trop intelligent; c'est - là où le génie, l'expérience, & la fécondité seroient extrêmement nécessaires. Ce n'est point par le défaut de dépense que cette partie est défectueuse à ce spectacle. Voyez Décoration. (B)

DÉCORATION (Page 4:700)

DÉCORATION, s. f. (Belles - Lettres.) ornemens d'un théatre, qui servent à représenter le lieu où l'on suppose que se passe l'action dramatique.

Comme les anciens avoient trois sortes de pieces, de comiques, de tragiques, & de satyriques, ils avoient aussi de trois sortes de scenes, c'est - à - dire des décorations de ces trois différens genres. Les tragiques représentoient toûjours de grands bâtimens, avec des colonnes, des statues, & les autres ornemens convenables. Les comiques représentoient des édifices particuliers avec des toîts & de simples croisées, comme on en voit communément dans les villes. Et les satyriques, quelques maisons rustiques, avec des arbres, des rochers, & les autres choses qu'on voit d'ordinaire à la campagne.

Ces trois scenes pouvoient se varier de bien des manieres; mais la disposition en devoit être toûjours la même en général, & il falloit qu'elles eussent chacune cinq différentes entrées, trois en face, & deux sur les ailes. L'entrée du milieu étoit toûjours celle du principal acteur: ainsi dans la scene tragique, c'étoit ordinairement la porte d'un palais; celles qui étoient à droite & à gauche, étoient destinées à ceux qui joüoient les seconds rôles; & les deux autres qui étoient sur les ailes, servoient l'une à ceux qui arrivoient de la campagne, & l'autre à ceux qui venoient du port ou de la place publique. C'étoit à - peu - près la même chose dans la scene comique. Le bâtiment le plus considérable étoit au milieu; celui du côté droit étoit un peu moins élevé, & celui qui étoit à gauche représentoit ordinairement une hôtellerie. Mais dans la piece satyrique il y avoit toûjours un antre au milieu, quelque méchante cabane à droite & à gauche, un vieux temple ruiné, ou quelque bout de paysage.

On ne sait pas bien sur quoi ces décorations étoient peintes; mais il est certain que la perspective y étoit observée: car Vitruve, liv. VII. remarque que les regles en furent inventées & mises en pratique dès le tems d'Eschyle, par un peintre nommé Agatarchus, qui en laissa même un traité.

Quant aux changemens de théatre, Servius nous apprend qu'ils se faisoient ou par des feuilles tournantes qui changeoient en un instant la face de la scene, ou par des chassis qui se tiroient de part & d'autre comme ceux de nos théatres. Mais comme il ajoûte qu'on levoit la toile à chacun de ces changemens, il y a bien de l'apparence qu'ils ne se faisoient pas encore si promptement que les nôtres. D'ailleurs comme les ailes de la scene sur lesquelles la toile portoit, n'avançoient que de la huitieme partie de sa longueur, ces décorations qui tournoient derriere la toile, ne pouvoient avoir au plus que cette largeur pour leur circonférence: ainsi il salloit qu'il y en eût au moins dix feuilles sur la scene, huit de face & deux en aile; & comme chacune de ces feuilles devoient fournir trois changemens, il falloit nécessairement qu'elles fussent doubles, & disposées de maniere qu'en demeurant pliées sur elles - mêmes, elles formassent une des trois scenes, & qu'en se retournant ensuite les unes sur les autres de droite à gauche, ou de gauche à droite, elles formassent les deux autres; ce qui ne se pouvoit faire qu'en portant de deux en deux sur un point fixe commun, c'est - à - dire en tournant toutes les dix sur cinq pivots, placés sous les trois portes de la scene & dans les deux angles de ses retours. Discours de M. Boindin surles théatres des anciens. Mém. de l'acad. des Belles - Lettres, tom. I. (G)

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.