ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"697"> que, différentes méthodes de trouver la déctinaison d'un plan gnomonique. Celle que nous venons de donner nous paroît la plus simple de toutes, & celle qui suppose le moins d'apprêt & de calcul. (O)

Déclinaison de l'aiguille (Page 4:697)

Déclinaison de l'aiguille ou Variation de l'aiguille aimantée . Voyez Aimant, Boussole, Aiguille aimantée . (Z)

DÉCLINANT (Page 4:697)

DÉCLINANT, adj. Cadrans déclinans, en Gnomonique, sont des cadrans verticaux, dont le plan coupe obliquement le plan du premier cercle vertical. Voyez Cadran.

Si on imagine que le plan du premier cercle vertical se euve autour de la ligne du zénith & du nadir, ce plan deviendra déclinant; & il ne sera plus coupé à angles droits par le méridien, mais par quelqu'autre vertical passant par d'autres points que les deux poles.

En général on peut appeller déclinant, tout plan vertical ou non, qui fait angle avec le premier vertical ou avec le méridien. Il n'y a proprement que ces deux plans qui ne soient pas déclinans. Voyez Déclinaison & Déclinateur.

On peut appeller aussi déclinant, en général, tout cadran qui ne regarde pas directement quelqu'un des points cardinaux; ainsi pour qu'un cadran ne soit pas déclinant, il faut qu'il passe par la commune section du méridien & de l'horison, ou du premier vertical & de l'horison.

Les cadrans déclinans sont fort fréquens, parce que les murs verticaux sur lesquels on trace des cadrans, déclinent presque toûjours des points cardinaux. Les cadrans inclinés & réclinés, & sur - tout les cadrans déinclinés, sont fort rares. Voyez Cadran. (O)

DÉCLINATEUR (Page 4:697)

DÉCLINATEUR ou DÉCLINATOIRE, sub. m. (Gnomon.) est un instrument de Gnomonique, par le moyen duquel on détermine la déclinaison & l'inclinaison du plan d'un cadran. Voyez Plan.

En voici la structure: sur une planche quarrée de bois A B C D (Planc. Gnomon. fig. 1.), on décrit un demi - cercle A E D, & on divise les deux quarts de cercle A E & E D en 90 degrés chaoun; lesquels 90 degrés commencent en E, comme dans la figure. Ensuite on ajuste au centre un régulateur H I, fixé tellement qu'il puisse se mouvoir librement autour de ce centre: sur ce régulateur on fixe une boussole en K, de maniere que le déclinateur étant posé contre un plan perpendiculaire au méridien, & la partie K du régulateur étant en E, la ligne nord & sud de la boussole soit la continuation de la ligne E F; ce qui donne le méridien magnétique.

Maintenant pour trouver par le moyen de cet instrument la déclinaison du pian, on applique au plan proposé M N, le côté A D de l'instrument (fig. 2.), & on fait mouvoir le régúlateur F G autour du centre F, jusqu'à ce que l'aiguille reste sur la ligne du méridien magnétique du lieu. Ensuite si le régulateur dans cet état coupe le demi - cercle en E, le plan est ou vers le nord ou vers le sud: mais s'il le coupe entre D & E, le plan décline à l'ouest; & s'il le coupe entre A & E, le plan décline à l'est de la quantité de l'angle G F E.

Le même instrument peut aussi servir pour trouver si un plan est inclinant ou réclinant. Pour cela, au lieu de régulateur & de l'aiguille, il faudra attacher au centre F un fil avec un plomb par le moyen d'une pointe: on appliquera ensuite sur le plan proposé I L (figure 3.), le côté B C du déclinateur A B C D; & si la ligne à plomb F G coupe le demi-cercle A E D au point E, le plan est horisontal; mais si elle coupe le quart de cercle E D en un point quelconque G, alors E F G sera l'angle d'inclinaison: enfin si lorsqu'on applique le côté A B au plan le fil à plomb passe par le point E, le plan sera ver<cb-> tical. Si l'on compare l'angle d'inclinaison avec la hauteur du pole ou de l'équateur, on connoîtra facilement si le plan est inclinant ou réclinant. Voyez Cadran, Inclinant & Réclinant. (T)

DÉCLINATOIRE (Page 4:697)

DÉCLINATOIRE, s. m. (Jurisprud.) est une exception par laquelle le défendeur refuse de procéder en la jurisdiction où il est assigné, & demande son renvoi devant un autre juge: on dit quelquefois exception déclinatoire, & quelquefois simplement un déclinatoire. Proposer un déclinatoire, c'est proposer son exception déclinatoire.

On doit proposer le déclinatoire, in limine litis, c'est - à - dire avant d'engager le fond, conformément à la loi 33. au digest. liv. V. tit. j.

On doit aussi statuer préalablement sur le déclinatoire, avant de statuer sur le fond. Le déclinatoire doit être jugé à l'audience, où en cas de difficulté on ne peut ordonner qu'un déliberé, & non un appointement. Les déclinatoires se jugent ordinairement au parquet de la jurisdiction où ils sont proposés. Lorsque celui qui demande son renvoi obtient à ses fins, le juge du déclinatoire ordonne que les parties se pourvoiront devant le juge que l'on réclame, si c'est un juge qui lui soit inférieur, ou si c'est un juge supérieur ou qui ne dépende pas de lui, le juge du déclinatoire ordonne que les parties se pourvoiront devant les juges qui en doivent connoître. Si le déclinatoire est mal fondé, le juge prononce que sans s'arrêter au déclinatoire, les parties procéderont pardevant lui, & alors le défendeur est obligé de défendre au fond. Voyez l'ordonnance de 1667. tit. vj. & aux mots Exception déclinatoire, Renvoi, Incompétence, Privilége . (A)

DÉCLINER (Page 4:697)

DÉCLINER, v. act. terme de Grammaire, c'est dire de suite les terminaisons d'un nom selon l'ordre des cas; ordre établi dans les langues où les noms changent de terminaison. Voyez Cas, Déclinaison, Article . (F)

Décliner (Page 4:697)

Décliner (Jurisprud.) la jurisdiction d'un juge, c'est refuser de procéder pardevant lui, & demander son renvoi devant un autre. Voyez ci - devant Déclinatoire. (A)

DÉCLIQUETER (Page 4:697)

DÉCLIQUETER, v. n. signifie, en Horlogerie, dégager le cliquet des dents de son rochet. Voyez Cliquet, Rochet, &c. (T)

DECLIVITAS (Page 4:697)

DECLIVITAS, s. f. pente d'une ligne ou d'un plan incliné, prise en descendant. Voyez Acclivitas. Ce mot latin est formé des mots de, & clivus, pente. Nous n'avons point de mot françois qui distingue la pente prise en montant de la pente prise en descendant. Talud renferme les deux. (O)

DÉCOCTION (Page 4:697)

DÉCOCTION, s. f. (Pharmacie.) médicament interne, fluide, semblable à l'infusion, préparé au moyen d'une liqueur menstruelle qu'on fait boüillir avec la matiere à dissoudre. Cette matiere en général, est la même que dans l'infusion. Elle se divise en trois, le menstrue, le corps à dissoudre, & l'accessoire.

Le menstrue est de trois sortes, aqueux, vineux, spiritueux.

La matiere à dissoudre se tire pareillement des trois regnes: il faut qu'elle soit propre à être prise intérieurement, & qu'à l'aide de l'ébullition, elle puisse communiquer au menstrue une vertu qu'il lui seroit impossible d'avoir, ou qu'on auroit difficilement par une simple macération.

Les accessoires sont ceux qui aident la dissolution, soit en aiguisant les parties du menstrue, soit en dilatant celles du corps à dissoudre, soit enfin en les rendant propres l'un pour l'autre: tels sont sur tous les différens genres de sels, les acides, les alkalis, les neutres; & même, quoique plus rarement, les esprits ardens fermentés simples, ou impregnés de la vertu de quelques végétaux aromatiques. [p. 698]

Les accessoires sont encore ceux qu'on mêle après que la décoction est faite, ou pour en augmenter la vertu, ou pour corriger quelque qualité, soit nuisible, soit desagréable; tels sont les yrops, les éléosacharum, le miel, les confections molles, les teintures, les essences, les esprits, le vin, &c.

Le choix doit se faire avec discernement. Il faut connoître la nature de la matiere qu'on doit extraire, la vertu dissolvante des menstrues, celle des accessoires, l'action du feu qu'on doit employer. Il nous suffira d'exposer quelques - uns des principes généraux sur ce sujet, & d'observer:

1°. Que dans les décoctions on se sert par préférence d'un menstrue aqueux, parce que par l'ébullition il perd moins que les autres: ainsi on n'employe guere ici des eaux distillées. 2°. Les spiritueux, comme l'esprit - de - vin ordinaire ou rectifié, & autres esprits ardens fermentés, souffrent l'ébullition dans les vases chimiques sans se dissiper ou s'altérer sensiblement. 3°. On ne doit pas donner le même degré de chaleur à tous les menstrues pour les faire bouillir. 4°. La coction, suivant qu'elle est plus ou moins forte, & qu'elle dure plus ou moins de tems, produit une grande différence, desorte qu'une décoction longue ou forte, ne vaut rien pour certains ingrédiens, & convient beaucoup pour d'autres: le contraire arrive aussi. 5°. Il faut choisir un menstrue convenable, ou le rendre tel en lui joignant un accessoire qui lui soit approprié. 6°. Quand la matiere n'est pas propre pour la décoction, il faut lui donner une préparation préliminaire, comme la concassation, la macération des matieres dures, acides, & qui se dissolvent difficilement. 7°. De plus, en choisissant un vase convenable, on peut faire de bonnes décoctions de certaines drogues, qui, sans ce vase, n'auroient jamais pû servir dans cette opération. 8°. Les aqueux ne conviennent point pour les décoctions des terreux, des pierreux, des résineux, des sulphureux, des gras, à moins qu'on ne se serve d'accessoire. On doit dire la même chose des métaux & des demi - métaux non salins. 9°. Quand la macération suffit pour faire passer la vertu des ingrédiens dans le menstrue, il ne faut point employer la coction; car alors la grande chaleur produit presque toûjours plus ou moins de changemens: on peut néanmoins quelquefois procurer une ébullition douce & courte pour accélerer la dissolution: c'est ce qu'on pratique pour les parties des végétaux qui sont molles & tendres; ainsi les ingrédiens dont la vertu par l'ébullition se change en une autre vertu qui ne répond point au but du medecin, ne doivent point être mis en décoction: le cabaret en décoction est plus diurétique qu'émétique: la réglisse long tems bouillie devient amere, & les feuilles de senné purgent avec tranchées, &c. la rhubarbe, les myrobolans par une longue coction acquierent, outre leur vertu purgative, une vertu astringente: les mucilagineux, les racines de grande consoude, de guimauve, de mauve, les graines, les fruits, les sucs, & autres semblables, cuits long - tems, rendent le liquide visqueux & desagréable. 10°. Il n'est pas indifférent que la matiere de la décoction soit nouvelle ou vieille, verte ou seche; parce que la premiere ordinairement se dissout très - aisément, même dans des menstrues assez peu convenables, & que l'autre au contraire s'y dissout quelquefois très - difficilement.

L'ordre, en général, s'observe dans la décoction comme dans l'infusion. S'il y a des ingrédiens qui demandent, les uns une longue, les autres une courte coction, il faut ou l'ordonner, ou s'en rapporter à l'intelligence de l'apothicaire. La plûpart des fossiles, bois compacts, demandent souvent une coction de plusieurs heures, & même une macération préli<cb-> minaire, tandis que les parties tendres des végétaux ne doivent être que simplement jettées dans la décoction encore bouillante.

La dose est plus ou moins grande à raison de l'efficacité de la matiere mise en décoction, de la nature du menstrue, de l'intention du medecin, de l'âge du malade, & de la facilité qu'il a à prendre les remedes. Cette dose se détermine par poids ou par mesure, c'est - à - dire par cuillerée, par verre, par tasse.

La quantité générale n'est point fixe; elle contient quelquefois plusieurs livres, & d'autres fois une seule dose.

La proportion mutuelle des ingrédiens n'est aussi déterminée par aucune regle; elle varie beaucoup, eu égard à la matiere de la décoction, au menstrue, à l'usage, & même aux malades.

La proportion du menstrue avec la matiere de la décoction, differe, suivant que sa vertu est plus ou moins grande, qu'elle est plus ou moins facile à dissoudre, que la coction se fait avec évaporation ou sans évaporation.

La souscription du medecin, s'il ne veut pas s'en rapporter à l'apothicaire, indique ce qu'il faut pratiquer avant la coction; savoir la concassation, l'humectation, la mansation, les ingrédiens, le vase convenable, la coction, le degré de feu, l'ordre de la décoction, & la durée du tems de la cuisson: il prescrit enfin ce qu'il faut faire après la coct on; comme la dépuration, la clarification lorsqu'elle est nécessaire, le mêlange des accessoires, &c.

La décoction pour une seule dose s'appelle potion, teinture; quand c'est pour plusieurs doses, décoction, apozeme; quand la matiere a pour base des parties d'animaux, bouillon; quand on fait cuire avec de nouvelle eau une matiere qui a déjà servi à une décoction, on l'appelle décoction secondaire. Au surplus on n'a que trop multiplié toutes ces dénominations puériles.

L'usage des décoctions est universel, convient dans presque toutes les maladies, à tout âge, & dans toutes sortes d'intentions; mais cette forme a l'inconvénient d'être ordinairement desagréable à la vûe & au goût: au reste on ne s'en sert point dans les cas urgens, parce qu'elle ne peut pas s'exécuter avec promptitude.

Tout ce qu'on vient de lire est extrait des formules de M. Gaubius, qui a traité ce sujet avec beaucoup d'ordre & de précision. Mais nous devons au génie de Boerhaave, d'avoir fourni le premier dans sa chimie des vûes, des lumieres vraiment utiles aux Medecins, sur la nature & la vertu des végétaux, dont on fait les décoctions, les infusions, les robs, les sapas, les extraits, & toutes les autres préparations de ce genre. On ne connoissoit avant lui que le manuel de ces opérations; il a remonté aux principes qui doivent servir de guides. Les principes sont aux Arts, ce que la boussole est à la navigation. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

DÉCOEFFER (Page 4:698)

DÉCOEFFER, en termes d'Artificiers, c'est ôter le couvercle qu'on avoit mis sur l'amorce d'un artifice, pour empêcher que le feu ne s'y introduisît trop tôt. Dict. de Trév. & Chambers.

DÉCOGNOIR (Page 4:698)

DÉCOGNOIR, ustensile d'Imprimerie; c'est un morceau de bois, ou de bouis pour le meilleur usage, de cinq à six pouces de long, taillé comme un coin de fer à fendre le bois; il sert d'agent médiat au marteau, soit pour serrer soit pour desserrer les formes: au moyen de cet ustensile, on n'est point en risque de détériorer ou éclater le marbre sur lequel se posent les formes, & on joüit cependant de la force & du secours du marteau, par le coup duquel le décognoir force le coin de serrer ou de desserrer la forme, en frappant plus ou moins sur la tête du décognoir que l'on tient de la main gauche,

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.