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On se garantit souvent aussi de tomber, en s'appuyant pour ainsi dire, & en frappant l'air ambiant, dont la résistance repousse le corps vers le centre de gravité dont il s'étoit écarté: c'est ainsi que les oiseaux en frappant l'air de l'aile droite, sont portés vers le côté gauche. On observe aussi la même chose dans les danseurs de corde, qui non - seulement se mettent en équilibre au moyen d'une longue perche qu'ils tiennent entre les mains, de maniere à pouvoir l'allonger à droite & à gauche toûjours du côté opposé à celui vers lequel ils penchent, mais encore dans le cas où ils sont le plus menacés de tomber, ils frappent fortement l'air avec la perche du côté vers lequel ils penchent, ce qui les remet en équilibre dans une situation droite.
Tous ces mouvemens méchaniques qui paroissent si bien reglés, se font cependant par une sorte d'habitude contractée des l'enfance, & par cette raison s'exercent sans que nous nous en appercevions avec une promptitude qui précede toute réflexion.
Un homme qui se plie par la flexion des articulations des cuisses, des jambes, & des piés, peut cependant se garantir de tomber, pourvû qu'il retienne la ligne du centre de gravité entre les deux plantes du pié, ou sur l'espace du terrein occupé par le pié sur lequel il se porte: cela arrive toûjours, de quelque maniere qu'il se tienne replié, tant en repos qu'en mouvement, s'il a attention de porter autant en - arriere le levier formé par les fesses, que celui qui est formé par la tête & la poitrine est porté enavant, pour conserver toûjours le centre de gravité dans l'espace mentionné.
C'est une chose admirable que cette loi de nature qui tend à conserver l'équilibre entre toutes les parties du corps, s'observe dans la course, la danse, & le trépignement; & que la chûte ait lieu toutes les fois que cette loi est négligée, ou qu'on affecte de ne pas s'y conformer.
C'est toûjours par cette raison, que l'on ne peut pas s'appliquer à un mur, tout le long du corps de la tête aux piés, sans tomber, attendu que la ligne de gravité sort alors en - avant de l'espace occupé par les piés: c'est encore pourquoi ceux qui sont assis sur un siége ne peuvent pas se lever, parce que le centre de gravité porte en - arriere loin des piés, à moins qu'ils n'inclinent en - avant la tête & la poitrine, ou qu'ils ne reculent les piés, ou qu'ils ne les accrochent à quelque chose de ferme; parce qu'alors le centre de gravité est changé respectivement à la premiere attitude, ou bien parce que les fesses & la poitrine peuvent être suspendues & courbées en avant par une forte action des muscles, pour le dernier cas.
L'expérience apprend que l'on se fatigue moins, quand on est obligé de rester debcut sans quitter la même place, de se tenir tantôt sur un pié tantôt sur l'autre, que de rester toûjours sar les deux piés, par ce que la principale cause de lassitude est l'action constante des mêmes muscles; au lieu que par une action suspendue par intervalles, on soûtient avec moins de peine les plus grands fardeaux, les fibres musculaires n'étant pas dans un état de distractilité continuelle qui tend à les déchirer. C'est aussi pour cela que l'on est plutôt las de se tenir debout sans bouger, que de faire dans le même tems donné une douce promenade; de même quand on est assis, on porte volontiers une jambe l'une sur le genou de l'autre alternativement pour relâcher les muscles; quoiqu'elles se supportent entierement tour - à - tour, ce changement fait une situation plus commode & moins fatiguante.
C'est d'après tous les principes établis dans cet article, & d'après plusieurs autres qui ne peuvent pas trouver place ici, que Borelli dans son ouvrage cité, explique & démontre en détail toute la merveilleuse
Debout, (Page 4:657)
Debout au vent; (Page 4:657)
Debout à terre; (Page 4:657)
Debout à la lame; (Page 4:657)
Debout au corps; (Page 4:657)
Debout, (Page 4:657)
DEBOUTE (Page 4:657)
DEBOUTE, adj. (Jurisp.) signifie déchû. Debouter quelqu'un d'une demande ou prétention, c'est déclarer qu'il en est déchû.
Du tems que les jugemens se rendoient en latin, on disoit en latin barbare debotare pour debouter, ce qui donna lieu à une plaisanterie d'un gentilhomme, qui étanz interrogé par François I. du succès d'un procès pour lequel il étoit venue en poste à Paris, répondit qu'aussi - tôt son arrivée la cour l'avoit débotté, faisant allusion au dispositif de l'arrêt, qui portoit dicta curia dictum actorem debotavit & debotat; le roi surpris d'un langage si bisarre, ordonna peu de tems après que les contrats, testamens, & actes judiciaires seroient rédigés en françois. (A)
Debouté de défenses, (Page 4:657)
Debouté fatal, (Page 4:657)
Dernier debouté, est la même chose que debouté fatal; mais cette dénomination ne convient véritablement qu'au second debouté d'opposition. (A)
Debouté d'opposition, (Page 4:657)
Premier debouté, est le jugement qui deboute de la premiere opposition. (A)
Second debouté, est le jugement qui deboute de la seconde opposition. (A)
DEBREDOUILLER (Page 4:657)
* DEBREDOUILLER, v. act. (Jeu.) il se dit au trictrac dans le sens qui suit: il faut prendre un certain nombre de points (douze) pour gagner un trou, & un certain nombre de trous (douze) pour gagner la partie; fi l'on prend ou tous les points qui donnent le trou, ou tous les trous qui donnent la partie, sans que l'adversaire vous interrompe, soit en gagnant quelques points, soit en gagnant un trou; on gagne ou le trou bredouille ou la partie bredouille. Le trou & la partie simples ne valent qu'un trou, qu'une [p. 658]
DEBRIDER (Page 4:658)
* DEBRIDER, terme de Carrier, c'est détacher le cable de dessus la pierre, lorsqu'elle est arrivée au haut de la carriere. Il se dit aussi de l'action de disposer mieux ce cable sur la pierre au fond de la carriere, lorsqu'on s'apperçoit dans les premiers mouvemens de la roue qui doit l'enlever, ou que le cable se dérange ou qu'il a été mal disposé. La paresse de debrider a quelquefois coûté cher aux ouvriers; ils ont perdu la vie pour avoir voulu ménager un quart - d heure de tems.
Debrider, (Page 4:658)
DEBRIGUER le fief, (Page 4:658)
DEBRIS, DECOMBRES, RUINES (Page 4:658)
DEBRIS, DECOMBRES, RUINES, (Gramm. Syn.) ces trois mots signifient en général les restes dispersés d'une chose détruite, avec cette différence que les deux derniers ne s'appliquent qu'aux édifices, & que le troisieme suppose même que l'édifice ou les édifices détruits soient considérables. On dit les debris d'un vaisseau, les décombres d'un bâtiment, les ruines d'un palais ou d'une ville. Decombres ne se dit jamais qu'au propre; debris & ruine se disent souvent au figuré; mais ruine, en ce cas, s'employe plus souvent au singulier qu'au plurier; ainsi on dit les debris d'une fortune brillante, la ruine d'un particulier, de l'état, de la religion, du commerce: on dit aussi quelquefois, en parlant de la vieillesse d'une femme qui a été belle, que son visage offre encore des belles ruines. (O)
Debris, (Page 4:658)
Il signifie aussi les effets naufragés que la mer jette sur le rivage, ou qu'on trouve en plaine mer.
En terme de Marine on dit ordinairement bris, & ce mot est employé dans l'ordonnance touchant la Marine de 1681, au livre IV. tit. jx. des naufrages, bris, & échouemens. Ce titre renferme quarante - cinq articles, dans lesquels sont reglés tout ce qui concerne les naufrages & les suites qui en peuvent résulter, soit pour les secours à donner, soit pour retirer les marchandises, les conserver aux propriétaires, &c. On croit inutile de transcrire ici tout cet article de l'ordonnance, auquel on aura recours en cas de besoin. (Z)
DEBRUTIR ou DEBROUTIR (Page 4:658)
DEBRUTIR ou DEBROUTIR, en termes de Miroitier, c'est commencer à dégrossir les glaces de miroirs.
Voyez
DEBRUTISSEMENT (Page 4:658)
DEBRUTISSEMENT, s. m. signifie l'art d'adoucir
ou de polir jusqu'à un certain point la surface
d'un corps solide, & sur - tout les glaces, miroirs,
&c. Voyez
Suivant la nouvelle méthode de faire de grandes
glaces en les jettant, pour ainsi dire, en moule, àpeu - près de la même maniere que l'on jette le plomb
& d'autres métaux, comme il sera dit à l'article
Pour cet effet, la piece de glace se met horisontalement sur une pierre en forme de table, & on la scelle en plâtre ou en mastic afin de l'assûrer davan<cb->
Il n'est pas nécessaire d'ajoûter que la petite glace supérieure venant à se polir à mesure par l'attrition, il faut en prendre de tems en tems une autre plus brute: mais il faut observer que l'on ne debrutit ainsi par le moulin que les plus grandes pieces de glace; car pour ce qui est des pieces de la moyenne & de la petite espece, on les travaille à la main, & pour cet effet on attache aux coins de la planche qui couvre la glace supérieure, quatre ances de bois que les ouvriers empoignent pour lui donner les mouvemens nécessaires.
Ce qui reste à faire pour donner la derniere perfection aux glaces, est rapporté sous l'article polissure. Voyez. Chambers.
DEBUCHER (Page 4:658)
DEBUCHER, v. n. (Venerie.) On dit débucher le cerf, c'est le faire sortir du buisson, de son fort.
DEBUT (Page 4:658)
DEBUT, s. m. il se dit en général ou d'une action que l'on fait pour la premiere fois, ou du commencement d'une action: ainsi on dit d'une actrice, elle debutera dans cette piece; d'un orateur, beau debut! il ne prévient pas par son debut, &c.
DECADE (Page 4:658)
DECADE, s. f. (Arithm. & Hist.) Quelques anciens
auteurs d'Arithmétique se sont servis de ce mot
pour désigner ce que nous appellons aujourd'hui dixaine; il est formé du mot latin decas, dérivé lui - même
d'un mot grec qui signifie la même chose. On
ne se sert plus de ce mot que pour désigner les dixaines
de livres dans lesquelles on a partagé l'histoire
romaine de Tite Live. Il ne nous reste plus de cet
ouvrage, qui contenoit quatorze décades, que trois
décades & demie. La seconde décade, qui contenoit
entr'autres l'histoire de la premiere guerre Punique,
est perdue; de sorte que la décade appellée aujourd'hui la seconde, est réellement la troisieme. On a
avancé sans aucun fondement, que cette décade perdue
existoit dans la bibliotheque des empereurs de
Constantinople. Dans ce qui nous reste de Tite Live, le style paroît se ressentir des différens âges où
il peut avoir composé. La premiere décade, qu'il a
écrite étant plus jeune, est d'un style plus orné &
plus fleuri; la seconde est d'un style plus ferme &
plus mâle; le style de la troisieme est plus foible.
On regarde cet historien comme le premier des historiens
latins; cependant il n'est pas douteux que
Tacite ne lui soit fort supérieur dans le grand art de
démêler & de peindre les hommes, qui est sans contredit
la premiere qualité de l'historien: & pour ce
qui concerne le style, il paroît que la narration de
Salluste, sans être trop coupée, est encore plus
énergique & plus vive. A l'égard de la véracité, on
lui a reproché d'être trop partial en faveur des Romains; on peut en voir un exemple dans l'excel<pb->
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