ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"633"> une membrane charnue, trompés apparemment par la couleur rougeâtre que les vaisseaux sanguins qui y sont en grand nombre, donnent a cette partie. Ce tissu cellulaire, entrelacé de quelques fibres charnues, est capable de relâchement & de contraction, car il forme les rides & le resserrement des bourses qui arrivent principalement quand on s'expose au froid ou que l'on sort du bain; & c'est peut - être cet état de relâchement & de contraction qui a encore déterminé les Anatomistes à décider que cette partie étoit toute musculeuse. Quoi qu'il en soit, leur décision n'est ni sans appel, ni même faite nemine contradicente. Si la révision d'arrêt en matiere civile n'a plus lieu parmi nous, c'est par de très - bonnes raisons législatives: mais il n'en est pas de même en Physique & en Anatomie; tout y est sujet à la révision, parce que rien n'est si bien décidé qu'on puisse être privé du droit de revoir, & c'est une prérogative dont on ne sauroit trop joüir dans les matieres de ce genre. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

DARTRE (Page 4:633)

DARTRE, s. f. (Medecine.) est une maladie de la peau, appellée en gree E=RPHS2, d'où on lui donne aussi quelquefois en françois le nom d'herpe, en latin serpigo à serpendo, ramper ou se répandre.

Les dartres sont formées de pustules érésypelateuses qui affectent les tégumens; elles prennent differens noms, selon les différences sous lesquelles elles paroissent. Voyez Erésipele.

Si les dartres sont séparées les unes des autres, comme il arrive souvent à celles qui ont leur siége sur le visage, on les appelle discretes; elles s'élevent en pointe avec une base enflammée, dont la rougeur & la douleur disparoissent apres qu'elles ont jetté la petite quantité de matiere qu'elles contenoient, & elles se sechent d'elles - mêmcs.

Si les pustules sont réunies plusieurs ensemble, ordinairement en forme circulaire ou ovale, elles forment les dartres confluentes; celles - ci sent malignes, corrosives, accompagnées de grandes demangeaisons, qui se changent quelquefois en douleurs très - vives: on ne doit cependant pas leur donner le nom de feu sacré, ignis sacer, d'après Celle, qui convient mieux à l'érésypele.

Lorsque les pustules sont petites, ramassées, accompagnées communément d'inflammation tout - autour, & quelquefois d'une petite fievre, & que leurs pointes se remplissent d'une matiere blanchâtre, à quoi succede une petite croûte ronde, ce qui fait une ressemblance avec un grain de millet, la dartre ainsi formée prend le nom de miliaire.

Lorsque l'humeur des pustules dartreuses est si acre & si corrosive qu'elle pénetre dans la substance de la peau & la détruit, elle est appeilée dartre rongeante, en grec I(STIOMEGOS2, exedens, depascens; c'est la plus maligne espece, qui forme des ulceres profonds & de mauvais caractere, qui sont proprement du ressort de la Chirurgie.

Toutes ces différentes especes de dartres sont toutes causées par une lymphe saline, acre, rongeante avec plus ou moins d'activité, arrêtée dans les vaisseaux & dans les glandes de la peau, jointe à la sécheresse & à la tension des fibres: ce vice topique est souvent une suite d'un vice dominant dans les humeurs, héréditaire ou accidentel; il est souvent compliqué avec différens virus, comme le vérolique, le scorbutique, le cancereux, &c. il en est souvent l'effet immédiat; il doit aussi quelquefois être attribué au défaut d'éruptions cutanées de différente espece, qui ne se sont pas bien faites, & qui n'ont pas parfaitement dépuré le sang, ou dont on a imprudemment arrêté les progrès; à la suppression de l'infenfible transpiration, des évacuations périodiques, des fleurs blanches, &c.

Les dartres qui se manifestent sur le visage par quelques pustules simples ont peu besoin du secours de l'art; car quoiqu'elles causent un sentiment de cuisson, de brûlure, ou de demangeaison pendant deux ou trois jours, elles viennent d'elles - mêmes à suppuration, se desséchent ensuite sous forme de farine, & disparoissent bien - tôt; elles ne proviennent que d'un vice topique qui se corrige aisément.

La seconde espece de dartre ne vient jamais à maturité, mais il en sort seulement une humeur claire quand on se grate; elle - est très - difficile à guérir; car lorsqu'elle paroît tout - à - fait éteinte, elle renaît de nouveau en différentes saisons, défigurant les parties qu'elle attaque, & résistant à tous les remedes: le peuple a coûtume de se servir d'encre pour la guérir: mais dans une maladie si opiniâtre il faut avant toutes choses employer les remedes généraux, & y joindre les mercuriels, sur - tout s'il y a le moindre soupçon de virus vérolique. Les eaux minérales purgatives font de très - bons effets dans cette maladie: on peut ensuite employer extérieurement des linimens, des lotions, détersifs, mondificatifs, légerement astringens. Galien recommande les sucs de plantain, de morelle, mêlés avec l'oxictat. La salive d'une personne saine, à jeun, l'urine, peuvent aussi satisfaire aux indications selon Barbette; parmi les remedes simples utiles dans ce cas, il loue aussi avec plusieurs praticiens la litharge entr'autres, le mastic, la tuthie, la céruse, le plomb calciné, le soufre, le mercure, Turner y ajoûte le vitriol & le nitre: les compositions qu'ils conseillent sont les onguens égyptiac, de pompholix, de minium, &c. & l'onguent gris. Dans certains cas d'une virulence extraordinaire & phagédénique, on a hasardé de toucher légerement les dartres avec l'eau - forte ou huile de vitriol, qui en ont à la vérité rallenti les progrès, tandis que des remedes moins actifs n'opéroient rien; mais on ne peut en venir à cette extrémité qu'avec la plus grande précaution; & tandis qu'on se sert de médicamens ainsi piquans & desséchans, il en faut appliquer de tems en tems d'autres adoucissans pour entretenir la souplesse de la peau, & consolider les excoriations: tel est en abregé le traitement proposé pour le serpigo.

Celui des dartres miliaires est le même à l'égard des remedes internes que pour l'érésypele; voyez Eresypele; les externes doivent être un peu différens des précédons, parce que l'espece de dartre dont il s'agit ne peut pas supporter les applications piquantes & dessiccatives. On doit aussi avant d'employer des topiques, travailler avec plus de soin à corriger le vice dominant des humeurs, à en tempérer l'actimonie, & à empêcher qu'il ne se fasse de dépôt sur des parties importantes; dans cette vûe on ne peut trop se tenir sur ses gardes contre l'administration imprudente des répercussifs, par rapport à l'humeur qui est déjà fixée à l'extérieur. On peut aider à la sortie de la matiere des pustules quand elle paroît être parvenue à sa maturité, en ouvrant la pointe avec des ciseaux. On essuie & on déterge ces petits ulceres autant qu'il est possible: on y applique ensuite des linges enduits de cérat ordinaire. On se sert, sur le déclin, des onguens de pompholix, de minium, de chaux, de la pommade faite avec le précipité blanc; ce dernier remede passe pour assûré. Extrait de Turner, maladies de la peau.

Pour ce qui est de la curation de la dartre rongeante qui forme des ulceres phagédéniques, voyez Ulcere & Phagédénique. (d)

Dartre (Page 4:633)

Dartre, (Marechallerie.) ulcere large à - peu - près comme la main, qui vient ordinairement à la croupe, quelquefois à la tête, & quelquefois à l'encolure des chevaux, & qui leur cause une demangeaison si violente, qu'on ne peut les empêcher de se gratter, [p. 634] & d'augmenter par conséquent ces sortes d'ulceres. (V)

DARUGA (Page 4:634)

DARUGA. Voyez Daroga.

DASSEN - EYLANDE ou ISLE DES DAIMS (Page 4:634)

DASSEN - EYLANDE ou ISLE DES DAIMS, (Géog. mod.) l'une des trois petites îles situées au nord du cap de Bonne - Esperance. Elle est abondante en daims & en brebis, dont on dit, peut - être faussement, que la queue pese jusqu'à 19 livres.

DASSERI (Page 4:634)

DASSERI, s. m. (Hist. mod.) le chef de la religion auprès du roi de Cagonti s'appelle gourou, & ses disciples dasseris.

DATAIRE (Page 4:634)

DATAIRE, s. m. (Jurispr.) est le premier & le plus important des officiers de la daterie de Rome, où il a toute autorité. Quand cette commission est remplie par un cardinal, comme elle est au - dessous de sa dignité, on l'appelle prodataire, c'est - à - dire qui est au lieu du dataire.

Cet officier représente la personne du pape pour la distribution de toutes les graces bénéficiales & de tout ce qui y a rapport, comme les dispenses & autres actes semblables.

Ce n'est pas lui qui accorde les graces de son chef; tout ce qu'il fait relativement à son office, est réputé fait par le pape.

C'est lui pareillement qui examine les suppliques & les graces avant de les porter au pape.

Son pouvoir dans ces matieres est beaucoup plus grand que celui des reviseurs; car il peut ajoûter ou diminuer ce que bon lui semble dans les suppliques, même les déchirer, s'il ne les trouve pas convenables.

C'est lui qui fait la distinction des matieres contenues dans les suppliques qui lui sont présentées; c'est lui qui les renvoye où il appartient, c'est - à - dire à la signature de justice ou ailleurs, s'il juge que le pape ne doive pas en connoître directement.

Le dataire ou le soûdataire, ou tous deux conjointement, portent les suppliques au pape pour les signer. Le dataire fait ensuite l'extension de toutes les dates des suppliques qui sont signées par le pape.

Il ne se mêle point des bénéfices consistoriaux, tels que les abbayes consistoriales, à moins qu'on ne les expédie par daterie & par chambre; ni des évêchés, auxquels le pape pourvoit de vive voix en plein consistoire.

Le soûdataire, qui n'est aussi que par commission, n'est point un officier dépendant du dataire; c'est un prélat de la cour romaine choisi & député par le pape.

Il est établi pour assister ordinairement le dataire, lorsque celui - ci porte les suppliques au pape pour les signer.

Sa principale fonction est d'extraire les sommaires du contenu aux suppliques importantes, qui sont quelquefois écrites de la main de cet officier ou de son substitut; mais ce sommaire au bas de la supplique est presque toûjours écrit de la main du banquier ou de son commis, & signé du soûdataire qui enregistre le sommaire, sur - tout quand la supplique contient quelqu'absolution, dispense ou autres graces qu'il faut obtenir du pape.

Le soûdataire marque au bas de la supplique les difficultés que le pape y a trouvées; par exemple, quand il met cum sanctissimo, cela signifie qu'il en faut conférer avec sa sainteté.

Lorsqu'il s'agit de quelque matiere qui est de nature à être renvoyée à quelque congregation, comme à celle des réguliers, des rites, des évêques & autres, que le pape n'a point coûtume d'accorder sans leur approbation, le soûdataire met ces mots, ad congregationem regularium, ou autres, selon la matiere.

Quand l'affaire a été examinée dans la congrégation établie à cet effet, le billet contenant la ré<cb-> ponse & la supplique, sont rapportés au soûdataire pour les faire signer au pape.

Si le pape refuse d'accorder la grace qui étoit demandée, le soûdataire répond au bas de la supplique, nihil, ou bien non placet sanctissimo.

La fonction du soûdataire ne s'étend pas sur les vacances par mort des pays d'obédience, lesquelles appartiennent au dataire per obitum dont on va parler. (A)

Dataire (Page 4:634)

Dataire ou Reviseur per obitum, est un officier de la daterie, & dépendant du dataire général ou préfet des dates. Ce dataire per obitum a la charge de toutes les vacances per obitum dans les pays d'obédience, tels qu'est en France la Bretagne, où le pape ne donne point les bénéfices au premier impétrant, mais à celui que bon lui semble.

C'est à cet officier que l'on porte toutes les suppliques des vacances par mort en pays d'obédience, pour lesquelles on ne prend point de date à cause des réserves du pape.

Il est aussi chargé de l'examen des suppliques par démission, privation & autres en pays d'obédience, & des pensions imposées sur les bénéfices vacans, en faveur des ministres & autres prélats courtisans du palais apostolique. (A)

Dataire (Page 4:634)

Dataire ou Reviseur des matrimoniales; est aussi un officier de la daterie de Rome, & dépendant du dataire général. La fonction de ce dataire particulier est de revoir les suppliques des dispenses matrimoniales, avant & apres qu'elles ont été signées; d'en examiner les clauses, & d'y ajoûter les augmentations & restrictions qu'il juge à propos. C'est lui qui fait signer au pape ces dispenses, & qui y fait mettre la date par le dataire général, lorsque les suppliques sont conformes au style de la daterie. (A)

Dataire (Page 4:634)

Dataire, (pro) voyez ci - devant Dataire.

Sur les dataires en général, voyez le traité de l'usage & pratique de cour de Rome, par Castel, tome I. au commencement. (A)

DATE (Page 4:634)

DATE, s. f. (Chronol.) indication du tems précis dans lequel un évenement s'est passé, à l'aide de laquelle on peut lui assigner dans la narration historique & successive, & dans l'ordre chronologique des choses, la place qui lui convient. On trouve à la tête de l'ouvrage qui a pour titre, l'art de vérfier les dates, dont nous avons parlé à l'article Chronologie & ailleurs, une tres - bonne dissertation sur les dates des anciennes chartes & chroniques, & sur les difficultés auxquelles ces dates peuvent donner occasion. Une des sources de ces difficultés vient des divers tems auxquels on a commencé l'année, & du peu d'uniformité des anciens auteurs là - dessus. I es uns la commençoient avec le mois de Mars, les autres avec le mois de Janvier; quelques - uns sept jours plûtôt, le 25 Décembre; d'autres le 25 Mars, d'autres le jour de Pâques. Voyez sur ce sujet un détail très - curieux & tres - instructif dans l'ouvrage cité. Voyez aussi les articles An, Cycle, Epacte, Ere, Indiction , &c. (O)

Date (Page 4:634)

Date, (Jurisp.) est necessaire dans certains actes pour leur validité; tels sont tous les actes judiciaires & extrajudiciaires, les actes passés devant notaires & autres officiers publics.

Dans les actes sous seing privé la date est utile, pour connoître dans quelles circonstances l'acte a été fait; mais il n'est pas nul faute d'être daté.

Avant l'ordonnance de 1735, l'obmission de la date dans un testament olographe, ne le rendoit pas nul; mais suivant l'article 20 de cette ordonnance, les testamens olographes doivent être entierement écrits de la main du testateur, & datés.

Dans les actes faits par des officiers publics, on marque toûjours l'année, le mois & le jour: on ne

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