ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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C'est dans cette idée que Cheyne commençoit toûjours le traitement de cette maladie par un vomitif, & que le bon effet l'engageoit à en répeter l'usage; pratique analogue à celle qui est usitée dans les maladies convulsives compliquées avec une disposition à la paralysie.

Les indications curatives doivent donc tendre à évacuer les mauvais sucs des premieres voies; à corriger l'épaississement de la lymphe, à l'atténuer par des remedes appropriés; à raffermir les solides des parties affectées, si c'est la disposition paralytique qui domine; & à les relâcher au contraire, & les assouplir en quelque façon, si c'est la disposition convulsive, qui vient presque toûjours de sécheresse dans les fibres.

Cheyne remplissoit la premiere indication avec les vomitifs; Sydenham employoit pour cet effet les purgatifs, & ils en répetoient chacun l'usage de deux en deux jours au commencement de la maladie. Cette méthode pratiquée par de si célebres medecins, doit être préferée à toute autre: on doit donc ne pas hésiter, d'après ces grands maîtres, à commencer le traitement de la danse de S. Weit par les évacuans vomitifs ou purgatifs, selon que la nature semble demander plus ou moins l'un ou l'autre de ces remedes, ou tous les deux ensemble; après avoir fait préceder une ou deux saignées, selon que le pouls l'indique, qui doivent être répetées selon l'exigence des cas.

Il faut après cela travailler à remettre les digestions en regle par le moyen des stomachiques chauds, auxquels on pourra associer fort utilement l'écorce du Pérou & la racine d'aunée. On doit aussi faire usage en même tems de legers apéritifs, & sur - tout des antispasmodiques, tels que la racine de pivoine mâle, & celle de valériane sauvage. On doit outre cela s'appliquer à remédier aux causes antécédentes de la maladie, par des délayans & des incisifs; par des topiques propres à fortifier, comme des embrocations d'eaux minérales chaudes; ou bien au contraire par des remedes propres à relâcher & détendre la rigidité des fibres.

Tous ces différens moyens de guérison doivent être employés séparément, ou combinés entr'eux, selon la variété des circonstances. On doit enfin observer d'engager les personnes sujettes à cette maladie, à employer dans le tems de l'année suivante, qui répond à celui auquel l'attaque est survenue, des remedes convenables, pour en prévenir une seconde, ainsi de suite: on ne doit pas sur - tout omettre alors la saignée & la purgation. (d)

DANSER (Page 4:629)

DANSER, v. act. (Boulang.) c'est travailler la pâte à biscuit sur une table au sortir du pétrain, jusqu'à ce qu'elle soit bien ferme & bien ressuyée. Ce travail consiste à tourner, retourner, presser, manier avec les mains, pétrir avec les poings pendant environ un quart - d'heure.

DANSEUR, DANSEUSE (Page 4:629)

DANSEUR, DANSEUSE, subst. nom générique qu'on donne à tous ceux qui dansent, & plus particulierement à ceux qui font profession de la danse.

La danse de l'opera de Paris est actuellement composée de huit danseurs & de six danseuses qui dansent des entrées seuls, & qu'on appelle premiers danseurs. Les corps d'entrée sont composés de douze danseurs & de quatorze danseuses, qu'on nomme figurans; & la danse entiere, de quarante sujets. Voyez Figurant.

Dans les lettres patentes d'établissement de l'opera, le privilege de non - dérogeance n'est exprimé que pour les chanteurs & chanteuses seulement. Voyez Chanteur, Danse, Opera . (B)

Danseur (Page 4:629)

Danseur, s. mas. (Maitre de danse.) celui qui danse ou qui montre à danser, en qualité de maître de la communauté de cet art.

Les statuts de cette communauté sont de l'année 1658, donnés, approuvés, confirmés par lettres patentes de Louis XIV. enregistrées au châtelet le 13 Janvier 1659, & au parlement le 12 Août suivant. Il est bien fait mention dans le vû des lettres, de plusieurs autres statuts & ordonnances donnés de tems immémorial par les rois de France; mais comme on n'en rapporte aucune date, on ne peut rien dire de plus ancien sur son établissement dans la capitale & dans les autres villes du royaume.

Le chef qui est à la tête de la communauté, & qui la gouverne avec les maîtres de la confrairie, a le titre & la qualité de roi de tous les violons, maitres à danser & joüeurs d'instrumens, tant hauts que bas, du royaume.

Ce roi de la danse n'entre point dans cette charge par élection, mais par des lettres de provision du Roi, comme étant un des officiers de sa maison.

A l'égard des maîtres de la confrairie, ils sont élus toas les ans à la pluralité des voix, & tiennent lieu dans ce corps, pour leur autorité & fonctions, de ce que sont les jurés dans les autres communautés.

Il y a deux registres où les brevets d'apprentissage & les lettres de maîtrise doivent être enregistrés; celui du roi des violons, & celui des maîtres de la confrairie.

Les apprentis sont obligés pour quatre ans: on peut néanmoins leur faire grace d'une année. Les aspirans dvent montrer leur expérience devant le roi des violons, qui peut y appeller vingt - quatre maîtres à son choix; mais seulement dix pour les fils & les maris des filles de maîtres. C'est aussi de ce roi que les uns & les autres prennent leurs lettres.

Les violons de la chambre du Roi sont reçûs sur leurs brevets de retenue; ils payent néanmoins les droits.

Nul, s'il n'est maître, ne peut tenir salle ou école, soit pour la danse, soit pour les instrumens, ni donner sérénades, ni donner concerts d'instrumens aux noces, aux assemblées publiques; mais il est défendu aux mêmes maîtres de joüer dans les cabarets & les lieux infames, sous les peines & amendes portées par les sentences du châtelet du 2 Mars 1644, & arrêt du parlement du 11 Juillet 1648.

Enfin il est permis au roi des violons de nommer des lieutenans dans chaque ville du royaume, pour faire observer ces statuts, recevoir & agréer les maîtres, donner toutes lettres de provisions sur la présentation dudit roi; auxquels lieutenans il appartient la moitié des droits dûs au roi pour les réceptions d'apprentis & de maîtres. Réglement des maîtres à danser, & diction. du Comm.

Danseur de corde (Page 4:629)

Danseur de corde, s. m. (Art.) celui qui avec un contre - poids ou sans contre - poids dans ses mains, marche, danse, voltige sur une corde de différente grosseur, qui quelquefois est attachée à deux poteaux opposés, d'autres fois est tendue en l'air, lâche ou bien bandée.

Les Littérateurs qui recherchent curieusement l'origine des choses, prétendent que l'art de danser sur la corde a été inventé peu de tems après les jeux corniques, où les Grecs dansoient sur des outres de cuir, & qui furent institués en l'honneur de Bacchus vers l'an 1345 avant J. C. Quoi qu'il en soit de cette opinion, il est toûjours vrai qu'on ne peut douter de l'antiquité de l'exercice de la danse sur la corde, dont les Grecs firent un art très - périlleux, & qu'ils porterent au plus haut point de variété & de rafinement: de - là les noms de Neurobates, Oribates, Schoenobates, Acrobates, qu'avoient chez eux les danseurs de corde, suivant la diverse maniere dont ils exécutoient leur art.

Mercurial nous a donné dans sa gymnastique cinq [p. 630] figures de danseurs de corde, gravées d'après des pierres antiques. Les Romains nommoient leurs danseurs de corde funambuli, & Térence en fait mention dans le prologue de son Hecyre; mais pour abréger, je renvoye sur ce sujet le lecteur à la dissertation d'un savant d'Allemagne, de M. Grodeek. Elle est imprimée à Dantzlck (Gedani) en 1702, in - 8°. Je me contenterai d'ajoûter que les Cyzicéniens firent frapper en l'honneur de l'empereur Caracalla une médaille insérée & expliquée par M. Spon dans ses recherches d'antiquités; & cette seule médaille prouve assez que les danseurs de corde faisoient dans ce tems - là un des principaux amusemens des grands & du peuple.

Bien des gens ont de la peine à comprendre quel plaisir peut donner un spectacle qui agite l'ame, qui l'importune avec inquiétude, qui l'effraye, & qui n'offre que des craintes & des allarmes; cependant il est certain, comme le dit M. l'abbé du Bos, que plus les tours qu'un voltigeur téméraire fait sur la cordesont périlleux, plus le commun des spectateurs s'y rend attentif. Quand ce sauteur, ce voltigeur fait un saut entre deux épées prêtes à le percer si dans la chaleur du mouvement son corps s'écartoit d'un point de la ligne qu'il doit décrire, il devient un objet digne de toute notre curiosité. Qu'on mette deux bâtons à la place des épées, que le voltigeur fasse tendre sa corde à deux piés de hauteur sur une prairie, il fera vainement les mêmes sauts & les mêmes tours, on ne dédaignera plus le regarder, l'attention du spectateur cesse avec le danger.

D'où peut donc venir ce plaisir extrème qui accompagne seulement le danger où se trouvent nos semblables? Est - ce une suite de notre inhumanité? Je ne le pense pas, quoique l'inhumanité n'ait malheureusement que des branches trop étendues: mais je crois avec l'auteur des réflexions sur la Poésie & sur la Peinture, que le plaisir dont il s'agit ici est l'effet de l'attrait de l'émotion qui nous fait courir par instinct après les objets capables d'exciter nos passions, quoique ces objets fassent sur nous des impressions fâcheuses. Cette émotion qui s'excite machinalement quand nous voyons nos pareils dans le péril, est une passion dont les mouvemens remuent l'ame, la tiennent occupée, & cette passion a des charmes malgré les idées tristes & importunes qui l'environnent. Voilà la véritable explication de ce phénomene, & pour le dire en passant, de beaucoup d'autres qui ne semblent point y avoir de rapport; comme par exemple de l'attrait des jeux de hasard, qui n'est un attrait que parce que ces sortes de jeux tiennent l'ame dans une émotion continuelle sans contention d'esprit; en un mot, voilà pourquoi la plûpart des hommes sont assujettis aux goûts & aux inclinations qui sont pour eux des occasions fréquentes d'être occupés par des sensations vives & satisfaisantes. Vous trouverez ce sujet admirablement éclairci dans l'ouvrage que j'ai cité, & ce n'est pas ici le lieu d'en dire davantage. Voyez Compassion. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

DANTA (Page 4:630)

DANTA, s. m. (Hist. nat. des quadrup.) nom que donnent les Espagnols du Pérou au plus grand des quadrupedes de l'Amérique méridionale. Les Portugais du Para l'appellent auté. Il est plus petit & moins gros qu'un boeuf, plus épais & moins élancé que le cerf & l'élan; il n'a point de cornes, & a la queue fort courte; il est extrèmement fort & leger à la course, & se fait jour au milieu des bois les plus fourrés. Il ne se rencontre au Pérou que dans quelques cantons boisés de la Cordeliere orientale; mais il n'est pas rare dans les bois de l'Amazone, ni dans ceux de la Guiane. On le nomme vagra dans la langue du Pérou; tapüra, dans celle du Bresil; maypouri, dans la langue Galibi sur les côtes de la Guiane. Comme la terre - ferme, voisine de l'île de Cayenne, fait partie du continent que traverse l'Amazone, & est contiguë aux terres arrosées par ce sleuve, on trouve dans l'un & dans l'autre pays la plûpart des mêmes animaux. Voilà tout ce que M. de la Condamine dit du danta dans son voyage de l'Amérique méridionale (Mém. de l'acad. des Sc. 1745. p. 468.), & je m'en tiens à sa simple description, parce que celles des autres voyageurs ne s'accordent point ensemble: Marmol, par exemple, assûre que le danta d'Afrique a une corne au milieu de la tête courbée en rond en maniere d'anneau; ce n'est point - là notre animal qui est sans cornes. Léry donne au danta d'Amérique pour défenses deux dents tournées en rond comme la corne de Marmol. M. de la Condamine ne parle ni de ces deux défenses, ni d'aucune autre singularité du danta. Il en eût été sans doute instruit, mais il n'écrivoit pas ses voyages pour transmettre des faits imaginaires. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

DANTZICK (Page 4:630)

DANTZICK, (Géog. mod.) ville libre & anséatique, & capitale de la Prusse royale & de la Pomerelle en Pologne. Elle est située sur les petites rivieres de Rodaune & de Morlaw, proche la Vistule & le golfe d'Angil, sur la mer Baltique. Long. 36. 40. lat. 54. 22. C'est une ville d'un commerce trèsétendu.

DANUBE (Page 4:630)

DANUBE, s. m. (Géog. mod.) en allemand Douaw, le plus célebre & le plus grand fleuve de l'Europe après le Wolga. Hésiode est le premier auteur qui en ait parlé. (Théog. v. 339). Les rois de Perse mettoient de l'eau de ce fleuve & du Nil dans Gaza avec leurs autres thrésors, pour donner à connoître la grandeur & l'étendue de leur empire. Le Danube prend sa source au - dessous de Toneschingen village de la principauté de Furstemberg, traverse la Soüabe, la Baviere, l'Autriche, la Hongrie, la Servie, la Bulgarie, &c. & finalement se décharge dans la mer Noire par deux embouchures. L'abbé Regnier Desmarais, dans son voyage de Munich, dit assez plaisamment sur le cours de ce fleuve:

Déjà nous avons vû le Danube inconstant, Qui tantôt Catholique, & tantôt Protestant, Sert Rome & Luther de son onde, Et qui comptant après pour rien Le Romain, le Luthérien, Finit sa course vagabonde Par n'être pas même Chrétien. Rarement à courir le monde On devient plus homme de bien.

Le lecteur curieux de connoître le cours du Danube, l'histoire naturelle & géographique d'un grand nombre de pays qu'il arrose, le moderne & l'antique savamment réuni, trouvera tout cela dans le magnifique ouvrage du comte de Marsigly sur le Danube. Il a paru à la Haie en 1726 en 6 volumes in - lio, décorés d'excellentes tailles - douces. Peu de gens ont eu des vûes aussi étendues que son illustre auteur: il y en a encore moins qui ayent eu assez de fortune pour exécuter comme lui ce qu'il a fait en faveur des Sciences. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

DAPALIS (Page 4:630)

* DAPALIS, (Myth.) surnom que les Romains donnoient à Jupiter, comme conservateur des mets & intendant des festins.

DAPHNÉPHORE (Page 4:630)

* DAPHNÉPHORE, s. m. (Myth.) jeune homme choisi entre les mieux faits, les plus robustes, & les mieux nés, qui pendant les fêtes qu'on célebroit en Grece tous les neuf ans en l'honneur d'Apollon, avoit la fonction de porter la branche de laurier ornée de globes de cuivre, couronné de laurier & de fleurs: ces fêtes s'appelloient daphnéphories; & le plus remarquable des globes désignoit le Soleil; les moins considérables étoient des symboles

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