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Cette maniere d'étendre la chaîne des étoffes faconnées est très - commode, sur - tout pour les étoffes riches dont la chaîne est continuellement chargée d'une quantité de petites navettes; mais n'est - elle pas sujette à un inconvénient, en ce que les grandes secousses que les cordes donnent à la chaîne pendant le travail de l'étoffe, jointes aux coups de battant, & à la liberté que la bascule accorde au rouleau de derriere de devider, sont à chaque instant lâcher un peu plus ou un peu moins la chaîne, qui perdant de son extension, la fait perdre également à l'étoffe fabriquée, d'où naît le défaut qu'on remarque à certains damas qui paroissent froissés en quelques endroits, lorsqu'ils sont levés de dessus le rouleau, ce qui s'appelle en manufacture griper; gripure qui n'a point lieu quand on s'y prend autrement pour tendre la chaine.
Les Génois n'ont ni corde, ni bascule, ni chien, ni gâchette pour tendre les chaînes; ils n'employent à cela que deux chevilles de bois; l'une de deux piés de longueur ou environ entre dans un trou de deux pouces en quarré fait au rouleau de devant qui est percé en croix en deux endroits de part en part, & attaché par le bout à une corde qui tient au pié du métier. Le rouleau de derriere est percé de mème; & quand il s'agit d'étendre la chaîne, on fiche dans une des quatre ouvertures des deux trous qui traversent de part en part le rouleau & qui se croisent, une cheville longue de trois piés & demi au moins, à l'aide de laquelle on donne l'extension qu'on veut à la chaîne, en attachant le bout de la cheville à une corde placée au - dessus de l'endroit où répond le bout de la cheville. Des manufacturiers habiles m'ont assûré que cette façon de tenir la chaîne tendue n'étoit sujette à aucun inconvénient; qu'on ne donnoit à la chaîne que ce qu'elle demandoit d'extension; que la sécheresse & l'humidité n'avoient plus d'action qu'on ne pût réparer sur le champ; qu'on n'appercevoit plus dans l'étoffe ni froissement, n> gripure; que l'effet des secousses étoit autant anéanti qu'il étoit possible; & que ce moyen donnoit même lieu à une espece d'aprêt que la chaîne recevoit pendant la fabrication, & qu'on ne remarquoit qu'aux damas de Genes & autres fabriqués de la même maniere.
Cela supposé, il ne faudroit pas attribuer seulement la différence des damas de Gênes & de Lyon, à la différence des soies: nous pouvons avoir, & nous avons même d'aussi bonnes soies; nos ouvriers ne le cedent en rien aux leurs; nous avons plus de goût: il ne s'agit donc que de conformer nos métiers aux leurs, tant pour le velours que pour le damas. Quelque legere que puisse paroître cette observation sur l'extension des chaînes, il faut considérer qu'elle a lieu depuis le commencement du travail jusqu'à sa fin.
Nous n'avons fait aucune mention jusqu'à présent du nombre de brins dont l'organsin doit être composé; mais on conçoit bien que les damas faits avec des organsins à trois brins, doivent être plus beaux que ceux qui ne sont fabriqués qu'avec des organsins à deux brins.
Outre les damas dont nous avons parlé ci - dessus, il y en a encore d'autres sortes dont nous allons dire un mot.
Il y a le damas caffart; étoffe qui imite le vrai da<cb->
Damas (Page 4:617)
Damas (Page 4:617)
DAMASONIUM (Page 4:617)
DAMASONIUM, s. m. (Hist. nat. bot.) genre
de plante à fleur en rose, composée pour l'ordinaire
de trois pétales disposés en rond. Il sort du calice un
pistil, qui devient dans la suite un fruit fait en forme
d'étoile, qui est composé de plusieurs capsules,
& qui renferme des semences ordinairement oblongues.
Tournefort, inst. rei herb. Voyez
DAMASQUETTES (Page 4:617)
DAMASQUETTES, s. f. ce sont des étoffes à fleur d'or & d'argent, ou seulement à fleur de soie. Elles se fabriquent à Venise, & se débitent au Levant. Dict. du Comm. & de Trév.
DAMASQUIN (Page 4:617)
DAMASQUIN, s. m. (Comm.) on le nomme plus communément rotte; c'est un poids dont on se sert dans le Levant, & particulierement à Seyde.
Le damasquin ou rotte est de six cents dragmes,
ou de quatre livres onze onces de Marseille. Cent
damasquins font trois cents quatre - vingt livres de
Paris. Voyez
DAMASQUINER (Page 4:617)
DAMASQUINER, v. act. (Cisel.) c'est l'art d'enjoliver le fer ou l'acier, &c. en lui donnant une façon qui consiste à le tailler ou graver, puis à remplir les raies qu'on y fait d'un fil d'or ou d'argent. C'est une espece de mosaïque: aussi les Italiens lui donnent - ils le même nom tausia, qu'à la marqueterie. Cette sorte de travail a pris son nom de la ville de Damas, où il s'est fait quantité de beaux ouvrages dans ce genre, aussi - bien qu'en plusieurs autres endroits du Levant. Les anciens s'y sont beaucoup appliqués. C'est un assemblage de filets d'or ou d'argent, dont on fait des ouvrages plats ou des bas reliefs sur du fer. Les ornemens dont on les enrichit sont arabesques, moresques, ou grotesques. Voyez ces mots à leurs articles. Il se trouve encore des anneaux antiques d'acier avec des figures & des feuillages travaillés de cette maniere, & qui sont parfaitement beaux. Mais dans ces derniers tems on a fait des corps de cuirasie, des casques damasquinés, enrichis de moresques & d'arabesques d'or, & même des étriers, des harnois de chevaux, des masses de fer, des poignées, & des gardes d'épées, & une infinité d'autres choses d'un travail très - exquis. Depuis qu'on a commencé à faire en France de ces sortes d'ouvrages (c'est sous le regne d'Henri IV.), on peut dire qu'on a surpassé ceux qui s'en sont mêlés auparavant. Cursinet fourbisseur à Paris, qui est mort il y a environ cent ans, a fait des ouvrages incomparables dans cette sorte de travail, tant pour le dessein que pour la belle maniere d'appliquer son or & de ciseler par - dessus.
Quand on veut damasquiner sur le fer, on le met au feu pour lui donner le passe violet, qui est ce qu'<pb-> [p. 618]
Si l'on veut donner du relief à quelques figures, on met l'or & l'argent plus épais, & avec des ciselets on forme dessus ce qu'on veut.
Mais quand avec la damasquinure on veut mêler un travail de rapport d'or ou d'argent, alors on grave le fer profondément en - dessous & à queue d'aronde, puis avec le marteau & le ciselet on fait entrer l'or dans la gravure; après en avoir taillé le fond en forme de lime très - déliée afin que l'or y entre, & y demeure plus fortement attaché.
Cet or s'employe aussi par filets, & on le tourne & manie comme en damasquinant suivant le dessein qu'on a gravé sur le fer.
Il faut avoir attention que les filets d'or soient
plus gros que le creux qu'on a gravé, afin qu'ils y
entrent par force avec le marteau. Quand l'or ou
l'argent est bien appliqué, on forme les figures dessus,
soit avec les burins ou ciselets, soit par estampes
avec des poinçons gravés de fleurons, ou autres
objets qui servent à imprimer ou estamper ce que l'on
veut. Voyez
Cet article est tiré du dict. du Com. qui l'a emprunté du dictionnaire des principes de l'Architecture, Peinture, & Sculpture. Nous n'y avons rien changé, parce qu'il nous a paru contenir ce qu'il y avoit d'essentiel à remarquer sur cet art, plus difficile à pratiquer qu'à entendre.
DAMASSE (Page 4:618)
DAMASSE, adj. (Manufact. en fil.) il se dit d'une
sorte de linge très - sin destiné au service de la table,
où l'on remarque un fond & un dessein; d'où l'on
voit qu'il n'a été appellé damassé que parce que le
travail en est le même que celui du damas. On lui
donne encore le nom de petite Venise. V.
DAMASSER (Page 4:618)
DAMASSER, v. act. en termes de Vannier, c'est faire à une piece de lasséré des ornemens en losange, en croix, ou autres figures semblables à celles qu'on voit sur les serviettes damassées.
DAMASSIN (Page 4:618)
* DAMASSIN, s. m. (Manuf. en soie.) petit damas moins garni de chaîne & de trame que les damas ordinaires.
DAMATER (Page 4:618)
* DAMATER, (Myth.) surnom de Cérès. Les Grecs appelloient Damatrius le dixieme de leur mois, qui répondoit à - peu - près à notre mois de Juillet: c'étoit le tems de leurs moissons, ou de la récolte des dons dont ils rendoient graces à Cérès.
DAMBÉE (Page 4:618)
DAMBÉE, (Géog. mod.) province d'Abyssinie en Afrique, sur un grand lac de même nom proche le Nil.
DAME (Page 4:618)
DAME, f. f. (Hist. nat.) Voyez
Dame (Page 4:618)
Dame du Palais (Page 4:618)
Dame (Page 4:618)
On nomme aussi dames de petites langues de terre couvertes de leur gazon, qu'on pratique de distance en distance pour servir de témoins de la hauteur des terres qu'on a fouillées afin d'en toiser les cubes; alors on les appelle témoins. (P)
Dame (Page 4:618)
Les paveurs se servent du même instrument pour affermir les pavés des rues & des cours après qu'ils sont placés. Celui - ci est un gros bloc de bois dont l'extrémité est un peu allégie; sa tête est ceinte d'une bande de fer, & armée en - dessous de gros clous de fer.
Dame est encore une partie de terre qui reste comme isolée entre les fourneaux des mines qui ont joüé. (Q)
Dame Jeanne (Page 4:618)
Dame Lopre (Page 4:618)
Cette sorte de bâtiment a ordinairement cinquante ou cinquante - cinq piés de long de l'étrave à l'étambord, sur une largeur de onze à douze piés. On lui donne quatre pieds de creux depuis les vaigres du fond jusqu'au bordage où les dalots sont percés, & cinq pieds derriere le côté du banc où le mât touche, qui regarde l'arriere.
A l'égard de la queste qu'on donne à ces sortes de bâtimens, le charpentier se regle à la vûe; cependant le plus qu'on leur en peut donner est le meilleur.
On fait la quille d'une seule piece, d'un pié de large sur quatre à cinq pouces d'épais. (Z)
Dame (Page 4:618)
Dame (Page 4:618)
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