ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"619"> tranches cylindriques de bois ou d'ivoire qui sont peu épaisses, qui ont à - peu - près pour diametre le côté d'un quarreau du damier, & dont on se sert pour joüer aux dames. Il y en a de deux couleurs; un des joüeurs prend les dames d'une couleur, & l'autre joüeur les dames de l'autre couleur. Voyez Dames, (Jeu de) & Damier.

Dames (Page 4:619)

* Dames, (Jeu de) Le jeu de dames se joüe avec les dames. Voyez les art. Dame & Damier. Il y a deux sortes principales de jeu de dames; on appelle l'un les dames françoises, & l'autre les dames polonoises. Aux dames françoises, chaque joüeur a douze dames; aux dames polonoises, vingt. On commence le jeu par placer ses dames.

Aux dames françoises le joüeur A place ses douze dames sur les douze quarreaux ou cases a, b, c, d, &c. & le joüeur B, les douze siennes sur les douze cases 1, 2, 3, 4, 5, &c. fig. 1. Chaque joüeur joue alternativement. Lorsque le joüeur A a poussé une de ses dames, le joüeur B en pousse une des siennes. Les dames ne font qu'un pas; elles vont de la case où elles sont, sur les cases vuides de même couleur qui leur sont immédiatement contigues par leurs augles, sur la bande qui est immédiatement au - dessus: d'où l'on voit qu'une dame quelconque ne peut jamais avoir que deux cases au plus à choisir. Au bout d'un certain nombre de coups, il arrive nécessairement à une des dames du joüeur A ou B, d'être immédiatement contigue à une des dames du joüeur B ou A. Si c'est au joüeur A à joüer, & que la dame M soit contigue à la dame N du joüeur B, ensorte que celle ci ait une case vuide par - derriere elle, la dame M se placera dans la case vuide, & la dame N sera enlevée de dessus le damier. S'il y a plusieurs dames de suite en avancant vers le fond du damier, placées de maniere qu'elles soient toutes séparées par unc seule case vuide contigue, la même dame M les enlevera toutes, & se placera sur la derniere case vuide. Ainsi dans le cas qu'on voit ici, fig. 2. la dame M enlevera les dames 9, 7, 5, 3, & s'arrêtera sur la case D. Quand une dame est arrivée sur la bande d'en - haut de l'adversaire, on dit qu'elle est arrivée à dame: pour la distinguer des autres on la couvre d'une autre dame, & elle s'appelle dame damée. La dame damée ne fait qu'un pas, non plus que les autres dames, mais les dames simples ne peuvent point reculer; elles avancent toûjours ou s'arrêtent, & ne prennent qu'en avant: la dame damée au contraire avance, recule, prend en avant, en arriere, en tout sens, tout autant de dames qu'elle en rencontre séparées par des cases vuides, pourvu qu'elle puisse suivre l'ordre des cases sans interrompre sa marche. Que cet ordre soit ici en avancant, là en reculant, la dame damée prend toûjours; au lieu que quand elle n'est pas damée, il faut que l'ordre des dames prises soit toûjours en avançant; elles ne peuvent jamais faire un pas en arriere. Ainsi, fig. 3. la dame damée M prend les dames 1, 2, 3, 4, 5, &c. au lieu que la dame simple ne pourroit prendre que les dames 1, 2. Si on ne prend pas quand on a à prendre, & qu'on ne prenne pas tout ce qu'on avoit à prendre, on perd la dame avec laquelle on devoit prendre, soit simple, soit damée; cela s'appelle souffler: votre adversaire vous souffle & joue, car souffler n'est pas joüer. Le jeu ne finit que quand l'un des joüeurs n'a plus de dame; c'est celui à qui il en reste qui a gagné.

Les dames polonoises se joüent comme les dames françoises, mais sur un damier polonois, c'est - à - dire à cent cases, & chaque joüeur a vingt dames. Les dames polonoises simples avancent un pas seulement, comme les dames françoises simples; mais elles prennent comme les dames damées françoises, & les dames damées polonoises marchent comme les fous aux échecs: elles prennent d'un bout d'une ligne à l'autre toutes les dames qui se trouvent séparées les unes des autres par une ou plusieurs cases vuides; passent sans interrompre leur marche, d'un seul & même coup, sur toutes les lignes obliques, tant qu'elles rencontrent des dames à prendre, & ne s'arrêtent que quand elles n'en trouvent plus. On souffle aussi à ce jeu les dames simples & damées; & on perd ou gagne, comme aux dames srançoises, quand on manque de dames ou qu'on en garde le dernier.

DAMERY (Page 4:619)

DAMERY, (Géog. mod.) petite ville de Champagne en France; elle est située sur la Marne, entre Ay & Châtillon.

DAMGASTEN (Page 4:619)

DAMGASTEN, (Géog. mod.) ville d'Allemagne à la Poméranie, sur la riviere de Recknitz: elle est aux Suédois. Long. 30. 45. lat. 54. 20.

DAMIANISTE (Page 4:619)

DAMIANISTE, s. m. (Hist. eccles.) nom de secte. Les Damianistes étoient une branche des Acéphales Séverites; ils recevoient le quatrieme concile avec les Catholiques, mais ils rejettoient toute différence de personnes en Dieu, n'admettant qu'une seule nature incapable d'aucune distinction. Ils ne laissoient pourtant pas d'appeller Dieu, Pere, Fils, & S. Esprit; c'est pour cela que les Séverites Petrites, autre branche des Acéphales, les appelloient Sabellianistes, & quelquefois Tétradites. C'est - là à - peu - près ce que nous en apprend Nicéphore Calliste, l. XVIII. c. xlix.

Les Damianistes étoient ainsi appellés d'un évêque nommé Damian qui fut leur chef. Voyez le dictionn. de Trév. (G)

DAMIANO (Page 4:619)

DAMIANO, (Saint) ville d'Italie dans le Montferrat, à trois lieues d'Albe.

DAMIER (Page 4:619)

* DAMIER, s. m. (Jeu.) surface plane divisée en quarreaux alternativement blancs & noirs. Le damier qui sert pour les dames françoises & pour les échecs, n'a que soixante - quatre quarreaux ou cases. Chaque bande de quarreaux est de huit; & dans chaque bande, si le quarreau d'une bande est noir, les correspondans dans les bandes immédiatement au - dessus & au - dessous, seront blancs. Ainsi dans une bande quelconque, supposé que les quarreaux soient, en allant de la gauche à la droite, blanc, noir, blanc, noir, &c. dans la bande au - dessous & au - dessus de cette bande, les quarreaux seront, en allant pareillement de la gauche à la droite, noir, blanc, noir, blanc, &c. . . . . . Le damier qui sert pour les dames polonoises, ne differe de celui - ci que par le nombre de ses cases ou quarreaux; il en a cent, dix sur chaque bande. V. l'article Dame, Jeu, & l'art. Echec. V. aussi la Pl. du Jeu.

DAMIE (Page 4:619)

* DAMIE, s. f. (Mytholog.) c'est ainsi qu'on appelloit la bonne déesse, ainsi que les sacrifices qu'on lui faisoit. Voyez l'article Cybele.

DAMIETTE (Page 4:619)

DAMIETTE, (Géogr. mod.) ville d'Aique en Egypte, sur l'une des bouches orientales du Nil. Long. 50. lat. 31.

DAMITES ou DAMITONS (Page 4:619)

DAMITES ou DAMITONS, s. m. pl. (Comm.) toiles de coton qui se fabriquent en Chypre, & qui s'y débitent. Dictionn. du Comm. & de rév.

DAMMARTIN (Page 4:619)

DAMMARTIN, (Géog. mod.) petite ville de l'ile de France, à la Goëlle.

DAMNATION (Page 4:619)

* DAMNATION, s. f. (Théol.) peine éternelle de l'enfer. Le dogme de la damnation ou des peines éternelles est clairement révelé dans l'Ecriture. Il ne s'agit donc plus de chercher par la raison, s'il est possible ou non qu'un être fini sasse à Dieu une injure infinie; si l'éternité des peines est ou n'est pas plus contraire à sa bonté que conforme à sa justice; si parce qu'il lui a plû d'attacher une récompense infinie au bien, il a pû ou non attacher un châtiment infini au mal. Au lieu de s'embarrasser dans une suite de raisonnemens captieux, & propres à ébranler une foi peu affermie, il faut se soûmettre à l'au<pb-> [p. 620] torité des livres saints & aux décisions de l'Eglise, & opérer son salut en tremblant, considérant sans cesse que la grandeur de l'offense est en raison directe de la dignité de l'offensé, & inverse de l'offenseur; & quelle est l'énormité de notre desobéissance, puisque celle du premier homme n'a pû être effacée que par le sang du Fils de Dieu.

DAMOISEAU, DAMOISEL, DAMOISELLE (Page 4:620)

DAMOISEAU, DAMOISEL, DAMOISELLE, (Hist. mod.) Ce terme a souffert, comme bien d'autres, beaucoup de révolutions. C'étoit anciennement un nom d'espérance, & qui marquoit quelque sorte de grandeur & de seigneurie: aujourd'hui dans le langage ordinaire il ressent moins le titre d'un guerrier que d'un petit - maître. Sous la seconde race de nos Rois, & même sous la troisieme; dans l'onzieme & douzieme siecle, le titre de damoiseau étoit propre aux enfans des rois & des grands princes. Les François & les peuples de la Grande - Bretagne, soit Anglois, soit Ecossois, qualifioient ainsi les présomptifs héritiers des couronnes: à leur imitation les Allemans en ont usé de même. On trouve dans l'histoire damoisel Pepin, damoisel Louis le Gros, damoisel Richard prince de Galles; & un ancien écrivain de notre histoire (c'est Philippe de Monkes) appelle le roi S. Louis damoiseau de Flandres, parce qu'il en étoit seigneur souverain; ainsi ce terme signifie encore seigneur suzerain. Il est même demeuré par excellence aux seigneurs de Commercy sur la Meuse, entre Toul & Bar - le - Due, parce que c'est un franc - alleu, qui en quelque sorte imite la souveraineté.

Dans la suite ce nom fut donné aux jeunes personnes nobles de l'un & de l'autre sexe, aux fils & filles de chevaliers & de barons, & enfin aux fils de gentilshommes qui n'avoient pas encore mérité le grade de chevalerie.

Pasquier prétend que damoisel ou damoiseau est le diminutif de dam, comme son féminin, damoiselle, l'est de dame; & que le mot dam d'où il dérive, signifie seigneur, comme on le voit effectivement dans plusieurs anciens auteurs, qui disent dam Dieu pour seigneur Dieu; dam chevalier, &c. D'autres le font venir de domicellus ou domnicellus, diminutif de domnus, quasi parvus dominus; nom auquel répond celui de dominger, qui, comme l'observe Ducange, se prenoit aussi dans ce sens - là.

M. de Marca remarque que la noblesse de Béarn se divise encore aujourd'hui en trois corps; les barons, les cavers ou chevaliers, & les damoiseaux, domicellos, qu'on appelle encore domingers en langage du pays.

Les fils de rois de Danemark & ceux de Suede ont aussi porté ce titre, comme il paroît par l'histoire de Danemark de Pontanus, l. VII. & VIII. & par celle de Suede d'Henri d'Upsal, liv. III.

Ces noms ne sont plus d'usage aujourd'hui; mais nous avons celui de demoiselle, qui se dit présentement de toutes les filles qui ne sont point encore mariées, pourvû qu'elles ne soient point de la lie du peuple. Le nouveau Ducange, au mot domicellus, comprend quelques curiosités utiles.

Demoiselle signifie encore un ustensile que l'on met dans le lit pour échauffer les piés d'un vieillard. C'est un fer chaud que l'on renferme dans un cylindre creux que l'on enveloppe dans des linges, & qui entretient long - tems sa chaleur. Quelques - uns l'appellent moine; & les Anglois, d'un nom qui dans leur langue signifie une none, une religieuse. Voyez Moine. (G) (a)

DAMOISELLES (Page 4:620)

DAMOISELLES, (Marine.) Voyez Lisses de Porte - haubans.

DAMVILLIERS (Page 4:620)

DAMVILLIERS, (Géog. mod.) ville de France au duché de Luxembourg; elle est située sur une montagne. Long. 23. 8. lat. 49. 22.

DANAIDES (Page 4:620)

DANAIDES, s. m. pl. (Mytholog.) Ce sont dans l'ancienne Mythologie les filles de Danaïs ou Danaüs onzieme roi d'Argos, & frere d'Egyptus.

Elles étoient cinquante, & épouserent les cinquante fils de leur oncle Egyptus.

Danaüs craignant l'accomplissement d'un oracle qui lui avoit prédit qu'il seroit chassé du throne par un gendre, persuada à ses filles de tuer chacune leur mari la premiere nuit de leurs noces; ce qu'elles firent, excepté Hypermnestre qui épargna son mari Lincée.

En punition de ce crime, les poëtes les ont condamnées dans l'enfer à verser continuellement de l'eau dans un tonneau sans fond; supplice assez semblable à celui des philosophes qui veulent enseigner aux hommes la justice & la vérité.

On les appelle aussi quelquefois Bélides, parce qu'elles étoient les petites - filles de l'Egyptien Bélus. Hygin nous a conservé les noms de quarante - sept d'entr'elles. Chambers. (G)

DANAQUÉ (Page 4:620)

* DANAQUÉ, s. f. (Mythol.) C'est ainsi qu'on appelloit chez les Grecs la piece de monnoie ou l'obole qu'on mettoit dans la bouche des morts, & avec laquelle ils devoient payer à Caron leur passage aux enfers. Ce n'étoit pas un excellent moyen de détromper les hommes de l'appétit qu'ils ont pour la richesse, que d'attribuer à l'argent une valeur jusque dans l'autre monde.

DANCALE (Page 4:620)

DANCALE, (Géog. mod.) royaume d'Afrique situé à l'occident du détroit de Babelmandel, dans l'Abyssinie.

DANCHÉ (Page 4:620)

DANCHÉ, adj. terme de Blason; il se dit du chef, de la fasce, de la bande & du parti, coupé, tranché, taillé & écartelé, lorsqu'ils se terminent en pointes aigues comme des dents. Cossé en Anjou, de sable à trois fasces danchées par le bas d'or, autrement nommées feuilles de scie. (V)

DANCK (Page 4:620)

DANCK, s. m. (Comm.) petite monnoie d'argent de Perse; par corruption on a transformé le mot dank en danck. Voyez Dank.

DANDA (Page 4:620)

DANDA, (Géog. mod.) ville des Indes au royaume de Scéan. Long. 88. 50. lat. 18. 20.

Danda (Page 4:620)

Danda, (Géog. mod.) riviere d'Afrique dans le Congo.

DANEBROG ou DANEBORG (Page 4:620)

DANEBROG ou DANEBORG, (Histoire mod.) ordre de chevalerie en Danemark, institué le jour de la fête de S. Laurent en 1219 par Waldemar II. roi de Danemark, à l'occasion d'un drapeau qui tomba, dit - on, miraculeusement du ciel, dans bataille que ce prince donnoit contre les Livoniens, & qui ranima le courage de ses troupes. Ce drapeau, sur lequel on voyoit une croix blanche, fut nommé en langue du pays, danebrog ou danenburg, c'est - adire la force ou le fort des Danois. On le portoit à la tête des troupes, comme autrefois l'oriflamme en France; mais ce drapeau ayant été perdu vers l'an 1500, & l'ordre de chevalerie qu'avoit institué Waldemar, s'étant insensiblement éteint, Christian V. roi de Danemark, le renouvella à la naissance de son premier fils en 1671. Les chevaliers dans les solennités, outre l'habit de l'ordre, portent une chaîne composée des lettres W. & C. entrelacées l'une dans l'autre, dont la premiere désigne le nom de l'instituteur, & la seconde celui du restaurateur de cet ordre. La marque ordinaire qui les distingue, est une croix blanche émaillée & bordée de rouge, garnie d'onze diamans: ils la portent à un ruban blanc bordé de rouge, passé en baudrier de la droite à la gauche; & sur le côté droit du juste - au - corps les chevaliers portent une étoile à huit rayons brodée en argent, surmontée d'une croix d'argent bordée de rouge & de ces paroles C. V. restitutor. Quoiqu'on ait attention à la naissance dans le choix des chevaliers, il suffit d'avoir rendu des services im<pb->

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