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Les crapauds passent communément pour des animaux
venimeux, sur - tout le crapaud de terre; on
prétend qu'il est plus dangereux, lorsqu'il habite
dans des lieux secs & froids. On a rapporté, dans
les éph. des cur. de la nat. Déc. 1. an. 1. qu'il étoit arrivé
de funestes accidens à des gens pour avoir manié
des pierres avec lesquelles on avoit écrasé des
crapauds. On dit que l'eau dans laquelle ces animaux
vivent & l'air qui les environne, sont un poison pour
les personnes qui se baignent dans cette eau, ou qui
respirent cet air; & que les fraises ou les autres plantes
qui sont infectées de la bave ou de l'urine du crapaud, produisent de mauvais effets lorsqu'on les
mange sans qu'elles ayent été lavées. On croit que
cet animal darde son urine lorsqu'il est poursuivi.
On raconte qu'un charlatan ayant reçû de cette urine
dans sa bouche, en mourut une demi - heure après,
quoiqu'il eût pris du contre - poison; & qu'une autre
personne eut les yeux fort malades, parce qu'il y
étoit tombé de l'urine du même animal. Eph. cent.
4. Il arriva à une autre de dangereux accidens, pour
avoir tenu la tête d'un crapaud dans sa bouche. Enfin on a aussi attribué une qualité venimeuse au sang
de cet animal, à ses oeufs lorsqu'on les avale, &c. Il
seroit inutile de rapporter ici tout ce qui a été écrit
des effets du venin des crapauds. Passions à d'autres
observations, qui jettent beaucoup d'incertitude sur
l'existence de ce prétendu venin. Voyez cependant
Les canards mangent souvent des crapauds, & les fourmis se nourrissent de ceux que l'on jette dans les fourmilieres, sans qu'il paroisse que ni les uns ni les autres en ressentent aucun mauvais effet. On a éprouvé que l'urine du crapaud, soit qu'on l'avale ou qu'on l'applique à l'extérieur, n'a aucune qualité venimeuse; on a même reconnu que cette urine étoit bonne pour les yeux dans certains cas, au lieu d'être nuisible. Eph. des cur. de la nat. Déc. 3. ann. 7. On prétend que les excrémens du crapaud sont diurétiques: on dit que des gens ont mangé de ces animaux sans en ressentir aucun mal, & qu'ils les ont trouvé d'aussi bon goût que les grenouilles.
Tant de faits rapportés pour & contre l'existence du venin des crapauds, prouvent au moins que cet animal est suspect, & qu'on doit le fuir jusqu'à ce que des épreuves plus exactes & mieux constatées ayent décidé la question. Si dans les climats tempérés les excrémens des crapauds sont corrosifs, il y a lieu de croire qu'ils peuvent être venimeux dans les pays chauds; & que le crapaud de Surinam, qui est appellé curucu au Bresil, est aussi dangereux qu'on l'a dit dans différentes relations; cet animal est une fois aussi gros que les crapauds de ce pays - ci; il a aux deux côtés de la tête des excroissances semblables à de grosses verrues; son urine & sa bave sont, dit - on, très - venimeux, mais sur - tout son sang, sa graisse & son fiel.
On a vû en Italie, aux environs d'Aquapendente,
un crapaud qui avoit plus d'un pié & demi de largeur,
& qui étoit plus gros que la tête d'un homme.
Eph. des cur. de la nat. Déc. 2. ann. 2. En effet il y
a dans plusieurs régions des crapauds beaucoup plus
gros que ceux de ce pays - ci: mais je crois que le crapaud de Surinam appellé pipa, est un des plus singuliers
de tous, en ce que les oeufs éclosent sur le dos
du mâle. Voyez
Crapaud, (Page 4:434)
Crapaud, (Page 4:434)
Il y en a qui prétendent que le crapaud réduit en poudre, soulage dans l'hydropisie; on l'ordonne depuis un scrupule jusqu'à deux; on fonde cette vertu sur une histoire singuliere. On raconte qu'une femme dont le mari étoit attaqué de cette maladie, l'en guérit en lui servant, on ne dit point à quelle sauce, des crapauds, auxquels elle supposoit au contraire une qualité venéneuse très - propre à la débarrasser de son hydropique.
On dit que le crapaud mort ou séché, s'enfle des humeurs peccantes qu'il attire, si on l'applique sous les aisselles, sur la tête, sur la région des reins, & sur les autres parties du corps, où ces humeurs pourront causer des embarras, obstructions, &c. Credat Judoeus.
Autre fable; c'est que si on le met mort ou vivant sur le lit d'une personne attaquée de quelque maladie maligne & venéneuse, il s'enflera du venin de la maladie par une espece d'attraction animale.
Crapaud - volant, (Page 4:434)
Crapaud, (Page 4:434)
Crapaud, (Page 4:434)
CRAPAUDAILLE (Page 4:434)
* CRAPAUDAILLE, s. f. (Manuf. en soie.) petite étoffe de soie tant en trame qu'en chaîne, fort legere, très - claire, & peu différente de la gase. Voy. les réglemens du Comm.
CRAPAUDIN (Page 4:434)
CRAPAUDIN, en termes de Friseur d'étoffes, est
une plaque de fer creuse, dans laquelle tourne le
pivot du grand roüet. Voyez
CRAPAUDINE (Page 4:434)
CRAPAUDINE, s. f. bufonites, dent de poisson pétrifiée. On a cru que cette pétrification venoit du [p. 435]
Il y a des crapaudines rondes; il y en a aussi de longues. Les premieres ressemblent à de petites calotes, qui ont environ un demi - pouce de diametre; les autres sont allongées comme une petite auge, elles ont le plus souvent un pouce de longueur sur quatre ou cinq lignes de largeur. Les crapaudines sont lisses au - dehors; leur grandeur varie de même que leurs couleurs. On en voit de grises, de brunes, de rousses, de noires, de blanches, de verdâtres, & elles ont quelquefois des taches blanchâtres, rougeâtres, roussâtres, &c. Traité univ. des drogues, &c. par M. Lémeri. Gemm. & lap. hist. Boetii de Boct. lib. II. cap. lxcjx. &c. (I)
Crapaudine, (Page 4:435)
Crapaudine, (Page 4:435)
Crapaudine, (Page 4:435)
Crapaudine, (Page 4:435)
Crapaudine, (Page 4:435)
Crapaudine, (Page 4:435)
Crapaudine, (Page 4:435)
Crapaudine, (Page 4:435)
CRAPE (Page 4:435)
CRAPE, (Hist. nat.) Voyez
CRAPONE (Page 4:435)
CRAPONE, (Géog. mod.) petite ville de France dans la province d'Auvergne. Il y en a encore une de ce nom au Languedoc dans le Vélay.
CRAPULE (Page 4:435)
* CRAPULE, s. f. (Morale.) débauche habituelle ou des femmes ou du vin. C'est le terme auquel aboutissent presque nécessairement ceux qui ont eu de bonne heure l'un de ces deux goûts dans un degré violent, & qui s'y sont livrés sans contrainte, la force de la passion augmentant à mesure que l'âge avance, & que la force de l'esprit diminue. Un homme crapuleux est un homme dominé par son habitude plus impérieusement encore que l'animal par l'instinct & les sens. Le terme de crapule ne s'appliquoit qu'à la débauche du vin; on l'a étendu à toute débauche habituelle & excessive. La crapule est l'opposé de la volupté; la volupté suppose beaucoup de choix dans les objets, & même de la modération dans la joüissance; la débauche suppose le même choix dans les objets, mais nulle modération dans la joüissance. La crapule exclud l'un & l'autre.
CRAQUELIN (Page 4:435)
CRAQUELIN, s. m. (Patissier.) espece de pâtisserie, qui ne differe de l'échaudé que par la forme. L'échaudé est fait en pain rond & petit; le craquelin est plus étendu, & il est figuré tantôt en écuelle, tantôt comme le signe dont les Astronomes se servent pour désigner le lion.
CRAQUELOT (Page 4:435)
CRAQUELOT, s. m. (Pêche.) on donne ce nom au hareng sor, lorsqu'il est encore dans sa primeur.
CRAQUER (Page 4:435)
* CRAQUER, v. n. produire le bruit d'un bois sec qui s'éclate. Il se dit, en Fauconnerie, de celui que la grue fait en fermant son bec, ou même de son cri; & dans les Arts, de tous ceux qui annoncent la rupture.
CRAQUETER (Page 4:435)
CRAQUETER, (Chasse.) terme par lequel on désigne le cri de la cicogne.
CRAQUETTE (Page 4:435)
CRAQUETTE, s. f. instrument de Tailleur, c'est un petit billot de fer d'un doigt d'épaisseur, garni des deux côtés de son plat de plusieurs rainures assez enfoncées, dans lesquelles on fait entrer les boutonnieres du morceau qu'on veut passer au carreau, afin de ne point les applatir. Cet instrument a un petit anneau de fer par où on le prend, & qui sert à l'accrocher.
CRASCHEN (Page 4:435)
CRASCHEN, (Géog. mod.) petite ville d'Allemagne en Silésie, dans la principauté de Wolau, près des frontieres de la Pologne.
CRASE (Page 4:435)
CRASE, s. f. terme de Grammaire; la crase est une
de ces figures de diction qui regardent les changemens
qui arrivent aux lettres ou aux syllabes d'un
mot, relativement à l'état ordinaire du mot où il
est sans figure. La figure qu'on appelle crase se fait
lorsque deux voyelles se confondant ensemble, il
en résulte un nouveau son; par exemple, lorsqu'au
lieu de dire à le ou de le, nous disons au ou du, &
de même le mois d'Oût au lieu du mois d'Août. Nos
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