ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Culot (Page 4:550)

Culot, terme d'Architecture; ornement de sculpture employé dans le chapiteau corinthien, qui est supporté par les tigettes, & d'où sortent les volutes & les hélisses qui en soûtiennent le tailloir.

On appelle aussi culot tout ornement d'où sortent des rinceaux qui se taillent en bas - relief, dans les frises & autres membres d'Architecture. (P)

Culot (Page 4:550)

Culot. Les Artificiers appellent ainsi la base mobile du moule d'une fusée quelconque, sur laquelle on appuie son cartouche par le moyen d'un bouton qui entre dans la gorge, du milieu duquel sort souvent une petite broche de fer.

Lorsqu'on charge le cartouche sans moule, ce bouton peut être immédiatement au milieu du culot; mais si l'on se sert de moule, ce bouton est au bout d'une partie cylindrique qui doit entrer dans la cavité du moule, pour lier & assembler l'un avec l'autre. Frezier, feux d'artifice.

Culot (Page 4:550)

Culot, terme de Fonderie; morceau de métal fondu qui reste au fond du creuset, & qui retenant sa figure, est rond & un peu pointu par bas.

Culots (Page 4:550)

Culots, (Jardin.) sont des ornemens dont on se sert dans la broderie des parterres, en forme de tigette, d'où sortent des rinceaux, des palmettes, & autres ornemens en forme de cul - de - lampe. (K)

Culot (Page 4:550)

Culot, en terme de Miroitier, signifie une espece d'escabelle sans fond, sur laquelle on pose la sebille dans laquelle on conserve le vif - argent pour mettre les glaces au teint. Il est placé au coin de la table à étamer, où aboutissent les petits canaux par lesquels s'écoule le vif - argent lorsque la glace a été posée dessus. Dictionn. du Comm.

Culot (Page 4:550)

Culot, en terme d'Orfévre en grosserie; c'est la partie inférieure du bassinet d'un chandelier; c'est proprement le fond.

CULOTTE (Page 4:550)

CULOTTE, sub. f. (Tailleur.) la partie de notre vêtement qui couvre les cuisses. Elle est très - difficile à bien couper, parce que nous exigeons aujourd'hui, pour qu'elle soit bien faite, qu'elle cole sur la cuisse. La ceinture se boucle par - derriere, & se boutonne par - devant. La culotte prend sur les reins & descend jusqu'aux genoux, sur les côtés duquel elle se boutonne & se serre par une boucle & une jarretiere: elle s'ouvre & se boutonne encore par - devant au - dessous de la ceinture; cette ouverture s'appelle brayette: on l'a ménagée pour qu'on pût satisfaire à un des besoins naturels sans se deshabiller.

CULPRIT (Page 4:550)

CULPRIT, (Jurispr. & Hist.) terme usité en Angleterre en matiere criminelle. Voyez Accusation.

L'accusation étant intentée, & le prisonnier amené à la barre de la cour, lorsqu'on lui demande s'il est coupable ou non, & qu'il répond qu'il n'est pas coupable, l'officier qui exerce le ministere public pour le roi (clerc of arraiguments), ce que nous appell erions en France le procureur du Roi, répond culprit, c'est - à - dire il est coupable; ce mot étant formé, à ce qu'on prétend, par abbréviation du latin culpa ou culpabilis, & de apparet, il est visible, il est clair; ou d'un prétendu vieux mot françois auquel, dit - on, a été substitué prest. Voyez Jugement. (G)

CULTE (Page 4:550)

CULTE, s. m. (Théol. Morale, Droit nat.) hommage que nous devons à Dieu parce qu'il est notre souverain maître. On distingue deux sortes de culte, l'un intérieur, & l'autre extérieur: l'intérieur est invariable, & de l'obligation la plus absolue; l'extérieur n'est pas moins nécessaire dans la société civile, quoiqu'il dépende quelquefois des lieux & des tems.

Le culte intérieur réside dans l'ame; la pente naturelle des hommes à implorer le secours d'un Etre suprème dans leurs calamités, l'amour & la vénération qui les saisissent en méditant sur les perfections divines, montrent que le culte intérieur est une suite des lumieres de la raison, & découle d'un instinct de la nature. Il est fondé sur l'admiration qu'excite en nous l'idée de la grandeur de Dieu, sur le ressentiment de ses bienfaits, & sur l'aveu de sa souveraineté: le coeur pénétré de ces sentimens, les exprime par la plus vive reconnoissance & la plus profonde soûmission. Voilà les offrandes & les sacrifices dignes de l'Etre suprème; voilà le véritable culte qu'il demande & qu'il agrée: c'est aussi celui que vouloit rétablir dans le monde J. C. quand la femme samaritaine l'interrogeant si c'étoit sur la montagne de Sion ou sur celle de Séméron qu'il falloit adorer: le tems viendra, lui dit - il, que les vrais adorateurs adoreront en esprit & en vérité. C'est ainsi qu'avoient adoré ces premiers peres du genre humain qu'on appelle patriarches. Debout, assis, couchés, la tête découverte ou voilée, ils loüoient Dieu, le bénissoient, lui protestoient leur attachement & leur fidélité; la divinité étoit sans cesse & en tous lieux présente à leur esprit, ils la croyoient par - tout: toute la surface de la terre étoit leur temple; la voûte céleste en étoit le lambris. Ce culte saint & dégagé des sens, ne subsista pas long - tems dans sa pureté; on y joignit des cérémonies, & ce fut là l'époque de sa décadence. Je m'explique.

Les hommes justement convaincus que tout ce qu'ils possédoient appartenoit au maître de l'univers, crurent devoir lui en consacrer une partie pour lui faire hommage du tout: de - là les sacrifices, les libations, & les offrandes. D'abord ces actes de religion se pratiquoient en plaine campagne, parce qu'il n'y avoit encore ni villes, ni bourgades, ni bâtimens: dans la suite, l'inconstance de l'air & l'intempérie des saisons en fit naître l'exercice dans des cavernes, dans des antres, ou dans des huttes construites exprès; de - là l'origine des temples. Chacun au commencement faisoit lui - même à Dieu son oblation & son sacrifice; ensuite on choisit des hommes qu'on destina singulicrement à cette fonction; de - là l'origine des prêtres. Les prêtres une fois institués, étendirent à vûe d'oeil l'appareil du culte extérieur; de - là l'origine des cérémonies: ils inventerent des jeux, des danses, que le peuple confondit avec la religion; ce qui n'en étoit que l'ombre & l'écorce, en parut l'essentiel; il n'y eut plus qu'un petit nombre de sages qui en conservassent l'esprit.

Cependant l'origine du culte extérieur étoit très pure & très - innocente: les premiers hommes se flatoient par des cérémonies significatives de produire dans le coeur les sentimens qu'elles exprimoient: il en arriva tout autrement; on prit les symboles pour la chose même; on ne fit plus consister la religion que dans les sacrifices, les offrandes, les encensemens, &c. & ce qui avoit été établi pour exciter ou affermir la piété, servit à l'affoiblir & à l'éteindre. Comme les lumieres de la raison ne dictoient rien de précis sur la maniere d'honorer Dieu extérieurement, chaque peuple se fit un culte à sa guise: de ce partage naquit un affreux desordre, également contraire à la sainteté de la loi primitive & au bonheur de la société: les différentes sectes que forma la diversité du culte, conçurent les unes pour les autres du mépris, des animosités, & de la haine; de - là les guerres de religion qui ont fait couler tant de sang.

Mais de ce qu'il y a d'étranges abus dans la pratique du culte extérieur, s'ensuit - il que le culte de cette espece soit à rejetter? Non sans doute, parce qu'il est loüable, utile, & très - avantageux; parce que rien ne contribue plus efficacement au regne de la piété, que d'en avoir sous les yeux des exemples & des modeles. Or ces exemples & ces modeles ne peuvent être tracés que par des actes extérieurs de religion, & des démonstrations sensibles qui les pré<pb-> [p. 551] sentent. Il est certain que l'abolition d'un culte extérieur nuiroit directement au bien de la société humaine en général, & à celui de la société civile en particulier, quand même le culte intérieur ne seroit pas éteint. J'avoue que comme Dieu est suffisant à lui - même, tous nos hommages n'ajoûtent rien à sa gloire; cependant ils servent à nous mettre en état de nous mieux acquiter de nos autres devoirs, & de travailler ainsi à notre propre bonheur. En un mot, la nécessité des actes d'un culte extérieur, quoiqu'on en ait malheureusement abusé, est néanmoins fondée sur la nature même de l'homme & sur l'intérêt de la société. Cette société est faite de maniere qu'il ne paroît pas qu'une religion purement spirituelle y sût d'un grand usage, parce que tous les hommes ne sont pas également capables de connoître ce qu'ils doivent à Dieu, ni également soigneux de le pratiquer; ensorte que la plûpart d'entr'eux ont absolument besoin d'y être portés par les instructions & par l'exemple des autres. De simples discours seroient insuffisans pour les ignorans & pour le peuple, c'est - à dire pour la plus grande partie du genre humain; il faut des objets qui frappent les sens, qui réveillent l'attention; il faut des signes & des marques représentatives perpétuellement renouvellées, sans quoi l'on oublieroit aisément la Divinité.

Enfin on ne peut se dispenser des actes d'un culte extérieur, que dans de certains tems & dans certains cas rares; par exemple, lorsqu'on s'exposeroit en les exerçant à quelque grand mal, & lorsque d'ailleurs leur omission n'emporte aucune abnégation de la religion, ni aucun indice de mépris pour la Majesté drvine. Si le sage est citoyen de toutes les républiques, il n'est pas le prêtre de tous les dieux; il ne doit ni abjurer le culte de religion qu'il approuve dans l'ame, ni troubler celui des autres: si leur culte paroît à ses yeux mêlé de pratiques superstitieuses & blâmables, il réprouve cet alliage impur, plaint l'ignorance de ceux qui l'adoptent, & tâche de les éclairer, sans oublier jamais que la persécution est un fruit du fanatisme & de la tyrannie, que la religion réprouve.

Au reste toutes les nations chrétiennes pratiquent soigneusement un culte extérieur de religion; & suivant le génie de chacune, la pratique de ce culte s'exerce avec plus ou moins de pompe & de simplicité, avec des démonstrations de pénitence ou d'allégresse plus ou moins sensibles. Ce n'est pas ici le lieu d'examiner les divers cultes du Christianisme qui subsistent de nos jours, & d'en peser les avantages ou les défauts; il nous suffira de dire que le plus raisonnable, le plus digne de l'homme, est celui qui en général est le plus éloigné de l'enthousiasme & de la sperstition.

Le culte rendu au vrai Dieu seul, s'appelle latrie; ce même culte transporté du Créateur aux créatures, s'appelle idolatrie. Voyez Latrie & Idolatrie. Les Catholiques nomment culte d'hyperdulie celui qu'ils rendent à la Vierge, & dulie celui qu'ils rendent aux autres Saints. Voyez Dulie & Hyperdulie. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

CULTELLATION (Page 4:551)

CULTELLATION, s. f. (Géométrie.) terme dont quelques auteurs se sont servis pour signifier la mesure des hauteurs & des distances piece par piece, c'est - à - dire par des instrumens qui ne donnent ces hauteurs & ces distances que par parties, & non tout - à - la - fois par une seule opération. Voyez Mesurer, Altimetrie, Distance , &c. (O)

CULTIVER (Page 4:551)

CULTIVER, (Jardin.) Le choix des plantes & l'attention à les bien placer deviendroient inutiles, si l'on n'y joignoit la bonne culture. Trois choses y sont essentielles, le labour, l'arrosement, & la conduite.

Les orangers, les grenadiers, les jasmins, & les arbres à fleurs, demandent un peu plus de soin que les autres; le froid qui est leur ennemi mortel, oblige de les serrer pendant l'hyver. On observera donc de bâtir une serre bien exposée & où il gele peu, de composer des terres qui approchent de la qualité des pays chauds dont on tire les orangers, de les rencaisser en entier ou à - demi quand leurs racines sont trop serrées, de les égravillonner, de les bien exposer dans un jardin, de les bien tailler, de les arroser & labourer dans les tems nécessaires, de les serrer & sortir à propos de leur prison, de les transporter sans trop remuer leurs mottes, de les garantir des animaux qui les attaquent, en un mot de les bien gouverner, tant en - dedans que dehors de la serre.

Le soin le plus considérable qu'on doit prendre des orangers lorsqu'ils sont enfermés, est de les garantir du froid sans le secours du feu, s'il est possible; une chaleur naturelle est toûjours meilleure: mais dans un besoin les poeles d'Allemagne sont à présérer à tous les autres expédiens, parce que ceux - ci jettent dehors une fumée qui est si nuisible à ces beaux arbres, qu'elle en fait tomber toutes les feuilles.

Les fleurs demandent aussi quelques soins; à être bien sarclées, arrosées, labourées, & d'être tous les matins visitées à la rosée, pour ôter les limaçons & les insectes qui les attaquent. On les abriquera dans le gros chaud, & on attachera les plus hautes avec des baguettes, en observant encore de les sevrer du trop de cayeux qu'elles ont à leur pié, ce qui rend les fleurs trop petites.

Les potagers exigent à - peu près les mêmes soins, & sur - tout de les garantir des courtillieres, pucerons, taons, mulots, musettes, laires, perce - oreilles, limaçons, lésards, chenilles, hannetons, tigres, taupes, & autres animaux qui leur nuisent beaucoup.

Les figuiers demandent une culture particuliere: on la trouvera pour la taille, au mot Tailler, & pour le gouvernement, au mot Figuier.

Les ormes, les tilleuls, les marronniers, veulent être éloignés pour ne se point gêner les uns les autres: on les mouille peu, à moins qu'ils ne soient nouvellement plantés, & cela pendant deux ans.

La charmille veut être souvent arrosée dans la jeunesse, & être serrée de près dans la tonture.

Les parterres doivent être tondus au moins une fois l'an, sans en estropier le dessein en les rognant de trop près, soit d'un côté soit de l'autre.

Le gazon veut être tondu tous les quinze jours, & arrasé avec un grosrouleau de bois ou de pierre.

Les bois, sur - tout les jeunes, seront bien sarclés & bien laboures quatre fois par an, ainsi que les pepinieres.

Les vergers demandent un labour de trois piés en quarré autour de chaque arbre.

Les espaliers & les plates - bandes seront bien entretenus de labour, bien sarclés & fumés, n'y mettant ni fraisiers ni laitues qui mangent la terre; ces plantes empêchent les sels du fumier de descendre sur les racines des arbres, elles les attirent par abstraction pour se nourrir: ainsi ces sels montent au lieu de descendre, par le moyen de l'eau, en se filtrant à - travers la masse de la terre.

Un espalier demande peu d'eau, mais beaucoup de fumier, qui dure tout au plus trois ans.

Une cerisaie, une châtaigneraie, doivent être entretenues de labour, & l'on pourra y semer dessous les arbres de petits grains.

Observez la nature des terres pour le choix des amandemens; il faut même souvent les charger de terre neuve.

Quant à la conduite des arbres, consultez l'article Emonder. (K)

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