ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Crampe (Page 4:430)

Crampe, (Géog. mod.) petite riviere d'Allemagne, dans le duché de Poméranie.

CRAMPON (Page 4:430)

CRAMPON, s. m. terme d'Architecture, morceau de fer ou de bronze à crocher ou à queue d'aronde, qui scellé à plomb sert à retenir les pierres les unes avec les autres dans la construction du bâtiment. Il s'en fait de droits, de coudés, & de circulaires; on les appelle aussi agrafis. Les plus petits crampons servent dans la Serrurerie pour la ferrure des portes, des croisées, &c. Voyez Crampon (Serrurerie). (P)

Crampons (Page 4:430)

Crampons ou Pattes d'une presse d'Imprimerie; Ce sont douze morceaux de fer, chacun de huit à neuf pouces de long fur sept à huit lignes de large, plats d'un côté & convexes de l'autre, dont chaque extrémité se termine en une patte large percée de plusieurs trous, pour recevoir des clous qui puissent les attacher transversalement par leur surface plate au - dessous de la table, où ils sont en effet cloüés six de chaque côté, & de façon que leur partie convexe porte sur le berceau & ses bandes qui sont revêtues de fer. L'usage de ces crampons donnent la facilité de faire rouler & dérouler le train de la presse le long des bandes & sous la platine. Voyez Bandes, Berceau, Table .

Crampon (Page 4:430)

Crampon, (Maréchall.) petit morceau de cuir qui est en forme d'anneau sur le devant de la selle, pour attacher les fourreaux des pistolets. Ce mot désigne aussi le renversement de l'éponge du fer du cheval, ou la maniere de renverser cette éponge. Il y en a de quarrés, & d'autres on oreilles de lievre. Voyez Fer de cheval. (V)

Crampon (Page 4:430)

Crampon, en terme d'Orfévre en grosserie, se dit d'un morceau de fil - de - fer plié & élargi vers ses extrémités, dont on se sert pour retenir ensemble deux pieces qu'on veut souder: pour empêcher que ce crampon ne gâte la moulure, on l'appuie sur un autre morceau de fer de la forme de la moulure.

Crampon (Page 4:430)

* Crampon, (Serrurerie.) c'est un morceau de fer plat, coudé à l'équerre par ses deux bouts. Il y en a de plusieurs grandeurs & de plusieurs façons.

Crampon à pointe; c'est celui dont les deux parties recourbées sont en pointes; on les appelle aussi crampons en bois.

Crampon à patte; c'est celui qui est recourbé à double équerre par chaque extrémité, dont chaque patte plate, ronde, quarrée, en queue d'aronde, &c. ou à panache, &c. est percée de trous, pour attacher le crampon où il est nécessaire, avec vis ou clous.

Crampon en plâtre; il est semblable à celui à pointe, excepté que par ses extrémités il est refendu, & forme deux crochets; ce qui sert à le retenir dans le plâtre.

Crampon en plomb; il a ses branches de la forme même du corps, plates ou quarrées, mais hachées dans toute la longueur de la patte qui doit entrer dans la pierre, où il doit être scellé, afin que le plomb entre dans ces hachures & les retienne.

On prefere ici les hachures à la refente, pour éviter la quantité de plomb; car la refente demanderoit une grande ouverture.

L'usage des crampons à pointe ou patte, c'est de recevoir le verroux des targettes aux croisées, portes ou armoires, de même que les verroux à ressort, &c.

Les crampons en plomb servent aussi au même usage; mais ils ont encore celui de lier les pierres ensemble. Voyez Crampon, terme d'Architecture.

Crampon (Page 4:430)

Crampon, (Blason.) morceaux de fer dont on armoit les extrémités des échelles destinées à l'escalade des villes, & dont quelques Allemans ont or<cb-> né l'écu de leurs armes, sous la figure d'un Z pointu par les deux bouts.

CRAMPONÉ (Page 4:430)

CRAMPONÉ, adj. en termes de Blason, se dit des croix & autres pieces dont les extrémités sont recourbées comme celles d'un fer cramponé, ou qui ont une demi - potence. Menetr. & Trév. (V)

CRAMPONER (Page 4:430)

CRAMPONER un cheval, (Maréchall.) c'est recourber ses fers par le bout, pour qu'il se tienne plus ferme sur la glace. (V)

CRAMPONET (Page 4:430)

* CRAMPONET, s. m. (Serrur.) c'est dans une serrure la partie qui tient la queue du pêle, qui l'embrasse, & dans laquelle il se meut; ses piés sont rivés sur le palatre de la serrure; s'il est à pattes, il est arrêté sur le palatre avec une vis.

CRAN (Page 4:430)

CRAN, mettre un vaisseau en cran. Voyez Carene. (Z)

Cran (Page 4:430)

Cran, s. m. (Manége.) On appelle ainsi les inégalités ou replis de la chair, qui forment comme des sillons posés de travers dans le palais de la bouche du cheval. Il faut donner un coup de corne au troisieme, au quatrieme cran au sillon d'un cheval pour le saigner, lorsqu'il a la bouche échauffée. Dict. de Trev. & Chambers. (V)

Cran (Page 4:430)

Cran, terme de Tailleur; c'est un morceau d'etoffe presque quarré, qui s'ajuste au derriere d'un habit depuis la premiere boutonniere jusqu'à la seconde, pour former le pli de derriere à chaque derriere d'habit.

Cran (Page 4:430)

Cran, s. m. se dit en général d'une petite entaille pratiquée sur un corps solde. Il a dans presque tous les articles la même acception que dans l'article qui suit.

Cran (Page 4:430)

Cran, terme de Fondeur de caracteres d'Imprimerie, est un petit enfoncement ou breche faite au corps des caracteres, vers les deux tiers de leur longueur du côté du pié. Ce cran se forme en fondant les caracteres, & sert à connoitre le sens de la lettre: le compositeur mettant avec soin le cran de chaque lettre du même côté, est sûr qu'elles se trouveront en leur sens. On place ce cran dessus ou dessous la lettre, suivant le pays, & suivant la volonté des Imprimeurs.

CRANBROOKE (Page 4:430)

CRANBROOKE, (Géog. mod.) ville d'Angleterre dans la province de Kent.

CRANCELIN ou CRANCESLIN (Page 4:430)

CRANCELIN ou CRANCESLIN, s. m. (Blason.) portion d'une couronne posée en bande à - travers l'écu, qui se termine à ses deux extrémités, tant du côté du chef que de la pointe. Voyez le dictionn. de Trév.

CRAND (Page 4:430)

CRAND, (Jurisprud.) dans les ordonnances de Metz & dans la coûtume de Hainaut, ch. lxxxviij. lxxxjx. & xc. signifie sûreté. Voyez le gloss. de M. de Lauriere, au mot Crand. (A)

CRANE (Page 4:430)

CRANE, s. m. (Anatom.) c'est, comme on sait, la boîte osseuse qui renferme le cerveau, le cervelet, & la moelle allongée, & défend toutes ces parties des injures extérieures. Cette boîte osseuse a une figure approchante de l'ovale; elle est éminente dans la partie antérieure & dans la postérieure, & applatie sur les côtés.

Le crane formé de l'assemblage de huit os, que l'on a distingué en communs & en propres. Parmi ces derniers on compte pour l'ordinaire le coronal, l'occipital, les deux pariétaux, & les temporaux. L'o range parmi les communs l'os sphénoïde & l'ethmoïde: cependant de tous ces os il n'y a que l'occipital & les pariétaux qu'on puisse regarder comme des os propres au crâne, les cinq autres étant communs à cette partie & à la face.

Tous ces os sont composés de deux lames nommées tables, entre lesquelles se rencontre une substance spongieuse appellée diploé.

De plus, ils sont percés de plusieurs trous extérieurs & intérieurs, qui donnent passage à la moelle [p. 431] de l'épine, aux nerfs, aux arteres, & aux veines.

Enfin ils sont joints entre eux, & quelques - uns même avec ceux de la face, par sutures; & ces sutures sont d'autant plus apparentes, que les sujets sont plus jeunes.

Cependant il n'en est pas moins vrai que les diverses pieces des os du crane n'en font véritablement qu'une seule; qu'elles ne sont pas seulement appliquées les unes contre les autres, mais que dans tout le crane, dès le moment de sa formation, il n'y a pas une seule interruption de continuité: c'est une belle découverte qu'on doit à M. Hunauld.

Pour s'assûrer de cette vérité, qui en a d'abord si peu les apparences, il faut avec soin enlever le péricrane dessus une suture; on apperçoit alors la continuité d'un os avec son voisin par le moyen d'une membrane qui est placée entre deux, & qui fait partie de l'une & de l'autre: on remarque des filets membraneux qui sortant du fond des échancrures, s'implantent dans les dents de l'os opposé, & qui lorsqu'on remue en différens sens un des os que forme la suture, s'étendent & se relâchent. Après avoir détaché exactement la dure - mere, on apperçoit la même chose au - dedans du crane. Tout cela se remarque très - bien dans la tête d'un enfant mort d'hydrocéphale.

Cela se concevra sans peine, si l'on fait attention à la maniere dont se forment les différens os du crane. Le crane, dans un foetus peu avancé, n'est qu'une membrane qui se métamorphose insensiblement en os. Un endroit de cette membrane commence peu - à - peu à s'ossifier; cette ossification gagne & se continue par des lignes qui partent comme d'un centre de l'endroit où l'ossification a commencé: dans différens endroits de cette calote membraneuse commencent en même tems d'autres ossifications, qui de même font du progrès & s'étendent; lorsqu'elles sont parvenues à un certain point, le bord de chaque ossification commence à prendre en partie la conformation que le bord de l'os doit avoir par la suite, & à s'ajuster avec l'ossification voisne. Voyez les mém. de l'acad. des Scienc. 1730.

On trouve assez souvent entre les sutures du crane, mais sur - tout dans la lambdoïde, de petits os de différente grandeur & figure, que les Anatomistes nomment clés, & en latin ossa wormiana. Voyez Suture, Trou, Diploé, Table , &c. On détaillera l'explication de tous ces mois dans cet ouvrage.

Le crane est une partie du corps humain qui fournit le plus de variétés dans la structure de ses os, & par rapport aux sutures qui les unissent: ces phénomenes peuvent mieux se comprendre que ceux des variétés qu'on rencontre souvent dans d'autres parties du corps humain. Ce qui est un crane actuellement, n'a été d'abord, comme on l'a dit ci - dessus, qu'une membrane, dans différens endroits de laquelle l'ossification ayant commencé plus ou moins tôt, a occasionné des conformations particulieres: là où l'ossification s'est arrêtée, elle a laissé des parties membraneuses; & suivant qu'elle a été plus ou moins prompte, les sutures se sont conservées plus ou moins long - tems.

Mais les variétés qu'on rencontre dans la figure de certains cranes sont quelquefois si étranges, qu'on ne comprend pas comment le cerveau a pû se développer d'une façon qui y réponde, & qui soit si différente de celle qu'il doit naturellement avoir.

On trouve par toute l'Europe, dans les cabinets des curieux, quantité de cranes de toutes sortes de figures irrégulieres, & qui présentent des exemples de ces variétés étranges difficiles à concevoir. Les uns sont extrèmement allongés, les autres applatis sur les côtés, les autres singulierement saillans ou épais, les autres enfoncés & déprimés de diverses manieres.

J'ai vû chez M. Hunauld le crane d'un Caraïbe qui n'avoit absolument point de front; ce crane sembloit regagner postérieurement en longueur ce qui lui manquoit sur le devant. M. Hunauld possédoit encore le crane d'un sujet assez avancé en âge, dans lequel il y avoit au milieu de la suture sagittale un enfoncement considérable fait dans la jeunesse, & remplacé par deux especes de bosses sur les côtés. Le même anatomiste conservoit un autre crane fort resserré sur le côté, & qui en récompense s'étendoit de devant en arriere.

Il y a dans le cabinet du Roi à Paris un crane, n°. cxv. dont l'endroit le plus élevé sur l'os pariétal gauche a dix lignes de distance de la suture sagittale. La compression qui a causé ce défaut de naissance a été telle, que l'orbite gauche est plus élevé que le droit, & les machoires sont plus basses du côté droit que du côté gauche.

Il y a un autre crane, n°. cxviij. dont le bord supérieur du côté droit de l'os occipital déborde d'un pouce, & ce même os se trouve de niveau au pariétal vers sa partie moyenne.

Il y a un troisieme crane, n°. cxxij. dont le côté droit du front est plus avancé que le côté gauche, tandis que le côté droit de l'occipital accompagné d'une dépression, est moins saillant que le gauche.

Le n°. cxxjv. est la coupe d'un crane dont l'occipital a jusqu'à demi - pouce d'épaisseur. On peut parcourir à ce sujet le tome III. de la description du cabinet du Roi par M. Daubenton; & ce n'est pas le cabinet de l'Europe qui soit rempli du plus grand nombre de pieces rares en ce genre, produites par défaut de conformation, par des accidens, ou des maladies.

M. Hunauld a fait voir à l'académie des Sciences le crane d'un enfant de trois ou quatre ans, dont les os avoient presque sept ou huit lignes d'épaisseur; ils étoient assez mous, & en les pressant on en faisoit sortir du sang & de la lymphe en abondance. Le même fait a été observé par Hippocrate, & c'est un cas bien singulier. Voy. son traité des plaies de la tête, sect. 2. Velschius, dans ses observations de Physique & de Medecine, parle aussi d'un homme dont le crane fut trouvé épais d'un doigt, & sans suture.

Enfin il y a des peuples entiers qui défigurent de différentes manieres le crane de leurs enfans des le moment de leur naissance. Les Omaguas, au rapport de M. de la Condamine (Mém. de l'ac. des Sc. 1745, p. 428.), ont la bisarre coûtume de presser entre deux planches le front des enfans qui viennent de naître, & de leur procurer l'étrange figure qui en résulte, pour les faire mieux ressembler, disent - ils, à la pleine lune.

On jugera que le cerveau sera plus disposé à se détruire, qu'à se prêter à un développement différent de celui qu'il doit naturellement acquérir, si l'on fait attention qu'il est un assemblage d'une infinité de tuyaux d'une petitesse extrème, & que les parties qui composent ces tuyaux n'ont entr'elles qu'une liaison bien foible. En effet, on sait que lorsque l'injection a pénétré jusque dans la substance corticale, on remue légerement cette substance dans l'eau, ses parties se détachent les unes des autres, les vaisseaux se détruisent, & il ne reste que des filets prodigieusement pets qui ont pénétré jusque dans leur cavité. Cependant il n'arrive chez les peuples à tête plate dont nous venons de parler, aucun accident de la configuration difforme qu'ils procurent au crane en le comprimant dès la naissance, ni aucun développement de leur cerveau, différent de celui qui se feroit naturellement L'organe des organes, le cerveau, le siége de l'ame, est donc pour nos

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