ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"500"> & rendent l'étain plus brun, parce qu'on les frotte de tems en tems sur la potée d'étain, s'appellent planes. Voyez Tourner l'Étain.

Crochet (Page 4:500)

Crochet, instrument d'usage dans les Salines; il sert à tirer les fagots de dessus la masse. Voyez l'art. Saline, & les Planches des fontaines salantes.

Crochet (Page 4:500)

* Crochet: c'est un instrument dont les Serruriers se servent pour ouvrir les portes, quand on n'en a pas les clés; il est fait d'un morceau de fer battu, plat, fait en anneau par la poignée, & coudé sur le champ par l'autre bout, de la longueur à - peu - près du panneton de la clé: on l'introduit par l'entrée de la serrure; on le tourne dedans, & l'on tâche d'attraper le ressort & les barbes du pêle, afin de le faire sortir de la gache.

Crochet (Page 4:500)

Crochet, instrument de fer qui se met à l'extrémité d'un établi, qui est semblable à celui des menuisiers, & qui a le même usage.

Crochet (Page 4:500)

* Crochet, (Manuf. en soie.) Crochet de devant le métier des étoffes de soie. Ces petits crochets sont montés sur une bande de fer de la largeur d'un pouce environ, & de la longueur proportionnée à la largeur de l'étoffe. On les attache à l'ensuple, au moyen de plusieurs bouts de ficelles qui, en forme de boucle, tiennent d'un côté à ce crochet, & de l'autre à la verge qui entre dans la chanée de l'ensuple. Ces crochets servent dans les cas où l'on veut commencer l'étoffe sans perdre de la soie.

Il y a de ces crochets qui, au lieu des bouts de ficelle dont il est fait mention ci - dessus, sont cousus à une grosse toile que l'on fait tenir à l'ensuple, comme l'étoffe.

Crochets (Page 4:500)

* Crochets de derriere le métier des étoffes de soie. On se sert aujourd'hui de cordes moyennes auxquelles on donne le nom de gancettes, parce qu'il n'est pas possible de placer des espolins avec des crochets de devant.

Ces crochets sont de moyenne grosseur, & sont attachés à un bois rond proportionné: on s'en sert lorsque la chaîne est sur sa fin, & qu'il n'y a plus rien sur l'ensuple de derriere. On commence par faire autour de ces ensuples plusieurs tours d'une grosse corde à deux bouts, à chacun desquels il y a une boucle; on y passe les crochets, & on met la verge sur laquelle est la chaîne, dans ces crochets; & à mesure que l'ouvrier employe sa chaîne, & qu'il roule son étoffe sur l'ensuple de devant, la corde qui est sur l'ensuple de derriere se dévide, ce qui facilite l'emploi du restant des chaînes.

Crochet (Page 4:500)

Crochet, en terme de Raffineur de sucre; c'est une verge de fer recourbée par un bout, garnie de l'autre d'une doüelle où entre son manche. Ce crochet sert à mettre des piles de formes tremper. Voyez Tremper & Formes. On met ces formes dans l'eau, la patte en en - bas; &, pour plus grande facilité, pendant que la main de l'ouvrier conduit la tête de la pile, il la plonge doucement dans le bac, en la soûtenant avec le crochet. Voyez Bac a formes. Il y en a encore d'autres qui sont beaucoup plus courts, qui s'attachent aux deux bouts d'une corde, & servent à descendre les esquisses par les tracas. Voyez Esquisses & Tracas.

Crochet (Page 4:500)

Crochet, (grand) en terme de Raffineur de sucre, ne differe du stoqueur, (voyez Stoqueur), que par un coude qu'il forme à son extrémité en se recourbant d'environ deux pouces & demi. Il sert aussi à arranger les feux sous les chaudieres, & à en tirer les mache - fers.

Crochet (Page 4:500)

Crochet, en terme de Raffinerie de sucre, est une branche de fer plate, pliée à - peu - près comme une pincette, dont on se sert pour arrêter le blanchet sur les bords du panier. Voy. Blanchet & Panier a clairée.

Crochet (Page 4:500)

Crochet, (Tondeur de draps.) est un morceau de fer recourbé par les deux bouts, dont les Tondeurs se servent pour attacher leurs étoffes sur les tables à tondre.

Crochet (Page 4:500)

* Crochet, (Verrerie.) tringle de fer de neuf lignes de diametre, courbée & pointue par le bout, avec laquelle le foüet arrange les bouteilles dans le four à recuire. Il y a d'autres crochets dont on se sert pour mettre les pots dans le four; ils ont sept piés & demi.

Crochet (Page 4:500)

* Crochet, (Verrerie.) Il en faut trois, de peur qu'ils ne se cassent; ils ont neuf piés & demi de longueur, onze lignes de diametre: les angles en doivent être rabattus, ce qui les met à six pans. Le grand crochet est une barre dont on se sert à l'ouvroir, pour lever & tenir le pot sur le siége, & le placer comme il convient. On verra à l'article Verrerie, l'usage des autres. Ce dernier a dix piés de long sur un pouce dix lignes d'équarrissage.

CROCHETER (Page 4:500)

CROCHETER, v. act. (Serrur.) Il se dit seulement d'une porte & d'une serrure: c'est l'ouvrir avec un crochet.

CROCHETEUR (Page 4:500)

CROCHETEUR, s. m. (Comm.) c'est un gagnedenier, dont l'occupation journaliere est de transporter des fardeaux sur ses épaules, à l'aide d'une machine appellée des crochets. Ces crochets sont composés de deux montans contenus par deux traverses, l'une en - haut & l'autre en - bas; à la partie inférieure de ces montans ou côtés, il y a deux morceaux de bois longs d'un demi - pié ou environ, assemblés avec ces montans à leur bout inférieur, par le moyen d'une forte planche qu'ils traversent, de maniere que chaque montant & chaque morceau de bois forme comme un v consonne, & que ces quatre pieces forment ensemble comme un coin dont on auroit tranché la pointe. L'assemblage de ces quatre pieces est encore fortifié par de petits morceaux de bois qui les joignent deux à deux; les bouts des deux morceaux de bois & des deux côtés ou montans, en débordant un peu la planche qui les contient, servent de piés aux crochets. On place les fardeaux le long des montans; leûr partie inférieure s'emboîte dans les especes d'v consonnes que forment les morceaux d'en - bas avec les montans, & y est retenue. Deux bouts de sangle attachés à une hauteur convenable sur les montans, & recevant dans une boucle qu'ils ont à leur extrémité inférieure, les parties de ces montans qui excedent, au travers de la planche, & qui servent de piés aux crochets, en forment les brassieres. C'est par ces brassieres que le crocheteur fixe ses crochets sur son dos. Quant au fardeau, il le fixe sur ses crochets avec une corde qui est attachée d'un bout au bas des crochets, qu'on ramene par le haut sur le fardeau, entre les cornes des crochets, & dont le crocheteur prend en sa main l'autre extrémité qu'il tire: par ce moyen le fardeau serré contre les montans, ne peut vaciller.

CROCHU (Page 4:500)

* CROCHU, adj. (Gramm.) On donne cette épithete à tout corps solide, long & droit, dont une des extrémités s'écarte de la direction rectiligne, & forme une portion de cercle: plus le cercle est petit & la portion du cercle grande, plus le corps est crochu. Voyez Courbe & Courbure.

Crochu (Page 4:500)

Crochu, s. m. en Anatomie, est le nom de l'un des huit os du carpe situé dans le second rang; il répond au petit doigt & au doigt annulaire: on l'appelle ainsi à cause d'une apophyse mince, longue & large, un peu crochue, à laquelle s'attache le ligament qui retient les muscles qui fléchissent les doigts. (L)

Crochu (Page 4:500)

Crochu, adj. (Maréchall.) se dit d'un cheval qui a les jarrets trop près l'un de l'autre: on dit aussi qu'il est sur ses jarrets, ou qu'il est jarreté.

Les chevaux crochus sont ordinairement fort bons. (V)

CROCHUAUX (Page 4:500)

CROCHUAUX, s. m. pl. terme de Riviere; pieces [p. 501] de bois ceintrées qui s'entaillent dans le chef d'un bateau - foncet.

CROCODILE (Page 4:501)

CROCODILE, s. m. crocodilus, (Hist. nat. Zoolog.) animal amphybie qui ressemble au lésard, mais qui est beaucoup plus grand; voyez Lésard. Aristote & Pline rapportent qu'il ne cesse de croître pendant toute sa vie, & que sa longueur s'étend jusqu'à huit coudées; Hérodote & Elien prétendent qu'il en a jusqu'à vingt - six, ce qui fait six toises & demie. Selon les nouvelles relations, les crocodiles sont bien plus grands; on en a vû à Madagascar qui avoient jusqu'à dix toises. Sur la fin de l'année 1681 on en amena un à Versailles dans la ménagerie du Roi; il y vécut pendant près d'un mois. Sa longueur n'étoit que de trois piés neuf pouces & demi; il avoit la queue aussi longue que le reste du corps; le ventre étoit l'endroit le plus large, & n'avoit que cinq pouces & demi; la longueur des bras depuis le corps jusqu'au bout des ongles, étoit de six pouces & demi; celle des jambes de sept pouces & demi, & celle de la tête de sept pouces. Les yeux avoient neuf lignes de longueur d'un angle à l'autre; la tête étoit plate, & il n'y avoit pas un pouce de distance entre les deux yeux. Le dessus du corps & les ongles étoient d'un gris - brun, verdâtre, mêlé en plusieurs endroits d'un autre verd - blanchâtre; il avoit les dents blanches, & le dessous du corps & de la queue, le dedans des jambes & le dessous des pattes, d'un blanc un peu jaunâtre. La plûpart des auteurs prétendent que les crocodiles sont jaunes, & que leur nom vient de leur couleur de safran, crocus. Celui dont il s'agit ici, avoit tout le corps couvert d'écailles, à l'exception de la tête, dont la peau étoit colée immédiatement sur les os. Il y avoit de trois sortes d'écailles; celles qui se trouvoient sur les bras, les jambes, les flancs, & sur la plus grande partie du cou, étoient à - peu - près rondes, plus ou moins grandes, & placées irrégulierement. Les écailles du dos, du milieu du cou & du dessus de la queue, étoient très - fortes, & formoient des bandes qui s'étendoient d'un côté à l'autre. Ces bandes étoient sillonnées transversalement, & paroissoient divisées en plusieurs écailles. Ces especes de sillons sembloient être continués d'une bande à l'autre, & se prolonger le long du corps; ainsi les écailles formoient des files longitudinales dans ce sens, & des files transversales le long des bandes, & étoient posées comme des pavés les uns contre les autres: les joints qui se trouvoient entre les bandes, n'étoient formés que par la peau de l'animal. Il y avoit sur le milieu de ces écailles, une crête plus ou moins élevée. Celles de la troisieme sorte couvroient le ventre, le dessous de la queue, le dessous du cou & de la mâchoire, le dedans des jambes & le dessous des pates; elles étoient minces, flexibles, & n'avoient point de crête; leur figure étoit quarrée: elles étoient jointes les unes contre les autres par de forts ligamens. Ce crocodile avoit le bout du museau pointu, & deux narines en forme de croissant. Les yeux étoient posés de façon que le grand angle se trouvoit en avant, & le petit en arriere. Les paupieres étoient grandes & mobiles toutes les deux; il y avoit sur les bords, des dentelures au lieu de cils; & aussi au - dessus des orbites, une autre dentelure au lieu de sourcils. Les ouvertures des oreilles se trouvoient au - dessus des yeux; elles étoient recouvertes par la peau, qui formoit pour ainsi dire deux paupieres fermées exactement. Les dents étoient au nombre de soixante - huit, dix - neuf de chaque côté de la mâchoire supérieure, & quinze du côté de l'inférieure; elles étoient plus longues les unes que les autres, mais toutes creuses, pointues & recourbées vers le gosier. La bouche étant fermée, les dents de l'une des mâchoires se trouvoient places entre celles de l'autre. La mâchoire supérieure n'étoit point mobile, comme on l'a crû autrefois. Les piés de devant avoient cinq doigts, & ceux de derriere seulement quatre; mais les premiers étoient les plus petits: il y avoit des membranes entre les doigts, & des écailles entre les doigts & sur les membranes. Les ongles étoient noirâtres, crochus & pointus, mais moins que les dents. Mém. pour servir à l'hist. des animaux, par M. Perrault, tome III.

Le crocodile est fort pesant, & ne se retourne qu'avec peine pour changer de chemin. On prétend qu'il a une odeur suave, mais il est très - dangereux; il déchire avec ses ongles, dévore avec ses dents, & brise jusqu'aux os les plus durs. Ses oeufs sont de la grosseur de ceux d'une oye; il y en a environ soixante à chaque ponte: cet animal les dépose dans le sable, la chaleur du soleil fait éclorre les petits sans incubation. On trouve des crocodiles dans le Nil, le Niger, le Gange, &c. Ray, sinop. anim. quad.

Aux Antilles on appelle le crocodile du nom de cayman; on le trouve dans la mer, dans les rivieres, & même sur la terre, parmi les roseaux dans les îles inhabitées. On en a vû qui avoient jusqu'à dix - huit piés de longueur, & qui étoient aussi gros qu'une barrique. La peau du dos résiste à un coup de mousquet chargé de bales ramées; mais on peut le blesser au ventre, & sur tout aux yeux. Sa bouche est si grande, ses mâchoires sont si fortes, ses dents si pointues, que l'on prétend qu'il peut couper un homme par le milieu du corps; au moins on assûre qu'il coupe la cuisse tout net, & les traces de ses pates sont aussi profondes que celles d'un cheval de carosse. Il court assez vîte sur la terre, mais seulement en ligne droite; ainsi lorsqu'on en est poursuivi, il faut faire plusieurs détours pour l'éviter plus aisément. Les crocodiles qui sont dans l'eau douce, ont une odeur de musc qui se répand à plus de cent pas aux environs, & qui parfume l'eau. Ceux qui sont dans la mer n'ont point d'odeur. On dit que ces animaux ferment les yeux à demi, & qu'ils se laissent aller au fil de l'eau sans faire aucun mouvement, comme une piece de bois qui floteroit dans un courant; & qu'ils surprennent par cette ruse les animaux qui viennent boire sur le bord des étangs ou des rivieres, & même les hommes qui se baignent. Lorsqu'un crocodile a trouvé le moyen d'approcher d'un boeuf ou d'une vache, il s'élance sur l'animal, le saisit par le mufle, & l'entraine au fond de l'eau pour le noyer, & manger ensuite.

On a appellé îles du cayman, certaines îles qui ne sont fréquentées que dans les tems où l'on va tourner la tortue: comme on laisse sur le sable leurs dépoüilles, il vient un grand nombre de crocodiles les manger, d'où vient le nom de ces îles.

On rapporte dans différentes relations, que les Chinois apprivoisent les crocodiles, qu'ils les engraissent pour les manger: la chair en est blanche; les Européens la trouvent fade & trop musquée. Hist. nat. des îles Ant. &c.

M. de la Condamine rapporte, d'après les Negres de la riviere des Amazones, que les tigres résistent au crocodile, lorsqu'ils en sont attaqués sur les bords de cette riviere. Le tigre enfonce ses griffes dans les yeux du crocodile, & se laisse entraîner dans l'eau plûtôt que de lâcher prise. Les crocodiles de l'Amazone ont jusqu'à vingt piés de longueur, & peut - être plus. M. de la Condamine en a vû un grand nombre sur la riviere de Guayaquil; ils restent pendant des journées entieres sur la vase étendus au soleil. Voyage de la riviere des Amazones.

Le crocodile de Ceylan est nommé kimbula par les habitans du pays; il est marqué de taches noirâtres.

On a envoyé au cabinet d'Histoire naturelle un crocodile du Gange, qui differe des autres par le museau, qui est fort long & fort effilé. (I)

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