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Selon cette idée, un homme qui se porteroit parfaitement bien, ne devroit jamais cracher; ceperdant comme bien des personnes crachent sans paroître réellement incommodées, il semble que les crachats peuvent quelquefois tenir lieu d'une excrétion naturelle, & être considérés sous cet aspect.
Quoi qu'il en soit, personne ne confondra le crachement habituel, ou dépendant du vice insensible dont nous venons de parler, avec celui qui est causé par les rhumes, les asthmes, les pleurésies, les péripneumonies, la phthysie, certaines fievres, & bien d'autres maladies & infirmités. C'est dans ce dernier cas qu'il est essentiel que le medecin distingue les bons crachats d'avec les mauvais ou d'avec les indifférens.
La quantité des crachats, leur consistence, leur odeur, leur couleur, leur égalité, leur figure, leur goût, le tems de la maladie auquel ils paroissent, l'âge & le sexe du malade, sont les qualités & les circonstances par lesquelles le medecin se dirige dans le jugement qu'il porte sur cette évacuation.
Voici les principales regles qu'une observation constante a fourni aux vrais maîtres de l'art, qui ont sur cepoint une doctrine uniforme & constante depuis Hippocrate jusqu'à notre siecle. Nous allons les prendre dans l'illustre Riviere, & les accompagner, quoique toûjours sobrement, de quelques pourquoi, que nous distinguerons toûjours soigneusement des oracles de l'observation.
Les crachats, dit Riviere, sont bons en général, lorsqu'ils sont d'une consistence égale, oequalia, levia, ni trop gros ni trop petits, & qu'ils sortent de la gorge aisément & sans douleur.... Ils supposent la disposition des couloirs aussi parfaite qu'il est possible pour qu'ils se déchargent des sucs qu'ils contiennent.
Si les crachats sont en petite quantité, qu'ils n'augmentent que peu - à - peu, & qu'ils restent long - tems cruds, ils ne sont pas sans danger . . . . parce qu'il est à craindre qu'il ne se forme dans les glandes qui les fournissent, des arrêts indomptables, ou un relâchement encore plus pernicieux.
Les crachats cruds, qu'on nomme aussi pituiteux
ou glaireux, sont ceux qui ressemblent à du blanc
d'oeuf, ou bien ceux qui sont formés par des glaires
mêlées de plus ou moins de sang. . . . . Ceux - là sont
la suite de l'expression seule, & non celle d'une résolution
ou d'une maturation complte. Voy.
Les crachats cuits sont ceux qui sont blancs ou verdâtres,
qui ressemblent à du pus, qui sont bien
égaux & bien liés . . . . Ils sont souvent si peu différens
du pus, que les plus expérimentés s'y trompent.
En général l'inspection du crachat est une ressource
presqu'inutile pour découvrir s'il est purulent
ou non. Voyez
Les crachats, quels qu'ils soient, paroissant précisément au commencement d'une maladie, sont favorables, dit Hippocrate. . . . . . En effet, il est bon que les efforts de la maladie ayent un aboutissant, & que la partie puisse se dégager. . . . . Ils ne sont pas dangereux, lorsque le sang y est un peu mêlé avec la pituite. . . . . Cela suppose que la résolution se tra vaille, & que quelque vaisseau sanguin déchiré ne l'empêche point.
Si les crachats sont jaunes & sanguinolens dans les inflammations du poumon, ils ne sont pas dangereux, pourvû que ce ne soit pas après le septieme jour, dit Hippocrate. . . . . . . . . . . . . . Le septieme jour & les suivans sont des jours après les<cb->
Les crachats visqueux, glutineux, épais dans la pleurésie ou la péripneumonie, sont de mauvais augure, sur - tout s'ils sont accompagnés d'une sorte d'extinction de voix, ramedo, selon Hippocrate..... En effet, l'extinction de voix & les crachats de cette nature annoncent un relâchement dangereux, ou une constriction qui n'est pas moins à craindre.
Les crachats verds, très - roüillés, livides, noirs, fétides ou non fétides, sont fort à craindre . . . car toutes ces couleurs supposent que le sang se mêle avec les crachats & le pus; que ces matieres séjournent, que le poumon perd son ressort peu - à - peu.
Si les crachats quelconques se suppriment une fois qu'ils ont paru; s'il survient dans les maladies aiguës ou dans les ulceres du poumon plus ou moins de râlement, c'en est fait du malade . . . . le poumon est pris; il ne joue presque plus: la tête va se prendre.
Les crachats qui suivent un crachement de sang, sont toûjours suspects, sur - tout dans les maladies chroniques . . . . parce qu'on doit toûjours craindre qu'ils ne soient purulens, ou le produit d'un ulcere presque toûjours mortel.
Les crachats qui nagent sur l'eau sont en général moins fâcheux que ceux qui vont au fond; ces derniers tiennent toûjours plus ou moins du pus.... Il en est pourtant de la premiere espece qui sont tout aussi dangereux que ceux de la derniere; les bons praticiens ne s'en laissent pas imposer par leur légereté, lorsque les signes suffisans de la suppuration intérieure existent d'ailleurs: ils pensent dans ces cas à une sorte de suppuration lymphatique, que Fernel connoissoit très - bien. Nous avons déjà observé que l'inspection du crachat étoit un mauvais moyen de s'assûrer s'il étoit purulent ou non.
Les mélancoliques sont grands cracheurs; ils prodiguent
leur salive, toûjours rejettée avec la matiere
propre & l'espece de stimulus de leur crachement.
Les femmes grosses sont assez fréquemment dans le
même cas. Voyez
Les mélancoliques & les femmes grosses jettent quelquefois par la bouche certains grains ou noyaux durs, transparens, noirs ou jaunâtres, qui ne supposent qu'un resserrement des glandes, & qui ne sont pas de grande conséquence.
Les crachats méritent plus d'attention s'ils sont salés, amers, ou qu'ils ayent une saveur fade, dégoûtante; Hippocrate l'a dit, & Bennet l'a sur - tout confirmé parmi les modernes....soit que ces saveurs annoncent des qualités nuisibles, des acrimonies dans les crachats; soit qu'ils n'impriment la sensation de salé, d'amer ou de fade, qu'en conséquence d'une certaine disposition des organes qu'ils affectent, dépendante d'un vice général dans le système des solides, vice éminemment dangereux, &c.
Les crachats qui semblent être des morceaux de chair fongueuse, jaunâtre ou rougeâtre, sont toûjours pernicieux, soit dans les maladies aiguës, soit dans les chroniques. . . . . Ce sont des portions du parenchime du poumon qui se détruit ou qui se gangrene.
Si les crachats, quels qu'ils soient, s'arrêtent subitement,
c'est toûjours un mauvais signe, comme
nous l'avons déjà observé; & alors le medecin doit
tâcher de les faire paroître de nouveau; indication
qu'il remplit par différens moyens indiqués aux mots
L'expectoration anacatharsis étant une des voies [p. 427]
Ces signes sont les douleurs dés côtés, la difficulté de respirer, la toux, le crachement de sang qui a paru au commencement d'une maladie; & avec cela la sécheresse de la peau, la coction imparfaite des urines, la sécheresse du ventre; en un mot l'absence de tous les symptomes qu'annoncent les évacuations critiques par d'autres couloirs que par ceux de la poitrine.
Le medecin se détermine & favorise les crachats
par les mêmes secours par lesquels il tâche de les
rétablir, & que nous avons indiqués en général plus
haut, lorsque nous avons annoncé que nous proposerions
ces moyens aux mots
En général, c'est une fansse indication que celle
d'arrêter les crachats; mais cette proposition n'est
problématique que pour le cas particulier du crachement
de sang. Voyez
CRACHEMENT (Page 4:427)
CRACHEMENT, s. m. action par laquelle on
crache. Voyez
Crachement de sang (Page 4:427)
CRACHER (Page 4:427)
CRACHER, v. act. & neut. rendre la salive par
la bouche. Voyez
Cracher (Page 4:427)
CRACHOIR (Page 4:427)
CRACHOIR, s. m. (OEcon. domest.) vaisseau dans lequel les crachats sont reçus: il y en a pour les personnes malades ou en santé; ils sont de fayence ou de porcelaine; d'autres sont faits de bois en forme d'auge; on les remplit de chaux vive; on les place dans les bureaux & dans les maisens de religieux, de religieuses, & autres communautés, partout où l'on s'assemble; cela entretiert la propreté dans ces endroits.
CRACK (Page 4:427)
CRACK, s. m. (Marine.) c'est le nom que l'on donne dans le Nord à des bâtimens à trois mâts, dont les Suédois & Danois se servent pour naviger sur la mer Baltique.
CRACKOW (Page 4:427)
CRACKOW, (Géog. mod.) petite ville d'Allemagne au cercle de basse - Saxe, dans le duché de Meklenbourg.
CRACOVIE (Page 4:427)
CRACOVIE, (Géog. mod.) grande ville capitale de la Pologne dans un palatinat de même nom, à peu de distance des frontieres de Silésie sur la Vistule; il y a des mines de sel très - abondantes dans son voisinage. Long. 38. lat. 50. 8.
Cracovie (Page 4:427)
CRADOS, PESTRES ou PETRES (Page 4:427)
* CRADOS, PESTRES ou PETRES, terme de Pêche; sortes de poissons dont on fait la pêche dans le ressort de l'amirauté de Brest, avec la seine pierrée; ils ne servent que d'appas aux lignes des pêcheurs, qui ont demandé la permission de faire cette pêche pendant les mois de Févtier, Mars & Avril.
Ce sont les chaloupes à sardines qui font cette petite pêche; elles ont deux mâts, deux voiles, & sont du port de deux tonneaux. L'équipage est de cinq hommes. Les pêcheurs la pratiquent entre le Goulet & Camaret; ils tendent leur seine de vingt - cinq à trente brasses de longueur, garnie d'une petite pierre, de deux brasses & demie en deux bras<cb->
CRAGOCENO (Page 4:427)
CRAGOCENO, (Géog. mod.) petite ville de la Walachie sur la riviere d'Alant ou d'Olt.
CRAIE (Page 4:427)
CRAIE, s. f. (Hist. nat. Minéralog.) creta; c'est une pierre calcaire, plus ou moins friable, qui s'attache à la langue, colore les mains; sa couleur est blanche, cependant elle varie quelquefois en raison des matieres minérales étrangeres qui y sont jointes. Les parties qui composent la craie, sont comme farineuses, & faciles à détacher les unes des autres.
Les Naturalistes sont partagés sur la formation de la crate. Henckel dans son traité de lapidum origine, pense qu'elle est la terre primitive, terra primogenea, telle qu'elle est sortie des mains du Créateur. Neumann & quelques autres ont crû que la craie se formoit par une espece de décomposition du silex ou de la pierre à fusil. Ces derniers se fondent sur ce que les pierres à fusil noires se trouvent très - souvent dans des couches de craie, & sont environnées d'une écorce qui y ressemble très - fort. Mais de tous les sentimens sur cette formation, il n'y en a point qui approche plus de la démonstration, que celui de ceux qui ne regardent la craie que comme formée des debris de coquilles. En effet, pour peu qu'on considere les parties qui la composent, on y découvrira toûjours des vestiges de coquilles qui en forment le tissu. Quelques auteurs ont rejetté ce sentiment, fondés sur ce qu'il n'étoit point possible d'imaginer que des coquilles eussent pû former des montagnes aussi considérables que le sont celles qu'on trouve remplies de craie; mais si on fait attention à l'énorme quantité de coquilles qui sont renfermées dans le sein de la terre, & aux couches immenses qu'on en trouve, la surprise cessera, & l'on verra qu'il n'y a rien de plus naturel que la formation que nous venons d'assigner à la craie. Cela posé, la craie doit son origine à la terre animale.
Les principales propriétés de la craie, sont de
faire effervescence avec tous les acides, & d'être
changée en chaux par l'action du feu; propriétés
qui lui sont communes avec toutes les terres
ou pierres calcaires, qui ont d'ailleurs la même origine: & c'est à ces deux qualités que l'on doit reconnoître
la craie; c'est par elles qu'on la distinguera
d'une infinité d'autres substances argilleuses & talqueuses,
&c... à qui les Naturalistes ont donné mal - à - propos le nom de craie, à cause d'une ressemblance
légere & extérieure qu'elles ont avec la craie véritable
dont nous parlons. Voyez l'art.
M. Wallerius compte huit especes de craie: 1°. la craie blanche: 2°. la craie d'Angleterre, qui fait une effervescence considérable avec l'eau froide: 3°. la craie d'un blanc - fale: 4°. le lait de lune: 5°. le guhr ou la craie coulante: 6°. la craie en poussiere: 7°. la craie touge: 8°. la craie verte; mais toutes ces différentes especes ne different entr'elles que par le plus ou le moins de liaison de leurs parties, par la couleur, & par d'autres qualités purement accidentelles.
Quoique la craie n'ait pas beaucoup de solidité,
on ne laisse point que de s'en servir avec succès pour
bâtir; & tout le monde sait que presque toute la
ville de Reims en Champagne est bâtie de cetté espece
de pierre.
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