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CRÊPE (Page 4:454)
* CRÊPE, s. m. (Manufact. en soie.) étoffe claire, légere, & non croisée, de soie grise, ou telle qu'elle est sortie du cocon ou plûtôt du roüet sur lequel elle a éte torse, qui se fabrique ainsi que la gaze & autres étoffes sans croisure, sur le métier à deux marches. Il y a des crêpes crêpés, & des crépes lissés, des crêpes simples & des crêpes doubles; c'est le plus ou le moins de tors de la soie, sur - tout à la chaine, qui fait le crêpage, & le plus ou moins de crêpage. On crêpe en trempant dans l'eau l'étoffe au sortir du métier, & en la frottant avec un morceau de cire préparée. On la blanchit ou on la teint ensuite en noir, sur le cric, à froid, puis on lui donne l'eau gommée. Les crêpes ont des aulnages différens: ces aulnages se marquent par dix - huit numéros qui commencent à deux, suivent la progression des nombres pairs, désignent la largeur, & marquent chacun un accroissement d'un trente - deuxieme ou environ de l'aulne de Paris. L'aulnage sur lequel ils se vendent a été pris en écru au sortir du métier; il est marqué par un plomb. La demi - piece des crépes simples est communément de vingt - six aulnes, & celle des crêpes doubles de dix - neuf aulnes. On porte ces étoffes dans le deuil; les lisses dans le petit deuil, & les crêpés dans le grand. Les premiers se sont fabriqués à Bologne en Italie, d'ou ils ont eté apportés en France, les uns disent en 1667 par François Bourgey, d'autres antérieurement par un nommé Dupuy, Lyonnois. Voyez dans le dictionn. du Comm. toutes les tromperies qui peuvent a voil lieu, & dans la fabrication, & dans le débit de cette étoffe, dont la plus importante est de vendre des crêpes de Lyon pour des crêpes de Bologne. Il n'y a que la chaîne qui fasse la frisure dans le crêpe uni; & le gros crépe ne differe du crêpe crêpé, qu'en ce qu'il est plus fort.
Crêpe (Page 4:454)
CREPÉ (Page 4:454)
* CREPÉ, adj. (Manufact. soie & laine.) se dit de
toute étoffe qui tient du crêpe ou du crêpon, ou
dont la chaîne est très - torse, & la trame filée lâchement.
Il y a une étoffe qui vient d'Angleterre sous le
nom de crispée ou crispé; ce n'est qu'une espece d'étamine
dont le nom indique assez la fabrication.
Voyez
Crepée (Page 4:454)
CREPI (Page 4:454)
CREPI, (Géog. mod.) ville de France dans l'île de France, capitale du Valois. Long. 20. 28. lat. 49. 12.
CRÉPIDES (Page 4:454)
* CRÉPIDES, sub. f. pl. (Hist. anc.) espece de
chaussure. Voyez l'art.
CREPINE (Page 4:454)
CREPINE, s.f. (Boutonnier.) est un ouvrage travaillé à jour par le haut, & pendant en grands filets ou franges par en - bas, qui se fait avec l'aiguille, le
Les crêpines servent à enrichir les ornemens d'église, les meubles, les carrosses, &c.
Les matieres qu'on y employe le plus ordinairement sont l'or, largent, la soie, le fil, &c.
On les cloue ou bien on les coud sur les étosses, de maniere que les franges tombent perpendiculairement en en bas.
Les maîtres Passementiers - Boutonniers ont droit par l'art. 24 de leurs statuts de 1653, de fabriquer toutes sortes de crépines sans aucune exception. Mais comme les crépines sont de véritables franges, les Frangiers ont aussi le droit d'en fabriquer.
Crepine (Page 4:454)
CREPIR (Page 4:454)
CREPIR, v. act en Bâtiment, est employer le plâtre - ou le mortier avec un balai, sans passer la truelle par - dessus. Lat. arenatum opus, selon Vitruve. (P)
Crepir (Page 4:454)
Suivant les reglemens rendus en faveur des maître Cordiers de Paris, il n'est permis qu'à eux seuls de faire crin, le crépir & le bouillir.
Crepir (Page 4:454)
Cette façon se donne aux cuirs de vache avant
que de les passer en suif: elle fait sortir le grain du
côté de la fleur. Voyez
CREPITATION (Page 4:454)
CREPITATION, sub. f. (Chirurg.) bruit que les bouts ou pieces d'os font en se froissant ensemble, lorsque le chirugien remue le membre pour s'as>ùrer de l'existence d'une fracture par l'organe de l'oüie.
Un des signes sensibles des fractures, est celui de la crépitation. Pour faire avec le moins de douleur cette épreuve, presque toûjours nécessaire, on tient ou plûtôt on fait tenir fixement la partie supérieure du membre cassé, tandis qu'on remue légerément la partie inférieure. Ce mouvement qu'on doit exécuter le plus doucement qu'il est possible, fait frotter les extrémités des os les unes contre les autres, & par conséquent occasionne la cr>pitation. Il arrive quelquefois qu'on ne l'entend point, mais alors la main supplée à l'oreille; car ce mouvement produit dans la main une sensation, qu'il ne produiroit pas s'il n'y avoit point de fracture.
Il faut prendre garde de confondre la crépitation dont il s'agit, avec l'espece de craquement qu'on sent en pressant les tumeurs emphysemateuses, & sur - tout avec le cliquetis des articulations: ce dernier cliquetis, qui peut être plus ou moins sensible, se rencontre assez ordinairement quand les jointures ont souffert; & il dépend de ce que les ligamens en se gonslant se raccourcissent, serrent les os de plus pres, & chassent d'entr'eux la synovie.
Nous avons en françois les trois termes craquement, cliquetis, crépitation, qui expriment tres - bien
le bruit que font les os par leur choc, leur froissement
ou leur tiraillement dans diverses maladies,
mais ils ne caractérisent pas ces maladies; il faut la
théorie & la connoissance de l'art pour éviter de les
confondre. C'est ce qui constitue la différence du chirurgien
au bailleul, c'est - à - dire de l'homme éclairé
dans sa profession à un ignorant téméraire, qui ose
en usurper la pratique. Voyez
CREPON (Page 4:454)
* CREPON, sub. m. (Manufact. en laine.) étoffe non croisée dont la chaîne est filée plus torse que la trame. Elle se fabrique sur le métier à deux marches, [p. 455]
CREPUSCULAIRE (Page 4:455)
CREPUSCULAIRE, adj. (Astr.) On appelle cercle crépusculaire un cercle parallele à l'horison, &
abaissé au - dessous de l'horizon de 18 degrés; c'est le
cercle terminateur des crépuscu>es. Voyez à l'article
suivant
CREPUSCULE (Page 4:455)
CREPUSCULE, s. m. en Astronomie, est le tems
qui s'écoule depuis la premiere pointe du jour jusqu'au lever du soleil, & depuis le coucher du soleil
jusqu'à la nuit fermée. Voyez
On suppose ordinairement que le crépuscule commence & finit, quand le soleil est à dix - huit degrés au - dessous de l'horison. Il dure plus long - tems dans les solstices que dans les équinoxes, & dans la sphere oblique que dans la sphere droite. On en peut voir la raison dans les inst. astronom. de M. le Monnier, page 405 & suiv.
Les crépuscules sont causés par la réfraction que
souffrent les rayons du soleil en passant par l'atmosphere,
qui réflechit ensuite ces rayons jusqu'à nos
yeux. En effet supposons un observateur en O (Pl.
astronomique,
On peut expliquer de la même maniere le crépuscule du soir par la réfraction & la réflexion des rayons du soleil.
L'abaissement du soleil sous l'horison, au commencement du crépuscule du matin, ou à la fin du crépuscule du soir, se détermine aisément; savoir, en obseîvant le moment où le jour commence à paroître le matin, ou bien celui où il finit le soir; & trouvant ensuite le lieu du soleil pour ce moment, & par conséquent la quantite dont il est abaissé au - dessous de l'horison.
Alhazen la trouve de dix - neuf degrés, Tycho de
dix - sept, Stevin de dix - huit, Cassini de quinze; Riccioli le matin dans les équinoxes de 16
On ne sera point étonné de la différence qui se trouve entre les >culs de tous ces astronomes, si on remarque que la cause du crépuscule est sujette aux changemens. En effet, si les exhalaisons répandues dans l'atmosphere sont plus abondantes ou plus hautes qu'à l'ordinaire, le crépuscule du matin commencera plûtôt; & celui du soir finira plus tard que de coûtume; car plus les exhalaisons seront abondantes, plus il y aura de rayons réfléchis, par con<cb->
De ce que nous venons de dire, il s'ensuit que quand la déclinaison du soleil & l'abaissement de l'équateur sous l'horison, sont tels que le soleil ne descend pas de 18 degrés au - dessous de l'horison, le crépuscule doit durer toute la nuit. C'est pour cela que dans nos climats au solstice d'été nous n'avons, pour ainsi dire, point de nuit, & que dans des climats plus septentrionaux il n'y en a point du tout, quoique le soleil soit sous l'horison. C'est ce qui arrive, quand la différence entre l'abaissement de l'équateur & la déclinaison boréale du soleil est plus petite que 18 degrés. Il suffit de faire la figure pour s'en convaincre.
L'élévation du pole (
Pour trouver le crépuscule par le moyen du globe
artificiel, voyez
Le crépuscule est un des principaux avantages que nous retirons de notre atmosphere; en effet, si nous n'avions point d'atmosphere autour de nous, la nuit viendroit dès que le soleil se cacheroit sous notre horison, ou le jour naîtroit des que le soleil reparoîtroit, & nous passerions ainsi tout d'un coup des ténebres à la lumiere & de la lumiere aux ténebres. L'atmosphere dont nous sommes environnés fait que le jour & la nuit ne viennent que par des degrés insensibles.
Kepler a prétendu expliquer les crépuscules par le
moyen d'une matiere lumineuse répandue autour du
soleil, qui, s'elevant près de l'horison en forme de
cercle, forme, selon lui, le crépuscule; cette matiere
peut bien y entrer pour quelque chose; mais le crépuscule qui en provient paroît d'une bien moindre
durée que celui qui est causé par notre atmosphere,
lequel ne finit que quand le soleil est à environ 18
degrés au dessous de l'horison. Il y a apparence que
cette matiere qui est autour du soleil est ce qui produit
la lumiere zodiacale. Voyez
Les crépuscules d'hyver sont moins longs que ceux
d'été; parce qu'en hyver l'air étant plus condensé
doit avoir moins de hauteur, & par conséquent les
crépuscules finissent plûtôt; c'est le contraire en été.
De plus les crépuscules du matin sont plus courts que
ceux du soir; car l'air est plus dense & plus bas le
matin que le soir, parce que la chaleur du jour le dilate
& le raréfie, & par conséquent augmente son
volume & sa hauteur. Le commencement du crépuscule arrive lorsque les étoiles de la sixieme grandeur
disparoissent le matin; mais il finit quand elles commencent
à paroître sur le soir, la lumiere du soleil
dont l'air est pénétré étant le seul obstacle qui les empêchoit
de paroître. En été vers les solstices, le cré<pb->
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