ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"406"> plus uniment sur le manche; & c'est pour cette raison qu'on la nomme la mitte du couteau.

Du milieu de la mitte part une tige exactement quarrée, de quatre pouces sept à huit lignes de long. On l'appelle la soie. Toute la lame doit être d'un bon acier & d'une trempe dure, afin que le tranchant résiste & coupe bien.

Le manche du couteau courbe est ordinairement d'ébene; il a quatre pouces huit lignes de long, treize lignes de diametre à l'endroit de sa tête; sa partie antérieure ne doit pas excéder dix lignes, volume qui peut entierement remplir la main. Le manche doit être à huit pans, pour être tenu plus fermement; sa partie postérieure est ordinairement terminée par une avance en forme de tête d'aigle, dont le bec est tourné du côté du dos du couteau, afin de servir de barriere aux doigts de l'opérateur. Voyez la figure, Pl. XX. fig. 5.

Couteau droit (Page 4:406)

Couteau droit pour les amputations. La lame a quatre pouces deux lignes; sa largeur près le mentonnet ne doit pas excéder quatre lignes, & aller toûjours en diminuant jusqu'à la pointe. Ce couteau n'a qu'un tranchant; le manche peut être d'ébene ou d'ivoire; il doit être taillé à pans, long de trois pouces quatre lignes, & de six lignes de diametre, dans l'endroit le plus épais. La mitte doit être proportionnée à ces dimensions. Lisez la construction du couteau courbe. Voyez fig. 4. Pl. XX.

Cet instrument sert à couper les chairs qui sont entre les deux os de l'avant - bras ou de la jambe, & d'achever même la section de celles qui auroient échappé à l'action du grand couteau courbe: c'est avec ce couteau droit qu'on incise le périoste; quelques - uns se servent d'un couteau à deux tranchans séparés par une vive arrête. La lame de ce couteau doit avoir six pouces de long: mais il n'est utile que pour les amputations en lambeaux. Voyez la figure dans les Planches de Chirurgie. Il faut observer, en se servant du couteau droit, de ne pas en tourner le tranchant vers les parties qu'on veut conserver, de crainte de fendre des vaisseaux suivant leur longueur, & de scarifier inutilement la partie. Voyez Amputation.

Couteau lentic ulaire (Page 4:406)

Couteau lentic ulaire, est un instrument composé d'une tige d'acier, longue d'environ deux pouces & demi; son extrémité antérieure forme un couteau d'une trempe douce, plat des deux côtés, lóng d'un pouce, large de quatre lignes dans son commencement, & de trois à sa fin, qui est terminée par un bouton fait en forme de lentille; situé horisontalement, large de quatre lignes, plat du côté qui regarde le manche, un peu arrondi de l'autre; le dos de ce couteau doit être bien poli, arrondi, large d'une ligne; sa tige est enchâssée dans un manche long de deux pouces & demi.

L'usage de cet instrument est de couper, sans craindre de blesser la dure - mere, les inégalités que la couronne du trépan a laissées à la face interne du crane. Voyez Trépan. Voyez la fig. 13. Pl. XVI.

Couteau a crochet (Page 4:406)

Couteau a crochet, instrument de Chirurgie pour les accouchemens laborieux. Voyez Accouchement.

Son corps est une tige d'acier de cinq pouces de longueur, dont la base a cinq lignes de diametre, & son autre extrémité environ trois lignes: celle - ci est terminée par un couteau demi - circulaire en forme de crochet, dont la lame a à - peu - près cinq lignes de largeur dans son milieu. Voyez Pl. XX. de Chirurgie, fig. 1. Cet instrument tient par une soie quarrée à un manche d'ébene, au - travers duquel elle passe, & au bout duquel elle est rivée: ce manche a trois pouces & demi de long.

L'usage qu'on donne à cet instrument est de dépecer un enfant monstrueux, afin de pouvoir le tirer par morceaux. Voyez Crochet. On le propose aussi pour percer le ventre des enfans qu'une hydropisie empêche de venir au monde, & pour ouvrir la têtè dans les cas où il est nécessaire de vuider le cerveau. Il est certain que dans ces deux dernieres circonstances, on peut avoir recours à des moyens plus faciles & plus sûrs. Pour ouvrir la tête d'un enfant, il est bien plus commode d'opérer avec des ciseaux longs & pointus: lorsqu'on les a introduits dans le crâne, on y fait une assez grande ouverture en les retirant les lames écartées, & en les fermant ensuite pour les r'ouvrir & les retirer dans un sens différent.

Dans le cas où une hydropisie empêcheroit la sortie de l'enfant, la nécessité de lui percer le ventre n'exige pas qu'on se serve du couteau à crochet, avec lequel on peut, quelque adresse qu'on ait, blesser la mere ou se blesser soi - même: l'introduction du doigt dans l'anneau de l'ombilic, percera aisément le peritoine. M. Levret dit que ce moyen est préférable à tous les instrumens que les auteurs ont proposés: nous observerons cependant qu'il faut pour cet effet que l'enfant soit mort. On objectera peut - être encore que dans la possibilité de porter le doigt sur le nombril de l'enfant, qui est la partie du ventre la plus éminente dans le cas d'hydropisie, il n'y auroit point d'obstacle de la part de cette maladie pour la terminaison de l'accouchement. Mesnard dit qu'après avoir dégagé les épaules & les bras de l'enfant, s'il paroît que son corps est hydropique, l'accoucheur donnera issue aux eaux avec un long trocart s'il lui remarque de la vie, ou avec la branche de ses ciseaux ou tout autre instrument, s'il est mort. Ces distinctions nous paroissent dictées par la prudence. Voyez Trocart.

A l'égard des enfans monstrueux, dans le cas extrème où l'on ne peut se dispenser de mutiler, le docteur Smellié, célebre accoucheur à Londres, dit avec raison, qu'il est plus sûr de se servir de ciseaux que de couteaux. Avec des ciseaux, on ne craint point de blesser la matrice; ils ne coupent jamais que ce qui est entre leurs lames. Voyez l'article Jumeaux.

Le couteau à crochet est donc un instrument superflu ou nuisible: nous croyons travailler aussi efficacement au progrès de l'art, en faisant connoître les choses défectueuses dont l'usage est familier, qu'en publiant les découvertes les plus importantes. (Y)

Couteau à deux manches (Page 4:406)

Couteau à deux manches. Les Arquebusiers & beaucoup d'autres ouvriers nomment ainsi ce qu'on nomme plus communément une plane. Les premiers s'en servent pour dégrossir & ébaucher les fusts des armes qu'ils veulent monter; qu'ils approchent ensuite avec les écoüennes & les écoüennettes, & qu'ils finissent avec les râpes, les limes & la peau de chien marin. Voyez Plane.

Couteau à couper l'argent (Page 4:406)

Couteau à couper l'argent, en terme d'Argenteur; c'est un couteau dont la tranche est émoussée, afin de ne point couper le coussinet avec l'argent. Voyez Coussinet, & Pl. de l'Argenteur, fig. 11. Le même couteau est représenté sur la table de la fig. 4 de la vignette.

Couteau a hacher (Page 4:406)

Couteau a hacher, en terme d'Argenteur, est un couteau tranchant dont on taille les pieces, pour que l'argent y prenne plus aisément. Voyez Pl. I. fig. 8.

Couteau (Page 4:406)

Couteau, en terme de Batteur d'or; c'est une lame d'acier fort mince & peu tranchante, montée sur un manche de bois assez grossier, avec laquelle on coupe l'or en quarré, & dont on se sert pour gratter les livrets ou mesures. Voyez Mesures.

Couteau à pié (Page 4:406)

Couteau à pié, instrument dont les Cordonniers, les Selliers & les Bourreliers se servent pour tailler leurs cuirs.

Cet outil est plat, de fer fort tranchant, & garni [p. 407] d'un manche pour le tenir. La partie tranchante a la figure d'une portion de cercle, dont le grand diametre a environ cinq pouces, & le petit deux à trois pouces. Du milieu du grand diametre sort une queue d'enyiron sept ou huit pouces de longueur, enfoncée dans un manche de bois qui en a trois ou quatre. Tel est le couteau à pié dont les Cordonniers se servent.

Celui des Selliers & des Bourreliers ne differe de celui des Cordonniers, qu'en ce que la queue en est plus longue, & qu'elle est recourbée par le milieu, de maniere qu'elle forme comme une équerre. Voy. la Pl. du Bourrelier, fig. 12.

Les Bourreliers ont encore deux autres sortes de couteaux à - peu - près semblables, & qui ressemblent assez aux grands couteaux de cuisine; l'un se nomme couteau à surtailler, & l'autre se nomme couteau à parer. Le couteau à surtailler sert à couper exactement de la grandeur qu'il le faut, les différens morceaux de cuir qui n'ont été qu'ébauchés avec le couteau à pié. Le couteau à parer sert à amincir ou diminuer de l'épaisseur du cuir.

Couteau à pié (Page 4:407)

Couteau à pié, (Ceinturier.) Il a le tranchant fait comme un couperet à pointe ronde; mais le manche, au lieu d'être droit, est recourbé sur la lame à la distance de dix - huit lignes. Voyez la Pl. du Ceinturier, fig. 3.

Couteau à effleurer (Page 4:407)

Couteau à effleurer, ou Couteau de Riviere, outil de Chamoiseur & de Mégissier. C'est un instrument d'acier long & tranchant, qui a une poignée de bois à chaque bout; on s'en sert pour effleurer les peaux de chamois, de chevres, de moutons, &c. sur le chevalet. Voyez Chamoiseur.

Couteau à meche (Page 4:407)

Couteau à meche, sert aux Chandeliers pour couper les meches des chandelles. Ce couteau est monté sur un petit banc, ayant deux piés de même largeur que le banc, pour qu'il puisse être stable; une coulisse pour allonger & raccourcir, suivant les longueurs des meches. Sur la partie qui ne se meut point est attachée perpendiculairement une broche de fer ronde, & sur la coulisse est le couteau, qui forme une ligne parallele à la broche, & distant de cette broche suivant la longueur de la meche qu'on veut couper. Il y a des couteaux montés différemment. Voyez la Planche du Chandelier, fig 5. & l'art. Chandflle.

Couteau à Chapelier (Page 4:407)

Couteau à Chapelier. Les Chapeliers font usage de deux sortes de couteaux pour arracher & pour couper le poil de castor.

Le premier, qu'ils appellent le grand couteau, & qui ressemble assez au tranchet des Cordonniers, sert à arracher les longs poils de la peau, qui ne peuvent point entrer dans la fabrique des chapeaux. Voyez la Pl. du Chapelier, fig. 11.

Le second, qu'ils nomment le petit couteau, & qui est construit comme une serpette de vendangeur, à l'exception qu'il ne coupe que par le dos, sert à couper, ou plûtôt à raser le poil court de l'animal, dont on fait l'étoffe des chapeaux appellés castors. Voyez Chapeau.

Couteau à tête (Page 4:407)

Couteau à tête, en terme de Cirier; c'est une espece de couteau de buis dont le tranchant est fait en biseau, pour former la tête de la bougie de table. Voyez Pl. du Cirier, fig. 11.

Couteau à trancher (Page 4:407)

Couteau à trancher, en Marqueterie. Voyez Pl. du Ciseleur - Damasquineur, fig. 15. & la fig. 1. de la vignette, qui représentent un ouvrier qui tranche un canon de fusil avec un couteau à trancher, qui n'a rien de particulier.

Couteau à pié (Page 4:407)

Couteau à pié, du Cordonnier; il sert à couper les empeignes des souliers. Voyez Pl. du Cordonnier - Bottier, fig. 8.

Couteau à revers (Page 4:407)

Couteau à revers, instrument dont se servent les Corroyeurs pour travailler leurs cuirs; c'est un instrument d'acier dont le tranchant est fort émoussé & un peu renversé. Cet instrument a deux manches, un à chaque bout, & on s'en sert pour écharner les peaux de vache, &c.

On appelle aussi cet instrument couteau - sourd, écharnoir, boutoir & drayoire. Voyez Echarnoir, Boutoir, Drayoire .

Couteau - sourd (Page 4:407)

Couteau - sourd, terme de Corroyeur. Voyez l'article précédent Couteau à revers, & Planche du Corroyeur, fig. 3.

Couteau (Page 4:407)

Couteau, en terme de Doreur sur bois, s'entend d'un morceau de buis plat, dont la tranche est un peu épaisse, & qui sert à couper l'or étendu sur le coussinet, figure 6. de la largeur & de la longueur dont on a besoin. Voyez Pl. du Doreur, fig. 7.

Couteau à escarner (Page 4:407)

Couteau à escarner, outil des Doreurs sur cuir; est un couteau large & arrondi du côté du tranchant, emmanché dans un manche de bois, comme une lime, dont ils se servent pour amincir les bords des pieces de cuir qu'ils veulent coller ensemble. Voyez Pl. du Doreur sur cuir, fig. 9. & l'art. Parer, terme de Reliure.

Couteau à détirer (Page 4:407)

Couteau à détirer, outil de Doreur sur cuir; est un outil fait à - peu - près, pour le manche, comme le brunissoir: dans le milieu du manche est fixée une lame longue & étroite, avec laquelle on étend les pieces de cuir sur la pierre. Voyez Pl. du Doreur sur cuir, fig. 12.

Couteau à hacher (Page 4:407)

Couteau à hacher. Les Doreurs sur métal appellent ainsi un couteau à lame courte & un peu large, dont ils se servent pour faire des hachures sur le cuivre ou sur le fer, avant de les dorer de ce qu'on appelle or haché. Voyez Dorure au feu, & Pl. du Damasquineur.

Couteau à trancher (Page 4:407)

Couteau à trancher, outil dont se servent les Ebénistes: il consiste en une lame tranchante des deux côtés, & emmanchée dans un bâton long d'un pié & demi ou environ. Voyez Pl. de Marqueterie, fig. 5. Cet outil leur sert à couper les pieces de placage selon les contours du dessein qu'ils ont tracé dessus.

Couteaux (Page 4:407)

Couteaux, (Epicier.) sont des morceaux de buis faconnés en forme de couteaux, & marqués sur le dos au nom de l'ouvrier qui les met en oeuvre. Tous les cierges doivent en avoir l'empreinte, afin qu'on connoisse le marchand, en cas de défaut dans la cire ou dans l'ouvrage. Pl. 1. fig. 3.

Couteaux (Page 4:407)

Couteaux, (Fonderie des canons) sont des barreaux d'acier dont les arrêtes sont fort vives, que l'on monte sur une boîte de cuivre qui s'ajuste sur la tige de l'alezoir. Ces couteaux servent à accroître & à unir l'ame des pieces de canon. Voyez Alezoir, & Planche de la Fonderie des canons, figure 3. de l'alezoir.

Couteau à Fondeur (Page 4:407)

Couteau à Fondeur; c'est un instrument dont les Fondeurs en sable se servent pour dresser le courroi de sable ou de terre dont ils font leurs moules. Il est de fer, emmanché de bois, & long en tout d'un pié & demi: ce n'est or dinairement qu'un morceau de vieille lame d'épée un peu large, dont on a rompu quelques pouces de la pointe, & auquel on a ajoûté un manche. Voyez Fondeur en sable, & Pl. du Fondeur en sable, fig. 13.

Couteau de chasse (Page 4:407)

Couteau de chasse, en terme de Fourbisseur, est une espece d'épée courte & forte, dont la garde n'a qu'une coquille, qu'une croix, & qu'une poignée sans pommeau: cette poignée est ordinairement de corne de cerf, ou autre de cette nature.

Couteau (Page 4:407)

Couteau, (grosses - Forges.) c'est dans la machine à fondre le fer, la partie qui divise les barres en plusieurs parties. Voyez grosses - Forges.

Couteau à tailler (Page 4:407)

Couteau à tailler, (Fourbisseur.) Les Fourbisseurs appellent ainsi un petit outil de fer aceré, ou d'acier très - tranchant, dont ils se servent pour

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