ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"404"> proche de la tige commune est, à la mode de Bretagne, le grand oncle du plus éloigné.

On voit dans une ordonnance de Charles V. du 5 Septembre 1368, qu'à Doüai deux cousins germains ne pouvoient en même tems être échevins; & dans une autre du 28 Janvier suivant il est dit, qu'entre les trente personnes qui éliront le maire & échevins de Péronne, il ne pourra pas y en avoir plus de deux qui soient parens, si cela est possible; que si cela ne se peut, & qu'il y en ait plus de deux qui soient parens, du moins il ne pourra y en avoir plus de deux qui soient cousins germains. (A)

COUSOIR (Page 4:404)

COUSOIR A COUDRE LES LIVRES. (Relieur.) Cette machine est dressée sur une table, sur le devant de laquelle il y a une mortoise de dix - huit pouces de longueur ou environ, pour y passer les ficelles auxquelles on doit coudre les livres. On remplit cette mortoise par une tringle de bois échancrée aux deux bouts, pour qu'elle y soit retenue sur les rebords taillés à moitié du bois de la table: on appelle cette tringle temploie. Voyez Temploie. Sur les côtés de la rainure il y a un trou, pour y passer deux morceaux de bois taillés en vis qui s'élevent de dessus la table jusqu'à quinze ou dix - huit pouces. Le bas de ces vis est rond, pour les pouvoir tourner à la main. On passe dans le haut des vis un autre morceau de bois rond, ayant à chaque extrémité un bout quarré de trois à quatre pouces de long, dans lequel il y a un trou vissé pour faire élever ou descendre cette barre à volonté. De cette barre descendent cinq ficelles noüées à cinq ou six pouces de longueur, en sorte qu'elles tournent autour de la barre: on attache à ces ficelles par un noeud le bout de celles auxquelles on doit coudre le livre; puis on fait passer l'autre bout par la mortoise, & on l'arrête au - dessous de la table avec une chevillette à l'entour de laquelle on la tourne, en faisant passer le bout par le trou de la tête. Quand les cinq chevillettes sont arrêtées, & les ficelles bien dressées & égales, on fait bander ces ficelles en tournant également les deux vis pour faire monter la barre; puis la couturiere prend un feuillet de papier blanc ou deux, égaux de grandeur au volume qu'elle doit coudre, & les couchant sur la table, elle en présente le pli contre les cinq ficelles, où elle les coud; & ainsi de toutes les feuilles du volume, jusqu'à ce que le tout soit cousu: alors elle finit son ouvrage, en mettant à la fin comme au commencement une ou deux pages de papier blanc; & lorsque ses fils sont arrêtés, elle tourne en sens contraire le collet des vis & lâche les ficelles, qu'elle coupe à hauteur suffisante pour les passer dans le carton qu'on y doit mettre. V. Pl. I. de la Reliure, fig. B. Voy. Plier, Endosser, & Passer en carton.

COUSSEGAYE ou COUSECAILLE (Page 4:404)

COUSSEGAYE ou COUSECAILLE, subst. fém. (Cuisine.) ragoût des dames Créoles des Antilles. Il est composé de farine de magnoc mêlée tout simplement dans du syrop ou dans le vesou chaud sortant des chaudieres à sucre; on y met du jus de citron, après quoi on verse cette espece de broüet dans des tasses de porcelaine pour le prendre chaud, à - peu - près comme on fait le chocolat. Art. de M. le Romain.

COUSSECOUCHE ou COUCHE - COUCHE (Page 4:404)

COUSSECOUCHE ou COUCHE - COUCHE, s. f. racine potagere des îles Antilles. Elle croît ordinairement de la grosseur & à - peu - près de la forme d'un gros navet; la pellicule qui la couvre est brune, quelquefois grise, rude au toucher, poussant plusieurs menus filets en forme de chevelure. La chair de la coussecouche est d'une consistance un peu plus solide que l'intérieur des châtaignes bouillies, & plus cassante: la couleur en est blanche, ou quelquefois d'un violet foncé.

Cette racine étant cuite dans de l'eau avec un peu de sel, se mange avec des viandes salées ou du poisson.

C'est un mets fort estimé des dames Créoles, quoiqu'il soit un peu venteux. Article de M. le Romain

COUSSIN (Page 4:404)

COUSSIN, s. m. On donne en général ce nom à un amas de quelque substance molle, compressible, élastique, & renfermée dans une espece de sac ou de toile ou d'étoffe, destiné à soûtenir doucement un corps.

Coussin (Page 4:404)

* Coussin (Art militaire.) bloc de bois placé auderriere de l'affut, sur lequel la culasse du canon est soûtenue.

Coussin (Page 4:404)

Coussin, (Marine.) c'est un tissu de menue corde à deux fils ou à trois, qu'on met sur les cercles des hunes, autour du grand mât, sur le mât de beaupré & ailleurs, pour empêcher que les voiles qui portent sur ces endroits, ne se coupent & s'usent contre les bois par un trop dur frottement. (Z)

Coussins d'amures (Page 4:404)

Coussins d'amures, (Marine.) c'est un tissu de bitord que l'on met sur le plat - bord du bord, à l'endroit où porte la ralingue de la voile, afin d'empêcher qu'elle ne se coupe. (Z)

Coussin sous le beaupré (Page 4:404)

Coussin sous le beaupré, voyez Clamp.

Coussin (Page 4:404)

Coussin, en termes d'Argenteur, est un sac de cuir rempli de sable, sur lequel on lie les piés de chandelier, ou autres pieces, qu'on veut ciseler. Voyez, Planche de l'Argenteur, fig. 1. un ouvrier qui ciselle une piece attachée sur un coussin.

Coussin (Page 4:404)

Coussin, en termes de Batteur - d'or, est une planche fourrée de bourre, & recouverte de peau, pour couper l'or quand les lames ont acquis une certaine grandeur: ce qui se fait en répandant sur ce coussin du brun de plâtre pulvérisé, pour donner du jeu à l'or & prise au roseau.

COUSSINET (Page 4:404)

COUSSINET, subst. m. en Architecture, est selon Vitruve, un oreiller ou balustre, à quoi ressemblent les parties latérales du chapiteau ionique antique, & dont les côtés sont dissemblables. V. Chapiteau.

On appelle aussi coussinet, la pierre qui couronne un pié - droit, & dont le lit de dessous est de niveau, & celui de dessus incliné pour recevoir le premier voussoir ou la retombée de l'arc d'une voûte. (P)

Coussinet (Page 4:404)

Coussinet, voyez Chevet.

Coussinet à Mousquetaire (Page 4:404)

Coussinet à Mousquetaire, (Artmilit.) étoit un coussinet que le soldat portoit autrefois sous sa bandouilliere, à l'endroit où se posoit le mousquet. (Q)

Coussinet (Page 4:404)

Coussinet, en terme d'Argenteur, est une espece d'oreiller couvert de bazanne, sur lequel on met l'argent pour le couper plus aisément. Cet oreiller ou coussinet est représenté sur la table de la figure 4. de la vignette de la Planche de l'Argenteur.

Coussinet (Page 4:404)

Coussinet, en termes de Bottier, est un petit sac plein de crin & piqué, qui se met dans les genouillieres des bottes, pour empêcher les incommodités qu'elles peuvent causer.

Coussinet (Page 4:404)

Coussinet, terme de Bourrelier, c'est une partie du harnois des chevaux de carrosse, composée de deux petits coussins de toile B, garnis de bourre & de crin, & recouverte d'une grande plaque de cuir à - peu - près quarrée. Le coussinet pose sur le garrot du cheval. L'usage du coussinet est de soûtenir par deux bandes de cuir l'anneau de fer en forme de boucle, où aboutissent les reculemens, le poitrail, & les traits; & par deux autres bandes appellées montans, de soûtenir le poitrail, & empêcher qu'il ne baisse trop & n'embarrasse le cheval dans sa marche.

Le coussinet sert aussi à assujettir le surdos, & ainsi à contenir toutes les parties du harnois. Voyez la fig. 1. & 2. Pl. du Bourrelier.

Coussinet (Page 4:404)

Coussinet, (Couvreur.) rouleau de paille nattée, que ces ouvriers attachent sous les piés de leurs échelles, pour les empêcher de glisser; ces échelles en sont appellées échelles à coussinee. [p. 405]

Coussinet (Page 4:405)

Coussinet, (Doreur.) Le coussinet des Doreurs est un morceau de bois bien uni, sur lequel est posé un lit de crin, ou de bourre, ou de feutre, & par - dessus une peau de mouton ou de veau, bien tendue & attachée avec de petits clous. Ce coussinet est entouré de deux côtés d'un morceau de parchemin de six doigts de haut, pour empêcher que le vent ne jette à terre l'or qu'on met dessus. Voyez la figure 6. Pl. III. du Doreur.

Coussinet (Page 4:405)

Coussinet, en termes de Gravure en Taille - douce, c'est une espece de petit coussin que l'on fait de peau, rempli de sablon d'Etampes; il doit avoir six à sept pouces de diametre, & deux à trois pouces d'épaisseur. Il sert pour poser la planche de cuivre, & lui donner tous les mouvemens nécessaires. Voyez Pl. II. de la Gravure & la fig. 14. de la Pl. I. qui en fait voir l'usage.

Coussinets (Page 4:405)

Coussinets, (à la Monnoie.) sont les lames ou bandes d'acier, sur lesquelles sont gravés en creux les moltés de légende de la tranche. Voyez Marque sur tranche.

COUSU (Page 4:405)

COUSU, part. (Maréch.) se dit d'un cheval fort maigre. On dit qu'il a les flancs cousus, pour dire qu'il y a si peu d'épaisseur d'un flanc à l'autre, qu'il semble qu'ils sont cousus ensemble.

On dit qu'un homme est cousu dans la selle, pour signifier qu'il est si ferme à cheval, qu'il en branle si peu, qu'il semble y être attaché. (V)

Cousu (Page 4:405)

Cousu, en termes de Blason, signifie la même chose que rempli, & se dit d'une piece de métal ou de couleur placée sur le champ de l'écu. On l'appelle ainsi, parce que par la regle générale du Blaion de ne pas mettre métal sur métal, ni couleur sur couleur, elle ne doit pas avoir place dans l'écu; & l'on sauve cette espece d'irrégularité, en disant qu'elle y est cousue. Voyez le P. Menet. & le dictionn. de Trév.

Bonne de Lesdiguieres en Dauphiné, de gueules au lion d'or, au chef cousu d'azur, chargé de trois vases d'argent. (V)

COÛT (Page 4:405)

COÛT, s. m. (Jurispr.) d'un acte en général, est ce que l'on paye à l'officier public pour son salaire de l'acte.

Coût (Page 4:405)

Coût d'un arrêt, sentence, ou autre jugement, sont les frais que l'on est obligé de payer pour obtenir un arrêt & pour le lever: tels que les vacations, épices & autres droits.

Coûts (Page 4:405)

Coûts (loyaux), voyez au mot Loyaux coûts. (A)

COÛTANCES (Page 4:405)

COÛTANCES, (Géog. mod.) ville considérable de France en basse Normandie, capitale du Cotentin près de la mer. Long. 16d. 12'. 25". latit. 49d. 2'. 50".

COUTEAU (Page 4:405)

* COUTEAU, s. m. (Gram.) instrument tranchant d'acier, que les Couteliers fabriquent particulierement; ce qui les a fait nommer Couteliers. Il y en a un si grand nombre de différentes sortes, & ils sont à l'usage de tant d'artistes, qu'il est impossible d'en faire une énumération exacte. Nous allons faire mention des principaux: on trouvera la description & l'usage des autres aux articles des ouvrages auxquels on les employe; & la maniere de faire le couteau ordinaire de poche ou de table, à l'article Coutelier. Voyez l'article Coutelier.

Couteau (Page 4:405)

Couteau, (Hist. anc.) dans les sacrifices des anciens, instrument pointu, ou tranchant sans pointe, dont les victimaires se servoient pour égorger ou dépouiller les victimes. Ils en avoient de plusieurs especes. Le plus connu est le secespita, glaive aigu & tranchant, qu'ils plongeoient dans la gorge des animaux, & dont la figure, suivant la description de Festus, approchoit de celle d'un poignard. La seconde espece étoit le couteau à écorcher les victimes, culter excoriatorius, qui étoit tranchant, mais arrondi par le haut en quart de cercle: on faisoit ceux - ci d'airain, comme l'étoient presque tous les autres instrumens des sacrifices; les côtés du manche en étoient plats, & à son extrémité étoit un trou qui servoit à y passer un cordon, afin que le victimaire pût le porter plus aisément à sa ceinture. La dissection ou partage des membres de la victime se faisoit avec une troisieme espece de couteaux plus forts que les premiers, & emmanchés comme nos couperets: c'est ce qu'ils appelloient dolabra & scena. On en voit sur les medailles des empereurs, où cet instrument est un symbole de leur dignité de grand pontife: s cabinets des antiquaires en conservent encore quelques - uns. Chambers. (G)

Couteau courbe (Page 4:405)

Couteau courbe, instrument dont les Chirurgiens se servent pour couper les chairs dans les amputations des membres. La figure de ce couteau représente un demi - croissant ou un segment de cercle.

Cet instrument est composé de deux parties, de la lame & du manche. La lame ne doit point excéder sept pouces sept lignes de long, sans y comprendre le contour, cette mesure se prenant dans l'intervalle de deux lignes paralleles qu'on tireroit horisontalement à ses extrémités; ou bien si l'on veut prendre la longueur dans le milieu de la lame, en suivant la courbure, elle doit être de huit pouces cinq lignes.

Cette étendue est assez grande, même pour les plus grands couteaux. La largeur de la lame, dans l'endroit qui a le plus de diametre, est de quinze lignes, allant doucement en diminuant pour se terminer par une pointe fort aiguë.

Cette lame doit avoir du corps & de la force; ainsi l'épaisseur de son dos près le manche doit être de deux lignes, allant doucement en diminuant à mesure qu'il approche du tranchant & de la pointe.

La courbure doit être legere, & commencer depuis le mentonnet, ensorte que le tranchant représente le segment d'un grand cercle. Pour qu'on ait une idée plus parfaite de la courbure que nous demandons, en supposant une corde tirée de la pointe du couteau au mentonnet, on doit voir l'arc presque d'une égale rondeur; & le rayon qui part du milieu de l'arc pour se jetter en ligne droite sur le milieu de la corde, ne doit pas avoir plus d'un bon pouce de longueur.

L'avantage qu'on tire d'une legere courbure telle qu'on vient de la décrire, est que le tranchant coupe de long & dans presque toute son étendue; ce qui adoucit beaucoup son action, & par conséquent la douleur: au contraire, les couteaux dont la pointe seule est très - courbée, n'embrassent pas le membre dans une si grande circonférence, & le grand arc devient fort embarrassant. Enfin la lame du couteau courbe doit être formée par deux biseaux, un de chaque côté, qui viennent de loin, qui soient très - adoucis & presque imperceptibles, afin de former un tranchant qui ne soit ni trop fin ni trop gros pour porter plus de résistance à la section des chairs.

Il faut aussi faire attention à la base de la lame du couteau courbe; c'est une plaque horisontale dont la circonférence est octogone, pour quadrer aux huit pans du manche Cette plaque du milieu de laquelle sort la lame du couteau, est renforcée dans cet endroit par deux éminences de chaque côté, que les ouvriers appellent double coquille: cela donne de l'ornement & de la solidité à l'instrument.

La plaque horisontale doit avoir dix lignes de diametre, & la lame doit former dans cet endroit une avance arrondie qui est limée, & qui ne coupe point du tout; les Couteliers nomment cette avance mentonnet: il sert d'appui au pouce de l'opérateur. La surface inférieure de la plaque octogone est limée sans être polie, afin de s'appliquer

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