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On peut par une méthode semblable faire la division des courbes d'un genre supérieur. Voyez ce que M. Cramer a fait par rapport aux lignes du quatrieme ordre dans le chap. jx. de son ouvrage.
Pour rappeller à l'une des quatre formes de M. Newton une ligne quelconque du troisieme ordre, dont l'équation est donnée en z & en u, on transformera d'abord les axes de la maniere la plus générale, en supposant a = A z + B u + C, & y = D z + E u + F; substituant ensuite ces valeurs, on déterminera les coefficiens A, B, &c. à être tels que l'équation en x & en y ait une des quatre formes susdites.
Points singuliers & multiples des courbes. On appelle
point multiple d'une courbe celui qui est commun à
plusieurs branches qui se coupent en ce point, & par
opposition point simple celui qui n'appartient qu'à
une branche. Il est visible qu'au point multiple l'ordonnée
y a plusieurs valeurs égales répondantes à
un même x. C'est - là une propriété du point multiple;
mais il ne faut pas croire que le point soit multiple,
toutes les fois que l'ordonnée a plusieurs valeurs
égales. Car, si une ordonnée touche la courbe, par exemple, il est aisé de voir que l'ordonnée
a dans ce point deux valeurs égales, sans que le
point soit double. Voyez
De - là il s'ensuit que si on transporte l'origine en un point supposé multiple, en faisant z + A = x, u + B = y, il faut qu'en supposant z infiniment petit, on ait plusieurs valeurs nulles de u, quelque direction qu'on lui donne. Ainsi pour trouver les points multiples, il n'y a qu'après avoir transporté l'origine dans le point supposé, donner une direction quelconque à l'ordonnée, & voir si dans cette direction quelconque l'ordonnée aura plusieurs valeurs égales à zéro. Voyez M. l'abbé de Gua, p. 88. & M. Cramer, page A09.
On prouvera par ces principes, que les sections coniques ne peuvent avoir de points multiples, ce qu'on savoit d'ailleurs. On prouvera aussi que les courbes du troisieme ordre ne peuvent avoir de points triples, &c. Mais cette proposition se peut encore prouver d'une maniere plus simple en cette sorte. Imaginons que l'ordonnée soit tangente d'une des branches, elle rencontrera cette branche en deux points. Or si le point est un point double, par exemple, l'ordonnée rencontreroit donc la courbe en trois points, ce qui ne peut être dans une section conique; car jamais une droite ne peut la rencontrer qu'en deux points, puisque son équation ne passe jamais le second degré; & qu'ainsi quelque position qu'on donne à l'ordonnée, elle ne peut avoir jamais plus de deux valeurs. On prouvera de même qu'une courbe de second genre, ou ligne du troisieme ordre, ne peut avoir de point triple, parce que la courbe ne peut jamais être coupée qu'en trois points par une ligne droite.
A l'égard des points doubles des courbes, nous avons déjà remarqué que les courbes du second genre peuvent être coupées en trois points par une ligne droite. Or deux de ces points se confondent quelquefois, comme il arrive, par exemple, quand la ligne droite passe par une ovale infiniment petite;
On appelle points singuliers les points simples qui
ont quelque propriété particuliere, comme les points
conjugués, les points d'inflexion, les points de serpentement,
&c. Voyez
Description organique des courbes. 1°. Si deux angles
de grandeur donnée, P A D, P B D (
2°. Si le point de concours P des côtés A P, B P, décrit une section conique passant par l'un des poles A, le point de concours D des deux autres cotés A D, B D, décrira une courbe du second genre qui passera par l'autre pole B, & qui aura un point double dans le premier pole A, à moins que les angles B A D, A B D, ne s'évanoüissent à la fois, auquel cas le point D décrira une autre section conique qui passera par le pole A.
3°. Si la section conique décrite par le point P ne passe, ni par A ni par B, le point D décrira une courbe du second ou du troisieme genre, qui aura un point double; & ce point double se trouvera dans le concours des côtés décrivans A D, B D, quand les deux angles B A P, A B P, s'évanoüissent à la fois. La courbe décrite sera du second genre, quand les angles B A D, A B D, s'évanoüiront à la fois, sinon elle sera du troisieme genre, & aura deux points doubles en A & en B.
Les démonstrations de ces propositions, qu'il seroit trop long de donner ici, se trouveront dans l'ouvrage de M. Maclaurin, qui a pour titre, Geometria organica, où il donne des méthodes pour tracer des courbes géométriques par un mouvement continu. Voyez aussi le VIII. livre des sections coniques de M. de l'Hopital.
Génération des courbes du second genre par les ombres. Si les ombres des courbes de différens genres sont projettées sur un plan infini, éclairé par un point lumineux, les ombres des sections coniques seront des sections coniques; celles des courbes du second genre seront des courbes du second genre; celles des courbes du troisieme genre seront des courbes du troisieme genre, &c.
Et comme la projection du cercle engendre toutes les sections coniques, de même la projection des cinq paraboles divergentes engendre toutes les autres courbes du second genre; & il peut y avoir de même dans chaque autre genre une suite de courbes simples, dont la projection sur un plan éclairé par un point lumineux, engendre toutes les autres courbes du même genre. MM. Nicole & Clairaut, dans les mémoires de l'acad. de 1731, ont démontré la propriété des cinq paraboles divergentes dont nous ve<pb-> [p. 387]
Usage des courbes pour la construction des équations.
L'usage principal des courbes dans la Géométrie, est
de donner par leurs points d'intersection la solution
des problèmes. Voyez
Supposons, par exemple, qu'on ait à construire
une équation de neuf dimensions, comme x
Courbe polygone (Page 4:387)
Il faut distinguer, quand on traite une courbe comme
polygone ou comme rigoureuse; cette attention
est sur - tout nécessaire dans la théorie des forces
centrales & centrifuges; car quand on traite la
courbe comme polvgone, l'effet de la force centrale,
c'est - à - dite la pethe ligne qu'elle fait parcourir, est
égale à la base de l'angle extérieur de la courbe; &
quand on traite la courbe comme rigoureuse, l'effet
de la force centrale est égale à la petite ligne, qui
est la base de l'angle curviligne formé par la courbe
& par sa tangente. Or il est aisé de voir que cette
petite ligne n'est que la moitié de la premiere, parce
que la tangente rigoureuse de la courbe divise en deux
également l'angle extérieur que le petit côté prolongé
fait avec le côté suivant. La premiere de ces
lignes est égale au quarré du petit côté divisé par
le rayon du cercle osculateur, voyez
Rectification d'une courbe, est une opération qui
consiste à trouver une ligne droite égale en longueur
à cetté courbe. Voyez
Inflexion d'une courbe. Voyez
Quadrature d'une courbe, est une opération qui
consiste à trouver l'aire ou l'espace renfermé par
cette courbe, c'est - à - dire à assigner un quarré dont
la surface soit égale à un espace curviligne. Voyez
Famille de courbes, est un assemblage de plusieurs
courbes de différens genres, représentées toutes par
la même équation d'un degré indéterminé, mais différent,
selon la diversité du genre des courbes. Voyez
Par exemple, supposons qu'on ait l'équation d'un
degré indéterminé a
Les équations qui représentent des familles de
courbes, ne doivent pas être confondues avec les
équations exponentielles; car quoique l'exposant
soit indéterminé, par rapport à toute une famille de
courbes, il est déterminé & constant par rapport à
chacune des courbes qui la composent; au lieu que
dans les équations exponentielles l'exposant est variable
& indeterminé pour une seule & même courbe.
Voyez
Toutes les courbes algébriques composent, pour
ainsi dire, une certaine famille, qui se subdivise en
une infinité d'autres, dont chacune contient une infinité
de genres. En effet dans les équations par lesquelles
les courbes sont déterminées, il n'entre que
des produits, seit des puissances des abscisses & des
ordonnées par des coefficiens constans, soit des puissances
des abseisses par des puissances des ordonnées,
soit de quantités constantes pures & simples, les unes
par les autres. De plus chaque équation d'une courbe
peut toûjours avoir z>ro pour un de ses membres,
par exemple, a x = y
Nous devons remarquer ici que le P. Reyneau
s'est trompé dans le second volume de son analyse
démontrée, lorsque voulant déterminer les tangentes
de toutes les courbes géométriques en général, il
prend pour l'équation générale de toutes ces courbes
y
Courbe caustique. Voyez
Courbe diacaustique. Voyez
Les meilleurs ouvrages dans lesquels on puisse
s'instruire de la théorie des courbes, sont, 1° l'enumeratio linearum tertii ordinis de M. Newton, d'où une
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