ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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à l'analyse des lignes courbes, par M. Cramer; ouvrage
très - complet, très - clair & très - instructif, &
dans lequel on trouve d'ailleurs plusieurs méthodes
nouvelles: 5° l'ouvrage de M. Euler, qui a pour titre,
introductio in analys. infinitorum, Lausan. 1748.
Sur les propriétés, la génération, &c. des différentes
courbes méchaniques particulieres; par exemple,
de la cycloïde, de la logarithmique, de la spirale,
de la quadratice, &c. Voy. les articles Cycloïde, Logarithmique, &c.
On peut voir aussi la derniere section de l'application
de l'Algebre à la Géométrie, de M. Guisnée,
où l'on trouvera quelques principes généraux sur
les courbes méchaniques. Voyez aussi Mechanique
& Transcendant.
On peut faire passer une courbe géométrique & réguliere,
par tant de points qu'on voudra d'une courbe
quelconque irréguliere, tracée sur le papier; car
ayant imaginé dans le plan de cette courbe une ligne
droite quelconque, qu'on prendra pour la ligne des
abscisses, & ayant abaissé des points donnés de la
courbe irréguliere des perpendiculaires à la ligne des
x, on nommera a la premiere ordonnée, & b l'abscisse
qui lui répond; c la seconde ordonnée, & e
l'abscisse correspondante; f la troisieme ordonnée,
& g l'abscisse correspondante. Ensuite on supposera
une courbe dont l'équation soit y = A + B x + C x2
+ D x2 + &c. & faisant successivement y = a, x = b;
y = c, x = e; y = f, x = g, &c. on déterminera les
coefficiens A, B, C, &c. en tel nombre qu'on voudra;
& la courbe réguliere dont l'équation est y = A
+ B x + C x2, &c. passera par tous les points donnés.
S'il y a n points donnés, il faudra supposer n coefficiens
A, B, C, D, &c. On peut donc faire approcher
aussi près qu'on voudra une courbe irréguliere
d'une courbe réguliere; mais jamais on ne parviendra
à faire coïncider l'un avec l'autre; & il ne
faut pas s'imaginer qu'on puisse jamais, à la vûe simple,
déterminer l'équation d'une courbe, comme l'a
crû le géometre dont nous avons parlé au commencement
de cet article.
Les courbes dont l'équation y = A + B x + C x2
&c. s'appellent courbes de genre parabolique. Voyez
Parabolique. Elles servent à rendre une courbe
quelconque irréguliere ou méchanique, le plus géométrique
qu'il est possible. Elles servent aussi à l'équarrer
par approximation. Voyez Quadrature.
Au reste, il y a des courbes, par exemple, les courbes ovales ou rentrant en elles - mêmes, par lesquelles on
ne peut jamais faire passer une courbe de genre parabolique;
parce que dans cette derniere courbe l'ordonnée
n'a jamais qu'une valeur, & que dans les
courbes ovales, elle en a toûjours au moins deux.
Mais on pourroit, par exemple, rapporter ces courbes, lorsqu'elles ont un axe qui les divise en deux
également, à l'équation y y = A + B x + C x2 +
&c. Voyez Methode differentielle.
Courbe à double courbure. On appelle ainsi une
courbe dont tous les points ne sauroient être supposés
dans un même plan, & qui par conséquent est
doublement courbe, & par elle - même, & par la surface
sur laquelle on peut la supposer appliquée. On
distingue par cette dénomination les courbes dont il
s'agit, d'avec les courbes à simple courbure ou courbes ordinaires. M. Clairaut a donné un traité de ces
courbes à double courbure; c'est le premier ouvrage
qu'il ait publié.
Une courbe quelconque a double courbure étant
supposée tracée; on peut projetter cette courbe sur
deux plans différens perpendiculaires l'un à l'autre,
& les projections seront deux courbes ordinaires qui
auront un axe commun & des ordonnées différentes.
L'équation d'une de ces courbes sera, par exemple,
en x & en y, l'autre en x & en z. Ainsi l'équation
d'une courbe à double courbure sera composée de
deux équations à deux variables chacune, qui ont
chacune une même variable commune. Il est à remarquer
que quand on a l'équation en x & en y, &
l'équation en x & en z, on peut avoir par les regles
connues (Voyez Equation & Division) une autre
équation en y & en z; & ce sera l'équation d'une
troisieme courbe, qui est la projection de la courbe à
double courbure sur un troisieme plan perpendiculaire
aux deux premiers.
On peut regarder, si l'on veut, une des courbes
de projection, par exemple, celle qui a pour coordonnées
x & y, comme l'axe curviligne de la courbe
à double courbure. Si on veut avoir la tangente de
cette derniere courbe en un point quelconque, on
menera d'abord la tangente de la courbe de projection
au point correspondant, c'est - à - dire au point qui est
la projection de celui dont on demande la tangente;
& sur cette tangente prolongée autant qu'il sera nécessaire,
on prendra une partie = [omission: formula; to see, consult fac-similé version] d s exprimant
le petit arc de la courbe de projection: on a le rapport
de d s à d x par l'équation de la courbe en x & en
y (Voyez
Tangente. & Differentiel
); on a celui
de d x à d z par l'équation de la courbe en x & en
z. Donc [omission: formula; to see, consult fac-similé version] pourra toûjours être exprimé par une
quantité finie, d'où les différentielles disparoîtront.
Une courbe à double courbure est algébrique, quand
les deux courbes de projection le sont; elle est méchanique,
quand l'une des courbes de projection est
méchanique, ou quand elles le sont toutes deux.
Mais dans ce dernier cas on n'en trouvera pas moins
les tangentes; car par l'équation différentielle des
courbes de projection, on aura toûjours la valeur de
d s en d x & celle de d z en d x.
Surfaces courbes. Une surface courbe est représentée
en Géométrie par une équation à trois variables,
par exemple, x, y & z. En effet, si on prend une
ligne quelconque au - dedans ou au - dehors de la surface
courbe pour la ligne des x, & qu'on imagine à
cette ligne une infinité de plans perpendiculaires qui
coupent la surface courbe, ces plans formeront autant
de courbes, dont l'équation sera en y & en z, &
dont le parametre sera la distance variable x du plan
coupant à l'origine des x. Ainsi, z z = x x - y y,
est l'équation d'un cone droit & rectangle, dont l'axe
est la ligne des x. M. Descartes est le premier qui
ait déterminé les surfaces courbes par des équations à
trois variables, comme les lignes courbes par des
équations à deux.
Une surface courbe est géométrique, quand son
équation est algébrique & exprimée en termes finis.
Elle est méchanique, quand son équation est différentielle
& non algébrique; dans ce cas on peut représenter
l'équation de la surface courbe par d z =
A d x + A d y, A & Bétant des fonctions de
x, de y & de z. Il semble d'abord qu'on aura cette surface
courbe, en menant à chaque point de la ligne des x
un plan perpendiculaire à cette ligne, & en traçant
ensuite sur ce plan la courbe dont l'équation est d z
= B d y, x étant regardée comme un parametre constant,
& d x étant supposée = 0. Cette construction
donneroit à la vérité une surface courbe; mais il faut
que la surface courbe satisfasse encore à l'équation d z
= a d x, y étant regardé comme constant; c'est - à - dire il faut que les sections de la surface courbe, par
un plan parallele à la ligne des x, soient représentées
par l'équation d z = a d x. Or cela ne peut avoir
lieu que lorsqu'il y a une certaine condition entre
les quantités A & B; condition que M. Fontaine, de
l'académie des Sciences, a découvert le premier. On
trouvera aussi dans les mémoires de l'académie de
Petersbourg, tome III. des recherches sur la ligne la
plus courte que l'on puisse tracer sur une surface
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courbe entre deux points donnés. Sur une surface plane,
la ligne la plus courte est une ligne droite. Sur
une surface sphérique, la ligne la plus courte est un
arc de grand cercle passant par les deux points donnés.
Et en effet il est aisé de voir, par les principes
de la Géométrié ordinaire, que cet arc est plus petit
que tout autre ayant la même corde; car, à cordes
égales, les plus petits arcs sont ceux qui ont un
plus grand rayon. Voyez aussi les oeuvres de Bernoulli, tome IV. page 108. La ligne dont il s'agit a
cette propriété, que tout plan passant par trois points
infiniment proches, ou deux côtés contigus de la
courbe, doit être perpendiculaire au plan qui touche
la courbe en cet endroit. En voici la preuve. Toute
courbe qui passe par deux points infiniment proches
d'une surface sphérique, & qu'on peut toûjours regarder
comme un arc de cercle, est évidemment la ligne
la plus courte, lorsqu'elle est un arc de grand
cercle; & cet arc de grand cercle est perpendiculaire
au plan touchant, comme on peut le démontrer
aisément par les élémens de Géométrie. Or toute
portion de surface courbe infiniment petite peut être
regardée comme une portion de surface sphérique,
& toute partie de courbe infiniment petite comme un
arc de cercle. Donc, &c. La perpendiculaire à la méridienne
de la France tracée par M. Cassini, est une
courbe à double courbure, & est la plus courte qu'on
puisse tracer sur la surface de la terre regardée comme
un sphéroïde applati. Voyez lés mémoires de l'acad. de
1732 & 1733. Voilà tout ce que nous pouvons dire
sur cette matiere, dans un ouvrage de l'espece de
celui - ci.
Des courbes méchaniques, & de leur usage pour la
construction d s équations différentielles Nous avons
expliqué plus haut ce que c'est que ces courbes. Il ne
s'agit que d'expliquer ici comment on les construit,
ou en général comment on construit une equation
différentielle. Soit, par exemple, [omission: formula; to see, consult fac-similé version]
une équation à construire, on aura [omission: formula; to see, consult fac-similé version]
+ C, C étant une constante qu'on ajoûte, parce que
[omission: formula; to see, consult fac-similé version] est supposée = 0 lorsque x = c, & qu'on
suppose que x = 0 rend y = C. Voyez Constante.
On construira d'abord une courbe géométrique dont
les ordonnées soient [omission: formula; to see, consult fac-similé version] lesabscisses étant x,
l'aire de cette courbe (Voyez Quadrature. ) sera
[omission: formula; to see, consult fac-similé version] ainsi en supposant cette courbe générale,
si on fait un quarré [omission: formula; to see, consult fac-similé version], on aura [omission: formula; to see, consult fac-similé version]
& on construira la courbe dont l'ordonnée
est y.
Cette méthode suppose, comme on voit, que les
indéterminées soient séparées dans l'équation différentielle
(Voyez Calcul integral); elle suppose
de plus les quadratures, sans'cela elle ne pourroit
réussir.
Soit en général X d x = Y d y, X étant une fonction
de x (Voyez Fonction), & Y une fonction
de y. On construira d'abord par la méthode précédente
une courbe dont les abscisses soient x, & dont
les ordonnées z soient = s X d x divisé par une constante
convenable, c'est - à - dire par une constante m
qui ait autant de dimensions qu'il y en a dans X;
ensorte que [omission: formula; to see, consult fac-similé version] soit d'une dimension, pour pouvoir
être égale à une ligne z. Ensuite on construira
de même une courbe dont les abscisses soient y, &
dont les ordonnées u soient = [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; prenant ensuite
u dans la derniere courbe = z dans l'autre, on
aura l'x & l'y correspondantes; & ces x & y joints
à angles droits, si les coordonnées doivent faire un
angle droit, donneront la courbe qu'on cherche.
Voyez dans la derniere section de l'application de
l'Algebre à la géométrie de M. Guisnée, & dans l'analyse des infiniment petits de M. de l'Hopital, plusieurs
exemples de construction des équations différentielles
par des courbes méchaniques. (O)
Courbe des arcs
(Page 4:389)
Courbe des arcs, voyez Trochoïde.
Courbe des sinus
(Page 4:389)
Courbe des sinus, voyez Sinus.
Courbes
(Page 4:389)
Courbes, s. f. (Mar.) Ce sont des pieces de bois
beaucoup plus fortes & plus grosses que les courbatons,
dónt elles ont la figure: leur usage est de lier
les membres des côtés du vaisseau aux baux, & de
gros membres à d'autres. Voyez Courbatons.
Sur chaque bout des baux on met une courbe ou
courbaton, pour le soûtenir & lier le vaisseau. Pour
former une courbe on prend ordinairement un pié
d'arbre, au haut duquel il y a deux branches qui
fourchent, & l'on coupe ce pié en deux, y laissant
une branche four chue de chaque côté. Aux grands gabarits
& sous toute l'embelle, où le vaisseau a le plus
à souffrir, on ne peut mettre les courbes trop fortes;
mais comme de si grosses pieces de bois diminuent
l'espace pour l'arimage, on fait quelquefois des courbes de fer de trois à quatre pouces de large, & d'un
quart de pouce d'épais, qu'on applique sur les côtés
des courbes qui sont les plus foibles, & la brahche
supérieure s'applique aux baux avec des clous & des
chevilles de fer. Voy. Marine, Pl. V. fig. 1. n°. 121.
les courbes de fer du second pont, & Pl. IV. fig. 1.
même n°. 12. & celles du premier pont, mêmes
Planches, n°. 70.
A l'égard des courbes ou courbatons qui se posent
en - travers dans les angles de l'avant & de l'arriere
du vaisseau, on leur laisse toûjours toute la grosseur
que le bois peut fournir, & l'on tâche d'en avoir
d'un pié d'arbre entier où il n'y ait qu'une fourche,
& qui n'ait point été scié, parce que celles qui sont
sciées sont bien plus foibles; & pour le mieux on
tâche que les courbes qui se posent en travers, ayent
à l'endroit de bas des serrebauquieres, autant d'épaisseur
que le bau auquel elles sont jointes.
Courbes d'arcasse, ce sont des pieces de liaison assemblées
dans chacun des angles de la poupe, d'un
bout contre la lisse de hourdi, & de l'autre contre
les membres du vaisseau. Voyez leur figure, Marine,
Pl. VI. n°. 69.
Courbe de contre - arcasse ou contre - lisses; ce sont des
pieces de bois posées en fond de cale, arcboutées
par en - haut contre l'arcasse, & attachées du bout
d'en - bas sur les membres du vaisseau.
Courbe d'etambord, c'est une piece de bois courbe,
qui pose sur la quille du vaisseau d'un côté, & de
l'autre contre l'étambord. Voyez Marine, Pl. IV.
fig. 1. n°. 8.
Courbes du premier pont, doivent avoir les deux
tiers de l'épaisseur de l'étrave. Voy. leur fig. Marine,
Pl. VI. n°. 68.
Courbe de la poulaine, c'est une piece de bois située
entre la gorgere ou taille - mer, l'étrave & l'aiguille
de l'éperon. Voyez Pl. IV. fig. 1. cette courbe
cottée 194. la go'gere, cottée 193. l'étrave, n°. 3.
& l'aiguille de l'éperon, 184. (Z)
Courre
(Page 4:389)
Courre, se dit en Charpenterie & Menuiserie, de
toute piece de bois ceintrée.
Courbe d'escalier
(Page 4:389)
Courbe d'escalier, (Charpent.) c'est celle qui
forme le quartier tournant, autrement dit le noyant
recreusé. Voyez Pl. I. fig. 2. du Charpentier.
Courbes rallongées, sont celles dont les parties
ceintrées ont différens points de centres.
Courbe
(Page 4:389)
Courbe, (Maréchallerie.) Les Maréchaux appellent
ainsi une tumeur dure & calleuse qui vient en
longueur au - dedans du jarret du cheval; c'est - à - dire
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