ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"376"> n'étant point encore publiques au moment où nous écrivons ceci (Mai 1754), nous ne pouvons en donner l'extrait.

Sous courans. M. Halley croit qu'il est fort vraisemblable que dans les dunes, dans le détroit de Gibraltar, &c. il y a des sous - courans, c'est - à - dire des courans qui ne paroissent point à la surface de la mer, & dans lesquels l'eau est poussée avec la même violence que dans les courans qui se font à la surface. M. Halley appuie cette opinion sur l'observation qu'il a faite de la haute mer entre le nord & le sud de Foreland; savoir que le flux ou le reflux arrive dans cette partie des dunes trois heures avant qu'il arrive dans la pleine mer: ce qui prouve, selon lui, que tandis que le flux commence à la partie supérieure, le reflux dure encore à la partie inférieure, dont les eaux sont resserrées dans un lit plus étroit; & réciproquement que le flux dure encore à la partie inférieure, lorsque le reflux commence à la partie supérieure. Donc, conclud - t - il, il y a dans ces détroits deux courans contraires, l'un supérieur, l'autre inférieur.

L'auteur confirme son sentiment par une expérience faite dans la mer Baltique, & qu'il dit lui avoir été communiquée par un habile homme de mer témoin oculaire. Cet homme étant dans une des frégates du Roi, elle fut tout - d'un - coup portée au milieu d'un courant, & poussée par les eaux avec beaucoup de violence. Aussi - tôt on descendit dans la mer une corbeille où on mit un gros boulet de canon; la corbeille étant descendue à une certaine profondeur, le mouvement du vaisseau fut arrêté: mais quand elle fut descendue plus bas, le vaisseau fut porté contre le vent, & dans une direction contraire à celle du courant supérieur, qui n'avoit qu'environ quatre ou cinq brasses de profondeur. M. Halley ajoûte qu'au rapport de ce marin, plus on descendoit la corbeille, plus on trouvoit que le courant intérieur étoit fort.

Par ce principe il est aisé d'expliquer, selon M. Halley, comment il peut se faire qu'au détroit de Gibraltar, dont la largeur n'est que d'environ vingt milles, il passe continuellement une si grande quantité d'eau de la mer Atlantique dans la Méditerranée par le moyen des courans, sans cependant que l'eau s'éleve considérablement sur la côte de Barbarie, ni qu'elle inonde les terres qui sont fort basses le long de cette còte. L'auteur paroît donc supposer qu'il y a au détroit deGibraltar un courant inférieur & intérieur contraire au courant supérieur; mais cela est assez difficile à comprendre. (O)

Courant d'eau, (Page 4:376)

Courant d'eau, voyez Ruisseau.

Courant de comble, (Page 4:376)

Courant de comble, en Bâtiment, est la continuité d'un comble dont la longueur a plusieurs sois la largeur, comme celui d'une galerie. (P)

Courant, (Page 4:376)

Courant, terme qu'on employe assez souvent, sur - tout dans le Commerce. Ainsi argent courant, ou bon argent, est celui qui passe dans le commerce d'une personne à une autre.

  Comptes courans,                  Livre.
  Monnoie courante,    Voyez      Monnoie.
  Prix courant,                     Prix.

Courant. (Page 4:376)

Courant. On appelle le courant, des intérêts d'une somme, des arrérages d'une rente, pour signifier ceux qui courent actuellement & qui ne sont pas encore échus; ce qui les distingue des anciens arrérages.

Courant. (Page 4:376)

Courant. On appelle, en termes d'aulnage de tapisferie de haute ou basse lisse, de Bergame, de cuir doré, &c. l'aulne de ces tapisseries mesurée & estimée dans sa longueur, sans avoir égard à sa hauteur; ce qui est opposé à une aulne quarrée, qui est celle qui doit avoir une aulne de haut & de large.

Courant, (Page 4:376)

Courant, terme abréviatif dont se servent les négocians pour exprimer le mois dans lequel ils écrivent. J'ai eu l'honneur de vous écrire le 6 du courant, c'est - à - dire du présent mois. V. le dict. du Comm.

Courant, (Page 4:376)

Courant, est encore un terme qui se dit du tems présent. L'année courante est l'année 1754. (G)

Courant, (Page 4:376)

Courant, adj. (Venerie.) chien courant, voyez l'article Chien.

Courant, (Page 4:376)

Courant, en termes de Blason, se dit de tout animal qui court. Jaquemet, d'azur à une bande d'or, acostée de deux cerfs courans de même. (V)

COURANTE (Page 4:376)

COURANTE, s. f. (Musiq. & Danse.) ancienne espece de danse dont l'air est lent, & se note ordinairement en triple de blanches avec deux reprises. (S)

La courante est composée d'un tems, d'un pas, d'un balancement, & d'un coupé. On la danse à deux.

C'est par cette danse qu'on commençoit les bals anciennement. Elle est purement françoise. Les menuets ont pris la place de cette danse, qu'on n'exécute presque plus.

Il y a le pas de courante qu'on fait entrer dans la composition de plusieurs danses.

Dans les premiers tems qu'on trouva la courante, on en sautoit le pas; dans la suite on ne la dansa que terre - à - terre. (B)

Pas de courante. Ses mouvemens, quoique la courante ne soit plus en usage, sont si essentiels, qu'ils donnent une grande facilité pour bien exécuter les autres danses.

On nomme ce pas tems, parce qu'il est renfermé dans un seul pas & un seul mouvement, & qu'il tient la même valeur que l'on employe à faire un autre pas composé de plusieurs mouvemens. Voici comment ce pas s'exécute.

On place le pié gauche devant, & le corps est posé dessus. Le pié droit est derriere à la quatrieme position, le talon levé prêt à partir. De - là on plie en ouvrant le pié droit à cêté; & lorsque l'on est élevé & les genoux étendus, on glisse le pié droit devant jusqu'à la quatrieme position, & le corps se porte dessus entierement. Mais à mesure que le pié droit se glisse devant, le genou gauche se détend, & le talon se leve, ce qui renvoye avec facilité le corps sur le pié droit, & du même tems l'on s'éleve sur la pointe. On baisse ensuite le talon en appuyant tout le pié à terre, ce qui termine le pas, le corps étant dans son repos par le pié qui pose entierement.

On en peut faire un autre du pié gauche, en observant les mêmes précautions.

COURANTIN (Page 4:376)

COURANTIN, s. m. (Artificier.) On appelle courantin ou fusée de corde, en termes d'Artificiers, une fusée qui sert à porter le feu d'un lieu à un autre, & à former même en l'air une espece de combat entre des figures qui représentent des hommes ou des animaux.

Voici la maniere de le faire.

Prenez deux fusées volantes appellées marquises, voyez Fusée volante, sans pot néanmoins & sans garniture, & comme elles sortent du moule; joignez - les ensemble à côté l'une de l'autre, la tête de l'une tournée vers le bas de l'autre fusée, & faites ensorte que l'étoupille qui sortira du massif de l'une, entre dans la gorge de l'autre, & colez cela par - dessus avec du papier, pour empêcher que la violence de l'effort ne les sépare; bouchez aussi avec du papier mouillé & colé le bout du massif de celle qui doit tirer la derniere.

Ces deux fusées étant ainsi disposées, on y attache un tuyau vuide; on le lie avec ces fusées en trois endroits bien serré, & puis on le passe dans la corde.

La premiere fusée étant allumée, parcourt la corde de l'endroit d'où elle part à l'autre; & quand elle a fini, l'autre prend feu & revient sur ses pas, faisant le même chemin. [p. 377]

Si c'est une figure que vous desiriez faire paroître pour porter ce feu, comme, par exemple, un dragon; la figure étant faite de carton ou d'osier très léger, couvert de papier peint, on lui passe ces deux fusées au - travers du corps, de maniere que l'une sorte par la gueule, & l'autre par le derriere, en observant de les proportionner au poids de la figure. Voyez les Feux d'artifice de M. Frezier. (V)

COURAP (Page 4:377)

COURAP, s. m. (Medecine.) espece de herpe ou gale, commune à Java & autres contrées des Indes orientales; elle paroît aux aisselles, à la poitrine, aux aînes, & au visage, avec une démangeaison très - vive; les parties déchirées par les ongles rendent une humeur âcre qui les irrite. Elle est si contagieuse, qu'il y apeu de personnes qui n'en soient ou qui n'en ayent été attaquées. Voyez, sur la maniere de la guérir, Bontius, de med. Ind. & James.

COURBARIL (Page 4:377)

COURBARIL, sub. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante, dont la fleur est papilionacée. Il s'éleve du fond du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit ou une silique dure, composée d'une seule capsule qui renferme des semences dures, arrondies, & environnées de farine & de fibres. Plumier, nova plant. Amer. gener. Voyez Plante. (I)

Le courbaril autrement courbary, est un grand arbre des pays chauds de l'Amérique, dont le bois est rouge, dur, pesant, ayant le fil mêlé, très - propre à faire d'excellens ouvrages de charpente: on l'employe à la construction des arbres & des rôles qui servent aux moulins à sucre; il sert aussi à faire de grandes roulettes d'une seule piece, tant pour les chariots que pour les affuts de canon.

Le courbaril porte un fruit de forme à - peu - près ovale, long de 5 à 6 pouces, large de 2 ou 3, épais de 15 à 18 lignes, & attaché à une forte queue.

L'écorce de ce fruit est ligneuse, dure, épaisse de deux lignes, & très - difficile à rompre; elle renferme trois ou quatre semences extrèmement dures, couleur de maron foncé, plus grosses que des féves de marais, & de figure ovale; entourées d'une substance fibreuse, fort déliée, dont les interstices contiennent une poussiere grise qui remplit tot le vuide du fruit; elle ressemble, tant par la couleur que par le goût, à de la poudre de reglisse un peu vieille. On en fait peu d'usage.

Lorsque l'arbre est vieux, il sort de son tronc de gros morceaux d'une parfaitement belle résine, d'un jaune clair, solide, transparente, & de bonne odeur; elle brûle comme le camphre; elle n'est pas soluble dans les esprits ardens, non plus que dans les huiles essentielles ni dans les grasses. Cette résine ressemble tellement à la gomme copal, qu'il n'est pas aisé de les distinguer: on peut au moven d'un procédé particulier les employer également dans les vernis transparens. Article de M. le Romain.

COURBATONS (Page 4:377)

COURBATONS, s. m. pl. (Marine.) On appelle courbatons, des pieces de charpente fourchues ou à deux branches, presque courbées à angle droit. On les employe pour lier les membres, & pour servir d'arcboutans. Il y en a au - dessus de chaque berrot, il y en a aussi vers l'arcasse, & ailleurs. Ce sont proprement des courbes petits & minces.

Courbaton de beaupré; c'est une piece de bois qui fait angle aigu avec la tête du mât, au bout duquel est un petit chouquet où l'on passe le perroquet de beaupré.

Le courbaton qu'on place sur le perroquet de beaupré, doit avoir en sa branche supérieure un pié de longueur par chaque dix piés de long que l'on donne au mât, & pour sa branche inférieure on la tient aussi longue qu'il est possible; il faut qu'il soit quarré sous le chouquet, & que dans ce même endroit il ait la même épaisseur que le perroquet.

Courbaton de bittes, Voyez Bittes.

Courbatons de l'éperon; ce sont ceux qui font la ron - deur de l'éperon, depuis la fleche supérieure jusqu'au premier porte - vergue. Voyez Pl. IV. de Marine, fig. 1. la position des courbatons de l'éperon, qui sont cotés 189, le porte - vergue 188, & la fleche 183; c'est entre ces courbatons que dans les grands vaisseaux on fait des aisances pour l'équipage.

Les courbatons sont quarrés; & aux endroits où ils posent sur les porte vergues, ils ont autant d'épaisseur que le porte - vergue a de largeur.

Lorsque le plus haut & le plus bas porte - vergues sont posés, on pose les courbatons de l'éperon, qui panchent un peu en - avant en suivant la quite de l'étrave, & font une rondeur entre les porte - vergues, & puis après on pose le troisieme porte - vergue par - dessus.

Courbatons ou Caquets de hune; ce sont plusieurs pieces de bois, longues & menues, qui sont mises en maniere de rayons autour des hunes, & qui servent à lier ensemble le fond, les cercles, & les garites qui composent la hune. Voyez Pl. VI. de Marine, fig. 19.

Le nombre des courbatons de hune se regle sur le nombre de piés que le fond a dans son tour où sont les cercles, si bien que lorsqu'il y a douze piés de tour, il faut mettre vingt - quatre courbatons. En faisant les trous par où passent les cadenes de haubans, il faut bien prendre garde qu'il se trouve toûjours un trou tout droit devant le courbaton du milieu. Voyez Hune. Dictionn. de Marine. (Z)

COURBATURE (Page 4:377)

COURBATURE, s. f. (Medecine.) Voyez Rhumatisme.

Courbature, (Page 4:377)

Courbature, (Maréchallerie.) On appelle ainsi le battement ou l'agitation du flanc du cheval, & un mouvement tel que celui que la fievre cause aux hommes. La courbature peut arriver lorsque le cheval a été surmené, & la respiration n'est alors altérée que par l'excès du travail; à la différence du cheval poussif, dont le poumon est alteré avec de grands redoublemens de flanc. Il devient aussi courbatu sans être surmené, & c'est lorsqu'il est trop échauffé ou plein de mauvaises humeurs. La courbature, suivant Soleisel, est une chaleur étrangere, causée par les obstructions qui se forment dans les intestins & les poumons, ce qui donne les mêmes signes que pour la pousse, & même avec plus de violence. Voyez Pousse.

Le remede le plus sûr & le plus facile à la courbature est le vert: si le cheval est jeune, il se remettra assûrément le prenant dans les premieres herbes, & si on le laisse pendant la nuit à l'herbe; car la rosée d'Avril & de Mai le purgera & lui débouchera les conduits. L'orge vert, donné comme nous venons de dire, est aussi parfaitement bon.

La courbature est un des trois cas redhibitoires qui annullent la vente d'un cheval. On en est garant pendant neuf jours, parce que ce défaut peut être caché durant ce tems - là. (V)

COURBE (Page 4:377)

COURBE, adj. pris subst. (Ordre encycl. Entend. Raison, Science, Science de la Nat. Science des quantités abstr. Science de l'étendue, Géométrie, Géométrie des lignes courbes.) est, dit - on, une ligne dont les différens points sont dans différentes directions, ou sont différemment situés les uns par rapport aux autres. C'est du moins la définition que donne Chambers apres une foule d'auteurs Voyez Ligne.

Courbe, ajoûte - t - on, pris en ce sens, est opposé à ligne droite, dont les points sont tous situés de la même maniere les uns par rapport aux autres.

On trouvera peut - être chacune de ces deux définitions peu précise; & on n'aura pas tort. Cependant elles paroissent s'accorder assez avec l'idée que tout le monde a de la ligne droite & de la ligne courbe: d'ailleurs il est tres - difficile de donner de

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.