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Cour fonciere, (Page 4:374)
Dans cette cour on a droit d'informer & de prendre connoissance de toutes sortes d'offenses, qui ne peuvent pas être qualifiées de crime d'état ou de haute trahison: elle n'a à la vérité le pouvoir d'en punir qu'un petit nombre; il faut qu'elle renvoye les autres au juge de l'assise. Chambers. (G)
COURADOUX (Page 4:374)
COURADOUX, s. m. (Marine.) c'est l'espace qui est entre deux ponts. (Z)
COURAGE (Page 4:374)
COURAGE, s. m. (Morale.) c'est cette qualité, cette vertu mâle qui naît du sentiment de ses propres forces, & qui par caractere ou par réflexion fait braver les dangers & ses suites.
Delà vient qu'on donne au courage les noms de
coeur, de valeur, de vaillance, de bravoure, d'intrépidité: car il ne s'agit pas ici d'entrer dans ces
distinctions délicates de notre langue, qui semble
porter dans l'idée des trois premiers mots plus de
rapport à l'action que dans celle des deux derniers,
tandis que ceux - ci à leur tour renferment dans leur
idée particuliere un certain rapport au danger que
les trois premiers n'expriment pas. En général, ces
cinq mots sont synonymes & désignent la même
chose, seulement avec un peu plus ou un peu moins
d'énergie. Voyez
On ne sauroit s'empêcher d'estimer & d'honorer
extrèmement le courage, parce qu'il produit au péril
de la vie les plus grandes & les plus belles actions
des hommes; mais il faut convenir que le courage,
pour mériter véritablement l'estime, doit être excité
par la raison, par le devoir, & par l'équité. Dans
les batailles, la rage, la haine, la vengeance, ou l'intérêt,
agitent le coeur du soldat mercenaire; mais la
gloire, l'honneur, & la clémence, animent l'officier
de mérite. Virgile a bien senti cette différence. Si
l'éclat & le brillant font paroître dans son poëme la
valeur de Turnus plus ébloüissante que celle d'Enée,
les actions prouvent qu'en effet & au fond la valeur
d'Enée l'emporte infiniment sur celle de Turnus.
Epaminondas n'a pas moins de résolution, de vaillance,
& de courage, qu'aucun héros de la Grece &
de Rome,
Cette loüange dont Epaminondas est bien digne, me conduit à la distinction philosophique du courage de caur, si je puis parler ainsi, qu'on nomme communément bravoure, qui est le plus commun; & de cette autre espece de courage qui est plus rare, que l'on appelle courage de l'esprit.
La premiere espece de courage est beaucoup plus
Le courage d'esprit, c'est - à - dire cette résolution calme, ferme, inébranlable dans les divers accidens de la vie, est une des qualités des plus rares. Il est très - aisé d'en sentir les raisons. En général tous les hommes ont bien plus de crainte, de pusillanimité dans l'esprit que dans le coeur; & comme le dit Tacite, les esclaves volontaires font plus de tyrans, que les tyrans ne font d'esclaves forcés.
Il me semble, avec un auteur moderne qui a bien
développé la différence des deux courages (Considér.
sur les moeurs),
Cependant l'Histoire, & l'on ne doit pas le dissimuler, ne manque pas d'exemples de gens qui ont réuni admirablement en eux le courage de coeur & le courage d'esprit: il ne faut que lire Plutarque parmi les anciens, & de Thou parmi les modernes, pour sentir son ame élevée par des traits & des actions de cette espece, glorieuses à l'humanité. Mais l'exemple le plus fort & le plus frappant qu'il y ait peut - être en ce genre, exemple que tout le monde sait, qu'on cite toûjours, & que j'ose encore transcrire ici, c'est celui d'Arria femme de Cecina Poetus, fait prisonnier par les troupes de l'empereur Claude, après la déroute de Scribonianus dont il avoit embrassé le parti.
Cette femme courageuse ayant inutilement tenté, par les instances les plus vives, les plus séduisantes, & les plus ingénieuses, d'être reçûe dans le navire qui conduisoit son mari prisonnier, loüa, sans s'abandonner au desespoir, un bateau de pêcheur, & suivit Poetus toute seule dans ce petit esquif depuis l'Esclavonie jusqu'à Rome. Quand elle y fut arrivée, & qu'elle ne vit plus d'espérance de sauver les jours de son mari, elle s'apperçut qu'il n'avoit pas le coeur assez ferme pour se donner la mort, à laquelle la cruauté de l'empereur le contraignoit. Dans [p. 375]
COURALIN (Page 4:375)
COURALIN, s. m. terme de Pêche usité dans l'amirauté de Bordeaux: c'est une sorte de petite chaloupe dont se servent les Pêcheurs.
COURANT (Page 4:375)
COURANT, s. m. en terme d'Hydrographie, est le
nom qu'on donne en général à une certaine quantité
d'eau qui se meut suivant une direction quelconque.
Voyez
Les courans, par rapport à la navigation, peuvent
être définis un mouvement progressif que l'eau
de la mer a en différens endroits, soit dans toute sa
profondeur, soit à une certaine profondeur seulement,
& qui peut accélérer ou retarder la vîtesse du
vaisseau, selon que sa direction est la même que celle
du vaisseau, ou lui est contraire. Voyez
Les courans en mer sont ou naturels & généraux,
en tant qu'ils viennent de quelque cause constante &
uniforme; ou accidentels & particuliers, en tant
qu'ils sont causés par les eaux qui sont chassées vis - à - vis les promontoires, ou poussées dans les golfes
& les détroits, dans lesquelles n'ayant pas assez de
place pour se répandre, elles sont obligées de reculer,
& troublent par ce moyen le flux & reflux de
la mer. Voyez
Il y a grande apparence qu'il en est des courans
comme des vents, qui parmi une infinité de causes
accidentelles, ne laissent pas d'en avoir de réglées.
L'auteur des réflexions sur la cause géné>ale des
vents, imprimées à Paris en 1746, paroî>poité à
croire que les courans considérables qu'on observe
en pleine mer, peuvent être attribués à l'action du
soleil & de la lune: il pretend que si la terre étoit
entierement inondée par l'ocean, l'action du soleil
& de la lune qui produit les vents d'est réglés de la
zone torride, donneroit aux eaux de la mer sous l'équateur
une direction constante d'orient en occident,
ou d'occident en orient, selon que les eaux seroient
plus ou moins profondes; & il ajoùte qu'on pourroit
expliquer par le plus ou moins de hauteur des
eaux, & par la disposition des côtes, les différens
courans réglés & constans que les navigateurs observent,
& que les oscillations horisontales de la
pleine mer dans le flux & reflux, pourroient être
l'effet de plusieurs courans contraires. Voyez sur cela
l'histoire naturelle de MM. de Busson & Daubenton,
tome I. art. des courans. C'est sur - tout aux inégalités
du fond de la mer que M. de Busson attribue les
courans. Quelques - uns, selon lui, sont produits par
les vents; les autres ont pour cause le flux & le reflux
modifié par les inégalités dont il s'agit. Les courans varient à l'infini dans leurs vîtesses & dans
leurs directions, dans leur force, leur largeur,
leur étendue. Les courans produits par les vents,
changent de direction avec les vents, sans changer
d'ailleurs d'étendue ni de vîtesse. C'est sur - tout à
l'action des courans que M. de Buffon attribue la
cause des angles correspondans des montagnes. Voy.
Les principaux courans, les plus larges & les plus rapides, sont 1°. un près de la Guinée, depuis
Les courans sont si violens sous l'équateur, qu'ils portent les vaisseaux tres - promptement d'Af>ique en Amérique: mais aussi ils les empêchent absolument de revenir par le même chemin; de sorte que les vaisseaux, pour retourner en Europe, sont forcés d'aller chercher le cinquantieme degré de latitude.
Dans le détroit de Gibraltar, les courans poussent presque toûjours les vaisseaux à l'est, & les jettent dans la Méditerranée: on trouve aussi qu'ils se meuvent suivant la même direction dans d'autres endroits. La grande violence de la mer dans le détroit de Magellan, qui rend ce détroit fort périlleux, est attribuée à deux courans directement contraires, qui viennent l'un de la mer du Nord, & l'autre de celle du Sud. (O)
L'observation & la connoissance des courans est
un des points principaux de l'art de naviger: leur direction
& leur force doit être soigncusement remarquée.
Pour la déterminer, les uns examinent, quand
ils sont à la vûe du rivage, les mouvemens de l'eau,
& la violence avec laquelle l'écume est chassée:
mais suivant Chambers, la méthode la plus simple &
la plus ordinaire est celle - ci. D'abord on arrête le
navire de son mieux par différens moyens; on laisse
aller & venir le vaisseau comme s'il étoit à l'ancre:
cela fait, on jette le lock; & à mesure que la ligne
du lock file, on examine sa vîtesse & sa direction.
Voyez
Ce qui rend la détermination des courans si difficile,
c'est la difficulté de trouver un point fixe en pleine
mer. En effet le vaisseau ne le sauroit être, car
il est mû par le courant même, de sorte que la vîtesse
du vaisseau se combine avec celle du courant, & est
cause qu'on ne sauroit exactement démêler celle - ci.
L'académie royale des Sciences a proposé ce sujet
pour le prix de l'année 1751; mais en rendant justice
au mérite des pieces qui lui ont été envoyées,
elle reconnoît que les méthodes proposées par les
auteurs laissent encore beaucoup à desirer. Ces pieces
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