ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"336"> le marbre pour y être imposées. Voyez Galée & les Planches de l'Imprimerie.

Coulisse (Page 4:336)

Coulisse, terme d'Orfévrerie, place disposée à recevoir les chaînons qui composent la charniere: elle se forme sur deux morceaux de quarré préparé à cet effet, que l'on nomme porte - charnieres, inhérens l'un au - dessus, l'autre au - dessous de la piece, limés exactement plats, & reposant bien l'un sur l'autre. Le mérite d'une coulisse est d'être exactement partagée, de n'être pas plus creusée dans un porte - charniere que dans l'autre, d'être formée bien ronde, & d'être bien droite dans toutes ses parties. Quoique la coulisse ait lieu dans tous les ouvrages d'orfévrerie, le bijoutier est cependant celui qui la traite le mieux. Voyez les détails de ce travail à l'article Tabatiere.

Coulisse (Page 4:336)

Coulisse, c'est, en termes de Raffinerie de sucre, une trace, un sentier que l'eau fait sur les bords du pain, plus ou moins long, & large selon que l'eau est venue en grande ou petite quantité de l'esquive crevassée, ou par quelque autre route. Voyez Esquive.

Le mot coulisse s'employe en tant d'occasions, qu'il seroit inutile & presque impossible de les rapporter toutes: on les rencontrera dans les explications des machines.

COULISSÉ (Page 4:336)

COULISSÉ, adj. en termes de Blason, se dit d'un château & d'une tour qui ont la herse ou la coulisse à la porte.

Vieux Chatel, de gueules au château à trois tours d'argent, coulissé de sable. (V)

COULISSOIRE (Page 4:336)

COULISSOIRE, s. f. (Lutherie.) sorte de petite écoüenne dont les facteurs de musettes se servent pour creuser les coulisses des bourdons. Voyez Musette & les fig. 10. & 13. Pl. X. de Lutherie.

COULOIR, COUROIR, COURIER (Page 4:336)

COULOIR, COUROIR, COURIER, (Marine.) on se sert indifféremment de ces trois mots, pour désigner le passage qui conduit dans les chambres du vaisseau. Voyez, Pl. V. de Marine, fig. 1. le couroir des chambres, coté 160. Couloir des fontes, voy. Pl. IV. fig. 1. cotté 62. (Z)

Couloirs (Page 4:336)

Couloirs ou Courcives, voyez Courcives.

COULOIRE (Page 4:336)

COULOIRE, s. f. (OEcon. rustiq.) grand panier d'osier tressé en ovale, qu'on met dans la cuve, & qu'on foule contre la grappe, afin que le moût le remplisse, & qu'on puisse séparer cette partie liquide du reste.

Couloire (Page 4:336)

Couloire, (OEcon. rustiq.) écuelle de bois, percée par le fond, dont les ouvertures sont fermées d'un linge fin ou d'un tamis, à - travers lequel on passe le lait. Il faut laver souvent la couloire, parce que ce qu'y reste de fluide s'aigrissant, peut déterminer le lait nouveau qu'on y passe à s'aigrir aussi.

Couloire (Page 4:336)

* Couloire, (Cuisine.) c'est un vaisseau de cuivre étamé, percé d'un grand nombre de trous, dans lequel on pétrit & écrase des légumes & autres substances cuites, dont on extrait le suc qui passe par les trous de la couloire, & qu'on reçoit dans un autre vaisseau pour en faire un coulis, une sauce, &c. d'où l'on voit de quelle importance il seroit que ce vaisseau & tous les semblables où l'on travaille, pour ainsi dire, long - tems & avec violence, des substances qui peuvent avoir quelques qualités corrosives, fussent de fer ou de quelque autre métal dont les particules ne fussent point nuisibles au corps humain.

Couloire (Page 4:336)

Couloire, en termes d'Epinglier, est une espece de filiere dans laquelle on tire le laiton sortant de la premiere main, pour le réduire à la grosseur dont on veut que les épingles soient.

COULOMBES (Page 4:336)

COULOMBES, s. f. (Charp.) sont deux gros poteaux dans les cloisons ou pans de bois où portent les poutres; ils sont éloignés de la grosseur de la poutre, & dans l'une & l'autre est assemblé à tenons & mortoises avec embrevement, le tasseau qui porte la poutre. Voyez Pl. du Charp. fig. 17. n. 32.

COULOM - CHA (Page 4:336)

COULOM - CHA, s. m. (Hist. mod.) nom que l'on donne en Perse à des especes de pages ou gentilshommes, que le roi envoye aux gouverneurs des provinces, aux vicerois, & autres personnes de marque, pour leur signifier ses ordres. Ce nom signifie esclave du roi, non que ces officiers soient réellement esclaves comme les ichoglans du grand - seigneur, mais ils prennent cette qualité pour marquer qu'ils sont entierement dévoüés aux ordres du souverain: car ce sont pour la plûpart des enfans de qualité élevés dès leur jeunesse à la cour, & qu'on destine aux plus grands emplois. Celui vers lequel le sophi les envoye, doit leur donner un riche habit à leur arrivée, & un présent convenable à leur qualité lorsqu'ils s'en retournent: souvent même le roi taxe le présent que l'on doit faire à son coulom - cha, & alors on est obligé de le lui payer d'abord comme une dette, sans préjudice des libéralités qu'on y ajoûte selon le mérite de l'envoyé & son crédit auprès du prince. Chardin, voyag. de Perse. (G)

COULOMMIERS (Page 4:336)

COULOMMIERS, (Géog.) petite ville de France près de Meaux.

COULON (Page 4:336)

COULON, voyez Pigeon.

Coulon ramier (Page 4:336)

Coulon ramier, voyez Mansart.

COULONGES (Page 4:336)

COULONGES, (Géog. mod.) petite ville de France en Poitou.

COULPE (Page 4:336)

COULPE, s. f. en Droit, est synonyme à faute. Ainsi l'on dit pour rendre le lata culpa, culpa levis, & culpa levissima des Latins, la coulpe grave, la coulpe legere, & la coulpe très - legere.

Les Théologiens disent que dans la confession des péchés, le sacrement remet la coulpe; mais non la satisfaction.

Coulpe (Page 4:336)

Coulpe, (Hist. ecclés.) se dit encore dans plusieurs monasteres, de l'aveu de ses fautes en présence de tous les freres assemblés.

COULURE (Page 4:336)

COULURE, s. f. (OEcon. rustiq.) interruption de la seve dans son mouvement, en conséquence de laquelle elle cesse de nourrir les fleurs de la vigne qui tombent sans donner de fruit.

Coulures (Page 4:336)

Coulures, terme de Pêche, cordes de crin qui accompagnent une seine par en - haut où l'on attache les liéges, & par en - bas où l'on met les caillous.

Coulure (Page 4:336)

Coulure, (Fondeur.) portion de métal qui s'est échappée hors du moule, quand on a jetté la piece.

COUODO (Page 4:336)

COUODO, s. m. (Comm.) mesure de Portugal dont on se sert à Goa & dans les autres possessions que les Portugais ont aux Indes, pour mesurer les étoffes, les toiles, & autres semblables étoffes envoyées d'Europe. Elle contient deux aulnes un quart de Hollande.

COUP (Page 4:336)

COUP, s. m. (Chir.) choc plus ou moins violent d'un corps qui nous frappe, ou contre lequel nous allons heurter.

Il en résulte toûjours que les coups un peu considérables affoiblissent & quelquefois détruisent le ressort des vaisseaux ou les divisent. Lorsque le ressort des vaisseaux est diminué ou perdu, le mouvement progressif des fluides qui y sont contenus s'y fait lentement, ou ne s'y fait point; parce que les solides n'ont plus la force de les pousser. Lorsque les vaisseaux sont divisés, les fluides s'épanchent dans leurs interstices, ou dans quelque cavité.

Les coups legers qui affoiblissent peu le ressort des vaisseaux ou qui les divisent foiblement, n'ont point de suites fâcheuses, la nature pourvoit toute seule à leur guérison: mais les autres coups peuvent produire toutes sortes de maux, des tumeurs, des solutions de continuité dans les parties molles, dans les parties dures, leur déplacement, un dérangement dans le cerveau, si la tête a souffert; en un mot tous les effets qui peuvent naître des apostèmes, des blessures, des contusions, des fractures, [p. 337] des luxations. Alors on doit considérer seulement la nature du mal, son état, & son degré, pour y appliquer le remede. Tirons d'abord les hommes du danger, & puis nous en discuterons les causes. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Coup - de - Soleil (Page 4:337)

Coup - de - Soleil, s. m. (Med.) impression subite & momentanée des rayons du Soleil, réunis par des causes naturelles sur quelques corps, dont ils peuvent détruire la texture, séparer ou disperser les principes.

Tout le monde sait qu'on détourne à l'aide d'un miroir ardent les rayons du Soleil de leur parallélisme, & qu'on les réunit dans un foyer où ils vitrifient les corps qu'on y présente. Or toutes les causes naturelles qui rassemblent le mouvement de la lumiere vers un même endroit, sont capables de faire naître beaucoup de chaleur dans le lieu où elles dirigent la lumiere. Ainsi les nuées qui la réunissent quelquefois à - peu - près comme les verres & les miroirs, peuvent produire des traits de chaleur très vifs, & c'est ce que nous appellons coaps - de - Soleil. Les plantes sur lesquelles tombent ces traits de chaleur, en sont séchées, brûlées, grillées. Les hommes n'en souffrent guere impunément l'atteinte sur quelque partie du corps, particulierement sur la tête; & l'expérience nous apprend que les caravanes, les moissonneurs, les faucheurs, les laboureurs, en sont souvent la victime: ils éprouvent encore les effets de ces traits de chaleur, lorsque le Soleil après avoir été quelque tems obscurci par des nuages, vient, en se découvrant tout - à - coup, à darder sur eux ses rayons sans aucun obstacle qui les brise.

Cette chaleur vive & subite produit sur le corps humain la raréfaction des humeurs, la distension des vaisseaux, leur atonie, la compression du cerveau, l'extravasation des fluides, l'apoplexie, la mort. Le Soleil donnant à - plomb sur le crane, échauffe cette partie, met en contraction les fibres tendineuses de la dure - mere, & cause de violentes douleurs de tête, & des étourdissemens qui sont d'ordinaire les avant coureurs de la mort.

La méthode préservative demande d'eviter ces sortes d'accidens, de s'en garantir par art, & de rompre la force des rayons du Soleil par un corps intermédiaire; mais ce corps propre à produire cet effet, ne doit pas toucher la tête, afin de ne lui pas communiquer par le contact la chaleur qu'il recevroit des rayons du Soleil: on en peut concevoir la raison par ce qui arrive à ceux qui ayant eu le crane ouvert, se servent pour la sûreté de leur cerveau d'une calotte d'argent; bientôt ils se trouvent obligés, à cause de la grande chaleur que contracte cette calotte, de lui en substituer d'autres faites de carton ou de quelque matiere moins dense & moins solide qu'un métal. La méthode curative consiste à desemplir & détendre les vaisseaux par la saignée, les lavemens, les bains tiedes, le repos des muscles & de l'esprit, l'air frais & renouvellé, les fomentations, les vapeurs d'eau, les humectans, les boissons acides, & les sucs gélatineux. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Coup foudroyant (Page 4:337)

Coup foudroyant, expérience de Leyde ou de la commotion (Physique), est le nom d'une expérience de l'électricité, dans laquelle la personne ou les personnes qui la font se sentent comme frappées vivement & tout à la fois dans plusieurs parties du corps. La maniere ordinaire de la faire est fort simple, & consiste en ceci. Ayant empli d'eau à moitié ou un peu plus une bouteille ou un vase de verre médiocrement épais, bien net & bien sec au - dessus de l'eau tant en - dedans qu'en - dehors; prenez - le d'une main, en l'empoignant de façon que vous le touchiez dans la partie qui répond à celle où se trouve l'eau intérieurement, & faites qu'un sil de métal partant du conducteur, voyez Conducteur, y trempe sans toucher les bords du vase. Si après que l'on aura électrisé le globe pendant quelque tems, vous tirez avec la jointure du milieu d'un des doigts de l'autre main une étincelle du conducteur, vous ferez l'expérience du coup soudroyant, ou plutôt vous recevrez le coup foudroyant, c'est - à - dire que dans l'instant que vous tirerez l'étincelle, si l'électricité est d'une certaine force, vous vous sentirez frappé violemment & en même tems dans les poignets, dans les coudes, les épaules, & même dans la poitrine. La maniere dont cette expérience se fait sentir & affecte telles ou telles parties, varie beaucoup selon la force de l'électricité, la constitution, & le tempérament des personnes qui la font. Dans les unes, & c'est ordinairement celles qui sont d'une constitution foible, elle affecte un plus grand nombre de parties, & produit un sentiment de douleur plus vif; dans les autres elle occasionne une si grande surprise, qu'elles sont tentées de croire que quelqu'un des assistans les a frappées, ne pouvant s'imaginer que ce qu'elles viennent d'éprouver n'est dû qu'à l'expérience qu'elles ont faites. Mais en général elles conviennent toutes de la rapidité & de la violence du coup qu'elles ont ressenti; coup qui est toûjours suivi, ou plutôt accompagné, d'une secousse ou convulsion si vive dans les parties qui en ont été affectées, qu'elle a souvent été cause que les personnes ont jetté le vase par terre; c'est cette convulsion qui a fait donner à cette expérience, comme nous l'avons déjà dit, le nom d'expérience de la commotion ou du choc.

Nous pourrions pousser plus loin ce détail, sur ce que l'on rossent en la faisant; mais comme c'est une affaire de sensation, nous ne pourrions espérer par tout ce que nous ajoûterions d'en donner une idée précise au lecteur; ce n'est qu'en la faisant lui - même qu'il pourra l'acquérir.

Cependant comme la nouveauté des sensations les rend plus frappantes, & nous rend par - là plus éloquens & plus vrais dans les descriptions que nous en faisons, notre imagination n'ayant pû être séduite par les discours des autres; je crois devoir ajoûter ici ce que dit M. Musschenbroeck de cette expérience, dans une lettre qu'il écrivit à M. de Reaumur après l'avoir faite pour la premiere fois, & par laquelle nous en eumes la premiere nouvelle. Ayant donné une idée de son appareil, qui ressembloit à - peu - près à celui que je viens de décrire, il continue ainsi: tenant de ma main droite le vase de verre, tandis que j'essayois de l'autre à tirer des étincelles, tout d'un coup ma main droite fut frappée avec tant de violence, que j'eus le corps ébranlé comme d'un coup de foudre; le vaisseau, ajoûte - t - il, quoique fait d'un verre mince, ne se casse point ordinairement, & la main n'est pas déplacée par cette commotion; mais les bras & tout le corps sont affectés d'une maniere terrible que je ne puis exprimer; en un mot, je crûs que c'étoit fait de moi ».

On voit par tout ce que nous venons de rapporter, que le nom de coup foudroyant qu'on a donné à cette expérience, n'est que l'expression de ce que la plûpart des personnes qui la sont croyent ressentir, la maniere subite & violente dont elles sont frappées leur faisant imaginer qu'elles ont été comme foudrovées.

On n'aura pas de peine à croire que la nouvelle d'une expérience aussi extraordinaire s'étant répandue dans le monde savant, tous les physiciens ayent été curieux de la repéter: mais qu'il en ait été de même du peuple & des plus indifférens; que cette expérience ait excité leur curiosité au point où elle l'excita, c'est ce qu'on auroit de la peine à s'imaginer, si la chose n'étoit encore trop récente pour

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