ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"334"> lire, de transport dans les maladies ardentes, &c. Voyez Peau. Chambers.

La consrdération de la couleur des urines ne doit jamais être négligée par le medecin, sur - tout dans les maladies aigues, lòrsqu'il veut établir exactement son diagnostic. Voyez Urine.

La couleur des yeux, celle de la langue, celle des ongles même, fournissent quelquefois des signes très - décisifs. Voyez OEil, Langue, Ongles

Couleur (Page 4:334)

Couleur, terme de Blason. Ce mot sert à faire une des principales désignations des pieces de l'écu. On n'admet que cinq couleurs, gueules, azur, synople, le sable, & le pourpre, qui est mélangé d'azur & de gueules. On ne doit point mettre couleur sur couleur, non plus que métal sur métal. (V)

Couleur favorite (Page 4:334)

Couleur favorite, (Jeu.) Au médiateur est une couleur qu'on tire au hazard dans le jeu entier, pour lui attacher certains priviléges, comme d'avoir la préférence à joüer de cette couleur, quoiqu'on ne demande, si l'on ne joüe, ni médiateur, ni sans prendre, qu'après un autre; & quoiqu'on ne joüe l'un de ces deux jeux qu'après qu'on les auroit voulu joüer en couleur simple. C'est la premiere tirée qui est couleur favorite, sans qu'il y ait aucun choix pour cela. Par exemple, si on a tiré un coeur, le coeur sera couleur favorite pendant toute la reprise, & ainsi des trois autres couleurs, si on amenoit une d'elles.

COULEVRINE & DEMI - COULEVRINE (Page 4:334)

COULEVRINE & DEMI - COULEVRINE, s. f. (Art milit.) est une piece d'Artillerie d'environ 10 piés 6 pouces. On appelloit autrefois cette sorte de piece demi - canon de France. Elle porte ordinairement 16 livres de balles, & elle pese environ 4200. livres.

Il y a des coulevrines plus longues, entr'autres celle qui est appellée coulevrine de Nancy, parce qu'elle a eté fondue dans cette ville, qui a près de 22 piés de longueur, & qui chasse un boulet de 18 livres.

On a prétendu que cette piece avoit plus de portée que les autres moins longues; mais M. Belidor rapporte dans son cours de Mathématique, que l'expérience a fait voir qu'on se trompoit à cet égard, puisqu'au contraire sa portée est plus petite. (Q)

COULEUVRE (Page 4:334)

COULEUVRE, s. f. coluber, (Hist. nat. zoolog.) On a donné ce nom à plusieurs especes de serpens qui se trouvent en différens pays. Quelques auteurs en ont même fait une dénomination générale & synonyme à celle de serpens, serpula, anguis, &c. Nous appellons communément du nom de couleuvre, la plus grande espece de nos serpens; c'est, pour ainsi dire, notre serpent domestique. Il y a une autre espece qui porte le nom de couleuvre à collier. Voyez la description de l'un & de l'autre au mot Serpent. (I)

Couleuvre (Page 4:334)

* Couleuvre, (Myth.) reptile consacré à Esculape qui s'étoit caché plusieurs fois sous cette forme, & adoré à Rome & dans Epidaure, où on lui éleva des temples.

Couleuvre (Page 4:334)

Couleuvre, (Bois de) s. m. Botaniq. exot. Le bois de couleuvre, ou le bois couleuvré, en latin lignum colubrimum des boutiques, est un bois des Indes orientales, ou plûtôt une racine ligneuse, dure, compacte, pesante, de la grosseur du bras, d'un goût âcre & amer, sans aucune odeur. Cette racine est couverte d'une écorce de couleur de fer, parsemée de taches cendrées; on nous l'apporte des îles de Soloo & de Timoo: il est bon de la connoître.

Commelin assûre que la noix vomique & le bois de couleuvre prennent naissance du même arbre; mais Herman prétend au contraire que cette noix tire son origine d'une toute autre plante. Lequel faut - il croire? Peut - être qu'ils disent vrai tous les deux, & qu'on nous apporte diverses especes de noix vomi<cb-> ques plus ou moins grosses, qui viennent d'arbres différens.

Quelques loüanges que certains auteurs ayent donné à ce bois contre la morsure des serpens, les vers & la fievre quarte, le docteur Antoine de Heyde a découvert par ses observations, qu'il avoit une vertu fomnifere, affectant les nerfs, causant le tremblement & la stupeur: qualités très - vénéneuses dans un végétal, qui doivent en faire rejetter l'usage. En vain répondroit - on qu'il ne faut s'en servir que lorsqu'il est vieux; le meilleur est de ne s'en point servir du tout, & de le bannir de la Pharmacie, comme un remede dangereux, parce que le plus grand bien qu'on en puisse attendre, c'est que par le hasard de sa vétusté il ne produise aucun mauvais effet: la pratique de la Medecine court assez d'autres hasards sans celui - là. Par M. le Chevalier de Jaucourt.

Couleuvre (Page 4:334)

Couleuvre, machine singuliere dont les Caraïbes se servent pour exprimer & séparer le suc du magnoc. C'est une espece de panier à - peu - près de la forme d'une chausse ou gros boyau long de cinq à six piés sur trois pouces & plus de diametre; il est tissu de façon qu'il prête & s'édargit à proportion de la quantité de substance qu'on y met, sans pour cela que les aiguillettes d'écorce dont il est construit, s'écartent les unes des autres; il ne peut cependant s'étendre en largeur, qu'il ne diminue considérablement en longueur. A la partie supérieure, qui est toûjours ouverte, est une espece d'anse très - forte, servant à le suspendre à quelque chose de solide au haut de la case; l'extrémité inférieure est fermée, se terminant en pointe, au bout de laquelle est une forte boucle de la même matiere que tout le reste de cette sorte de panier. V. Magnoc.

Usage de la couleuvre. On la remplit de rapure de magnoc, qu'un Sauvage presse & refoule de sa main autant qu'il le peut. On conçoit par ce qui a été dit, que dans cette action du Sauvage la couleuvre doit s'élargir, & par conséquent diminuer de longueur. Lorsqu'elle est totalement remplie, le Sauvage la suspend par l'anse au milieu de la case: cela fait, il met un bâton dans la boucle inférieure; & le passant entre ses jambes par - dessous ses fesses, il s'abandonne dessus, pour faire porter à la couleuvre tout le poids de son corps, de façon qu'elle est contrainte de s'allonger en diminuant de diametre; & la rapure de magnoc qu'elle contient, se trouve pour lors tellement resserrée & comprimée, que le suc s'en échappe & tombe à terre. Lorsque le Sawvage s'apperçoit qu'il ne découle plus rien, il décroche la couleuvre, & en retire la rapure qu'il fait cuire sur une platine, pour en former la cassave dont il se nourrit.

La tradition n'a point transmis chez les Caraïbes le nom de l'inverteur de la couleuvre; cela n'a rien d'étonnant, puisque nous ignorons aujourd'hui l'auteur de ces utiles machines qui préparent le grain dont nous faisons l'essentiel de notre subsistance. Art. de M. le Romain.

COULEUVRÉE (Page 4:334)

COULEUVRÉE, s. f. bruyonia, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur monopétale, faite en forme de cloche ouverte & découpée; le calice l'enveloppe ordinairement de façon qu'on ne peut pas l'en séparer. Il y a des fleurs stériles qui n'ont point d'embryon, & des fleurs fécondes portées par un embryon qui devient dans la suite une baye ronde ou ovoïde, dans laquelle il y a des semences arrondies. Ajoûtez au caractere de ce genre, qu'il y a des vrilles par lesquelles la couleuvrée s'attache comme avec des mains. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

COULIERES (Page 4:334)

COULIERES, terme de Riviere; pieces de bois placées sur un train, & servant à tenir sa branche en état. [p. 335]

COULIS (Page 4:335)

COULIS, s. m. en Bâtiment, est du plâtre gaché clair, pour remplir les joints des pierres, & pour les ficher. (P)

Coulis (Page 4:335)

Coulis, (Cuisine.) est une espece de purée ou jus tiré par expression à - travers un vaisseau percé de trous, ou quelque linge, qu'on répand ou sur la soupe, ou sur un ragoût, ou sur une piece rôtie, &c. Il y a des coulis gras & maigres, des coulis de légumes, &c.

COULISSE (Page 4:335)

* COULISSE, s. f. (Art méch. & Gramm.) c'est en général une rainure ou profondeur étroite, pratiquée longitudinalement dans un corps, pour conrenir, aider, & diriger le mouvement d'un autre, dont une partie saillante se place dans cette profondeur.

Coulisse (Page 4:335)

Coulisse (mouvement de), Anatomie. Comme il y a dans les Arts cent choses qu'on nomme coulisses, parce qu'étant appliquées l'une sur l'autre, ou l'une contre l'autre, on peut les faire couler & mouvoir, en les tirant, les allongeant, les haussant, les baissant, ainsi qu'on en peut voir quelques exemples dans les articles suivans; on appelle en Anatomie dans notre langue le mouvement de coulisse, celui qui se fait lorsqu'un os glisse sur un autre dans l'articulation ligamenteuse lâche: par exemple, la circonférence de la tête ronde du radius qui glisse de cette maniere dans la cavité qu'on remarque à la partie du cubitus qui lui répond, est un mouvement de coulisse.

Quelque multipliés que soient les noms grecs des articulations, on ne sauroit les accommoder avec toutes celles qui se présentent dans le corps de l'homme, & qu'a découvert de nos jours une anatomie plus éclairée que n'étoit celle des anciens. L'articulation du rads avec le cubitus, celle du même os avec l'humerus, l'articulation de la seconde vertebre avec la premiere, l'assemblage des os du tarse & du carpe, &c. ne peuvent être comprises dans les noms grecs des articulations.

Des modernes qui ont senti cette difficulté, n'osant pas cependant abandonner ce langage, ont tenté d'ajoûter dans le même goût de nouvelles subdivisions aux anciennes; mais bien loin de nous éclairer par ce secours, ils ont rendu la matiere plus abstraite & plus obscure.

Quand nous pouvons trouver dans notre langue des mots qui expriment bien les choses que nous voulons peindre, il est inutile d'en tirer d'une langue étrangere, qui soient équivoques, moins connus, & moins intelligibles; & quand notre langue en manque, il faut en adopter de ceux des Arts, ou en créer qui dénotent le plus précisément qu'il est possible ce que nous voulons caractériser; car à mesure que les Sciences se perfectionnent, elles demandent de nouveaux mots.

Dans le xvj. siecle, l'Histoirenaturelle étoit si peu connue parmi nous, qu'on n'avoit pas même encore de terme pour désigner un curieux qui s'attachoit à cette partie de la Physique, & qu'on inventa pour lors le nom de naturaliste, dont Montagne n'usa qu'en le soûlignant; il ne devinoit pas qu'un jour notre langue seroit forcée de forger mille nouvelles expressions, pour expliquer les secrets de cette science & les découvertes qui s'y feroient. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Coulisse (Page 4:335)

Coulisse, (Théâtre Lyrique.) rainure faite au plancher du théatre, dans laquelle est enfermé un chassis de décoration qui y coule. On donne aussi ce nom à des entaillures, pratiquées dans de gros chevrons posés horisontalement à huit piés en - dessous du théatre, qui soûtiennent les faux chassis sur lesquels sont posés les chassis, & dans lesquelles ils coulent. Voyez Faux - chassis.

Pendant le tems qu'un chassis avance sur le théatre, celui qui étoit ou devant ou derriere coule en<cb-> dedans, & c'est ainsi que se font en même tems les changemens de décoration par le moyen d'une très belle machine. Voyez Changement.

On appelle aussi improprement de ce nom le chassis même. Voyez Chassis. L'actrice s'appuie sur la coulisse lorsqu'elle est accablée de douleur, comme dans la scene de Médée & d'Eglé de l'opéra de Thesée. On se sert aussi du même mot pour désigner l'espace qui est d'un chassis à l'autre; un acteur entre sur le théatre par la seconde coulisse, & il en sort par la cinquieme, selon l'état de la scene.

Au théatre de l'opéra de Paris, il n'y a que six coulisses ou chassis de chaque côté du théatre; par conséquent il n'y a jamais que les six premiers chassis de chaque côté qui changent par le moyen du contrepoids. Le changement des autres parties se fait à la main. Voyez Manoeuvre.

Les coulisses ou rainures sont d'un très - grand inconvénient à ce théatre, elles avancent beaucoup plus que les chassis en - dedans, & hors du théatre; & cela paroît indispensable jusqu'à ce que leur forme soit changée, parce qu'il faut nécessairement qu'on puisse, suivant les occasions, élargir ou retrécir le lieu de la scene; que d'ailleurs la coulisse qui avance laisse la partie de la rainure qu'elle a occupée vuide hors du théatre, & que celle qu'on retire laisse vuide aussi celle qu'elle occupoit sur le devant. Ces rainures, qu'on ferme le plus vîte qu'on le peut, ne le sont presque jamais assez vîte; ensorte que les danseurs & les autres exécutans sont exposés à chaque instant à mettre le pié dans ces ouvertures, se blessent, prennent des entorses, &c. Il seroit aisé de trouver des moyens pour prévenir ces inconvéniens, qui assùrément ne sont pas sans remede. Lorsque l'humanité parle, l'art sait trouver des ressources pour obéir. (B)

Coulisse (Page 4:335)

Coulisse, en termes de Formier, c'est une rainure qui regne intérieurement tout le long de la forme brisee, pour recevoir la clé qui doit écarter ses deux parties. Voyez les Pl. du Cordonnier - Bottier.

Coulisse (Page 4:335)

Coulisse, (Horlog.) piece d'une montre; c'est une portion de zone (fig. 45. C. Pl. X. d'Horloger.) d'environ 180 degrés, fixée sur la platine de dessus au moyen de deux vis. Pour qu'elle soit bien placée, il faut qu'elle le soit concentriquement au balancier.

Son usage est de contenir le rateau dans la position requise, pour qu'il puisse se mouvoir circulairement, & avoir un engrenage constant avec la roue de rosette. Pour cet effet, cette coulisse porte un filet circulaire, qui entre dans une rainure pratiquée dans le rateau. Il est d'une grande conséquence qu'il n'y ait aucun jeu dans cet ajustement, car s'il y en a lorsque l'on tourne la roue de rosette, le rateau sera poussé tantôt d'un côté, tantôt de l'autre; & sa position devenant incertaine, il sera impossible que le ressort spiral puisse jamais être courbé de façon à être constamment au milieu de ses chevilles. Voyez Rateau, Rosette, Platine de dessus , & la fig. 52. même Planche. (T)

Coulisse (Page 4:335)

Coulisse, (Hydraulique.) rainures faites dans les dormans, par le moyen desquelles on leve les chassis des corps de pompe, pour en visiter les brides & les cuirs. Voyez Dormant. (K)

Coulisse de Galée (Page 4:335)

Coulisse de Galée, terme d'Imprimerie, c'est une planche de bois plat, de deux ou trois lignes d'épaisseur, plus longue que large, & d'une grandeur proportionnée au corps de galée auquel la coulisse est destinée; elle a un manche de quatre pouces de long pris dans le même morceau de bois, & plus large à son extrémité qu'à son origine: elle sert de fond postiche à la galée, sur lequel se posent & se lient les pages, & elle donne la commodité, en la tirant du corps de la galée, de transporter les pages liées sur

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