ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"324"> ceux où il se trouve plus communément. On voit aussi cet arbre sur la crête des montagnes, parmi les rochers, & même dans les terres argilleuses; mais il se plaît davantage dans un terrein maigre, sablonneux, humide & mousseux, qui fait durer long - tems la souche du coudrier, & où j'en ai vû de fort vieux à la vérité, qui avoient quarante piés de haut, plus de deux piés de tour, & qui ne dépérissoient point encore.

Si l'on avoit donc à peupler des terreins si ingrats, que les arbres de bonne essence dûssent s'y refuser, on pourroit se servir du coudrier dont le bois ne laisse pas d'être propre à quelques usages. Le plus court moyen d'en faire de grandes plantations sera de semer les noisettes, mais de ne pas se presser de le faire dès l'automne, par rapport à la gelée qui les gâte souvent, & plûtôt encore pour éviter l'inconvénient trop immanquable de trouver après l'hyver le sémis détruit par les vers, les rats, les mulots, &c. qui en sont très - friands. Les noisettes d'ailleurs ne germent pas avant le printems. Il vaudra donc mieux les conserver dans le sable jusqu'à ce tems pour les semer au mois de Février de la même maniere que le gland. Voyez Chêne. On peut encore multiplier le coudrier de plusieurs autres façons que je laisse à traiter au mot Noisettier, où il sera plus convenable anssi d'entrer dans le détail des différentes especes de cet arbre & de leur culture. Celle du coudrier n'a rien de particulier. Cet arbre manque rarement à la transplantation, & il fait une bonne garniture dans les bois. Evelyn prétend même qu'étant mis en taillis, c'est de tous les bois celui qui fait le plus de profit. Ce n'est qu'après six ou sept ans de semence qu'il rapporte du fruit.

La noisette est meilleure à manger & plus saine, quand on la cueille dès qu'elle est formée; que quand on attend que la parfaite maturité la fasse tomber de l'arbre; parce qu'alors la partie aqueuse de ce fruit est déjà devenue oléagineuse, & le devient ensuite de plus en plus, jusqu'au point que quand il commence à se dessécher, on en extrait une huile qui peut être de quelque utilité. Les anciens prétendent que les noisettes engraissent; les modernes conviennent seulement qu'elles sont plus nourrissantes que les noix; & que si l'on en mange modérément, elles ne sont aucun mal, pourvû que l'on ait l'estomac bon; mais qu'elles sont de difficile digestion, qu'elles nuisent à la respiration, & qu'elles rendent la voix rauque. Voyez Noisette.

Le bois du coudrier, tout différemment de celui des autres arbres, a plus d'utilité quand il est d'un petit volume, que lorsqu'il a plus de grosseur. Quel qu'il soit, il n'est propre qu'à de petits usages qui ne méritent pas un détail. On l'employe sur - tout à faire des cerceaux pour les futailles; parce qu'il est droit, souple, & sans noeuds; mais ce bois a si peu de solidité & de durée, qu'on ne s'en sert que faute de mieux. Cependant on s'est assûré par plusieurs expériences faites à Montbard en Bourgogne, que ce bois duroit trois fois davantage, lorsqu'il avoit été coupé dans le tems de la chûte des feuilles, que celui qui avoit été abattu pendant l'hyver, ou au commencement du printems.

Après qu'on a si long - tems abusé des gens crédules, en prêtant à la coudre des vertus surnaturelles, ce seroit un nouvel abus que de grossir cet article des propriétés imaginaires & superstitieuses de la baguette divinatoire. C'est une fourberie surannée qui est tombée en discrédit, à mesure qu'il y a eu moins de gens infatués d'anciens préjugés, & par conséquent moins de dupes. Voyez Noisettier. (c).

COVENANT (Page 4:324)

COVENANT, s. m. (Hist. mod. d'Angl.) C'est la fameuse ligue que les Ecossois firent ensemble en 1638, pour maintenir leur religion libre de toute innovation.

Pour comprendre ce que c'étoit que ce covenant, il suffira de savoir qu'en 1580, l'assemblée générale d'Ecosse dressa une confession de foi qu'elle présenta à Jacques I. que ce prince signa, & donna ses ordres pour la faire signer par tous ses sujets. Ce fut cette confession de foi de l'année 1580, reçue & de nouveau confirmée en 1590, dont on renouvella la signature en 1638, par la délibération de la table générale, c'est - a - dire des états généraux d'Ecosse. A cette signature de confession de foi, on ajoûta une clause obligatoire ou serment, par lequel « les fouscrivans s'engagerent à maintenir la religion dans l'état où elle étoit en 1580, & à rejetter toutes les innovations introduites dans l'église depuis ce tems - là ». Ce serment joint à la confession de foi reçut le nom de covenant, c'est - à - dire, contrat, ligue, convention, faite entre ceux qui le souscrivirent. Le but de ce covenant ne tendoit pas à dépouiller Charles I. de ses droits, mais à empêcher qu'il ne les étendît plus loin qu'il ne le devoit par les lois, comme aussi qu'il ne pût abolir le Presbytérianisme. C'étoient - là précisément les deux points qui étoient directement contraires aux projets du roi; aussi ce covenant fut - il l'origine des tristes brouilleries qui partagerent le royaume entre les deux factions de presbytériens & d'épiscopaux; de même que des guerres qui s'éleverent bien - tôt après entre les Ecossois & Charles I. qui jetterent ce prince dans des fautes qu'il ne put jamais réparer, & qui furent enfin la cause de sa perte. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

COUENNE (Page 4:324)

COUENNE, s. f. (Chaircuiterie.) C'est ainsi qu'on appelle la peau du cochon, après qu'il a été grillé & raclé; elle est fort dure, fort épaisse, & presque toûjours un peu chargée du reste des soies qu'on n'a pû enlever.

COUENNEUX (Page 4:324)

COUENNEUX, adj. (Med.) épithete que les Médecins donnent particulierement au sang, lorsqu'il se forme à sa surface une épaisseur dure, compacte, blanchâtre, & difficile à diviser.

COVENTRY (Page 4:324)

COVENTRY, (Géog. mod.) grande ville d'Angleterre au comté de Warwick, sur le Sherburn. Long. 16. 3. lat. 52. 25.

CO - VERSE (Page 4:324)

CO - VERSE, s. m. (Géom.) quelques Géometres se servent de l'expression sinus co - verse, pour désigner la partie du diametre d'un cercle, laquelle reste après que l'on en a ôté le sinus verse. Voyez Sinus verse. (O)

COUETS, ECOITS (Page 4:324)

COUETS, ECOITS, s. m. pl. (Marine.) ce sont quatre grosses cordes, dont il y en a deux amarrées aux deux points d'en - bas de la grande voile, & les deux autres aux deux points d'en - bas de la misene. Les écoutes sont amarrées à ces mêmes points, les coüets s'amarrent vers l'avant du vaisseau, & les écoutes vers l'arriere. Les coüets sont beaucoup plus gros que les écoutes. Quand on veut porter la grande voile ou la misene de l'un des bords du vaisseau sur l'autre bord, selon que le vent change ou qu'on veut changer de route, on largue ou lâche les écoutes, & on hale sur les coüets, c'est - à - dire qu'on les bande pour ramener la voile sur l'autre bord, & lui faire prendre le vent. La manoeuvre des coüets s'appelle amurer; & lorsque la voile est appareillée & qu'elle prend le vent, les coüets q le tiennent en état sont dans leurs amures vers l'avant, tandis que les écoutes sont amarrées vers l'arriere: mais la manoeuvre des coüets est bien différente de celle des écoutes; car des deux coüets & des écoutes qui sont au vent, les coüets sont halés & les écoutes larguées; & au contraire des deux coüets & des deux écoutes qui sont sous le vent, les coüets sont largués & les écoutes sont halées. On dit halez avant sur les coüets, [p. 325] halez arriere sur les écoutes, c'est - à - dire bandez les coüets vers la proue & les écoutes vers la poupe. Il y a des coüets à queue de rat.

On peut fort bien considérer les coüets & les écoutes comme les mêmes cordages, étant amarrés aux mêmes points de la voile: & leur seule différence est en ce que les coüets sont destinés à faire le même effet vers l'un des bouts du vaisseau, que les écoutes font vers l'autre bout. (Z)

COUETTE (Page 4:325)

COUETTE, s. f. (Tourn.) qu'on appelle aussi grenouille ou crapaudine, est un morceau de fer ou de cuivre creusé en rond, dans lequel tourne un pivot.

Les Tourneurs ont des poupées à pointes, à lunettes, & à coüettes, qui leur servent à fabriquer plusieurs ouvrages de tour. A la vérité les poupées à coüettes sont plus en usage chez les Serruriers & autres ouvriers qui tournent le fer & les métaux, que chez les Tourneurs en bois; ceux - ci en ont pourtant quand ils se servent de l'arbre à tourner en ovale ou en d'autres figures irrégulieres.

COUFLE (Page 4:325)

COUFLE, s. f. (Comm.) c'est ainsi qu'on appelle les balles de séné qui viennent du Levant.

COUHAGE (Page 4:325)

COUHAGE, s. m. (Hist. nat. bot.) espece de féve qu'on apporte des Indes orientales. On l'appelle aussi siliqua hirsuta.

Couhage (Page 4:325)

Couhage, (Matiere médicale.) espece de féve qui vient des Indes, & dont on fait usage dans l'hydropisie.

On en fait infuser douze gousses dans deux pintes de bierre: on en fait prendre tous les matins le quart d'une pinte au malade. Ce remede a été essayé sur des Negres. Chambers.

Le duvet de cette gousse pique la chair, & y cause une démangeaison douloureuse. Ray, hist. des plant.

COUIER (Page 4:325)

COUIER, sub. m. terme de Riviere, se dit d'une corde que l'on ferme ou attache à terre, pour empêcher que le derriere d'un bateau ne s'en éloigne, sur - tout dans les gros tems. Voyez Museau de de vant.

COVILHAMA (Page 4:325)

COVILHAMA, (Géog. mod.) petite ville du royaume de Portugal, dans la province de Beira.

COUILLARD (Page 4:325)

COUILLARD, s. m. (Marine.) corde qui tient la grande voile à la grande attaque du grand mât. Ce mot n'est plus usité.

Couillard, (Page 4:325)

Couillard, (Charpent.) On appelle ainsi deux pieces, qui, dans la construction d'un moulin, entretiennent les traites qui supportent la cage de la chaise qui est au - dessous: elles ont chacune trois piês de long. Voyez l'art. Coupe des Bois.

COVIN (Page 4:325)

COVIN, s. m. (Hist. anc.) char amé de faulx, que les Gaulois & les Anglois conduisoient dans les combats.

COUIS (Page 4:325)

COUIS, s. m. (OEcon. domest:) vaisseau fait avec le fruit du calebassier, en usage aux îles françoises de l'Amérique, où il sert comme servent ici les sebilles de bois.

COUIT (Page 4:325)

COUIT, s. m. (Comm.) qu'on nomme aussi guz; sorte d'aune dont on se sert à Moka pour mesurer les toîles & les étoffes de soie; elle porte vingt - quatre pouars de long. Voyez les diion, du Comm. & de Trév. (G)

COULAC (Page 4:325)

COULAC, voyez Alose.

COULADOUX; (Page 4:325)

COULADOUX; s. m. pl. (Marine.) cordages qui tiennent lieu, sur les galeres, des rides de haubans. Voyez Planche II. de la Marine, le no 2. & le no 10. les couladoux du mestre & du trinquet. (Z)

COULAGE (Page 4:325)

COULAGE, s. m. terme de Marine & de Riviere, se dit de la perte ou fausse consommation qui se fait des diverses liqueurs qui sont dans le vaisseau pour l'usage journalier de l'équipage, ou qui en composent la charge, comme vins, eaux - de - vie, huiles, &c. c'est ce qui fait dire des marchandises sujettes au coulage. On passe toûjours sur la consommation une certaine quantité pour le coulage.

Dans les vaisseaux du Roi, le munitionnaire est tenu de faire embarquer dix pour cent de biscuit, & douze pour cent de vin d'augmentation pour les déchets & coulages qui pourroient arriver pendant la campagne. Ordonnance de 1689, liv. X. tit. j. article 13. (Z)

COULAN (Page 4:325)

COULAN, (Géog. mod.) petit royaume d'Asie, dans l'Inde, sur la côte de Malabar, dont la capitale porte le même nom: le roi est idolâtre ainsi que la plus grande partie de ses sujets.

COULANGES - LES - VINEUSES (Page 4:325)

COULANGES - LES - VINEUSES, (Géog. mod.) petite ville de France dans l'Auxerrois, fameuse par les bons vins de ses environs.

COULANT (Page 4:325)

COULANT, s. m. en terme de Boutonnier, est un morceau de bois un peu arrondi sur ses extrémités, & percé en - travers; le coulant couvert sert de noeud aux cordons de canne, de montre, & autres cordons de tresses. Les coulans des grands guides pour les chevaux, sont beaucoup plus gros que les autres & percés d'un trou quarré de la forme des guides. Voy. Guides ou Tresses.

Coulant, (Page 4:325)

Coulant, outil d'Orfévrerie, c'est un anneau de fer, qui sert à faire joindre les mâchoires d'une tenaille en en resserrant ses branches, qui, dès que l'anneau est lâché, s'écartent d'elles - mêmes au moyen d'un ressort fixé sur l'une des deux. La tenaille de cette espece s'appelle tenaille à coulant, du nom de son anneau. Elle sert aux Orfévres & aux Horlogers, sur - tout quand il s'agit de faire entrer les goupilles dans les charnieres.

Coulant, (Page 4:325)

Coulant, terme de Jouaillier, ornement de cou pour les femmes; ce n'est quelquefois qu'un chaton à pierre seule, plus souvent c'est une pierre entourée en ferme de rosette: il s'attache au milieu du collier, perpendiculairement à la croix.

COULANTES ou COURANTES (Page 4:325)

COULANTES ou COURANTES, (Marine.) se dit de quelques manoeuvres. Voyez Manoeuvres courantes. (Z)

COULE (Page 4:325)

COULE, s. f. (Hist. ecclés.) robe monacale telle que celle des Bernardins & des Bénédictins; ces derniers la nomment communément chape, les autres ont retenu le nom de coule. Voyez Habit.

Ce mot s'est vraissemblablement formé du latin cucullus, en confondant ensemble les deux premieres syllabes, qui toutes deux sont composées des mêmes lettres. La cuculle étoit un capot que portoient les pavsans & les pauvres: pullo Moevius alge in cucullo, dit Martial, Cet habillement fut adopte par humilité par les fondateurs des ordres religieux; il devint mêine commun aux laïques, sur - tout dans les pays froids, & on le portoit encore en Europe il y a environ deux cents ans.

Les Bernardins ont deux sortes de coule, une blanche, qui est fort ample, dont ils se servent dans les cérémonies & lorsqu'ils assistent à l'église, & une noire qu'ils portent dans les visites du dehors. Le P. Mabillon prétend que la coule dans son origine est la même chose que le scapulaire. Cependant l'auteur de l'apologie de l'empereur Henri IV. distingue deux sortes de coules ou plutôt de vêtemens des anciens moines; l'une est une robe qui descend jusqu'aux piés, qui a des manches & un capuchon, & sert dans les cérémonies; une autre qui n'est qu'un chaperon pour travailler, & qu'on nomme scapulaire, parce qu'il ne couvre que la tête & les épaules. C'est aussi le sentiment de M. Fleury: « La cuculle, dit - il, marquée par la regle de S. Benoît servoit de manteau. C'est la coule des moines de Cîteaux; le nom même en vient, & le froc des autres Bénédictins vient de la même origine. S. Benoît lenr donne encore un scapulaire pour le travail. Il étoit beaucoup plus court & plus large qu'il n'est aujourd'hui, & servoit, comme porte le nom, à garnir les épaules pour les fardeaux & conserver la tunique. Il avoit son ca<pb->

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