ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"322"> bouts en ligne droite. On applique cette regle par le rond du coupant, légerement sur une bande d'or, & on l'enleve pour la mettre sur les bords. Planche fig. 5.

Le couchoir pour les armes est de bois blanc, quarré & plat; il a une poignée par - dessus, pour enlever ce couchoir tout entier lorsqu'on l'a mis sur la feuille d'or, & la porter à la place où on veut la mettre. Voyez Coucher l'Or, & Pl. II. de la Reliure, fig. 10.

COUCHURE (Page 4:322)

COUCHURE, s. f. en terme de Brodeur au métier; c'est un point d'un fil cordonné ou simple, en soie, en or ou en argent, couché le long du dessein, & attaché d'un sil qui l'embrasse de distance en distance; ensorte que les points qui lient le second couché, soient toûjours au milieu de ceux du premier, ceux du troisieme au milieu de ceux du second, &c.

Couchure en Point de compte, (Page 4:322)

Couchure en Point de compte, en terme de Brodeur au métier; c'est un ornement en or, en argent ou en soie, couché en rond, en ovale, &c. dont les points liants sont fichés exactement vis - à - vis l'un de l'autre, & vont du centre à la circonférence, en forme de rayon.

COUCO (Page 4:322)

COUCO, (Géog. mod.) pays d'Afrique dans la Barbarie, entre Alger & le Bugir. Le peuple qui est soumis à un roi ou chef particulier, habite dans des montagnes & des deserts.

COUCOU (Page 4:322)

COUCOU, s. m. cuculus, (Hist. nat. ornitholog.) genre d'oiseaux, dont les uns different, à ce que l'on prétend, pour la grosseur du corps, & les autres par les couleurs. Aldrovande rapporte, d'après les oiseleurs de Boulogne, qu'il y a des coucous différens pour la grandeur, quoique semblables pour les couleurs; & d'autres au contraire qui se ressemblent pour la couleur, quoiqu'ils soient de grandeur inégale.

Willughby a donné la description du coucou le plus commun: celui qu'il a décrit, avoit onze pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue. La piece supérieure du bec etoit un peu crochue, plus longue que l'inférieure, & d'un brun noirâtre sur la plus grande partie de son étendue, & la piece inférieure de couleur jaune - blanchâtre. Il avoit la langue & le dedans de la bouche de couleur de safran; la langue dure & transparente, & l'iris des yeux de couleur de noisette. L'ouverture des narines étoit ronde, grande, garnie de plumes, & élevée par les bords. Ce dernier caractere est, selon Willughby, particulier au coucou, & suffit pour le faire distinguer de tous les oiseaux que cet observateur a pû voir. La paupiere inférieure étoit grande, & les cils de couleur jaune. Ce coucou avoit la gorge, la poitrine & le ventre blancs, avec des lignes transversales brunes qui n'étoient point interrompues; il s'en trouvoit sur la gorge en plus grand nombre, & plus près les unes des autres. Les bords des plumes de la tête étoient blancs, & le reste brun. Il y avoit sur la tête une ou deux taches blanches. Les plumes du dos & du milieu du cou, & les grandes plumes des épaules, étoient brunes dans le milieu, & blanchâtres sur les bords: dans quelques - unes il y avoit du roux mêlé avec le brun. Le croupion étoit de couleur de feuille - morte. Cet oiseau avoit les grandes plumes des aîles noires, & les bords extérieurs de ces plumes, à l'exception de la premiere, étoient tachés de roux, & il y avoit sur les bords intérieurs des premieres, de longues taches blanches: la pointe de toutes ces plumes étoit blanche, & les petites plumes des ailes étoient de la même couleur que le dos. Willughby n'a point décrit la queue du coucou. Selon Aldrovande dans la description qu'il a faite d'un second oiseau de ce nom, la queue est composée de dix plumes qui ont des taches blanchâtres, à - peu - près en forme de coeur, & qui font un bel effet à l'oeil: lorsque la queue est étendue, elles ont toutes l'extrémité marquée de blanc, de même que le bord intérieur, excepté les deux du milieu: les pattes & les ongles sont jaunes: il y a deux doigts en arriere dont l'intérieur est le plus petit de tous; les doigts de devant sont unis ensemble par une membrane jusqu'à la premiere articulation.

Le coucou ne fait point de nid, mais il s'empare de celui d'un autre oiseau; il en écarte les oeufs, s'il y en trouve; il met le sien à la place, & l'abandonne: car il n'en pond qu'un. L'oiseau auquel appartient le nid, couve l'oeuf du coucou, soigne le petit lorsqu'il est éclos, & le nourrit jusqu'à ce qu'il soit assez fort pour prendre l'essor. Avant la mûe les petits coucous ont le plumage de différentes couleurs disposées par taches, qui le rendent fort beau. C'est ordinairement dans le nid de la fauvette brune que le coucou pond son oeuf; il s'empare aussi des nids des alouettes, des pinçons, des bergeronettes, &c. Willughby n'assûre pas si les coucous restent pendant l'hyver cachés & engourdis dans des arbres creux, dans des trous de roche, dans la terre, &c. ou s'ils passent dans des pays chauds; cependant il y a des gens qui prétendent avoir entendu chanter des coucous dans des trous d'arbres au milieu de l'hyver, lorsque l'air étoit doux. Le nom de cet oiseau vient de son cri. Willughby, Ornith. Voyez Oiseau. (I)

Coucou, (Page 4:322)

Coucou, (Matiere medic.) On se sert en Medecine de cet oiseau en entier, & de sa fiente; on recommande ses cendres pour la gravelle, pour les douleurs & l'extrème humidité de l'estomac.

On les ordonne avec succès dans les paroxysmes des fievres. Schroder dit que la fiente du coucou prise en boisson, est bonne contre la morsure du chien enragé. Il ne manque à ces prétendues vertus, que d'être confirmées par des observations.

Coucou, (Page 4:322)

* Coucou, (Myth.) Cet oiseau est consacré à Jupiter: il est difficile d'en deviner la raison sur ce qu'on en raconte. On dit que ce fut sous cette forme que Jupiter transi de froid, s'alla reposer un jour d'hyver sur le sein de Junon. Le mont Thornax sur lequel la déesse eut la complaisance de réchauffer le dieu, fut depuis appellé dans le Péloponnese, le mont du coucou.

Coucou, (Page 4:322)

Coucou, (Jeu de cartes.) L'on peut joüer à ce jeu depuis cinq jusqu'à vingt personnes. Lorsqu'on est un grand nombre, on joüe avec un jeu de cartes entier, c'est - à - dire où sont toutes les basses; autrement on joüe avec le jeu de piquet ordinaire, en observant que les as sont les dernieres & les moindres cartes du jeu. Comme il y a un grand avantage à avoir la main, on voit à qui l'aura. Après avoir pris chacun huit ou dix jettons, qu'on fait valoir ce qu'on veut, celui qui a la main ayant fait couper à sa gauche, donne une carte, sans la découvrir, à chaque joüeur, qui l'ayant regardée, dit, si sa carte lui paroit bonne, je suis content; mais si sa carte est un as, ou une autre carte dont il soit mécontent, il dit, contentez - moi à son voisin à droite, qui doit prendre sa carte & lui céder la sienne, à moins qu'il n'ait un roi; auquel cas il ne peut être contraint à échanger, & il répond, coucou: alors le mécontent garde sa carte, tandis que les autres continuent à se faire contenter de la même maniere, c'est - à - dire à changer de carte avec leur voisin à droite & à gauche, jusqu'à ce qu'on en soit venu à celui qui a mêlé, qui, lorsqu'on lui demande à être contenté, doit donner la carte de dessus le talon, à moins que, comme il a déjà été dit, ce ne soit un roi. Enfin la regle générale, c'est que chaque joüeur peut, s'il le croit avantageux à son jeu, & que ce soit à son tour à parler, forcer son voisin à droite de changer de carte avec lui, à moins qu'il n'ait un roi. Après [p. 323] que le tour est ainsi fini, chacun étale sa carte sur la table, & celui ou ceux qui ont la plus basse carte, payent un jetton au jeu, qu'ils mettent dans un corbillon qui est exprès au milieu de la table. Il peut se faire que quatre joüeurs payent à la fois, & c'est toûjours la plus basse espece des cartes qui soit sur le jeu, qui paye. Les as payent toûjours, quand il y en a sur le jeu; & au défaut des as, les deux; au défaut des deux, les trois, & ainsi des autres. L'avantage de celui qui mêle, est qu'il a trois cartes sur lesquelles il peut choisir celle qu'il veut pour lui. Chacun mêle à son tour; & quand quelqu'un des joüeurs a perdu tous ses jettons, il se retire du jeu, n'y ayant plus d'espérance pour lui. Celui au contraire qui conserve encore des jettons quand les autres n'en ont plus, gagne la partie, & prend tout ce qui a été déposé dans le corbillon.

COUCOUME (Page 4:323)

COUCOUME, (Teint. Voyez Terra - merita, ou l'article Teinture.

COUCY (Page 4:323)

COUCY, (Géogr. mod.) ville de France dans le Laonois, près de la riviere d'Oyse. Long. 20. 58. lat. 48. 30.

COUDE (Page 4:323)

COUDE, s. m. en Anatomie; c'est l'angle extérieur formé par la flexion du bras. Voyez Bras.

Cette éminence sur laquelle le bras pose, & que nous appellons coude, s'appelloit en latin cubitus, & en grec ANKW/N, ou par d'autres O)LEXRA/NON. (L)

Coude, (Page 4:323)

Coude, (l'os du) cubitus, en terme d'Anatomie; est un des os du bras qui va depuis le coude jusqu'au poignet: on l'appelle aussi cubitus. Voyez Cubitus.

Coude, (Page 4:323)

Coude, en Architecture, est un angle obtus dans la continuité d'un mur de face ou mitoyen, considéré par - dehors, & un pli par - dedans. On doit supprimer, autant qu'il est possible, les coudes des murs de faces des bâtimens sur la rue, pour rendre ces dernieres plus droites. Je trouve que cette partie essentielle pour l'agrément d'une capitale, est trop négligée à Paris. (P)

Coude, (Page 4:323)

Coude, en terme de Chauderonnerie; c'est l'extrémité d'une trompette, ainsi appellée parce qu'elle forme le coude. Voyez dans les Planches de Lutherie, la fig, & l'art. Trompette.

Coude (Page 4:323)

Coude ou Jarret, (Hydrauliq.) c'est dans le tournant d'une conduite de fer ou de grais, un bout de tuyau de plomb coudé pour raccorder ensemble les tuyaux de fer. (K)

Coude, (Page 4:323)

Coude, (Jardin.) se dit d'une allée, d'un terrein, quand les alignemens ne sont pas droits. Un arbre peut aussi avoir un coude, quand la tige n'est pas bien droite sur le pié. (K)

Coude, (Page 4:323)

Coude, (Manege.) jointure au train de devant du cheval, qui assemble le bout de l'épaule avec l'extrémité du bras. Voyez Bras & Épaule.

Coude, c'est aussi la partie de la branche qui prend naissance au bas de l'arc du banquet, vis - à - vis le milieu du fonceau ou du chaperon, & qui forme un arc au - dessous du banquet. Le coude d'une branche prend un tour plus ou moins grand, selon que l'on veut fortifier ou affoiblir la branche. Voyez Banquet, Fonceau, Branche, & Pl. de l'Eperonnier, fig. 22. en C.

Un coude serré releve assez bien le cheval; mais un trop grand coude tire la tête du cheval entre ses jambes.

COUDÉE (Page 4:323)

COUDÉE, s. f. Histoire anc.) longue mesure qui étoit fort en usage chez les anciens, sur - tout chez les Hébreux; elle étoit environ de la longueur du bras d'un homme, depuis le coude jusqu'au bout des doigts. Voyez Mesure, Bras & Main.

On trouve dans l'Ecriture des coudées de deux longueurs; l'une égale, selon le docteur Arbuthnot, à un pié neuf pouces, 888/1000 de pouce, ce qui vaut la quatrieme partie d'une brasse, le double d'une palme, & six fois une paulme; l'autre égale à un pié 824/1000 de pié, ou à la 400e. partie d'une stade. Le P. Mersenne fait la coudée des Hébreux d'un pié quatre doigts cinq lignes par rapport au pié du Capitole. Selon Heron, la coudée géométrique est de vingt - quatre doigts; & selon Vitruve, le pié est les deux tiers d'une coudée romaine, c'est - à - dire contient seize doigts ou largeurs du doigt. Voyez Pié, Mesure, &c. Chambers. (G)

COUDELATTE (Page 4:323)

* COUDELATTE, s. f. (Marine.) On appelle de ce nom des pieces de bois plus fortes aux extrémités qu'au milieu, qui entrent dans la construction d'une galere, où elles reçoivent une longue piece de bois de quatre pouces en quarré, qu'on nomme la tapiere.

COUDER (Page 4:323)

*COUDER, v. act. (OEcon. rust.) se dit d'un sep de vigne qu'on plie ou couche en angle obtus. Ce terme est d'usage aux environs d'Auxerre.

COUDRAIE (Page 4:323)

COUDRAIE, s. f. (OEcon. rust.) lieu planté de coudriers. Ces arbres ne font point ornement, mais ils sont utiles; on peut en couvrir les terreins éloignés dont on ne peut tirer meilleur parti.

COUDRAN (Page 4:323)

*COUDRAN, s. m. terme de Riviere; mélange de plusieurs ingrédiens, entre lesquels il y a des especes d'herbages & du goudron; les bateliers en enduisent leurs cordes, pour les empêcher de se pourrir. On a fait de ce mot le verbe coudranner, tremper dans le coudran; & le substantif coudianneur, celui qui trempe dans le coudran.

COUDRE (Page 4:323)

* COUDRE, v. act. c'est assembler deux substances qui peuvent se percer, soit avec une aiguille, soit avec une alène ou un poinçon, par le moyen d'un sil ou de quelqu'autre chose d'analogue au fil dont l'aiguille est enfilée, & qui suit l'aiguille à - travers les trous qu'elle fait aux substances qu'on veut assembler, ou qu'on passe dans les trous faits avec le poinçon ou quelqu'instrument semblable. Les Tailleurs cousent à l'aiguille enfilée de sil ou de soie; les Tapissiers, à l'aiguille ensilée de soie ou de laine; les Boyaudiers, à l'aiguille enfilée de filamens de boyaux; les Cordonniers - bottiers, &c. au poinçon, à l'alène & au ligneul. Le ligneul est armé à son extrémité d'une soie de sanglier ou de cochon, qu'on passe facilement à - travers les trous que la pointe de l'instrument a faits, & que le ligneul est obligé de suivre quand on tire cette soie. On peut coudre encore avec le sil - d'archal.

Coudre, (Page 4:323)

Coudre, (Géogr. mod.) petite ville d'Itae en Savoie, dans le Chablais, près du lac de Geneve.

COUDREMENT (Page 4:323)

COUDREMENT, s. m. terme des Tanneurs. Mettre les cuirs en coudrement, c'est étendre les cuirs dans la cuve où il y a de l'eau chaude & du tan, pour leur donner le grain. Cette opération se nomme coudrer ou brasser les cuirs. Voyez Coudre & Brasser les cuirs. Voyez Tanner.

COUDRER (Page 4:323)

COUDRER, terme de Tanneurs; c'est brasser les cuirs, ou les remuer.

COUDRIER (Page 4:323)

COUDRIER, voyez Noisettier.

COUDRIER (Page 4:323)

COUDRIER, s. m. (Hist. nat. bot. & Jardinage.) petit arbre qui est très - commun dans les bois, dans les aies, & dans la plûpart des terreins incultes. On l'appelle aussi noisettier, quoique ce nom convienne plus particulierement aux autres especes de cet arbre que l'on cultive pour leur fruit. Le coudrier est si connu, que l'on peut restraindre sa description à ce qu'il pousse du pié plusieurs tiges ordinairement fort droites; que sa feuille plus ronde qu'ovale, est l'une des plus grandes des arbres forestiers; & que ses chattons jaunes & apparens sont le premier objet qui annonce dans les bois le retour de la séve & les approches du printems. Cet arbre est très - robuste, croît promptement, se multiplie aisément, & vient par - tout.

En effet tous les terreins lui conviennent; & fussent - ils sablonneux, stériles, froids & secs, ce sont

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