ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"306"> légere du même nom. C'est une espece de branle à quatre, huit personnes. Voyez Branle.

COTIR (Page 4:306)

COTIR, v. act. (Jard.) c'est la même chose que taillé, froissé, ou meurtri; être frappé trop rudement. Il ne se dit que des fruits & n'est pas fort usité. La grêle a côti ces poires.

COTISATION (Page 4:306)

COTISATION, s. f. (Jurisp.) est l'imposition qui est faite sur quelqu'un de la cote - part, qu'il doit supporter d'une dette, charge, ou imposition commune à plusieurs.

La taille, le sel dans les lieux où il s'impose, & les autres charges & subventions doivent être supportées par chaque habitant suivant sa cotisation, telle qu'elle est faite sur le rôle qui contient les différentes cotes assignées à chacun. Voyez Cote, Taille, Gabelle, Sel, Rôle . (A)

COTISER (Page 4:306)

COTISER, v. act. (Jurisp.) signifie comprendre quelqu'un dans un rôle, & lui imposer sa part des charges auxquelles il doit contribuer. Ce terme est surtout usité en matiere de tailles. On ordonne ou on défend aux asséeurs & collecteurs de comprendre ni cotiser quelqu'un dans leur rôle des tailles. (A)

COTITE ou QUOTITÉ (Page 4:306)

COTITE ou QUOTITÉ, sub. f. (Comm.) se dit ordinairement de la taxe ou part que chacun paye d'une imposition, ou du cens que les vassaux doivent au seigneur. On l'employe aussi dans le Commerce pour signifier la part ou portion que chacun doit porter dans une société ou compagnie de commerce. (G)

COTON (Page 4:306)

COTON, sub. m. (Hist. nat. Ornitholog.) petits d'un oiseau de l'Amérique, qu'on appelle diable ou diablotin: il paroît que ce sont les becs - figues du pays. Ils sont couverts d'un duvet jaune & épais, & tous blancs de graisse. C'est un mets fort délicat. Voyez Diable.

Coton (Page 4:306)

* Coton, s. m. (Hist. nat. bot.) xilon; genre de plante à fleur monopétale, en forme de cloche, ouverte & découpée, du fond de laquelle s'éleve un uyau pyramidal, ordinairement chargé d'étamines. Le calice pousse un pistil qui enfile la partie inférieure de la fleur, & le tuyau, & qui devient dans la suite un fruit arrondi, divisé intérieurement en quatre ou cinq loges. Ce fruit s'ouvre par le haut, pour laisser sortir les semences qui sont enveloppées d'une espece de laine propre à être filée, appellée coton du nom de la plante. Tournefort.

Le P. du Tertre, le P. Labat, M. Frezier, &c. disent que l'arbuste qui porte le coton s'éleve à la hauteur de huit à neuf piés; qu'il a l'écorce brune, & que sa feuille est divisée en trois: lorsque sa gousse est mûre & qu'elle commence à se sécher, elle s'ouvre d'elle - même; alors le coton qui y étoit extrèmement resserré sort, s'étend, & si l'on ne se hâte de le cueillir, le vent en enleve une partie considérable qui se disperse entre les feuilles & les branches de l'arbre, s'y attache & se perd. Il est d'une grande blancheur, & rempli de graines noires de la grosseur du pois, auxquelles il est tellement adhérent, que ce ne seroit pas sans beaucoup de travail & de patience qu'on parviendroit à l'éplucher à la main. Aussi a - t - on imaginé de petits moulins à cet usage, dont nous parlerons ailleurs.

L'arbuste qui produit cette utile marchandise est commun en plusieurs endroits du Levant, des Indes orientales, occidentales, & sur - tout aux îles Antilles; on le cultive aussi en Sicile & dans la Pouille. Des auteurs contraires à ceux que nous avons cités plus haut, disent qu'il n'est guere plus grand que le pêcher, & qu'il s'étend en buisson; que la couleur de sa fleur varie selon la qualité du terroir, tantôt violette, tantôt d'un jaune doré; que son fruit, sa coque ou gousse se noircit en mûrissant; qu'il y a une sorte de coton qui rampe comme la vigne qu'on ne soûtiendroit pas sur des échalats; qu'il y a dans la terre ferme du Brésil un cotonier de la hauteur des plus grands chênes, & dans l'île de Ste Catherine un autre, dont la feuille est large & divisée en cinq segmens pointus, & le fruit de la grosseur d'un petit oeuf de poule; qu'on tire de la fleur & de la feuille du cotonier cuites ensemble sous la braise, une huile rousse & visqueuse propre à la guérison des ulceres; que l'huile de la graine est un bon cosmétique, &c. Quoi qu'il en soit de ces propriétés, il est sûr que le coton mis sur les plaies en forme de tente, y occasionne l'inflammation. Leuvenoeck qui a recherché la cause de cet effet au microscope, a trouvé que les fibres du coton avoient deux côtés plats d'où il a conclu qu'elles avoient comme deux tranchans; que ces tranchans plus fins que les molécules dont les fibres charnues sont composées, plus fermes, & plus roides, divisoient ces molécules, & occasionnoient par cette division l'inflammation.

Passons maintenant à d'autres considérations sur le coton, relatives à sa récolte, à son filage, & aux opérations qui précedent son emploi. Cet emploi est très - étendu; mais le seul qui puisse singulierement piquer notre curiosité, c'est celui qui se fait en mousselines & autres toiles qui nous viennent des Indes & qui nous étonnent par leur finesse. Nous en donnerons le détail le plus exact & le plus circonstancié d'après des mémoires de M. Jore habitant de Roüen, qui a employé son tems & une partie de son bien à perfectionner le filage du coton, & qui étoit parvenu à en faire des ouvrages aussi beaux que ceux qui nous viennent de l'Inde: ils nous ont été communiqués par M. le chevalier Turgot, qui s'est instruit de cette fabrique, par un goût pour les Arts utiles d'autant plus digne de nos éloges, qu'il est très - estimable en quelques personnes que ce soit, & qu'il est malheureusement trop rare dans celles de son rang & de sa fortune.

Les îles françoises de l'Amérique fournissent les meilleurs cotons qui soient employés dans les fabriques de Roüen & de Troyes. Les étrangers, nos voisins, tirent même les leurs de la Guadeloupe, de Saint - Domingue, & des contrées adjacentes. Ils ont différentes qualités. Celui qu'on appelle de la Guadeloupe est court, la laine en est grosse; & la maniere de filer le coton dont on parlera plus bas, ne lui convient point. Celui de Saint - Domingue peut être filé, comme nous le dirons, lorsqu'il est bien beau: on peut le remêler avec d'autres cotons plus fins, & en faire certains ouvrages. Mais tous ces endroits en fournissent une autre espece qu'on appelle de Siam blanc à graine verte, pour le distinguer d'un autre de la même qualité, mais d'une couleur différente. Celui - ci est roux; l'autre est blanc; sa laine est fine, longue, & douce sous la main; sa graine est plus petite que celle des autres cotons, & la laine y est souvent adhérente: cette graine est noire & lisse, quand le coton a bien mûri. Si au contraire la culture & la récolte ont été mal conduites, la laine y demeure attachée, & ses extrémités qui en ont été séparées, sont vertes, sur - tout lorsque le coton a été nouvellement recueilli. Cette espece n'est point cultivée en Amérique, quoiqu'on convienne de sa supériorité; parce que sa graine étant petite, s'engage entre les cylindres du moulin, s'y écrase, tache la laine, & la remplit d'ordures; défaut considérable qui en diminue beaucoup le prix: d'ailleurs ce coton est trop leger pour les fileuses des fabriques de Roüen, &c. il leur faudroit beaucoup plus de tems pour en filer une livre, que pour une livre de tout autre; ainsi elles ne l'estiment point, & sur leur mépris intéressé, on l'a abandonné. Ce même coton est cultivé au Mississipi, climat qui ne lui convient pas comme les îles de l'Amérique: aussi il n'y mûrit pas; la laine en est courte & fortement attachée à la graine, ensorte qu'il n'est pas possible d'en faire un bon usage. [p. 307]

L'arbrisseau qui donne les cotons, dont nous venons de parler, à l'Amérique, est vivace. Sept ou huit mois après avoir été planté de graine, il donne une récolte foible. Il continue de rapporter de six en six mois pendant dix années. Celui des Indes & de Malte est annuel. Il y a aussi quelque différence pour la qualité. Celui de l'Amérique paroît plus soyeux.

Du moulinage du coton. Immédiatement après la récolte, on porte le coton au moulin. Le méchanisme du moulin est fort simple: ce sont deux petits rouleaux cannelés, soûtenus horisontalement; ils pincent le coton qui passe entre leurs surfaces, & le dégagent de sa graine dont le volume est plus considérable que la distance des rouleaux qui tournent en sens contraires, au moyen de deux roues mises en mouvement par des cordes attachées à un même marche - pié qu'un homme presse du pié, comme fait un tourneur ou une fileuse au roüet, tandis qu'avec ses mains il présente le coton aux rouleaux qui le saisissent, l'entraînent, & le rendent dans un panier ou dans un sac ouvert, & attaché sous le chassis; ce qui vaut beaucoup mieux, parce que la poussiere ne s'y mêle point, & que le vent ne peut en emporter, même lorsque ce travail se fait à l'air, sous un simple angard, comme c'est assez la coûtume. Voyez Plan. du coton, Hist. nat. le petit moulin à main, fig. 2. & le moulin à pié, fig. 1. A A A A, le chassis; B, les deux rouleaux avec de très - petites cannelures; C, deux roues servant de balanciers; D, cheville posée hors du centre de la roue; E, corde attachée à la cheville par un de ses bouts, & au marche - pié par l'autre; F, marche - pié mobile faisant mouvoir les roues C, C, & les rouleaux B, B; G, tablette inclinée su laquelle tombe la graine qui glisse sur cette tablette, & tombe à terre.

De l'emballage du coton. Lorsque le coton est séparé de la graine, on le met dans de grands sacs de toile forte, longs d'environ tro aunes; on les emplit à force & à grands coups de pince de fer. On commence par les mouiller; puis on les suspend en l'air. la gueule ouverte, & fortement attachée à des cordes passées dans des poulies fixées aux poutres d'un plancher. Un homme entre dedans, & range au fond une premiere couche de coton, qu'il foule avec les piés & avec un pilon. Sur cette couche il en met une autre, qu'il enfonce & serre avec sa pince de fer; il continue de cette maniere jusqu'à ce que le sac soit entierement plein. Pendant ce travail, un autre homme a soin d'asperger de tems en tems le sac à l'extérieur avec de l'eau, sans quoi le coton ne seroit point arrêté, & remontroit malgré les coups de pince. On coud le sac avec de la ficelle, on pratique aux quatre coins des poignées pour le pouvoir remuer plus commodément: ce sac ainsi conditionné s'appelle une balle de coton; il contient plus ou moins, selon qu'il est plus ou moins serré, plus ou moins foulé; cela va ordinairement à 300, 320 livres.

De la fabrique des toiles de coton fines, appellées mousselines. Elle se divise naturellement en deux parties, le filage des cotons fins, & la fabrique des toiles & autres ouvrages, dans lesquels on employe ce fil.

Du filage, ou de la maniere de peigner le coton, de l'étouper, de le lustrer, d'en mêler diverses sortes pour différens ouvrages, de former le fil, de le devider, & des différents instrumens qui ont rapport à toutes ces opérations. Lorsque l'on se proposera de ne fabriquer que des mousselines fines, des bas fins, il faudra séparer à la main le coton d'avec la graine; cela facilitera le travail de l'ouvriere qui doit le filer: mais dans une fabrique plus étendue, il seroit à - propos de recourir à une machine plus précise que celle que nous avons décrite. Lorsqu'on doit filer, on ouvre les gousses pour en tirer les graines avec les doigts; on charpit le coton en long, observant de ménager & de ne pas rompre les filamens qui composent son tissu, & l'on en forme des flocons gros comme le doigt. Voyez deux de ces flocons, Pl. II. du coton, Hist. nat.

Peigner le coton. Quoique cette operation se fasse avec des cardes, cependant il ne faut point carder: carder le coton, c'est le mêler en tout sens & le rendre rare & leger. Les opérations du peignage tendent à séparer les uns des autres les filamens, & à les disposer selon leur longueur, sans les plier, les rompre, ni les tourmenter par des mouvemens trop répétés. Sans cette précaution, il deviendroit mou & plein de noéuds qui le rendroient mauvais & souvent même inutile. Cette opération est la plus difficile à apprendre, & la plus nécessaire à bien savoir. C'est elle qui conduit les ouvrages en coton à leur perfection. On y réussit rarement d'abord, mais on prend l'habitude de la bien faire; & quand on l'a, elle ne fatigue plus. Elle consiste dans la maniere de se servir des cardes, & de le faire passer d'une carde à l'autre en le peignant à fond. Pour y procéder, prenez de la main gauche la plus longue de vos cardes, ensorte que les dents regardent en - haut, & que les pointes courbées soient tournées vers la main gauche; menagez - vous la liberté du pouce, & le pouvoir de glisser la main d'un bout à l'autre de la carde. Prenez de la main droite un flocon, par le tiers de sa longueur ou environ; portez - en l'extrémité sur la carde, engagez - la dans les dents, aidez - vous du pouce gauche, si vous le trouvez à - propos, en l'appliquant sur le coton, comme vous voyez fig. prem. tirez le flocon de la main droite, sans le serrer beaucoup, il restera une partie du coton prise par un bout dans les dents de la carde, & l'autre bout de ce coton engagé sortira hors de la carde; réitérez quinze à seize fois cette manoeuvre jusqu'à ce que le flocon soit fini; remplissez, en procédant de la même maniere, la carde d'un bout à l'autre, avec de semblables flocons; observez seulement de n'en jamais trop charger à la fois.

La carde étant suffisamment garnie, fixez - la dans votre gauche, en la saisissant par le milieu & par le côté opposé à celui des dents. Prenez de la droite la plus petite de vos cardes dans un sens opposé à l'autre, c'est - à - dire les pointes en - bas & leur courbure tournée vers la droite; pour la tenir, saisissez - la par les deux bouts entre le pouce & le doigt du milieu, l'index se trouvera placé sur son dos; posez - la sur les filamens du coton qui sont au - dessus de l'autre carde, & les peignez legerement, en commençant comme vous voyez fig. 2. Plan. II. par les bouts du coton que vous tirerez un peu avec votre carde droite, afin d'enlever & d'étendre selon leur longueur tous les filamens du coton qui n'ont pas été engagés dans les dents de la grande carde. Continuez d'un bout à l'autre, en approchant la petite carde de plus en plus des dents de la grande, ensorte qu'en dix - huit à vingt coups de cette sorte de peigne, le coton qui sort en - dehors soit bien peigné. Faites la même opération par - dessous, pour enlever ce qui s'y trouve de mal rangé, & qui n'a pû être atteint par les pointes de la petite carde, lorsqu'on s'en est servi en - dessus.

Cela fait, il se trouve du coton engagé dans les deux cardes dont les parties extérieures ont été peignées; mais il est évident que les bouts du coton engagés dans l'intérieur de la grande carde, ne l'ont point été: c'est pourquoi l'on fait passer tout le coton de la grande carde sur la petite, sans changer leurs positions, mais en enfonçant seulement les dents de la petite dans le coton engagé dans la grande, en commençant à l'endroit où il se montre en - dehors, observant de tourner les cardes de sorte que le coton se puisse dégager peu - à - peu de l'une pour s'attacher à l'autre, peignant toûjours à mesure qu'il s'attache & qu'il sort de la grande pour charger la

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