ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"265"> insectes les resserrent successivement, en commencant par celui qui est le plus près du ventre, & font tomber les oeufs d'un anneau à l'autre par une espece de mouvement péristaltique. La fente de ce canal est presque invisible pendant que les insectes sont en vie; mais elle s'ouvre un peu davantage quand ils sont morts.

Toutes les femelles n'ont pas un pareil canal: celles qui déposent leurs oeufs sur la surface des corps, les font passer immédiatement par les parties génitales. Il n'y a que celles qui les déposent dans la chair, dans d'autres insectes, dans les feuilles, ou dans la terre, qui ayent besoin d'un semblable tuyau, afin qu'elles puissent les introduire aussi profondément qu'il est nécessaire.

Ce tuyau ne sert pas toûjours de canal aux oeufs. L'on trouve certains insectes aquatiques, dont les mâles ont ce canal aussi - bien que les femelles; ils s'en servent comme d'un soûpirail, par lequel ils respirent un air frais. On les voit souvent avancer sur la superficie de l'eau l'ouverture de ce canal; & l'on remarque même que quand ils sont rentrés sous l'eau, il s'éleve de petites bulles d'air qu'ils en laissent échaper.

Pour ce qui concerne en particulier chaque partie du corps des insectes, voyez - les chacune dans leur ordre alphabétique. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Corps étranger (Page 4:265)

Corps étranger, (Chirurgie.) on entend par corps étrangers, toutes les choses qui n'entrent point actuellement dans la composition de notre corps. On les partage en deux classes: on met dans la premiere ceux qui se sont formés au - dedans de nous; dans la seconde, ceux qui sont venus du dehors. Les uns & les autres peuvent être animés ou inanimés.

Ceux qui se sont formés chez nous, sont de deux especes. Les uns se sont formés d'eux - mêmes: telles sont la pierre dans les reins, ou dans les ureteres, ou dans la vessie, ou dans la vésicule du fiel, ou dans tout autre endroit du corps; la mole dans la matrice, les vers, & d'autres insectes dans les intestins, ou dans quelque autre partie du corps. Les autres sont devenus corps étrangers, parce qu'ils ont séjourné trop long - tems dans le corps: tel est un enfant mort dans la matrice; ou parce qu'ils se sont séparés du tout: telles sont les esquilles d'os, une escarre, &c.

Les corps étrangers venus de dehors, sont entrés dans le corps en faisant une division, ou sans faire de division. Ceux qui entrent en faisant une division, sont tous les corps portés avec violence: tels qu'un dard, une balle de fusil, un éclat de bombe, de la bourre, &c. Ceux qui entrent sans faire de division sont de toutes especes, & s'introduisent dans les ouvertures naturelles, dans les yeux, dans le nez, dans le gosier, dans les oreilles, dans l'anus, dans l'urethre, & dans la vessie.

On doit mettre parmi les corps étrangers l'air qui peut causer, en s'insinuant dans l'interstice des parties, des tumeurs qui prennent des noms différens, selon les parties où elles se trouvent. La tumeur faite d'air qui se trouve au ventre, s'appelle hydropisie tympanite; celle qui se trouve aux bourses, se nomme pneumatocele; celle qui se trouve à l'ombilic, s'appelle pneumatomphale. Si l'air s'est insinué dans tout le tissu cellulaire de la peau, le gonflement universel qui en résulte s'appelle emphyseme universel; si l'air ne s'est insinué que dans une certaine étendue, on appelle la tumeur qu'il produit, emphyseme particulier. Le détail de toutes ces maladies appartient à une Pathologie particuliere. Voyez - en les articles.

Tous les corps étrangers doivent être tirés, dès qu'il est possible de le faire, de peur que ceux qui sont engendrés dans le corps, tels, par exemple, que les pierres contenues dans la vessie, n'augmentent en volu<cb-> me, ou que ceux qui sont venus en - dehors, n'occasionnent par leur pression des accidens quiempêchent leur extraction, ou qui la rendent difficile. Mais il y a différentes manieres d'extraire les corps étrangers; on ne peut tirer les uns que par une ouverture qu'on est obligé de faire; on peut tirer les autres sans faire aucune division.

Si on tire un corps par l'endroit par lequel il est entré, cette maniere s'appelle attraction; si au contraire on le fait sortir par une ouverture opposée à celle où il est entré, cette maniere s'appelle impulsion.

La diversité des corps étrangers qui peuvent entrer, les différens endroits où ils se placent, les moyens singuliers qu'il faut quelquefois inventer pour en faire l'extraction, enfin les accidens que ces corps étrangers occasionnent, demandent quelquefois de la part des Chirurgiens, beaucoup de génie & d'adresse.

Avant que de faire l'extraction d'un corps de quelque espece que ce soit, on doit se rappeller la structure de la partie où il est placé; s'informer & s'assurer, s'il est possible, de la grosseur, de la grandeur, de la figure, de la matiere, de la quantité, de la situation du corps étranger, & de la force avec laquelle il a été poussé dans le corps, s'il est venu de dehors: il faut outre cela mettre le malade & la partie dans une situation commode, & telle que les muscles soient dans un état de relâchement, & faire choix des instrumens les plus convenables pour en faire l'extraction.

Les corps étrangers entrés & engagés dans quelque ouverture naturelle, doivent être tirés promptement. On doit auparavant faire des injections d'huile d'amande douce, pour lubrifier le passage & faciliter par ce moyen la sortie du corps. Quant aux corps étrangers qu'on ne peut tirer sans faire de division, ou sans aggrandir l'ouverture déjà faite par le corps, il faut, en faisant cette division, éviter les gros vaisseaux, les tendons, & les nerfs, la faire suivant la rectitude des fibres, des muscles, & proportionnée au volume du corps étranger, & même plus grande que petite, sur - tout si la partie qu'on ouvre est membraneuse & aponévrotique, pour éviter les accidens qui accompagnent presque toûjours les petites divisions.

Les instrumens dont on se sert pour faire l'extraction des corps étrangers, sont des curettes pour tirer ceux qui sont engagés dans l'oreille, ou dans l'urethre; les différentes especes de repoussoir & de pincettes pour tirer ceux qui sont engagés dans le gosier; les tenettes, les pinces, les tire - bales de différentes especes, grandeur, & figure, pour tirer les pierres, les balles, & les corps étrangers semblables. On employe encore plusieurs autres instrumens, suivant les circonstances qui s'y rencontrent: mais on préfere toûjours la main à tout instrument, lorsque le corps étranger est situé de façon qu'on peut le saisir avec les doigts.

On jugera par ce précis court, net, & méthodique, que j'ai tiré de M. de la Faye, combien cette partie de l'art est étendue, combien le chirurgien doit posséder de talens, de connoissances, & d'instrumens différens, pour ce genre particulier d'opérations. Mais il y a plus: quelques lumieres que le chirurgien ait acquises par ses études, quelques instructions qu'il ait prises dans les écoles, dans les hôpitaux, & dans les armées, quelques sommes qu'il ait pû employer pour se fournir d'un arsenal complet d'instrumens, il faut qu'il compte souvent davantage sur son génie, que sur toutes autres ressources; parce qu'il se présente plusieurs cas extraordinaires & imprevûs, dans lesquels il ne peut être guidé que par son bon sens & son invention. Il faut alors qu'il sache tirer de son industrie seule, les moyens de [p. 266] procurer l'extraction des corps étrangers, arrêtés ou enclavés dans une partie. Pour prouver ce que j'avance, je vais transcrire à ce sujet une observation fort curieuse, rapportée dans Dionis, & qui servira d'exemple.

« Un homme âgé de 27 ans, ayant reçu un violent coup de couteau sur la partie antérieure de la quatrieme des vraies côtes, fut pansé très - simplement pendant les trois premiers jours; mais une toux extraordinaire & un crachement abondant de sang étant survenus, on eut recours à M. Gerard. Il reconnut que les accidens dépendoient de la présence d'une portion de la lame du couteau qui traversoit la côte, & dont la pointe excédoit d'environ six lignes dans la cavité de la poitrine. Ce corps étranger débordoit si peu l'extérieur de la côte, & y étoit tellement fixé, qu'il ne fut pas possible de le tirer avec différentes pincettes ou tenailles, ni même de l'ébranler au moyen des ciseaux & du marteau de plomb; & quoique dans un cas aussi pressant il semble qu'on n'eût d'autre parti à prendre, que de scier ou de couper la côte, M. Gerard crut avant d'en venir à cette extrémité, devoir tenter de dégager ce corps étranger, en le poussant de dedans en - dehors.

Dans ce dessein il alla choisir un dé dont les tailleurs se servent pour coudre; il en prit par préférence un de fer, un peu épais, & fermé par le bout; il y sit creuser une petite gouttiere pour y mieux fixer la pointe du couteau; & ayant suffisamment assujetti ce dé sur son doigt index, il porta ce doigt ainsi armé dans la cavité de la poitrine, & réussit par ce moyen à chasser le morceau de couteau, en le poussant avec force de dedans en - dehors.

Ayant tiré le corps étranger, il quitta le dé & remit le doigt index à nud dans la poitrine, pour examiner si le couteau en traversant la côte, ne l'auroit point fait éclater en - dedans; il trouva un éclat capable de piquer, & qui tenoit trop fortement au corps de la côte pour qu'on pût l'en séparer entierement: il prit donc le parti de l'en rapprocher, & pour le tenir au niveau de la côte, il se servit du doigt qui étoit dans la poitrine pour conduire une aiguille courbe enfilée d'un fil ciré. Il fit sortir cette aiguille au - dessus de la côte, qui par ce moyen se trouva embrassée par le fil en - dehors de la poitrine sur une compresse épaisse d'un pouce, & serra assez le noeud pour appliquer exactement & remettre au niveau l'esquille saillante.

On sent aisément que l'effet d'une manoeuvre aussi ingénieuse a dû être non - seulement la cessation des accidens, mais encore une prompte guérison. »

Je n'ai pas parlé des médicamens attractifs pour tirer des plaies les corps étrangers, parce qu'il n'y a point de tels remedes. Je sai bien qu'il se trouve des auteurs qui en distinguent de deux sortes, dont les uns, disent - ils, agissent par une qualité manifeste, comme la poix, la résine, le galbanum, & plusieurs autres gommes; mais ce ne sont - là que des maturatifs! & les autres, ajoûtent - ils, attirent par des qualités occultes, comme l'ambre jaune, l'aimant, &c. mais un très - bon chirurgien n'y donne aucune confiance; il ne connoît de moyens de tirer les corps étrangers, que ses doigts, ses instrumens, & son génie pour en forger au besoin. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Corps (Page 4:266)

Corps, se dit aussi en matiere de Littérat. de plusieurs ouvrages de la même nature rassemblés & reliés ensmble.

Gratien a fait une collection des canons de l'Eglise, que l'on appelle corpus canonum. V. Canon. Le corps du droit civil est composé du digeste, du code, & des institutes. Voyez Droit civil. Voyez aussi Code & Digeste. Voyez aussi plus bas Corps (Jurisprudence.) Nous avons aussi un corps des poëtes grecs & un autre des poëtes latins. (G)

Corps de J. C. (Page 4:266)

* Corps de J. C. (religieux du) Hist. ecclésiast. ordre institué vers le commencement du xjv. siecle. Le fondateur n'en étant pas connu, on a supposé qu'après l'institution de la fête du saint Sacrement par Urbain IV. quelques personnes dévotes s'étoient associées pour adorer particulierement la présence de J. C au sacrement de l'autel, & réciter l'office composé par saint Thomas d'Aquin; & que c'est de là que sont venus les religieux du corps de J. C. ou les religieux blancs du saint Sacrement, ou les freres de l'office du saint Sacrement; & qu'on les assujettit à la regle de saint Benoît. Après avoir erré en plusieurs endroits, Boniface IX. les unit en 1393 à l'ordre de Cîteaux. Ils en furent ensuite séparés par différens évenemens; & ils subsisterent indépendans jusques sous Grégoire XIII. qui unit leur congrégation à celle du mont Olivet.

Corps (Page 4:266)

Corps, (Jurisp.) est l'assemblage de plusieurs membres ou parties qui forment ensemble un tout complet. Ce terme s'applique à différens objets qui vont être expliqués dans les subdivisions suivantes. (A)

Corps (Page 4:266)

Corps & Communautés. Ce terme comprend tous les corps politiques en général, c'est - à - dire toutes les personnes auxquelles il est permis de s'assembler & de former un corps; car on ne peut faire aucunes assemblées sans permission du prince; & ceux même auxquels il permet de s'assembler ne forment pas tous un corps ou communauté. Par exemple, les ordres de chevalerie ne sont pas des corps politiques, mais seulement un ordre, c'est - à - dire un rang & titre commun à plusieurs particuliers; les avocats forment de même un ordre, sans être un corps politique.

Pour former un corps ou communauté, il faut que ceux qui doivent le composer ayent obtenu pour cet effet des lettres patentes dûment enregistrées, qui les établissent nommément en corps & communautés, sans quoi ils ne seroient toûjours considérés que comme particuliers. Il ne leur seroit pas permis de prendre un nom collectif, ni d'agir sous ce nom; & l'on pourroit leur ordonner de se séparer: ce qui est fondé sur deux motifs légitimes; l'un d'empêcher qu'il ne se forme des associations qui puissent être préjudiciables au bien de l'état; l'autre, d'empêcher que les biens qui sont dans le commerce des particuliers ne cessent d'y être, comme il arrive lorsqu'ils appartiennent à des corps & communautés. V. au mot Communauté. (A)

Corps de Droit (Page 4:266)

Corps de Droit, est la collection des différentes parties du Droit; il y a deux sortes de corps de Droit, savoir le canonique & le civil. (A)

Corps de Droit canonique (Page 4:266)

Corps de Droit canonique, est la collection des différentes parties qui composent le droit canonique Romain: savoir le decret de Gratien, les decrétales de Grégoire IX. le sexte, les clémentines, les extravagantes communes, les extravagantes de Jean XXII. (A)

Corps des Canons (Page 4:266)

Corps des Canons, est la collection ou code des canons des apôtres & des conciles. Voyez Canon & Concile. (A)

Corps de Droit civil Romain (Page 4:266)

Corps de Droit civil Romain ou de Droit civil simplement, est la collection des différens livres de Droit composés par ordre de l'empereur Justinien, qui sont le code, le digeste, les institutes, les novelles, treize édits du même empereur; on y comprend aussi les novelles de Justin, quelques constitutions de Tibere, quelques - unes de Justinien & de Justin, les novelles de Léon, & celles de plusieurs autres empereurs; les livres des fiefs, les constitutions de l'empereur Frédéric II. les extravagantes d'Henri VII. le livre de la paix de Constance. Dans

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