ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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quelques éditions du corps de Droit, on a encote
compris les fragmens de la loi des douze tables,
qui est en effet la source de tout le droit Romain,
quelques fragmens d'Ulpen, les institutions de
Caius. (A)
Corps
(Page 4:267)
Corps, (contrainte par) voyez ci - devant Contrainte. (A)
Corps de Cour
(Page 4:267)
Corps de Cour, c'est le corps d'une compagnie
de justice, soit souveraine ou autre. Le terme de
cour étant pris en cet endroit pour compagnie de
justice en général, celui de corps est opposé à députation.
Les compagnies vont aux cérémonies en
corps de cour ou par députation. Elles sont en corps de
cour, lorsque toute la compagnie y est censée présente,
quoiqu'elle n'y soit pas toûjours complette.
Elles vont par députation, lorsque la compagnie
commet seulement quelques - uns de ses membres
pour la représenter. Une compagnie qui va en corps
de cour, marche avec plus de pompe & de cérémonie;
& on lui rend de plus grands honneurs qu'à de
simples députés. (A)
Corps de délit
(Page 4:267)
Corps de délit, est l'existence d'un délit qui
se manifeste de maniere qu'on ne peut douter qu'il
ait été commis, & qu'il ne soit plus question que
d'en découvrir l'auteur, & ensuite de le convaincre.
Par exemple, on trouve le cadavre d'un homme
assassiné, ou des portes enfoncées la nuit, voilà
un corps de délit.
Il n'en faut pas davantage au juge du lieu pour
informer de ce délit & en poursuivre la vengeance,
quand il n'y auroit ni dénonciateur ni partie civile,
parce qu'il importe pour le bien public que les
crimes ne demeurent point impunis.
Quand il n'y a point de corps de délit bien constaté,
on doit être fort circonspect à ne pas se déterminer
trop légerement par des présomptions, même
pour ordonner la question, parce qu'il peut arriver
que l'on impute à quelqu'un un délit qui ne soit
point réel. On a vû plusieurs fois des gens accusés,
& même condamnés pour prétendu assassinat de gens
qui ont ensuite reparu. (A)
Corps
(Page 4:267)
Corps, (femmes de) sont des femmes de condition
servile. Voyez Serfs & Mortaillables. (A)
Corps du Fief
(Page 4:267)
Corps du Fief, c'est le domaine du fief, tant
utile que direct; il est opposé aux droits incorporels
du fief. On appelle aussi corps du fief, ce qui en fait
la principale portion relativement à celles qui en
ont été démembrées, ou dont le seigneur s'est joüé.
Voyez
Fief, Démembrement, Jeu de Fief
. (A)
Corps
(Page 4:267)
Corps, (gens de) c'est un des noms que l'on donne
en quelques endroits aux serfs de main - morte.
(A)
Corps héréditaires
(Page 4:267)
Corps héréditaires, signifient des biens de
la succession tels qu'ils sont en nature. La légitime
doit être fournie en corps héréditaires, c'est - à - dire
que le légitimaire doit avoir sa part des meubles &
immeubles en nature, & qu'on ne peut, au lieu de
meubles & immeubles, lui donner de l'argent. (A)
Corps d'Héritages
(Page 4:267)
Corps d'Héritages, se dit dans le même sens
que corps héréditaires. (A)
Corps
(Page 4:267)
Corps, (hommes de) sont des serfs. Voyez Serfs
& Mortaillables. (A)
Corps d'Hôtel
(Page 4:267)
Corps d'Hôtel, signifie une maison entiere. Plusieurs coûtumes disent que l'aîné pour son préciput
a droit de prendre un corps d'hôtel. (A)
Corps des Marchands
(Page 4:267)
Corps des Marchands, voyez Marchands
& Corps (Commerce.). (A)
Corps des Métiers
(Page 4:267)
Corps des Métiers, voyez Métiers. (A)
Corps de Preuve
(Page 4:267)
Corps de Preuve; c'est l'assemblage de plusieurs
sortes de preuves, qui toutes ensemble forment
une preuve complete. Voyez Preuve. (A)
Corps
(Page 4:267)
Corps, (six) voyez Corps des Marchands,
Corps (Commerce.) (A)
Corps de Ville
(Page 4:267)
Corps de Ville, est une compagnie composée
des officiers municipaux, tels que sont à Parìs, &
dans quelques autres villes, les prevôt des marchands
& échevins, & autres officiers; ailleurs, les
maire & échevins; à Toulouse, les capitouls; à Bordeaux, & dans quelques autres villes, les jurats;
& ailleurs, les consuls, les bailes, syndics, &c. (A)
Corps
(Page 4:267)
Corps, en Architecture, est toute partie qui par
sa saillie excede le nud du mur, prend naissance dès le
pié du corps - de - logis. On appelle le corps principal
avant - corps du bâtiment, qui dans son extérieur est
capable de contenir toutes les pieces nécessaires
pour l'habitation du maître qui l'a fait bâtir, aussi
bien que pour ses domestiques; alors on l'appelle
principal corps - de - logis. On dit corps - de - logis particulier, de celui qui ne contient qu'un petit appartement
destiné pour les personnes de dehors, ou bien
pour placer des caisses, des écuries, des remises;
& on appelle ces différens corps - de - logis suivant leur
situation; corps - de - logis de devant, lorsqu'il est sur la
rue; de derriere, lorsqu'il donne sur une cour ou sur
un jardin; corps - de - logis en aile, lorsqu'il est placé à
la gauche ou à la droite d'une grande cour, & qu'il
communique à ceux de devant & de derriere. (P)
Corps - de - Garde
(Page 4:267)
Corps - de - Garde, (Archit.) est devant un grand
palais un logement au rez - de - chaussée pour les soldats
destinés à la garde du prince. Ce lieu doit être
voûté de peur du feu, & avoir une grande cheminée
& des couchettes pour les paillasses, comme
ceux du château de Versailles. (P)
Corps de Bataille
(Page 4:267)
Corps de Bataille, (Art. milit.) c'est, lorsqu'une
armée est divisée en trois lignes, la ligne du
milieu, ou celle qui est entre l'avant - garde, & l'arriere - garde. (Q)
Corps - de - Garde
(Page 4:267)
Corps - de - Garde, (Art - milit.) est dans l'Art
militaire un petit détachement de soldats pour faire
une garde particuliere. On en tire des sentinelles
pour les poser dans les lieux où il en est besoin.
On appelle aussi corps - de - garde, dans les places de
guerre, de petits bâtimens pratiqués dans les places
& dans les dehors, pour mettre les soldats & les officiers
de garde à l'abri du mauvais tems. (Q)
Corps - de - Garde
(Page 4:267)
Corps - de - Garde, (Art milit.) est un poste quelquefois
couvert, quelquefois découvert, destiné
pour mettre des gens de guerre qui sont de tems en
tems relevés par d'autres, pour veiller tour - à - tour
à la conservation d'un poste considérable. Voyez
Garde.
Le nom de corps - de - garde ne signifie pas seulement
le poste, mais encore les troupes qui l'occupent.
Chambers.
On pose ordinairement un grand & un petit corpsde - garde à une distance considérable des lignes, pour
être plus promptement averti de l'approche de l'ennemi.
Voyez Gardes ordinaires. (Q)
Corps d'une Place
(Page 4:267)
Corps d'une Place, dans l'Art militaire, est
proprement ce qui en forme immédiatement l'enceinte.
Ainsi les bastions & les courtines forment le
corps de nos places fortifiées à la moderne. (Q)
Corps de Bataille
(Page 4:267)
Corps de Bataille, (Marine.) on donne ce
nom à l'escadre qui est placée au milieu de la ligne.
Dans un combat naval, c'est ordinairement l'escadre
ou la division du commandant qui se place au
milieu, & qui fait le corps de bataille. (Z)
Corps - de - Garde
(Page 4:267)
Corps - de - Garde dans un vaisseau, (Marine.)
c'est ordinairement la partie qui se trouve sous le
gaillard de l'arriere, qu'on appelle demi - pont. Voyez
Marine, Pl. I. lett. K. (Z)
Corps - mort
(Page 4:267)
Corps - mort, (Marine.) c'est une grosse piece
de bois qu'on enfonce fortement dans la terre, &
un peu inclinée, & à laquelle tient une chaîne de fer
qui sert à amarrer les vaisseaux. (Z)
Corps
(Page 4:267)
Corps, (Marine.) on dit le corps du vaisseau; c'est
le corps du bâtiment sans ses agrés & apparaux,
comme voiles, cordages, &c. (Z)
[p. 268]
Corps
(Page 4:268)
Corps, dans le Commerce, se dit de plusieurs
marchands ou négocians dans un même genre, qui
forment une compagnie réglée par les mêmes statuts,
& soûmise aux mêmes chefs ou officiers.
Il y a à Paris six corps de marchands, qui sont regardés
comme les principaux canaux & instrumens
du commerce de cette grande ville.
Le premier est celui de la Draperie. Voyez Draperie.
Le second, celui de l'Epicerie. Voyez Epicerie.
Le troisieme, celui de la Mercerie. Voyez Mercerie.
Le quatrieme, celui de la Pelleterie. Voyez Pelleterie.
Le cinquieme, celui de la Bonneterie. Voy. Bonneterie.
Le sixieme est le corps de l'Orféverie Voyez Orféverie.
Chacun de ces corps a ses maîtres & gardes en
charge, qui en sont comme les chefs ou officiers.
Les assemblées particulieres de chaque corps se
font dans le bureau de ce corps ou maison commune
qu'a chacun d'eux pour traiter de sa police & de
ses affaires particulieres. Mais lès assemblées générales
se font ordinairement dans le bureau des Drapiers, qui seuls sont en droit de les convoquer, à
cause du premier rang qu'ils y tiennent; & c'est toûjours
le premier grand - garde de la Draperie qui préside.
Ce sont les maîtres & gardes des six corps des marchands
qui ont l'honneur de porter le dais sur les Rois,
les Reines, & autres princes, princesses, & seigneurs
qui font leur entrée publique à Paris, chaque corps
alternativement, depuis le throne dressé hors des
barrieres de la porte Saint - Antoine, jusque dans le
Louvre.
Les six corps de marchands de Paris ont une devise,
qui a pour corps un homme assis tenant en ses
mains un faisceau de baguettes qu'il s'efforce de
rompre sur le genou, & pour ame ces mots: Vincit
concordia fratrum. Voyez le Dict. de Commerce. (G)
Corps
(Page 4:268)
Corps, se dit aussi des communautés des arts &
métiers, c'est - à - dire de toutes les sortes d'artisans &
d'ouvriers qui ont été réunis en divers corps de jurande.
On dit plus ordinairement communauté. Voyez
Communauté. Ibid. (G)
Corps de Jurande
(Page 4:268)
Corps de Jurande; ce sont les communautés
d'artisans à qui, par des lettres patentes des rois, il
à été accordé des jurés, le droit de faire des apprentis,
la maîtrise, & des statuts de police & de discipline.
Voyez Jurés & Jurande. Ibid. (G)
Corps de Pompe
(Page 4:268)
Corps de Pompe, voyez Pompe.
Corps d'Entrée
(Page 4:268)
Corps d'Entrée, (Danse.) ce sont les choeurs
de danse qui figurent dans un ballet, & qu'on nomme
aussi figurans. Le corps d'entrée est ordinairement
composé de huit danseurs & danseuses; quelquefois
ils sont jusqu'à seize. Voyez
Entrée, Figurant,
& Quadrille. (B)
Corps
(Page 4:268)
Corps, en Venerie, se dit quand il s'agit de la
tête d'un cerf, d'un dain, & d'un chevreuil, & des
perches & du marrain où sont attachés les andouillers;
& quand il s'agit du pié, il se dit des deux côtés
du pié d'une bête fauve, & des pinces qui forment
le bout du pié.
Corps ligneux
(Page 4:268)
Corps ligneux, (Hist. nat. botan.) ce qui est
renfermé dans la tige couverte de l'écorce dont il
tire son origine, aussi - bien que de la graine; son
tissu est plus serré, & forme un cercle plein de pores,
plus ouverts que ceux de l'écorce. (K)
Corps
(Page 4:268)
Corps, dans les Arts méchaniques, se dit ordinairement
de quelque partie principale d'un ouvrage,
d'une machine: en voici quelques exemples.
Corps de Seau,
(Page 4:268)
Corps de Seau, en terme de Boisselerie; c'est
une planche de hêtre fendue très - mince, haute d'en<cb->
viròn un pié, dont on fait le milieu ou corps du
seau.
Corps de Carrosse
(Page 4:268)
Corps de Carrosse; c'est ainsi que les Selliers
appellent le carrosse avant qu'il soit posé sur ses
roues & sur son train.
Corps
(Page 4:268)
Corps, dans l'Ecriture, est relatif à la hauteur &
à la force du caractere: ainsi une écriture qui peche
par le corps, est ou trop maigre ou trop courte, &c.
Le corps a la hauteur de huit becs de plume & cinq &
demi de large pour le titulaire; quatre & demi pour
la hauteur de la ronde, & quatre environ de large;
pour la coulée, sept & demi de hauteur & cinq de
large.
Les majeurs ou mineurs qui excedent les autres
lettres, se partagent en trois parties; le corps intérieur
ou médial de la figure, le corps supérieur qui
excede au - dessus du caractere, & l'inférieur qui excede
en - dessous.
Corps
(Page 4:268)
* Corps, (Fonderie en caracteres d'Imprimerie.) Les
caracteres d'Imprimerie ont une épaisseur juste &
déterminée, relative à chaque caractere en particuculier,
& sur lesquels ils doivent être fondus: c'est
cette épaisseur qui s'appelle corps, qui fait la distance
des lignes dans un livre; & on peut dire qu'il y a
autant de corps dans une page, qu'il y a de lignes:
c'est ce corps qui donne le nom au caractere, & non
l'oeil de la lettre. Cependant pour ne rien confondre,
lorsque l'on fond, par exemple, un cicéro sur
le corps de saint - augustin, pour donner plus de blanc
entre les lignes de ce cicéro, pour les ouvrages de
poésie ou autres, on dit pour lors ail de cicéro sur le
corps de saint - augustin. Voyez Caracteres.
On dit corps foible & corps fort, par un abus qui
vient de l'ignorance des premiers tems de l'Imprimerie, qui n'a été remarqué qu'en 1742 par le sieur
Fournier le jeune, graveur & fondeur de caracteres
à Paris. Il a donné un plan qui assigne au corps des
caracteres une épaisseur fixe & déterminée, & une
correspondance générale entre eux. N'y ayant point
de regle sûre pour exécuter les caracteres avant que
le sieur Fournier on ait donné, il est arrivé que
chaque Imprimeur a fait faire ces caracteres suivant
les modeles qu'il a trouvé chez lui, ou qu'il a voulu
choisir: ainsi il commande, par exemple, un caractere
de cicéro, sans connoître la mesure déterminée
& exacte que devroit avoir ce corps; un autre a le
même caractere, dont le corps est un peu plus fort;
un troisieme en a un plus foible, & ainsi des autres.
D'un même caractere ainsi différent de corps, on appelle
le plus épais corps fort, & les autres corps soible. Ces corps ainsi confondus, n'ont ni mesure,
ni justesse, ni correspondance; ce qui jette une
grande confusion dans l'Imprimerie, & elle subsistera
tant qu'on n'exécutera point les proportions données
par ledit sieur Fournier. V. l'art. Caractere.
Corps
(Page 4:268)
Corps, en termes de Fondeur de cloches, est la troisieme
partie de la plus grande épaisseur du bord de
la cloche, ou la quarante - cinquieme du diametre.
Voyez l'article Fonte des Cloches.
Corps
(Page 4:268)
Corps, (Joüaillerie.) il se dit de l'anneau d'une
bague. Lorsqu'une bague a une tête, l'anneau qui
la supporte s'appelle le corps de bague.
Corps
(Page 4:268)
Corps, (Maréchall.) on appelle ainsi les côtes
& le ventre du cheval. Avoir ou n'avoir point de
corps. Voyez l'article suivant. (V)
Corps
(Page 4:268)
Corps, (avoir du) Maréchall. se dit d'un cheval
qui a le flanc rempli, & les côtes évasées & arrondies.
N'avoir point de corps, se dit d'un cheval qui a
les côtes plates, & dont le ventre va en diminuant
vers les cuisses, comme celui d'un levrier. Les chevaux
d'ardeur sont sujets à cette conformation. Avoir
de la noblesse, se dit principalement d'un cheval qui
a le cou long & relevé, & la tête haute & bien placée.
Avoir du ventre, se dit en mauvaise part d'un
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