ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"253"> gnes à son orisice supérieur, & d'une ligne à l'inférieur; l'instrument est divisé en trois tronçons; le dernier a un pouce un quart de diametre en - haut; celui du milieu 8 lignes en - haut; ainsi le canal entier va toûjours en s'évasant du bocal jusqu'à la patte. Voyez toutes ces especes de cornet, Planche VII. de Lutherie, fig. 6. 7. 10. 11. 12. 13. & 15.

Cornet, (Page 4:253)

Cornet, (Orfévrer.) opération de l'essai de l'or; la derniere forme que l'on donne à la plaque préparée pour faire l'essai. Quand on l'a rendue aussi mince qu'il convient, on la tourne sur un arbre de fer en forme de cornet; c'est sous cette forme qu'on la met dans l'acide nitreux. C'est un terme tellement consacré à cette opération, que quand on en parle on dit: le cornet est beau, bien sain, ou il est détérioré.

Cornet, (Page 4:253)

Cornet, (grand) Lutherie, jeu d'orgue, un de ceux qu'on appelle composés, c'est - à - dire qui ont sur chaque touche plusieurs tuyaux qui parlent à la fois. Ce jeu est composé du dessus de bourdon de 8 piés A, d'un dessus de flûte B, d'un dessus de nazard C, d'un dessus de quarte nazard D, & d'un dessus de tierce E, fig. 3. Pl. d'Orgue. Les sons de ces tuyaux forment l'accord parfait, dans lequel l'octave est redoublée. Voyez la table du rapport & de l'étendue des jeux de l'Orgue, & Cornet d'echo, & Cornet de récit, dont celui - ci ne differe que parce qu'il est de plus grosse taille.

Cornet d'écho, (Page 4:253)

Cornet d'écho, (Lutherie.) est un jeu d'orgue de la classe de ceux qu'on appelle composés, c'est - à - dire de ceux qui ont plusieurs tuyaux sur chaque touche qui parlent tous à la sois. Les tuyaux sur une même touche font un dessus de bourdon, un dessus de flûte, un dessus de nazard, un dessus de quarte de nazard, & un dessus de tierce, qui parlent tous ensemble; ce qui fait sur chaque touche l'accord parfait, dans lequel l'octave est recoublée, ut sol, ut mi. En montant il n'est composé que des dessus de ces jeux, parce qu'il n'a d'étendue que les dessus & les tailles du clavier ou les deux octaves supérieures. Voyez Clavier. Dans quelques orgues ce cornet descend jusqu'à l'f ut fa de la clé de fa. Voyez l'artiz. Orgue, & la table du rapport de l'étendue des jeux de l'orgue, qui contient un cornet de deux octaves seulement, lequel commence à la clé de c sol ut, & la fig. 43. Pl. d'Orgue.

La place du cornet d'écho est dans le bas du fust de l'orgue, pour que ses sons soient étouffés en partie, & qu'ainsi il imite mieux l'écho. Pour la même raison on fait les tuyaux de plus menue taille que ceux du cornet de récit.

Ce jeu est ordinairement sur un sommier séparé, qui reçoit le vent du grand sommier par des portevents de plomb, qui prennent dans les gravures du sommier de l'orgue, & le vont porter aux gravures du sommier du cornet; ou bien il a une loge particuliere, dont les soupapes sont ouvertes par un abregé dont les touches du troisieme clavier tirent les targettes. Voyez Orgue, Abregé, &c.

Cornet de récit, (Page 4:253)

Cornet de récit, (Lutherie.) est un jeu de'la classe de ceux qu'on appelle composés, c'est - à - dire qui ont sur chaque touche plusieurs tuyaux qui parlent à la fois; voyez Cornet d'echo, dont il ne differe, que parce que ses tuyaux sont un jeu de plus grosse taille, quoiqu'ils soient à l'unisson, & qu'au lieu d'être renfermé dans le bas de l'orgue, il est au contraire placé au haut, derriere les tuyaux de la montre, en lieu où il puisse facilement se faire entendre. Ce jeu qui a deux octaves ou deux octaves & quinte d'étendue, est sur un sommier & un clavier séparé, dont les soupapes sont ouvertes par un abrégé séparé. Voyez Abregé & Orgue, où la facture de ce jeu est expliquée, & la table du rapport de l'étendue des jeux de l'orgue.

Cornet, (Page 4:253)

* Cornet, on donne ce nom à un morceau de papier, lorsqu'après l'avoir roulé sur lui - même, on en a formé une espece de vaisseau pointu par un bout & fort évasé par l'autre, où l'on peut renfermer des substances solides & même fluides, lorsqu'elles ont une certaine consistance, & qu'on ferme par le bout pointu en le tortillant, & par le côté évasé en en rabattant les bords de tous côtés sur la surface de la substance contenue dans le cornec.

Cornet, (Page 4:253)

Cornet, (Chasse.) piége pour des oiseaux voraces, comme corneilles, pies, & autres. Faites des cornets de fort papier gris ou bleu; frottez - en le dedans avec de la glu, & mettez au fond quelque morceau de charogne ou autre apas qui les attite: en fourrant la tête dans le cornet, la glu s'attachera à leurs plumes, & ainsi ne pouvant pas voir, ils retomberont & on les prendra à la main.

Cornet, (Page 4:253)

* Cornet, c'est la partie d'un écritoire, qui contient l'encre. Comme cette partie étoit de corne dans les écritoires communes, on l'a appellée cornet, & ce nom a passé à tous les vaisseaux, ou de cuivre, ou d'argent, ou d'or, ou de verre, qui ont la même destination dans toutes sortes d'écritoires. Les cornets des écritoires de cornes se font avec la corne du boeuf. Se monter, être applatie, s'ouvrir & s'étendre, sont les premieres façons qu'on lui donne quand on la travaille. Voyez Galins, Ouvrir, Fendre, Etendre, Applanir, Cornetier - Tabletier.

Cornet (Page 4:253)

Cornet, (Pâtisserie.) espece de gaufre faite de farine & de sucre ou de miel délayés: on cuit le cornet entre deux fers gravés, qui y marquent en rolief les traits qu'on y voit; au sortir du fer on le tortille & on lui donne la forme d'un cornet d'épice.

Cornet, (Page 4:253)

Cornet, (Jeux de hasard.) espece de petit gobelet rond & délié, ordinairement de corne, & dont on fait usage pour agiter les dés quand on joüe.

Le cornet dont les anciens se servoient pour joüer aux dés & aux osselets, & qui peut être fut inventé pour empêcher les coups de main, étoit rond en forme d'une petite tour, plus large par le bas que par le haut, dont le cou étoit étroit. Ordinairement il n'avoit point de fond, mais plusieurs degrés audedaus, qui faisoient faire aux dés & aux osselets plusieurs cascades avant que de tomber sur la table, comme il paroît pal ce passage d'Ausone:

Alternis vicibus, quos proecipitante rotatu Fundunt excussi per cava buxa gradus.

On l'appelloit chez les latins, turris, turricula, orca, phimûs, fritillus, &c. Ce sont les Tabletiers - Cornetiers qui font les cornets. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CORNETIER ou TABLETIER EN CORNES (Page 4:253)

CORNETIER ou TABLETIER EN CORNES, s. m. est un ouvrier du corps des Tabletiers, qui ne fait ordinairement que les ouvrages de corne, moins parce qu'il n'a pas droit d'en faire d'autres, que parce qu'il a choisi volontairement cette partie de la Tableterie, comme celle où il a espéré de faire plus de profit & de progrés.

Les Cornetiers n'ont point d'autre communauté, d'autres statuts, ni d'autres priviléges que les Tabletiers. Les ouvriers de cette profession sont beaucoup plus communs à Rouen & à Dieppe qu'a Paris, où l'on en compte à peine quatre ou cinq. Voy. Tabletiers.

CORNETO (Page 4:253)

CORNETO, (Géogr. mod.) petite ville d'Italie dans l'état de l'Eglise, sur la Marta. Long. 29. 28. lat. 42. 15.

CORNETTE (Page 4:253)

* CORNETTE, s. m. (Art. milit.) c'est ainsi qu'on appelle l'officier qui porte l'étendart dans chaque compagnie de cavalerié & de dragons. Son poste dans une action, est à la tête de l'eseadron; & dans les marches, entre le troisieme & quatrieme rang. Il commande la compagnie après le lieutenant. [p. 254] On dit enseigne des monsquetaires & guidon des gendarmes, au lieu de cornette. Dish.

Cornette (Page 4:254)

Cornette, (Marine.) C'est un pavillon que les chefs d'escadre portent au mât d'artimon. La cornette est blanche, & doit avoir quatre fois plus de battant que de guidant; fendue par le milieu des deux tiers de sa hauteur, dont les extrémités se terminent en pointe. Ordonnance de la marine de 1689. tit. ij.

La cornette ne peut être portée que par un chef d'escadre, & lorsqu'il est accompagné de cinq vaisseaux, à moins qu'il n'en ait la permission particuliere du Roi.

Lorsque plusieurs chefs d'escadre se trouveront joints ensemble dans une même division ou escadre particuliere, il n'y aura que le plus ancien qui pourra arborer a cornette, les autres porteront une simple flamme. (Z)

Cornette, (Page 4:254)

Cornette, (Hist. mod.) sorte de chaperon à l'usage des magistrats dans plusieurs villes; ils la portent sur l'épaule, & elle caractérise leur dignité.

Cornette, (Page 4:254)

Cornette, (Hist. mod.) bande de soie que les professeurs du collége royal portent autour du col, & qui étoit autrefois particuliere aux docteurs en Droit.

Cornette, (Page 4:254)

* Cornette, vêtement de tête à l'usage des femmes, elles n'en mettent guere qu'en deshabillé. La cornette est composée de trois pieces, le dessus, le dessous, & le fond. Le fond couvre tout le derriere de la tête; il est plissé. La piece à laquelle le fond est cousu, qui enveloppe le front, les oreilles, & qui pend à droite & à gauche, ou s'attache sous le menton, ou se releve sur le haut de la tête, s'appelle la bande ou le dessus. Le dessous est une bande toute semblable au dessus, placée de la même maniere, à cette seule différence que le dessous avance un peu plus avant que le dessus. On pratique au bas du fond un grand ourlet plat, qu'on appelle une passe; on y met un ruban attaché au côté droit & au côté gauche, de maniere que la partie attachée au côté droit étant ramenée à gauche dans la passe, & la partie attachée au côté gauche, étant ramenée dans la passe au côté droit, quand on vient à tirer ces parties de ruban, on force les côtés à s'approcher, & par conséquent & la passe & le derriere du bas du fond à se froncer: c'est ainsi que la cornette se serre sur la tête. Ces deux bouts de ruban viennent ensuite se noüer ou s'attacher à l'épingle sur le haut de la tête; le dessus & le dessous sont assemblés avec le fond, de maniere qu'ils forment tout autour du visage des plis plats. Il y a des cornettes de jour, il y en a de nuit, il y en a d'une infinité de formes & de noms différens; mais elles conservent toutes en grande partie la façon que nous venons de décrire. On met sur la cornette une coëffe de mousseline qui se noue sous le menton, & qui se ramenant quelquefois autour du col, va se noüer encore une fois au derriere de la tête.

Cornette, (Page 4:254)

Cornette, (Fauconn.) c'est ce qu'on appelle la houpe ou tiroir de dessus le chaperon de l'oiseau.

CORNIEN (Page 4:254)

* CORNIEN, s. m. (Hist. anc.) celui qui joüoit de la corne, instrument militaire. Voyez Corne, Hist. anc.

CORNICHE, ou CORNET (Page 4:254)

CORNICHE, ou CORNET, voyez Calmar.

Corniche, (Page 4:254)

Corniche, s. f. terme d'Architecture. On comprend sous ce nom tout membre à - peu - près saillant de sa hauteur, & servant à couronner un bâtiment ou tout autre membre principal en Architecture, qui par sa saillie jette loin du pié du bâtiment les eaux du ciel.

La corniche est toûjours considérée comme la troisieme partie d'un entablement (voyez Entablement), & en compose la partie supérieure. Il en est de propres à chacun des cinq ordres, & qui sont le plus universellement approuvées; celles de Vignole, par exemple, sont assez belles en général, & ont été assez communément suivies dans nos édifices françois. (Voyez leur profil dans les plans de l'Architecture.) La corniche toscane, suivant cet auteur, est composée de trois parties principales; savoir, d'une cimaise inférieure (voyez Cimaise), d'un larmier (voyez Larmier), & d'une cimaise supérieure. La dorique est composée de deux cimaises & de deux larmiers; l'ionique, de trois cimaises & de deux larmiers; la corinthienne & composite, de trois cimaises & de trois larmiers. Mais Palladio, auteur qui a été plus suivi en Italie, donne à cette derniere trois cimaises & quatre larmiers, c'est - à - dire qu'un de ces larmiers est à double platte - bande, ainsi qu'on remarque à la corniche de l'ordre composite du château de Clagny, & au portail des Minimes à Paris.

Toutes ces parties principales sont divisées par d'autres membres qu'on nomme en général moulures, (voyez Moulures). Ces moulures sont appliquées en plus ou moins grande quantité, selon la richesse des ordres, & doivent être plus ou moins ressenties, selon leur vilité ou leur élégance; & enfin doivent être conservées lices ou taillées d'ornemens, selon la richesse de l'ordonnance.

Lorsque l'oeconomie ou quelqu'autre considération fait supprimer les ornemens dans les corniches, il faut savoir que les larmiers inférieurs de chacune d'elles, excepté la toscane, ont les membres d'Architecture qui les caractérisent: par exemple, le larmier inférieur de la corniche dorique est orné de mutules (voyez Mutule), beaucoup plus propres à cet ordre dans les dehors, que le denticule, malgré l'exemple célebre que nous en ont donné les anciens au théatre de Marcellus; celui de la corniche ionique, de denticules (voyez Denticule); celui de la corniche corinthienne & composite, de modillons (voyez Modillon). Palladio, auteur que nous ne saurions trop citer, fait les modillons de la corniche composite à doubles faces, & a été suivi en cela par plusieurs architectes anciens & modernes, dont on voit les différens systèmes dans le livre de M. de Chambrai, qui nous a donné le parallele des ordres d'Architecture des dix commentateurs de Vitruve.

On appelle corniche architravée, celle qui étant composée des principaux membres dont nous venons de parler, a pour supplément une ou plusieurs plattes - bandes qui lui tiennent lieu d'architrave (voyez Architrave). Communément cette corniche tient lieu d'entablement dans un édifice de peu d'importance; ensorte que la cimaise inférieure de la corniche tient lieu de cimaise supérieure à l'architrave, & que la frise est absolument supprimée (voyez Frise). Mais ce genre de corniche ne doit jamais couronner un ordre d'Architecture, malgré les exemples fréquens que nous en donnent nos architectes modernes.

Chaque membre principal de la corniche profile assez communément sur son quarré, & l'on affecte de dégager par un renfoncement le plafond ou sophite du larmier supérieur, (voyez Sophite) afin d'éloigner l'écoulement des eaux de la surface du bâtiment: raison pour laquelle on fait toûjours, comme nous l'avons déjà dit, les corniches au moins aussi saillantes que leur hauteur, ainsi qu'on le va voir par les mesures que nous donnons d'après Vignoles.

La corniche toscane a de saillie un module six parties (voyez Module), sur un module quatre parties de hauteur; la corniche dorique deux modules sur un module six parties; la corniche ionique trenteune parties sur un module trois quarts; la corniche corinthienne deux modules deux parties sur deux

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