ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"191"> crée & prolongée en plusieurs pointes. Le scorpion (Pl. XXI. fig. 10.) est de ce genre.

Huitieme genre: buccins lisses ou très - peu raboteux, tournés de gauche à droite, & dont la pointe n'est pas fort allongée.

Neuvieme genre: buccins hérissés de pointes tournées de gauche à droite, & dont le milieu est enflé. La becassine épineuse (Planc. XXI. fig. 11.) est de ce genre.

Dixieme genre: buccins tournés de droite à gauche, & dont le milieu est enflé. Plan. XXI. fig. 12. On les appelle uniques, comme il a déjà été dit, parce que leur spirale est tournée différemment de celle du plus grand nombre des coquilles.

Onzieme genre: buccins lisses dont le bec & la pointe sont fort allongés.

Douzieme genre: buccins legerement cannelés, & dont le bec & la pointe sont fort allongés.

Treizieme genre: buccins entourés de larges cannelures, & dont la pointe & le bec sont fort allongés, & la levre mince.

Quatorzieme genre: buccins entourés de larges cannelures, & dont la pointe & le bec sont fort allongés, & dont la levre est doublée.

Quinzieme genre: buccins hérissés de pointes, & dont le bec & la pointe sont allongés. La chicorée (Pl. XXI. fig. 13.) est de ce genre.

Seizieme genre: buccins chargés de tubercules, & dont le bec n'est pas allongé, & la gouttiere du bec n'est pas courbée.

Dix - septieme genre: buccins cannelés dont le bec n'est pas allongé, & dont la gouttiere du bec n'est pas recourbée.

Dix - huitieme genre: buccins lisses dont la pointe est allongée, & dont le bec est court, & dont la gouttiere du bec est droite.

Dix - neuvieme genre: buccins minces dont la levre est écartée, le bec court, & la gouttiere du bec droite.

Vingtieme genre: buccins épais dont la levre est écartée, le bec court, & la gouttiere du bec droite.

Vingt - unieme genre: buccins applatis dont le bec est court, & dont la gouttiere du bec est droite.

Vingt - deuxieme genre: buccins cannelés, enslés, dont le bec est recourbé.

Vingt - troisieme genre: buccins lisses, enflés, & dont le bec est recourbé.

Vingt - quatrieme genre: buccins dont le bec est recourbé, & dont la pointe est fort allongée.

Selon l'ordre chronologique des différentes méthodes qui ont été faites pour la division des coquilles, il me paroît que celle de M. Tournefort doit suivre celle de Lister, quoiqu'elle n'ait été publiée qu'en 1742 par M. Gualtieri de Florence, dans le livre qui a pour titre: Index test. conch. &c. Cet ouvrage posthume a été tiré d'un manuscrit de M. de Tournefort: les coquilles y sont distribuées en trois classes générales, dont la premiere comprend les univalves; la seconde, les bivalves; & la troisieme, les multivalves. Les univalves sont soûdivisées en trois familles, qui renferment les univalves proprement dites, les univalves contournées en spirale, c'est - à - dire les turbinées, & les univalves faites en forme de tuyau. Il y a deux familles de bivalves: dans les unes les deux pieces ferment exactement de tous côtés; dans les autres les deux pieces ne se touchent qu'en partie, & laissent une ouverture à chaque bout. Enfin les multivalves composent deux familles; dans celles de la premiere, les différentes pieces sont articulées les unes avec les autres; & dans celles de la seconde famille, elles sont simplement unies & adhérentes par des cartilages.

En 1705, Rumphius fit une distribution méthodique des coquilles dans son ouvrage qui a pour titre, Thesaurus cochlearum, concharum & conchiliorum musei amboinici, &c. & qui a été imprimé à Leyde.

Langius publia à Lucerne en 1722 un livre intitulé, Methodus nova & facilis test. mar. in class. &c. distribuendi. Cet auteur ne traite que des coquilles de mer, & il les divise en trois classes générales, dont la premiere renferme les coquilles univalves, qui ne sont point turbinées; les turbinées sont dans la seconde classe, & les bivalves dans la troisieme. Langius soûdivise la premiere classe en deux autres, dont les caracteres sont fondés sur la différence qui se trouve entre les coquilles univalves qui ne sont pas turbinées ni contournées en spirale à l'intérieur, & celles qui sans être turbinées sont cependant contournées en spirale à l'intérieur, mais de façon qu'il n'en paroît aucun vestige à l'extérieur. Les premieres sont les patelles, les glands de mer, les tuyaux de mer, &c. Les secondes sont les nautiles, les porcelaines, les cornes d'Ammon, &c. Les turbinées sont divisées en six classes: la premiere renferme celles que l'auteur désigne par leur longueur, cochleoe longoe; leur bouche est fort allongée: celles de la seconde classe ont aussi la bouche allongée, mais elle est terminée par une gouttiere, cochleoe canaliculatoe: les coquilles de la troisie me classe portent le nom de buccins; leur bouche & leur pointe sont allongées, & elles sont fort grosses à l'endroit du premier tour du spirale: celles de la quatrieme ne different des buccins qu'en ce qu'elles ne sont pas si grosses dans le premier tour de spirale: la cinquieme classe comprend les coquilles qui ne sont allongées que par la pointe: enfin celles de la sixieme classe ne sont allongées ni par un bout ni par l'autre; elles sont au contraire si raccourcies, que l'auteur les appelle conchoe breviores. Il distingue trois sortes de coquilles bivalves: les premieres ont les deux pieces semblables, & aussi longues d'un côté de la charniere que de l'autre: dans les secondes, les deux pieces sont semblables, mais plus longues d'un côté de la charniere que de l'autre: les troisiemes sont composées de deux pieces, qui ne sont point semblables l'une à l'autre; elles portent dans cette méthode le nom d'anomales.

Il y a une dissertation de M. Hebenstreit, publiée à Leipsic en 1728, sur la distribution méthodique des coquilles; il a tâché de faire accorder les caracteres de sa méthode avec ceux des animaux qui sont renfermés dans les coquilles, & il les divise en neuf classes, dont voici la suite. 1°. Les coquilles univalves irrégulieres, ce sont les glands de mer & les vermisseaux de mer. Cet auteur prétend que le gland de mer doit être regardé comme univalve, parce que toutes ses différentes pieces sont réunies en une seule par le bas. 2°. Les univalves régulieres, qui ne sont point contournées en spirale. 3°. Les univalves régulieres contournées en spirale dans toute leur longueur. 4°. Celles qui ne sont contournées en spirale que vers la pointe, qui ont la bouche étendue d'un bout à l'autre, & qui forment une spirale irréguliere. 5°. Celles qui ne différent des précédentes que par la position de la spirale, qui tourne autour du centre. 6°. Les coquiltes dans lesquelles il n'y a qu'un tour de spirale fort court, ce sont les oreilles de mer. 7°. Les bivalves, dont les deux pieces sont jointes par une charniere au - delà de laquelle elles ne débordent pas. 8°. Celles dont les deux pieces débordent au - delà de leur charniere. 9°. Les bivalves, dont les deux pieces sont jointes par une large articulation; telles sont les peignes & les huîtres.

M. Breyn, dans une dissertation latine imprimé à Dantzick en 1732, a donné une méthode pour la distribution des coquilles; il les divise en deux classes générales, dont la premiere comprend celles qui [p. 192] sont faites en forme de tuyaux, & la seconde celles qui ont la figure d'un vase. La premiere classe est divisée en deux branches; les coquilles qui forment la premiere sont celles qui n'ont qu'une seule cavité, qui s'étend en ligne droite ou courbée irrégulierement, comme les dentales, les antales, les tubes vermiculaires, &c. ou contournées en spirale réguliere, comme les nautiles papiracées, les nérites, les limas, les buccins, les porcelaines, & en un mot toutes les turbinées. La seconde branche est composée des coquilles dont l'intérieur est divisé en plusieurs cellules, comme les nautiles chambrés, les cornes d'Ammon, &c. La seconde classe est aussi divisée en deux parties; les coquilles de la premiere partie sont appellées simples, parce qu'elles n'ont qu'une seule piece, telles sont les patelles. Les coquilles de la seconde partie de cette division ont plusieurs pieces: il y en a de quatre sortes: 1°. les coquilles bivalves: 2°. celles qui ont deux pieces principales & quelques autres plus petites, comme les pholades, les conques anatiferes: 3°. les coquilles qui ont une piece principale & d'autres plus petites, comme le gland de mer: 4°. celles qui sont formées de façon qu'elles n'ont que deux ouvertures, dont l'une est la bouche & l'autre l'anus, & qui sont hérissées de piquans de matiere testacée; ce sont les oursins.

M. Linnaeus, dans son ouvrage intitulé systema naturoe, imprimé à Leyde in - fol. en 1735, & dont il y a eu depuis plusieurs éditions, met les coquillages au rang des vers. Dans les dernieres éditions, dont la plus récente est de 1748, il les divise en neuf ou dix classes. La premiere comprend les pateles; la seconde les turbinées, telles que les volutes ou cornets, les buccins, les casques, les pourpres, les lambis, les nérites, les sabots, &c. la troisieme les porcelaines; la quatrieme les oreilles de mer; la cinquieme les dentales, les vers à tuyaux, l'arrosoir, l'orgue de mer; la sixieme les nautiles, &c. la septieme les moules, les dails ou pholades, les coutellieres, les tellines ou tenilles, les cames lavignons ou palourdes, les huîtres, les coeurs de boeuf, les jamboneaux, les pinnes marines, les petoncles ou sourdons, &c. la huitieme les glands de mer, les bernacles, &c. la neuvieme les oursins; enfin le microscome est dans la dixieme classe. Syst. nat. &c. Parisiis, 1744.

M. Gualteri, dont nous avons déjà cité le nom & l'ouvrage sur la division des coquilles, & l'auteur de l'histoire naturelle éclaircie dans deux de ses principales parties, la Lithologie & la Conchyliologie, ont publié en 1742 chacun une méthode pour la distribution des coquilles. Dans celle de M. Gualterì elles sont divisées en cinq classes générales; la premiere comprend celles qui ne sont pas de mer; cette classe est sous - divisée en deux branches, dont l'une s'étend à toutes les coquilles de terre, & l'autre aux coquilles d'eau douce: l'auteur distingue deux sortes de coquilles de terre, qui toutes sont turbinées; les unes sont applaties & les autres allongées. Il établit trois sortes de coquilles d'eau douce, savoir, les coquilles qui ne sont pas turbinées, celles qui le sont, & les coquilles bivalves. La seconde classe renferme les coquilles de mer qui ne sont pas turbinées, elles sont sous - divisées en coquilles simples & en coquilles dont la structure intérieure est cachée: les premieres sont en forme de petit plat, comme les patelles, ou en forme de tuyaux divisés en plusieurs cellules; les autres sont aussi en forme de vase comme les porcelaines, ou en forme de tuyaux divisés en plusieurs loges, comme les nautiles, les cornes d'Ammon, &c. La troisieme classe comprend les turbinées de mer, qui sont soûdivisées dans cette méthode comme dans celle de Langius, que j'ai rapportée plus haut. Les bivalves de mer font dans la quatrieme classe, & les caracteres de leur soûdivision sont les mêmes que dans la méthode de Langius. La cinquieme classe de M. Gualteri renferme les coquilles de mer composées de plusieurs pieces; il les distingue en trois sortes, parce que les différentes pieces sont articulées par des cartilages, comme dans les pholades, &c. ou par des sutures écailleuses, comme dans les glands de mer; ou enfin par des vraies sutures, comme dans les oursins.

L'auteur de la Conchyliologie dont il a déjà été fait mention, distribue les coquilles en trois classes: la premiere renferme les coquilles de mer; elles y sont divisées en coquilles univalves, coquilles bivalves, & coquilles à plusieurs pieces. Il y a quinze familles de coquilles univalves; savoir, les patelles, les oreilles de mer, les tuyaux de mer, les vaisseaux ou nautiles, les limaçons à bouche ronde, les limaçons à bouche demi - ronde, les limaçons à bouche applatie, les trompes, c'est - à - dire les buccins, les vis, les cornets, les rouleaux, les rochers, les pourpres, les tonnes & les porcelaines. Les familles des coquilles bivalves sont au nombre de six; savoir les huîtres, les cames, les moules, les coeurs, les peignes & les manches de couteaux. Enfin les coquilles à plusieurs pieces forment aussi six familles, savoir les oursins ou boutons, les vermisseaux de mer, les glands de mer, les poussepiés, les conques anatiferes, & les pholades. La seconde classe, qui est celle des coquilles d'eau douce, renferme huit familles d'univalves & trois de bivalves. Les univalves sont les patelles, les nérites, les petits sabots, les vis, les buccins, les conques sphériques ou tonnes, & les cornes d'Ammon. Les bivalves sont les cames, les moules, & les peignes. Dans la troisieme classe les coquilles terrestres sont divisées en coquillages vivans & en coquillages morts; il ne doit être question ici que des premiers; car quoiqu'on trouve les autres, c'est - à - dire les coquilles fossiles ou pétrifiées sur la terre & dans ses entrailles, elles ne doivent pas toutes être regardées pour cette raison comme des coquilles terrestres, puisque la plûpart viennent originairement de la mer. Les vraies coquilles de terre sont divisées par l'auteur de la Conchyliologie, &c. en cinq familles, qui sont les patelles, les limaçons, les buccins, les vis, & les conques sphériques ou tonnes.

Voilà les principales méthodes qui ont été faites pour la distribution des coquilles en classes, genres, familles, &c. Je n'ai pû rapporter que les principales branches de chacune de ces méthodes; mais on peut juger sur cet exposé, que les principaux caracteres de la distribution méthodique en ce genre sont ceux que rapporte Aristote, lorsqu'il divise les coquilles en univalves, bivalves, & turbinées. C'est sur les principes de ce grand naturaliste, que les méthodistes dont je viens de faire mention ont établi leur méthode; chacun a modifié à son gré les détails des soûdivisions: on pourra les varier encore de bien des façons, mais quelque méthode que l'on employe, l'art de l'auteur ne pourra jamais suppléer aux représentations. Ainsi l'ouvrage qui contiendra le plus grand nombre de figures sera toûjours préférable, d'autant plus que chaque coquille y est représentée en entier; car heureusement les méthodistes n'ont pas encore imaginé pour les coquilles, comme pour les plantes, de ne représenter dans les figures qu'une partie de l'objet; par exemple, des pistils, des étamines au lieu de la plante entiere. Voy. Méthode. (I)

Coquille (Page 4:192)

* Coquille, (Matiere med.) toutes les coquilles sont alkalines, terreuses ou absorbantes. Voy. Calcaire, Cendres & Chaux. Les seules dont on fasse usage en Pharmacie, sont la nacre de perle,

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