ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Contre - tems balonné (Page 4:143)

Contre - tems balonné ou a deux mouvemens; il se fait en avant, en arriere, & de côté, l'un comme les autres.

Le premier se fait du pié droit, ayant le gauche devant à la quatrieme position, le corps posé dessus. Il faut plier & se relever en sautant sur le même pié, & passer pardevant la jambe droite qui est derriere, & cela dans le même tems que l'on plie, en la tenant en l'air, l'espace de ce premier mouvement, sort étendue. On reprend tout de suite un second mouvement en pliant sur le pié gauche, ce qui rejette sur le pié droit en formant un jetté. Ce pas est donc composé de deux mouvemens différens; savoir plier & sauter sur un pié, plier sur le même pié, & se rejetter sur l'autre.

Le second, qui se fait en arriere, s'exécute en observant les mêmes regles; savoir en pliant & en sautant sur le pié qui est posé derriere, & en levant celui de devant dans l'instant du premier mouvement; & en restant en l'air, le passer derriere lorsque l'on fait le second mouvement, ce qui est un demi - jetté où se termine ce pas.

Le troisieme & celui qui se fait de côté, se prend ordinairement apres un pas de bourrée dessus & dessous; ainsi on plie & on saute sur le pié qui vient de finir le pas de bourrée, & celui qui est devant se leve. Au second mouvement on se laisse tomber sur ce pié, en le jettant à la deuxieme position. Voyez Rameau.

Contre - tems (Page 4:143)

Contre - tems, (Escrime.) Voy. Coup - fourré.

Contre - tems (Page 4:143)

Contre - tems, terme de Manege; c'est une mesure ou cadence interrompue en maniant, soit par la malice du cheval, soit par le peu de soin du cavalier qui le monte, comme lorsque le cheval continue des ruades, au lieu de lever le devant. On dit: « Ce cheval a rompu la justesse & la mesure de son manege, a interrompu sa cadence par deux contre - tems, & le cavalier, par les aides du talon, a masecondé celles de la bride.» (V)

CONTRE - TERRASSE (Page 4:143)

CONTRE - TERRASSE, s. f. terrasse appuyée contre une autre, ou élevée au - dessus.

CONTRE - TIRER (Page 4:143)

CONTRE - TIRER, c'est tracer toutes les gnes ou contours des objets représentés dans un dessein, dans un tableau, sur une étoffe fine, sur du papier mince, ou autre matiere transparente qu'on applique sur le tableau ou dessein, & au travers de laquelle on apperçoit les objets. On contre - tire quelquefois avec le pentagraphe ou parallelograme. Ce mot n'est guere d'usage en Peinture: le calque dit tout. Voyez Calquer, & le dict. de Peint. (R)

CONTRE TRANCHEES (Page 4:143)

CONTRE TRANCHEES, s. f. pl. terme de Fortification, est une tranchée faite contre les assiégeans, lesquels par conséquent ont leur parapet tourné du côté des ennemis. Voyez Tranchée, Contre - approche.

Elles ont d'ordinaire communication avec plusieurs endroits de la place, afin d'empêcher les ennemis d'en faire usage, en cas qu'ils parvinslent à s'en rendre maîtres. (Q)

CONTREVAIRE (Page 4:143)

CONTREVAIRE, adj. en terme de Blason, se dit des fourures dont les pots sont mis base contre base, métal contre métal, & couleur contre couleur.

Eltersdore en Baviere, vairé & contre - vairé de quatre ti4res à la fasce d'or. (V)

CONTREVALLATION (Page 4:143)

CONTREVALLATION, s. f. (ligne de) c'est, dans l'attaque des places, une espece de retranchement semblable à la circonvallation, dont l'objet est de couvrir l'armée qui fait un siége contre les entreprises de la garnison.

Cette ligne differe de la circonvallation, en ce que celle - ci est destinée à s'opposer aux entreprises de l'ennemi qui est hors de la place, & que la contrevallation a pour objet de fortifier le camp contre les attaques des assiégés: c'est pourquoi elle ne se construit que lorsque la garnison est assez nombreuse pour inquiéter l'armée assiégeante.

La contrevallation se construit à la queue du camp, de la même maniere & suivant les mêmes regles que la circonvallation. Elle doit être éloignée de la place d'environ 1200 toises. Comme elle n'est faite que pour résister à un corps de troupes moins considérable que celui qui peut attaquer la circonvallation, elle peut avoir moins d'épaisseur à son parapet, & moins d'épaisseur à son fossé. On peut y observer les dimensions du sixieme profil de la circonvallation. Voyez Circonvallation. Voyez aussi Plan. XIV. de Fortification, une partie d'une circonvallation & une partie d'une ligne de contrevallation, & la position des camps des troupes entre ces deux lignes.

Il est assez rare de voir des siéges où l'on construise aujourd'hui une ligne de contrevallation, parce que l'armée assiégeante est toûjours si supérieure à la garnison de la place, que cette garnison ne pourroit guere s'exposer à en sortir pour attaquer le camp, sans un péril évident. Elle étoit bien plus ordinaire chez les anciens; mais aussi leurs garnisons étoient plus fortes que les nôtres: car comme les habitans des villes agissoient pour leur défense de la même maniere que le soldat, il y avoit alors autant de troupes pour la défense d'une place, qu'elle avoit d'habitans.

La circonvallation & la contrevallation sont d'un usage très - ancien: on en trouve des - exemples dans l'Ecriture & dans les historiens de la plus haute antiquité. Cependant l'auteur de l'histoire militaire de Louis le grand prétend que César en est le premier inventeur. On peut voir dans l'attaque & la défense des places de M. le chevalier Folard, combien cette opinion est peu fondée. Cet auteur prétend, avec beaucoup de vraissemblance, que ces lignes sont aussi anciennes que la méthode d'enfermer les villes de murailles, c'est - à - dire de les fortifier. Attaque des places par M. Leblond. (Q)

CONTREVENT (Page 4:143)

CONTREVENT, s. m. (Charpent.) pieces de bois qui se placent aux grands combles en contre - fiche ou croix de S. André, pour entretenir du haut d'une ferme en bas de l'autre, & empêcher le hiement des fermes & chevrons, ou leur agitation dans les grands vents.

Contrevents (Page 4:143)

Contrevents, s. m. pl. (Charpent.) ce sont des pieces de bois qui se mettent aux grands combles en croix de S. André ou en contre - fiche. Voyez la figure 17. Pl. du Charpent.

Contrevent (Page 4:143)

Contrevent, (grosses - Forges.) c'est une des quatre tacques de fonte qui forment les paremens du creuset. Voyez Grosses - Forges.

CONTRE - VERGE (Page 4:143)

CONTRE - VERGE., s. f. instrument du métier des étoffes de soie; c'est une baguette ronde sans écorce, qui sert à apprêter les verges quand il y a du poil, à fixer les divers composteurs dont on se sert au métier, & séparer le poil de la chaîne, pour donner la facilité d'habiller les fils & de remettre.

CONTRE - VISITE (Page 4:143)

CONTRE - VISITE, s. f. (Jurisprud.) dans les matieres où il échet de fai:e visiter les lieux par experts, lorsqu'une partie a fait faire une premiere visite, & que l'autre partie prétend que le rapport est nul ou défectueux, elle demande ordinairement une nouvelle visite pour établir le contraire de la premiere, & cette seconde visite est ce que l'on appelle quelquefois contre - visite. (A)

Contre - Visite (Page 4:143)

Contre - Visite, (Police.) se dit des secondes visites non prévûes ni annoncées que font les inspecteurs des manufactures, les commis des droits du Roi, les maîtres & gardes des six corps marchands, ou les jurés des communautés des arts & métiers, pour empêcher ou découvrir les fraudes qui pourroient avoir été faites dans les visites fixées & or<pb-> [p. 144] données par les reglemens & statuts. Voyez Visite.

CONTR'EXTENSION (Page 4:144)

CONTR'EXTENSION, s. f. terme de Chirurgie, action par laquelle on retient une partie luxée ou fracturée, contre l'extension qu'on fait pour la remettre dans sa situation naturelle. Voyez Extension. (Y)

CONTRIBUTION (Page 4:144)

CONTRIBUTION, s. f. (Jurisprud.) signifie la répartition d'une chose sur plusieurs personnes: ainsi l'on dit la contribution aux tailles & autres impositions. Quelquefois le terme de contribution est pris pour toutes sortes d'impositions en général. Voyez Aides, Tailles, Subsides, Impositions

La contrìbution aux dettes d'un défunt entre héritiers & autres successeurs à titre universel, est la répartition qui se fait sur eux de la masse des dettes, afin que chacun d'eux en supporte la portion qui est à sa charge.

Suivant le droit Romain, les dettes se payent in viriles, c'est - à - dire que chacun paye sa part des dettes à proportion de celle qu'il prend dans la succession, mais sans compter les prélegs; de sorte que si deux personnes sont instituées héritiers conjointement, & que l'un d'eux ait un prélegs, ou que chacun d'eux en ait un, mais qu'ils soient inégaux, ils contribuent néanmoins également aux dettes, sans considérer que l'un amende plus que l'autre de la succession. Leg. ex facto 35. § unde scio, ff. de hoered. instit.

En pays coûtumier les héritiers donataires & légataires universels contribuent aux dettes chacun à proportion de l'émolument, comme il est dit dans la coûtume de Paris, art. 334. Voyez Dettes.

Suivant la derniere Jurisprudence il ne se fait point de contribution entre les différens donataires pour la légitime dûe à l'un des enfans; elle se prend sur la dernicre donation, & en cas d'insuffisance, sur la donation précédente; & ainsi en remontant de degré en degré. Voyez Légitime. (A)

Contribution au sou la livre (Page 4:144)

Contribution au sou la livre ou au marc la livre, est la distribution qui se fait d'une somme mobiliaire entre plusieurs créanciers saisissans ou opposans, lorsqu'il y a déconfiture, c'est - à - dire lorsque tous les biens du débiteur ne suffisent pas pour payer ses dettes: en ce cas le premier saisissant, ni aucun autre créancier, n'est préféré ni payé en entier; on donne à chacun une portion des deniers, à proportion de sa créance: par exemple, à celui auquel il est dû vingt francs, on donne vingt sous; à celui auquel il est dû quarante francs, on donne quarante sous; & ainsi des autres. Cette portion est plus ou moins forte, selon le nombre de créanciers, le montant de leurs créances, & la somme qui est à contribuer. Voyez Déconfìture. (A)

Contributions (Page 4:144)

Contributions, (Art milit.) signifie les impositions que les habitans des frontieres payent à l'armée ennemie, pour se sauver du pillage & de la ruine de leur pays.

Les paysans labourent la terre sous la foi des contributions, aussi tranquillement que dans une paix profonde.

La guerre seroit bien onéreuse au prince, s'il falloit qu'elle se fît entierement à ses dépens. Sa précaution peut bien lui faire craindre, & l'engager à prendre des mesures justes avec ses finances, pour ne point manquer d'argent; mais il y en a aussi de très - raisonnables à prendre avec son général, pour l'épargne & l'augmentation de ses fonds. Ces mesures sont les contributions. Il y en a de deux sortes, celles qui se tirent en subsistances ou commodités, & celles qui se tirent en argent.

Celles qui se tirent en subsistances ou commodités, sont les grains de toute espece, les fourrages, les viandes, les voitures tant par eau que par terre, les bois de toute espece, les pionniers, le traitement particulier des troupes dans les quartiers d'hyver, & leurs logemens.

Il faut, avant que de faire aucune levée, avoir un état juste du pays qu'on veut imposer, afin de rendre l'imposition la plus équitable & la moins onéreuse qu'il se peut: il seroit, par exemple, injuste de demander des bois aux lieux qui n'ont que des grains ou des prairies; des chariots, aux pays qui font leurs voitures par eau. Il faut même que toutes ces especes de levées ayent des prétextes qui en adoucissent la charge au peuple. Celle des blés ne se doit faire que sur le pays qui aura fait paisiblement sa récolte, & comme par forme de reconnoissance de la tranquillité dont il a joüi par le bon ordre & la discipline de l'armée. Son utilité est de remplir les magasins des places.

Celle des avoines & autres grains pour la nourriture des chevaux, outre ces mêmes prétextes, doit avoir celui du bon ordre; ce qui consomme infiniment moins le pays, que si on l'abandonnoit à l'avi - dité des officiers & cavaliers, en les laissant les maîtres d'enlever les grains indifféremment où ils les trouveroient, & sans ordre ni regle.

Celle des fourrages est de même; il faut seulement observer que cette imposition doit être faite en tems commode pour les voiturer dans les lieux où l'on a résolu de les faire consommer par les troupes.

Celle des viandes ne doit se faire, s'il est possible, que sur le pays où l'on ne peut faire hyverner les troupes, afin qu'elle ne porte pas de disette dans celui où seront les quartiers d'hyver. Le prétexte en doit être celui de la discipline, difficile à conserver lorsque l'armée manque de viande; & le profit du prince est la diminution de la fourniture qu'il en fait à ses troupes.

Les voitures, tant par terre que par eau, s'exigent pour remplir les magasins de munitions de guerre & de bouche faits dans les derrieres, ou pour la conduite de la grosse artillerie & des munitions devant une place assiégée, ou pour le transport des malades & des blessés, ou pour l'apport des matériaux destinés à des travaux.

Les impositions de bois se font ou pour des palissades, ou pour la construction des casernes ou écuries, ou pour le chauffage des troupes pendant l'hyver.

On assemble des pionniers, ou pour fortifier des postes destinés à hyverner des troupes, ou pour faire promptement des lignes de circonvallation autour d'une place assiégée, ou pour la réparation des chemins & ouvertures des défilés, ou pour la construction des lignes que l'on fait pour couvrir un pays & l'exempter des contributions, ou pour combler des travaux faits devant une place qui aura été prise.

L'ustensile pour les troupes se tire sur le pays de deux manieres: les lieux où elles hyvernent effectivement ne la doivent point fournir, autant qu'il se peut, que dans les commodités que le soldat trouve dans la maison de son hôte, supposé qu'il n'y ait ni ne puisse y avoir de casernes dans ce lieu: mais en cas qu'il y ait des casernes, il faut que la contribution en argent soit compensée avec ces commodités, & par conséquent moindre que celle qui se leve sur le plat pays, ou dans les villes où il n'y a point de troupes logées.

La contribution en argent doit s'étendre le plus loin qu'il est possible.

On l'établit de deux manieres: volontairement sur le pays à portée des places & des lieux destinés pour les quartiers d'hyver; par force, soit par l'armée même lorsqu'elle est avancée, soit par les gros partis qui en sont détachés pour pénétrer dans le pays qu'on veut soûmettre à la contribution.

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