ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"117"> rience, & ne s'accor de point avec le principede continuité, auquel il est fort important de se rendre attentif; imitant en cela la nature, qui ne l'enfreint jamais dans aucune de ses opérations. Lisez le chap. j. des instic. de Physiq. de Mad. Duchatelet, depuis le § 13 jusqu'à la fin.

On prétend encore prouver par ce principe, qu'il n'y a point de corps parfaitement dur dans la nature. La gradation qu'exige la loi de continuité, ne sauroit avoir lieu dans le choc des corps parfaitement durs; car ces corps passeroient tout - d'un - coup du repos au mouvement, & du mouvement en un sens au mouvement dans un sens contraire. Ainsi tous les corps ont un degré d'élasticité qui les rend capables de satisfaire à cette loi de continuite que la nature ne viole jamais. Sur quoi voyez Percussion. Nous devons cet article à M. Formey. (O)

Continuité, (Page 4:117)

Continuité, (Belles - Lett.) dans le poëme dramatique, c'est la liaison qui doit regner entre les différentes scenes d'un même acte.

On dit que la continuité est observée, lorsque les scenes qui composent un acte se succedent immédiatement, sans vuide, sans interruption, & sont tellement liées, que la scene est toûjours remplie. Voyez Tragédie.

On dit, en matiere de littérature & de critique, qu'il doit y avoir une continuité, c'est - à - dire une connexion entre toutes les parties d'un discours.

Dans le poëme épique particulierement, l'action doit avoir une continuité dans la narration, quoique les évenemens & les incidens ne soient pas continus. Si - tôt que le poëte a entamé son sujet, & qu'il a amené ses personnages sur la scene, l'action doit être continuée jusqu'à la fin; chaque caractere doit agir, & il faut absolument écarter tout personnage oisif. Le Paradis perdu de Milton s'écarte souvent de cette regle, dans les longs discours que l'auteur fait tenir à l'ange Raphael, & qui marquent à la vérité beaucoup de fécondité dans l'auteur pour les récits, mais nuisent à l'action principale du poëme, qui se trouve comme noyée dans cette multitude de discours. Voyez Action.

Le P. le Bossu remarque qu'en retranchant les incidens insipides & languissans, & les intervalles vuides d'action qui rompent la continuité, le pcëme acquiert une force continue qui le fait couler d'un pas égal & soûtenu; ce qui est d'autant plus nécessaire dans un poëme épique, qu'il est rare que out y soit d'une même force; puisqu'on a bien reproché à Homere, & avec vérité, qu'il sommeilloit quelquefois; mais aussi l'a - t - on excusé sur l'étendue de l'ouvrage. (G)

CONTOBABDITES (Page 4:117)

CONTOBABDITES, sub. m. plur. XONTOBABDITI, (Théolog.) hérétiques qui parurent dans le sixieme siecle. Leur premier chef fut Sévere d'Antioche, auquel succéda Jean le grammairien surnommé Philoponus, & un certain Théodose dont les sectateurs furent appellés Théodosiens.

Une partie de ces hérétiques qui ne voulut pas recevoir un livre que Théodose avoit composé sur la Trinité, firent bandè à part, & furent appellés Contobabdites, de je ne sai quel lieu que Nicephore ne nomme point, & qui étoit apparemment celui où ils tenoient leurs assemblées.

Les Contobabdites ne recevoient point d'évêques. C'est tout ce que cet historien nous en apprend. Voy. le Trév. & le Moréri. (G)

CONTORNIATES (Page 4:117)

CONTORNIATES, (Médailles, Art numismat.) le dictionnaire de Trévoux dit contourniates, qui me paroît moins bon. On appelle contorniates, des médailles de cuivre terminées dans leur circonférence par un cercle d'une ou de deux lignes de largeur, continu avec le métal, quoiqu'il semble en être détaché par une rainure assez profonde qui regne à l'extrémité du champ, de l'un & l'autre côté de la médaille. Cette sorte particuliere de cercle fait aisément distinguer les médailles contorniates, de celles qui sont enchâssées dans des bordures du même ou d'un différent métal. Quoiqu'on pût dire que le nom de contorniate vient du mot conturnus, contour, employé dans nos vieux titres, comme on voit dans le glossaire de M. Ducange; cependant M. Mahudel prétend qu'il en faut chercher l'origine en Italie, où ces médailles sont appellées medaglioni contornati: mais tout cela revient au même.

Les antiquaires conviennent assez qu'elles n'ont jamais servi de monnoie. Le cercle qui les termine, plus parfait que celui des médailles qui servoient do monnoie; l'éminence de ce cercle, qui rend ces médailles moins propres à être maniées; la difficulté qu'il y a eu de former la vive - arrête qu'on voit des deux côtés de ce cercle, & qui demandoit un tems trop considérable; la damasquinure qu'on apperçoit sur plusieurs de ces médailles dans le champ du côté de la tête, & sur quelques - unes des figures du revers, ouvrage dont la longueur ne s'accorde pas avec la célérité & la multiplication nécessaire pour la monnoie courante; le défaut de sous - division en moitiés & en quarts, nécessaires dans le commerce de la monnoie pour remplir toutes les valeurs, comme on en trouve dans les autres médailles d'or, d'argent, & de cuivre; & celui du decret ou de l'autorité qui paroît sur les médailles qui servoient de monnoie, tel qu'étoit la formule de senatus - consulto, ou le nom du magistrat qui les faisoit frapper: tout cela prouve que les contorniates n'ont jamais servi de monnoie. Il est vrai que l'on voit sur plusieurs de ces médailles des lettres, comme P. E. mais ces lettres sont le monogramme ou la marque des ouvriers qui fabriquoient ces pieces, & qui vouloient par - là se faire connoître.

M. Spanheim & M. Ducange ont cru que ces médailles éroient du tems des premiers empereurs dont les têtes y sont gravées, mais qu'elles avoient été retouchées sous leurs successeurs; & ils les appellent nummi restituti. Le P. Hardouin pense bien différemment; car il prétend que ce n'est que dans le xiij. siecle qu'elles ont été fabriquées. M. Mahudel fixe la premiere époque de leur fabrication à la fin du iij. siecle, & leur durée jusqu'au milieu du jv.

Quoi qu'il en soit, premierement pour ce qui regarde les contorniates qui représentent des têtes d'hommes illustres, il est évident qu'elles ne sont pas de leur tems, puisque l'ortographe de leurs noms y est mal observée. Dans celle sur laquelle est la tête d'Homere, son nom est écrit avec un *W au lieu d'un O; & dans celle de Salluste, avec une seule L, Salustius, au lieu de Sallustius, comme on le trouve dans les inscriptions lapidaires de son tems. On y voit aussi le nom d'auteur écrit autor, au lieu d'auctor, comme Quintilien l'écrit en parlant de ce même Salluste; outre qu'à parler exactement l'emploi de ce terme est contre le bon usage, & que du tems de cet historien on auroit dit historioe scriptor, & non pas auctor. 2°. Dans les contorniates où il y a des têtes greques, on trouve des légendes latines, comme dans celle qui représente Alexandre, dont la légende est Alexander magnus: quelle apparence que les Grecs de ce tems - là avent employé une langue étrangere? 3°. Une nouvelle preuve que les contorniates qui ont la tête des premiers empereurs ne sont pas de leur tems, c'est la parfaite ressemblance de ces médailles avec celles qui représentent les empereurs des tems postérieurs, soit dans le goût, soit dans la gravure plate & grossiere, dans le volume, dans les marques des ouvriers, dans le style des légendes, & dans la formation des caracteres; uniformité qu'on ne croira pas s'être soûtenue depuis Alexandre [p. 118] jusqu'à Honorius. 4°. Ajoûtez à cela que l'on voit également sur les médailles qu'on pourroit soupçonner être du haut empire, & sur celles qui sont d'un tems moins éloigné, les mêmes figures de rameaux, de palmes, d'étoiles, &c. ce qui supposeroit que les mêmes monétaires ont vécu plusieurs siecles. 5°. Enfin les mêmes types sont répétés dans des contorniates qui représentent des princes qui ont régné dans différens tems.

Mais quoique ces médailles soient postérieures aux hommes illustres qu'elles résentent, il n'en faut pas conclure qu'elles soient méprisables: car outre qu'elles peuvent par leurs légendes nous apprendre beaucoup de choses d'un siecle éloigné, elles sont intéressantes en ce qu'elles nous ont conservé l'histoire de la Gymnastique. Voyez la dissert. de M. Mahudel, dans les mém. de l'acad. royale des Inscript. tome III. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CONTORSION (Page 4:118)

CONTORSION, s. f. l'action de tordre ou de tourner une partie du corps hors de sa situation naturelle.

Les danseurs de cordes s'accoûtument dès leur jeunesse aux contorsions de leurs membres, pour rendre les fibres de leurs articulations plus lâches, plus souples, & par - là plus propres pour toutes sortes de postures. Voyez Posture.

On se sert aussi du mot contorsion, pour marquer l'état d'une chose qui est de travers, comme un membre, &c.

La contorsion du cou, ou le torticolis, est oc casionnée, selon Nucke, par le relâchement ou la paralysie de l'un des muscles mastoïdiens; car delà il arrive que son antagoniste, dont l'effort n'est plus contrebalancé, se contracte par sa propre force & tire la tête de son côté. Voyez Paralysie.

Il ajoûte qu'on ne peut remédier trop tôt à cette maladie, & il prescrit dès le commencement des linimens capables de relâcher & de ramollir les fibres, qu'on doit appliquer non - seulensent sur le muscle en contraction, mais aussi & pricipalement sur le muscle paralytique relâché, qui est le siége de la maladie. Chambers. (Y)

Contorsion, (Page 4:118)

Contorsion, en Peinture, se dit des attitudes outrées, quoique possibles, soit du corps soit du visage. Le peintre en voulant donner de l'expression à ses figures, ne leur fait faire souvent que des contorsions. (R)

CONTOUR (Page 4:118)

CONTOUR, (Peint.) on appelle ainsi les extrémités d'un corps ou d'une figure, ou les traits qui la terminent & qui la renferment en tous sens. Dufresnoy recommande que les contours soient polis, grands, coulans, sans cavités, ondoyans, semblables à la flamme ou au serpent.

Il est bon de se souvenir de ces préceptes; mais lorsqu'on veut que ce qu'on fait ait un certain degré de perfection, il est infiniment plus sûr de mettre devant soi un bon modele dans l'attitude dont on a besoin. Dictionn. de Peint. (R)

CONTOURNE (Page 4:118)

CONTOURNE, adj. dans le Blason, se dit des animaux représentés en place ou courant, le visage tourné vers le côté gauche de l'écu; parce que l'on suppose qu'ils doivent regarder naturellement le côté droit. Voyez le Trévoux.

Les anciens comtes de Charollois, de gueules au lion d'or, la tête contournée. (V)

CONTRA (Page 4:118)

CONTRA. Voyez Haute - contre.

CONTR'ABOUT (Page 4:118)

CONTR'ABOUT, (Jurisprud.) est un héritage qui appartient à un preneur à cens ou rente, & qui l'affecte & hypotheque au bailleur, outre l'héritage qui lui est accensé, pour sûreté du payement de la rente ou du cens. Voyez le glossaire de M. de Lauriere, & au mot About. (A)

CONTRACTATION (Page 4:118)

CONTRACTATION, sub. f. (Comm.) tribunal établi en Espagne pour les affaires & le commerce des Indes occidentales.

Ce conseil est composé d'un président, de deux assesseurs, d'un fiscal, de deux écrivains, & d'un Officier chargé des comptes. Jusqu'à l'an 1717 il étoit toujours resté à Seville, où s'étoit fait son premier établissement; mais pour procurer une plus prompte expédition dans les affaires du négoce, il a été transféré à Cadix avec la jurisdiction consulaire, dont le conseil fut réduit à trois personnes. Diction. de Comm. (G)

CONTRACTION (Page 4:118)

CONTRACTION, s. f. (terme de Gramm.) C'est la réduction de deux syllabes en une. Ce mot est particulierement en usage dans la Grammaire greque. Les Grecs ont des déclinaisons de noms contractés; par exemple, on dit sans contraction TOU= *DEMOQE/NEOZ en cinq syllabes, & par contraction *LEMOQENOUZ en quatre syllabes. L'un & l'autre est également au génitif, & signifie de Demosthene. Les Grecs font aussi usage de la contraction dans les verbes. On dit sans contraction POIE/W, facio, & par contraction WOIW=, &c. Les verbes qui se conjuguent avec contraction, sont appellés circonflexes, à cause de leur accent.

Il y a deux sortes de contractions; l'une qu'on appelle simple, c'est lorsque deux syllabes se réunissent en une seule, ce qui arrive toutes les fois que deux voyelles qu'on prononce communément en deux syllabes, sont prononcées en une seule, comme lorsqu'au lieu de prononcer *ORF\I+ en trois syllabes, on dit *ORFEI= en deux syllabes. Cette sorte de contraction est appellée synchrese. Il y a une autre sorte de contraction que la méthode de P. R. appelle mêlée, & qu'on nomme crase, mot grec qui signifie mêlange; c'est lorsque les deux voyelles se confondant ensemble, il en résulte un nouveau son, comme TEI/XEA, muri, & par crase TEIXH= en deux syllabes. Nous avons aussi des contractions en François; c'est ainsi que nous disons le mois d'Oust au lieu d'Aoust. Du est aussi une contraction, pour de le; au pour à le; aux pour à les, &c. L'empressement que l'on a à énoncer la pensée, a donné lieu aux contractions & à l'ellipse dans toutes les Langues. Le mot générique de contraction suffit, ce me semble, pour exprimer la réduction de deux syllabes en une, sans qu'il soit bien nécessaire de se charger la mémoire de mots pour distinguer scrupuleusement les différentes especes de contractions. (F)

Contraction, (Page 4:118)

Contraction, en Physique, signifie la diminution de l'étendue des dimensions d'un corps, ou le resserrement de ses parties, par lequel il devient d'un moindre volume, &c. Voy. Condensation.

Contraction pris dans ce sens, est opposé à dilatation. Voyez Dilatation, &c. Chambers.

La plûpart des corps se contractent par le froid, & se dilatent ou se raréfient par la chaleur. Voyez Froid, Chaleur, Raréfaction, &c.

A l'égard du méchanisme par lequel cette contraction & cette dilatation s'operent, c'est ce que les Physiciens veulent expliquer, mais qu'ils ignorent encore, & qu'apparement ils ignoreront long - tems.

Force de Contraction ou force contractive, s'entend de cette propriété ou force inherente à certains corps, par laquelle, lorsqu'ils sont étendus, ils peuvent se rétablir dans leur premier état. Telle est la force par laquelle une corde à boyau fortement tendue & allongée par ses deux extrémités, se rétablit, dès qu'on la relâche, dans sa longueur naturelle. Voyez Corde, Elastique. (O)

Contraction, (Page 4:118)

Contraction, (Médecine.) terme de Physiologie. Contraction des muscles, voyez Mouvement

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