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La lenteur ordinaire avec laquelle ces contingens sont reglés & fournis, fait échoüer la plûpart des entreprises que formeroit l'Empire, & facilite le succès de celles de ses ennemis. (G)
CONTINU (Page 4:115)
CONTINU, adj. (Physiq.) Nous appellons ainsi ce qui a des parties rangées les unes auprès des autres, ensorte qu'il soit impossible d'en ranger d'autres entre - deux dans un autre ordre; & généralement on conçoit de la continuité par - tout où l'on ne peut rien placer entre deux parties.
Ainsi nous disons que le poli d'une glace est continu, parce que nous ne voyons point de parties non
polies entre celles de cette glace, qui en interrompent
la continuité; & nous appellons le son d'une
trompette continu, lorsqu'il ne cesse point, &
qu'on ne peut point mettre d'autre son entre - deux.
Mais lorsque deux parties d'étendue se touchent
simplement & ne sont point liées ensemble, ensorte
qu'il n'y a point de raison interne, comme celle de
la cohésion ou de la pression des corps environnans,
pourquoi l'on ne pourroit point les séparer & mettre
quelque chose entre - deux, alors on les nomme contiguës. Ainsi dans le contigu la séparation des parties
est actuelle, au lieu que dans le continu elle n'est
que possible. Deux hémispheres de plomb, par
exemple, sont deux parties actuelles de la boule,
dont ils sont les moitiés; & ces deux parties seront
contiguës, si on les place l'une auprès de l'autre,
ensorte qu'il n'y ait rien entre - deux: mais si on
joignoit les deux hémispheres ensemble, de maniere
à former un seul tout, ce tout deviendroit un contina, & la contiguité de ses parties seroit alors simplement
possible, en tant que l'on conçoit qu'il est
possible de séparer cette boule en deux hémispheres,
comme avant la réunion. Il résulte de - là, suivant
quelques Métaphysiciens, que l'idée de l'espace
absolu doit nous le représenter comme un continu;
mais ce n'est qu'une abstraction. Voyez
Les Philosophes demandent si le continu est divisible
à l'infini, c'est - à - dire, s'il est divisible dans
une infinité de parties. Voyez
Les anciens attribuoient l'élevation de l'eau dans
les pompes, à l'amour de la nature pour la continuité, & à son horreur pour le vuide, la pesanteur
& l'élasticité de l'air leur étant inconnues. Voy.
Les Mathématiciens divisent la quantité en discrete
& continue. Voyez
La quantité continue est l'étendue, soit des lignes,
soit des surfaces, soit des solides; elle est l'objet de
la Géométrie. Voyez
La quantité discrete, c'est les nombres qui sont
le sujet de l'Arithmétique. Voyez
La proportion continue, en Arithmétique, est
celle dans laquelle le conséquent de la premiere raison
est l'antécedent de la seconde, comme 3. 6::
6. 12: Voyez
Si au contraire le conséquent de la premiere rai<cb->
CONTINUATEURS (Page 4:115)
CONTINUATEURS, s. m. pl. (Litt.) on appelle ainsi dans la Littérature, ceux qui continuent des ouvrages laissés imparfaits par leurs auteurs. On remarque que les continuations sont presque toûjours inférieures aux ouvrages commencés. La continuation de Dom Quichotte, celle du Roman comique, sont misérables; celle de l'Histoire universelle de M. Bossuet ne peut pas se lire. Il en est de même de beaucoup d'autres. Deux raisons font que les continuations sont presque toûjours mauvaises: la premiere, c'est que les ouvrages qu'on continue, & qui en valent la peine, sont pour l'ordinaire de bons ouvrages, faits par des hommes de génie ou de mérite, difficiles à remplacer: la seconde, c'est que le continuateur, même quand il est homme de mérite, se trouve gêné en travaillant d'après les idées d'autrui; on ne réussit guere qu'en travaillant d'après les siennes. Cela est si vrai, que souvent des ouvrages médiocres ont eu des continuateurs plus médiocres encore. Au reste on a continué quelquefois des ouvrages finis; témoin le treizieme livre ridiculement ajoûté à l'Enéide par un poëte moderne. (O)
CONTINUATION, SUITE (Page 4:115)
CONTINUATION, SUITE, (Gramm.) termes qui désignent la liaison & le rapport d'une chose avec ce qui la précede.
On donne la continuation de l'ouvrage d'un autre, & la suite du sien. On dit la continuation d'une vente, & la suite d'un procès: on continue ce qui n'est pas achevé; on donne une suite à ce qui l'est. (O)
Continuation du Mouvement, (Page 4:115)
Continuation de Communauté, (Page 4:115)
Continuation, (Page 4:115)
CONTINUEL (Page 4:115)
* CONTINUEL, adj. (Gramm.) terme qui est relatif aux actions de l'homme & aux phénomenes de la nature, considérés par rapport à toute la durée successive du tems, ou seulement à une portion indéterminée de cette durée, & qui marque qu'il n'y a aucun instant de la durée prise sous l'un ou l'autre de ces aspects, pendant lequel l'action ou le phénomene ne subsiste pas. Un seul exemple suffira pour éclaircir cette définition. Quand on parle du mouvement continuel d'un corps céleste, on n'entend pas la même chose que quand on parle du mouvement continuel d'un enfant, il me semble qu'on rapporte l'un à une portion successive indéterminée de la durée, & l'autre à la durée en général. Il y a cette différence entre continu & continuel, que continu se dit de la nature même de la chose, & que continuel se dit de son rapport avec le tems; l'exemple en est évident dans un mouvement continu & un mouvement continuel.
CONTINUER (Page 4:115)
* CONTINUER, (Gramm. & verbe.) s'employe diversement, mais il a toûjours rapport à une chose commencée & à un tems passé. On dit: Il a commencé ses études, & il les continue; il a eu avec moi de bons [p. 116]
Continuer (Page 4:116)
CONTINUITE (Page 4:116)
CONTINUITE, s. f. (Physiq.) se définit ordinairement,
chez les scholastiques, la cohésion immédiate
des parties dans un même tout. D'autres la définissent
un mode du corps par lequel ses extrèmes ne
deviennent qu'un: d'autres enfin, l'état d'un corps
résultant de l'union intime de ses parties. Voyez
Il y a deux sortes de continuité, l'une mathématique,
& l'autre physique. La premiere est l'état d'un
corps dont on suppose les parties immédiatement
voisines les unes des autres, & se touchant par - tout:
elle est purement imaginaire & de supposition, puisqu'elle suppose des parties réelles ou physiques où il
n'y en a point. Voyez
La continuité physique est cet état de deux ou de
plusieurs parties ou particules, dans lequel elles paroissent
adhérer ou former un tout non interrompu
ou continu, ou entre lesquelles nous n'appercevons
aucun espace intermédiaire. Voyez
Les scholastiques distinguent encore deux sortes de continuité; l'une homogene, l'autre hétérogene: la premiere est celle où nos sens n'appercoivent pas les extrémités des parties, ou plûtôt leur distinction; telle est celle des parties de l'air & de l'eau: la seconde est celle où nos sens apperçoivent à la vérité l'extrémité de certaines parties, mais en même tems où ils découvrent que ces mêmes parties, soit par leur figure, soit par leur situation, sont étroitement enchaînées les unes avec les autres; c'est celle qu'on observe dans les corps des plantes & des animaux.
La continuité des corps est un état purement relatif
à la vûe & au toucher; c'est - à - dire que si la distance
de deux objets séparés est telle, que l'angle sous
lequel on les voit soit insensible aux yeux, ce qui arrivera
s'il est au - dessous de seize secondes, ces deux
corps séparés paroîtront contigus. Or la continuité
est le résultat de plusieurs objets contigus: donc si
des objets visibles en nombre quelconque sont placés
à une telle distance les uns des autres, qu'on
voye leur distance sous un angle au - dessous de seize
secondes, ils paroîtront ne former qu'un corps continu.
Donc comme nous pouvons déterminer la distance
à laquelle un espace quelconque devient invisible,
il est aisé de trouver à quelle distance deux
corps quelconques, quelque éloignés qu'ils soient,
paroîtront comme contigus, & où plusieurs corps
n'en formeront qu'un continu. Pour la cause physique
de la continuité, voyez
Continuité, (Page 4:116)
La même chose arrive dans la nature. Ce n'est pas sans raison que Platon appelloit le Créateur, l'éternel Géometre. Il n'y a point d'angles proprement dits dans la nature, point d'inflexions ni de rebroussemens subits; mais il y a de la gradation dans tout, & tout se prépare de loin aux changemens qu'il doit éprouver, & va par nuances à l'état qu'il doit subir. Ainsi un rayon de lumiere qui se réfléchit sur un miroir, ne rebrousse point subitement, & ne fait point un angle pointu au point de la réflexion; mais il passe à la nouvelle direction qu'il prend en se réfléchissant par une petite courbe, qui le conduit insensiblement par tous les degrés possibles qui sont entre les deux points extrèmes de l'incidence & de la réflexion. Il en est de même de la réfraction: le rayon de lumiere ne se rompt pas au point qui sépare le milieu qu'il pénetre & celui qu'il abandonne; mais il commence à subir une inflexion avant que d'avoir pénétré dans le nouveau milieu; & le commencement de sa réfraction est une petite courbe qui sépare les deux lignes droites qu'il décrit en traversant deux milieux hétérogenes & contigus.
Les partisans de ce principe prétendent qu'on peut
s'en servir pour trouver les lois du mouvement. Un
corps, disent - ils, qui se meut dans une direction
quelconque, ne sauroit se mouvoir dans une direction
opposée, sans passer de son premier mouvement
au repos par tous les degrés de retardation intermédiaires,
pour repasser ensuite par des degrés insensibles
d'accélération du repos au nouveau mouvement
qu'il doit éprouver. Presque toutes les lois du
mouvement proposées par M. Descartes sont fausses,
selon les Leibnitiens, parce qu'elles violent le
principe de continuité. Telle est, par exemple, celle
qui veut que si deux corps B & C se rencontrent
avec des vîtesses égales, mais que le corps B soit
plus grand que le corps C; alors le seul corps C retournera
en arriere, & le corps B continuera son
chemin, tous deux avec la même vîtesse qu'ils avoient
avant le choc. Cette regle est démentie par l'expé<pb->
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