ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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CONTEXTE (Page 4:113)

CONTEXTE, s. m. (Théol.) mot usité parmi les Théologiens, & formé du latin contextus, mais équivoque.

Quelquefois dans leurs écrits il signifie simplement le texte des Ecritures, ou d'un auteur, d'un pere, &c.

Quelquefois il fignifie cette partie de l'Ecrituresainte, ou de tout autre livre, qui se trouve avec le texte, soit devant, soit après, soit entre - mêlé; & alors c'est proprement une glose. Il faut quelquefois consulter le contexte, pour entendre parfaitement le sens du texte. Voyez Texte. (G)

CONTEXTURE (Page 4:113)

* CONTEXTURE, s. f. terme d'usage, soit en parlant des ouvrages de la nature, soit en parlant des ouvrages de l'art: il marque enchaînement, liaison de parties disposées les unes par rapport aux autres, & formant un tout continu. Ainsi l'on dit la contexture des fibres, des muscles, &c. la contexture d'une chaîne, &c. mais on dit le tissu de la peau, le tissu d'un drap. Tissu a un rapport plus direct que la contexture à cette disposition particuliere des parties qui naît de l'ourdissage: ainsi contexture paroît plus général que tissu.

CONTIGLIANO (Page 4:113)

CONTIGLIANO, (Géog.) petite ville d'Italie dans l'état de l'Eglise, au duché de Spolette.

CONTIGNATION (Page 4:113)

CONTIGNATION, s. f. (Charpent.) assemblage de pieces de bois destinées à soûtenir des fardeaux, comme planchers, plafonds, toits, &c. Il est propre à la construction des maisons.

CONTIGU, PROCHE (Page 4:113)

CONTIGU, PROCHE, syn. (Gramm.) Ces mots désignent en général le voisinage; mais le premier s'applique principalement au voisinage d'objets considérables, & désigne de plus un voisinage immédiat: ces deux terres sont contigues; ces deux arbres sont proches l'un de l'autre. (O)

Contigu, (Page 4:113)

Contigu, adj. (Phys.) terme relatif, s'entend des choses placées si près l'une de l'autre, que leurs surfaces se joignent ou se touchent. On dit que les parties d'un corps sont contigues, lorsqu'elles sont simplement placées les unes auprès des autres, & qu'il ne faut aucun effort pour les séparer. On dit qu'elles sont continues, lorsqu'elles sont jointes ensemble. Les parties des corps durs sont continues; celles des fluides sont contigues. Voyez l'article Congrégation. (O)

Contigu, (Page 4:113)

Contigu, en Géométrie, deux espaces ou solides sont dit contigus, lorsqu'ils sont placés immédiatement l'un auprès de l'autre.

Les angles contigus, en Géométrie, sont ceux qui ont un côté commun: on les appelle autrement angles adjacens, par opposition à ceux qu'on appelle opposés au sommet, qui sont produits par la continuation des côtés des angles au - delà de leur sommet. Voyez Angle & Adjacent. (O)

CONTINENCE (Page 4:113)

* CONTINENCE, s. f. vertu morale par laquelle nous résistons aux impulsions de la chair. Il semble qu'il y a entre la chasteté & la continence cette différence, qu'il n'en coûte aucun effort pour être chaste, & que c'est une des suites naturelles de l'innocence; au lieu que la continence paroît être le fruit d'une victoire remportée sur soi - même. Je pense que l'homme chaste ne remarque en lui aucun mouvement d'esprit, de coeur, & de corps, qui soit opposé à la pureté; & qu'au contraire l'état de l'homme continent est d'être tourmenté par ces mouvemens, & d'y résister: d'où il s'ensuivroit qu'il y au<-> oit réellement plus de mérite à être continent, qu'à être chaste. La chasteté tient beaucoup à la tranquillité du tempérament, & la continence à l'empire qu'on a acquis sur sa fougue. Le cas qu'on fait de cette vertu n'est pas indifférent dans un état populaire. Si les hommes & les femmes affichent l'incontinence publiquement, ce vice se répandra sur tout, même sur le goût: mais ce qui s'en ressentira particulierement, c'est la propagation de l'espece, qui diminue<cb-> sa nécessairement à proportion que ce vice angmentera; il ne faut que réfléchir un moment sur sa nature, pour trouver des causes physiques & morales de cet effet.

Continence, (Page 4:113)

Continence, (mesure de) Com. se dit par opposition à mesure d'étendue. Les mesures de continence sont le boisseau, le minot, le litron, le muid, le demi - muid, la pinte, la chopine. Voyez Mesure.

Continence, (Page 4:113)

Continence, en terme de jaugeage, est la quantité de mesures, comme de pots ou de pintes, que l'on trouve par la jauge être contenue dans une futaille jaugée. Voyez Jauge.

Continence se dit aussi de l'espalement que les commis des aides font chez les brasseurs de bierre, de leurs cuves, chaudieres, & bacs, pour évaluer le droit du Roi suivant qu'ils contiennent plus ou moins de cette boisson. Voyez le dictionn. du comm. (G)

CONTINENT (Page 4:113)

CONTINENT, s. m. (Géog.) terre ferme, grande étendue de pays, qui n'est m coupée ni environnée par les mers. Continent est opposé à île. Voyez Terre, Océan.

On tient que la Sicile a été autrefois détachée du continent de l'Italie: hoec loca, dit Virgile, vi quondam & vasta convulsa ruina dissiluisse ferunt, cum protinus utraque tellus una foret; & vraissemblablement l'Angleterre faisoit autrefois partie du continent de France. Voyez la dissertation de M. Desmarêts sur ce sujet, 1753.

La preuve s'en tire, dit M. de Buffon, des lits de terre & de pierre, qui sont les mêmes des deux côtés du pas de Calais, & du peu de profondeur de ce détroit. On peut ajoûter, dit M. Ray, qu'il y avoit autrefois des loups, & même des ours, dans cette île; & il n'est pas à présumer qu'ils y soient venus à la nage, ou qu'on les y ait transportés.

Les habitans de Ceylan disent que leur île a été séparée de la presqu'ile de l'Inde par une irruption de l'Océan. Les Malabares assûrent que les Maldives faisoient autrefois partie du continent de l'Inde. Une preuveque les Maldives formoient autrefois un continent, ce sont les cocotiers qui sont au fond de la mer. Voyez hist. nat. tome I. art. 19. pag. 586. & seq. Voyez Terraqué & Terre, &c.

On divise ordinairement la terre en deux grands continents connus, l'ancien & le nouveau: l'ancien comprend l'Europe, l'Asie, & l'Afrique; le nouveau comprend les deux Amériques, septentrionale & méridionalc.

On a appellé l'ancien continent, le continent supérieur, parce que, selon l'opinion du vulgaire, il occupe la partie supérieure du globe. V. Antipodes.

On n'est pas encore certain si plusieurs terres connues sont des îles ou des continens.

Quelques auteurs prétendent que les deux grands continens n'en forment qu'un seul, s'imaginant que les parties septentrionales de l'ancien continent sont jointes à celles de l'Amérique septentrionale.

On suppose un troisieme continent vers le midi, que l'on peut appeller le continent antarctique méridional à notre égard, & que l'on nomme terre australe, terre inconnue, terre Magellanique, & de Quir.

Terre australe, parce qu'elle est située vers le midi à notre égard; inconnue, du peu de connoissance que nous en avons; Magellanique, de Magellan le premier Européen qui en ait approché, & qui ait donné occasion dans la suite d'en avoir plus de connoissance; terre de Quir, de Fernand de Quir le premier qui l'a découverte, & nous en a donné une connoissance plus certaine.

L'on pourra faire un quatrieme continent des terres arctiques, si elles sont contiguës entr'elles, & qu'elles fassent un corps séparé de l'Amérique; & ce continent sera appellé septentrional ou arctique, de sa situation. Introd. à la Géog. par Sanson. (O) [p. 114]

CONTINGENCE (Page 4:114)

CONTINGENCE, s. f. (Géometrie.) On appelle angle de contingence un angle tel que l'angle L A B (fig. 23 n°. 1. Géomet.) qu'un arc de cercle A L fait avec la tangente B A, au point A, où la ligne B A touche le cercle. Voyez Angle.

Euclide a démontré que la droite B A élevée perpendiculairement sur le rayon C A, touche le cercle en un seul point, & qu'on ne peut tirer aucune ligne droite entre le cercle & cette tangente.

De - là il s'ensuit que l'angle de contingence est moindre qu'aucun angle rectiligne, & que l'angle que le cercle fait avec son rayon, est plus grand qu'aucun angle aigu. La nature de l'angle de contingence a fait autrefois le sujet de becaucoup de disputes. Un auteur, par exemple, a soutenu contre Clavius, que l'angle de contingence étoit aussi hétérogene aux angles rectilignes, que la ligne l'est à la surface. Wallis qui a fait un traité particulier. de l'angle de contingence, & de celui que le cercle fait avec son rayon, soutient le même sentiment. Chambers. Voy. Tangente.

Depuis que les Géometres se sont appliqués à examiner une infinité d'autres courbes que le cercle, ils ont nommé en général angle de contingence, l'angle compris entre l'arc d'une courbe quelconque, & la ligne qui touche cet arc à son extrémité.

Quant à la dispute sur l'angle de contingence, elle pourroit bien n'être qu'une question de nom; tout dépend de l'idée qu'on attache au mot angle. Si on entend par ce mot une portion finie de l'espace compris entre la courbe & sa tangente, il n'est pas douteux que cet espace ne soit comparable à une portion finie de celui qui est renfermé par deux lignes droites qui se coupent. Si on veut y attacher l'idée ordinaire de l'angle formé par deux lignes droites, on trouvera, pour peu qu'on y réfléchisse, que cette idée prise absolument & sans modification, ne pcut convenir à l'angle de contingence, parce que dans l'angle de contingence une des lignes qui le forme est courbe. Il faudra donc donner pour cet angle une définition particuliere; & cette définition, qui est arbitraire, étant une fois bien exposée & bien établie, il ne pourra plus y avoir de difficulté. Une bonne preuve que cette question est purement de nom, c'est que les Géometres sont d'ailleurs entierement d'accord sur toutes les propriétés qu'ils démontrent de l'angle de contingence; par exemple, qu'entre un cercle & sa tangente on ne peut faire passer de lignes droites; qu'on y peut faire passer une infinité de lignes circulaires, &c.

M. Newton remarque dans le scholie du lem. xj du premier livre de ses Principes, qu'il y a des courbes telles, qu'entre elles & leur tangente on ne peut faire passer aucun cercle, & qu'ainsi on peut dire qu'à cet égard l'angle de contingence de ces courbes est infiniment moindre que l'angle de contingence du cercle. Ce grand géometre mesure l'angle de contingence d'une courbe en un point quelconque, par la courbure de cette courbe en ce point, c'est - à - dire par le rayon de sa développée. Voyez Courbure & Osculation. D'après ce principe il fait voir que l'angle de contingence d'une courbe peut en ce sens être infiniment moindre ou infiniment plus grand que l'angle de contingence d'une autre courbe. Les courbes dans lesquelles le rayon de la développée est = à l'infini en certains points, ont à ces points l'angle de contingence = o, & infiniment plus petit que l'angle de contingence du cercle. Les courbes au contraire qui ont en quelque point le rayon de la dévelopée = o, ont en ce point l'angle de contingence infiniment plus grand, pour ainsi dire, que l'angle de contingence du cercle, parce que tout cercle d'un rayon fini, quelque petit qu'il soit, peut passer entre la courbe & la tangente.

Soit y = xm, m étant une fraction positive, on trouvera que si m est < 1/2, le rayon de la développée est infini à l'origine, & qu'il est o si m > 1/2. Voy. Développée.

Ligne de contingence, dans la Gnomonique, est une ligne qui coupe la soustylaire a angles droits. Dans les cadrans horisontaux, équinoctiaux, polaires, &c. la ligne de contingence est perpendiculaire à la méridienne, ainsi que dans tous les cadrans où la soustylaire & la méridienne se confondent. Cette ligne, dans les cadrans horisontaux, est la ligne de section ou de rencontre du plan du cadran, avec un plan parallele à l'Equateur, qu'on imagine passer par le bout du style. Voyez Soustylaire & Gnomonique.

CONTINGENT (Page 4:114)

CONTINGENT, adject. (Métaphys.) terme relatif. C'est ce qui n'est pas nécessaire, ou dont l'opposé n'implique aucune contradiction. La chaleur d'une pierre exposée aux rayons du soleil, est contingente; car il n'est pas impossible qu'elle se dissipe, & que le froid lui succede.

Tout ce qui est changeant est contingent, & tout contingent est sujet au changement. Ce qui est une fois absolument nécessaire, ne peut jamais devenir contingent. Ainsi c'est la nécessité absolue qui détruit la contingence; mais il n'en est pas de même de la nécessité hypothétique qui peut subsister avec elle. Il y a long - tems que les Théologiens l'ont reconnu dans leurs disputes contre les Sociniens; mais ils ne l'ont pas tous fait sentir avec la même évidence, La démonstration en est pourtant aisée. Le contingent ne devient nécessaire qu'en vertu de quelque nouvelle détermination ajoûtée à l'essence. Rien ne peut exister avant qu'il soit nécessaire qu'il existe; car le contingent en soi - même est indifferent par rapport à l'existence. La nécessité qui lui survient d'ailleurs, & qui le détermine, soit à être, soit à avoir certains modes, ne l'empêche pas d'être contingent de sa nature, puisqu'il y a eu un tems où il n'a pas été, & où il auroit pû ne pas être.

Le mot de contingent est très - équivoque dans les écrits de la plûpart des Philosophes. Il y en a qui envisagent la contingence comme si elle étoit opposée à toute sorte de nécessité, mais elle ne sçauroit être soûtenue dans ce sens. Tous les jours nous nommons nécessaire ce qui n'est l'effet que d'une nécessité morale, que personne ne sçauroit regarder comme incompatible avec la contingence. Nous disons encore qu'une chose contingente, que Dieu a prévûe, est nécessaire. Le langage ordinaire étend l'idée de nécessité jusqu'aux bienséances. Je ne sçaurois, dit - on, me dispenser de rendre telles visites, d'écrire telle lettre: ce sont des choses nécessaires. Cependant & le vulgaire & les philosophes sont obligés d'en revenir aux notions que nous proposons de la nécessité & de la contingence. Dans un cas d'absolue nécessité, demandez à un homme destitué des connoissances philosophiques, pourquoi la chose n'est pas autrement, pourquoi il ne fait pas jour & nuit en même tems; il vous répondra tout court que cela ne sçauroit être autrement. Mais demandezlui pourquoi cet arbre n'a point de feuilles, il vous répondra que c'est que les chenilles l'ont rongé, ou telle autre cause qui occasione la nécessité hypothétique de cette nudité de l'arbre. Le vulgaire sent donc & distingue le cas de nécessité absolue & de nécessité conditionnelle. Article de M. Formey.

Contingent, (Page 4:114)

Contingent, s. m. (Commerce & Histoire mod.) terme de Commerce & de Police Imperiale, qui signifie la quote part que chaque personne doit fournir lorsque l'Empire est engagé dans une guerre qui regarde ou l'empereur ou le corps germanique: chaque prince d'Allemagne doit fournir tant d'hommes,

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