ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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CONTAUR (Page 4:111)

CONTAUR, s. m. construction de bâtiment de mer; piece de bois dont l'épaisseur est de trois pouces sans la fourrure, & la largeur de treize ou quatorze, qui va en diminuant du milieu vers les extrémités de la proue à la poupe, & qui est placée dans la galere au - dessus de l'enceinte ou cordon. Voyez les dict. de Trév. & du Comm.

CONTE (Page 4:111)

* CONTE, s. m. (Belles - Lettres.) c'est un récit fabuleux en prose ou en vers, dont le mérite principal - consiste dans la variété & la vérité des peintures, la finesse de la plaisanterie, la vivacité & la convenance du style, le contraste piquant des évenemens. Il y a cette différence entre le conte & la fable, que la fable ne contient qu'un seul & unique fait, renfermé dans un certain espace déterminé, & achevé dans un seul tems, dont la fin est d'amener quelque axiome de morale, & d'en rendre la vérité sensible; au lieu qu'il n'y a dans le conte ni unité de tems, ni unité d'action, ni unité de lieu, & que son but est moins d'instruire que d'amuser. La fable est souvent un monologue ou une scene de comédie; le conte est une suite de comédies enchaînées les unes aux autres. Lafontaine excelle dans les deux genres, quoiqu'il ait quelques fables de trop, & quelques contes trop longs.

Conte, Fable, Roman, (Page 4:111)

Conte, Fable, Roman, syn. (Gramm.) désignent des récits qui ne sont pas vrais: avec cette différence que fable est un récit dont le but est moral, & dont la fausseté est souvent sensible, comme lorsqu'on fait parler les animaux ou les arbres; que conte est une histoire fausse & courte qui n'a rien d'impossible, ou une fable sans but moral; & roman un long conte. On dit les fables de Lafontaine, les contes du même auteur, les contes de madame d'Aunoy, le roman de la princesse de Cleves. Conte se dit aussi des histoires plaisantes, vraies ou fausses, que l'on fait dans la conversation. Fable, d'un fait historique donné pour vrai, & reconnu pour faux; & roman, d'une suite d'avantures singulieres réellement arrivées à quelqu'un. (O)

CONTEMPLATION (Page 4:111)

CONTEMPLATION, s. f. (Théologie.) selon les mystiques, se définit un regard simple & amoueux sur Dieu, comme présent à l'ame. On dit que cette contemplation consiste dans des actes si simples, si directs, si uniformes, si paisibles, qu'ils n'ont rien par ou l'ame puisse les saisir pour les distinguer.

Dans l'état contemplatif, l'ame doit être entierement passive par rapport à Dieu; elle doit être dans un repos continuel sans aucune secousse ou mouvement, exempte de toutes les activités des ames inquietes qui s'agitent pour sentir leurs opérations: de - là quelques - uns appellent la contemplation une priere de silence & de repos. La contemplation n'est point, ajoûtent - ils, un ravissement ou une suspension extatique de toutes les facultés de l'ame; c'est quelque chose de passif, c'est une paix ou une souplesse infinie, laissant l'ame parfaitement disposée à être mue par les impressions de la grace, & dans l'état le plus propre à suivre l'impulsion divine. L'habitude de la contemplation est le comble de la perfection chez les mystiques; & la vie contemplative, l'opposée de la vie active. Voyez Mystique. (G)

* Mais, selon les Philosophes, la contemplation est l'action de fixer une même idée ou objet dans son entendement, & de l'envisager par toutes les faces différentes; ce qui est une des voies les plus sûres d'acquérir une connoissance exacte & profonde des choses, & de s'avancer vers la vérité.

CONTEMPORAIN (Page 4:111)

* CONTEMPORAIN, adj. qui se prend quelquefois subst. (Gram.) qui est du même tems. Il y a peu de fond à faire sur le jugement favorable, ou défavorable, même unanime, que les contemporains d'un auteur portent de ses ouvrages. Ce Ronsard si vanté par tous les hommes de son siecle, n'a plus de nom. Ce Perrault si peu estimé pendant sa vie, commence à avoir de la célébrité; je ne parle pas du fameux architecte du péristile du Louvre, je parle de l'auteur encore trop pue connu aujourd'hui du Parallele des anciens & des modernes, ouvrage au - dessus des lumieres & de la philosophie de son siecle, qui est tombé dans l'oubli pour quelques lignes de mauvais goût & quelques erreurs qu'il contient, contre une foule de vérités & de jugemens excellens.

CONTENANCE (Page 4:111)

* CONTENANCE, s. f. habitude du corps, soit en repos, soit en mouvement, qui est relative à des circonstances qui demandent de l'assûrance, de la fermeté, de l'usage, de la présence d'esprit, de l'aisance, du courage, ou d'autres qualités convenables à l'état; & qui marque qu'on a vraiment ces dispositions, soit dans le coeur, soit dans l'esprit. Je dis, ou d'autres qualités convenables à l'état, parce que chaque état a sa contenance. La magistrature la veut grave & sérieuse; l'état militaire, fiere & délibérée, &c. d'où il s'ensuit qu'il ne faut avoir de la contenance, que quand on est en exercice, mais qu'il faut avoir partout & en tout tems le maintien honnête & décent; que le maintien est pour la société, & que la contenance est pour la représentation; qu'il y a une infinité de contenances différentes, bonnes & mauvaises, mais qu'il n'y a qu'un bon maintien.

CONTENT, SATISFAIT, CONTENTEMENT (Page 4:111)

CONTENT, SATISFAIT, CONTENTEMENT, SATISFACTION, (Synon.) ces mots désignent en général le plaisir de joüir de ce qu'on souhaite. Voici leurs différences: on dit, une passion satisfaite; content de peu, content de quelqu'un; on demande satisfaction d'une injure; contentement passe richesse. Pour être satisfait, il faut avoir desiré; on est souvent content sans avoir desiré rien. (O)

CONTENTEMENT, SATISFACTION (Page 4:111)

CONTENTEMENT, SATISFACTION, (Gram.) l'un de ces deux mots n'a point de pluriel, c'est celui de satisfaction; & l'autre appliqué au monde désigne ses amusemens, ses plaisirs, &c. Ces deux termes au singulier ont encore quelque différence bien remarquée par M. l'abbé Girard.

Le contentement est plus dans le coeut; la satisfaction est plus dans les passions. Le premier est un sentiment qui rend toûjours l'ame tranquille; le second est un succès qui jette quelquefois l'ame dans le trouble. Un homme inquiet, craintif, n'est jamais content: un homme possédé d'avarice ou d'ambition, n'est jamais satisfait. Il n'est guere possible à un homme éclairé d'être satisfait de son travail, quoiqu'il soit content du choix du sujet. Callimaque qui tailloit le marbre avec une délicatesse admirable, étoit content du cas singulier qu'on faisoit de ses ouvrages, tandis que lui - même n'en étoit jamais satisfait. On est content lorsqu'on ne souhaite plus, quoique l'on ne soit pas toûjours satisfait, lorsqu'on a obtenu ce qu'on souhaitoit. Combien de fois arrive - t - il qu'on n'est pas content après s'être satisfait? Vérité qui peut être d'un grand usage en Morale. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CONTENTIEUX (Page 4:111)

CONTENTIEUX, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui fait l'objet d'une contestation, comme un héritage contentieux. On dit aussi un bénéfice contentieux, mais plus ordinairment un bénéfice en litige. (A)

CONTENTION (Page 4:111)

* CONTENTION, s. f. (Gramm. & Métaph.) application longue, forte, & pénible de l'esprit à quelque objet de méditation. La contention suppose de la difficulté, & même de l'importance de la part de la matiere, & de l'opiniâtreté & de la fatigue de la part du philosophe. Il y a des choses qu'on ne saisit que par la contention. Contention se dit aussi d'une forte & attentive application des organes: ainsi ce ne sera pas sans une contention de l'oreille, qu'on s'assûrera que l'on fait ou que l'on ne fait pas dans la prononciation de la premiere syllabe de trahir, un e muet entre le t & l'r. Il n'y a entre la contention & l'ap<pb-> [p. 112] plication, de différence que du plus au moins; entre la contention & la méditation, que les idées d'opiniâtreté, de durée, & de fatigue, que la contention suppose, & que la méditation ne suppose pas. La contention est une suite d'efforts réitérés.

CONTENTOR (Page 4:112)

CONTENTOR, (Jurisprud.) dans l'usage s'entend d'un droit de registre qui appartient aux audienciers des chancelleries. Ce terme tire son étymologie de contentare, qui dans la basse latinité signifioit contenter. L'officier écrivoit ce mot contentor comme une quittance de son droit, pour dire je suis content, on m'a satisfait, sans dire ce que l'on avoit payé; & comme cette forme de quittance étoit propre aux audienciers des chancelleries, on s'est imaginé que contentor signifioit le droit même qui étoit payé. L'usage de ce droit est fort ancien, puisqu'on trouve une ordonnance du mois d'Août 1363, à la fin de laquelle il y a ces mots, visa contentor. Henri II. par son édit du mois de Janvier 1551, autorise l'ancien audiencier à prendre pour droit de registre ou contentor de chaque chartre, la somme de 40 sous tournois comme il faisoit dès - lors. Il donne le même droit aux autres audienciers nouvellement créés. Anciennement cette mention du contentor se mettoit aussi par les audienciers de la grande chancellerie. Présentement il n'est plus usité que par les audienciers des petites chancelleries sur les lettres, sur lesquelles ils perçoivent en particulier un droit; tel que les rémissions & provisions d'officiers qui s'y reçoivent.

L'édit du mois d'Octobre 1571, & celui du mois d'Août 1576, en parlant de ce même droit, l'appellent droit de registrata. (A)

CONTENU (Page 4:112)

CONTENU, adj. (Physiq.) est un terme assez souvent employé pour exprimer la capacité d'un vaisseau, ou l'aire d'un espace, ou la quantité de matiere que contient un corps. Voyez Aire; voyez aussi Surface & Solide.

Ainsi on dit mesurer le contenu d'un tonneau, d'une pinte, &c. & quelquefois aussi trouver le contenu d'une surface ou d'un corps solide, quoique ce terme soit plus en usage pour désigner la capacité des vaisseaux vuides ou supposés tels. (O)

CONTEOURS (Page 4:112)

CONTEOURS, sub. m. pl. (Hist. litt.) farceurs fort en vogue avant le regne de François I. ils récitoient des vers, joüoient des instrumens, & chantoient.

CONTERIE (Page 4:112)

CONTERIE, s. f. (Comm.) espece de verroterie quivient de Venise en cordons, qu'on transporte en Guinée ou au Canada, & dont les Sauvages; avec qui on en trafique, ornent leurs capots, & forment une espece de broderie. On distingue la conterie de Conto, le grenat de couleur, & la conterie de poids, dont les frais de douane sont différens. Dictionn. du Comm. & de Trév.

CONTESSA (Page 4:112)

CONTESSA, (Géog.) ville considérable de la Turquie européenne, avec un port, dans la Macédoine. Long. 41. 35. lat. 40. 58.

CONTESTATION, DISPUTE, DEBAT, ALTER CATION (Page 4:112)

CONTESTATION, DISPUTE, DEBAT, ALTER CATION, syn. (Gram.) Dispute se dit ordinairement d'une conversation entre deux personnes qui different d'avis sur une même matiere, & se nomme altercation lorsqu'il s'y mêle de l'aigreur. Contestation se dit d'une dispute entre plusieurs personnes, ou entre deux personnes considérables, sur un objet important, ou entre deux particuliers pour une affaire judiciaire. Débat est une contestation tumultueuse entre plusieurs personnes. La dispute ne doit jamais dégénérer en altercation. Les rois de France & d'Angleterre sont en contestation sur tel article d'un traité. Il y a eu au concile de Trente de grandes contestations sur la résidence. Pierre & Jacques sont en contestation sur les limites de leurs terres. Le parlement d'Angleterre est sujet à de grands débats. (O)

Contestation, (Page 4:112)

Contestation, (Jurisprud.) signifie en général dispute, querelle, procès. (A)

Contestation en Cause, (Page 4:112)

Contestation en Cause, conflictus utriusque partis; c'est le premier reglement ou appointement qui intervient sur les demandes & défenses des parties. Les défenses ne suffisent donc pas pour former la contestation en cause, il faut qu'il intervienne quelque reglement préparatoire.

Chez les Romains la contestation en cause devoit être formée dans deux mois au plus tard.

La coûtume de Paris, art. 104. dit que la contestation en cause est quand il y a reglement sur les demandes & défenses des parties, ou que le défendeur est défaillant, & débouté des défenses. Ces déboutés de défenses ont été abrogés par l'art. 2. du tit. j. de l'ordonnance de 1667; & l'art. 13. du tit. xjv. tient la cause pour contestée par le premier reglement, appointement, ou jugement après les défenses.

Avant la contestation en cause, on ne peut point appeller; & après la contestation on ne peut plus recuser le juge, parce qu'il est saisi de l'affaire, & qu'on a procédé volontairement devant lui.

On n'étoit censé constitué en mauvaise foi chez les Romains, que du jour de la contestation en cause, & non pas du jour de la demande: mais parmi nous la demande suffit, & la restitution des fruits est dûe à compter du jour de la demande.

La coûtume de Paris, art. 102. porte que quand un tiers détenteur est poursuivi pour raison d'une rente dont est chargé l'héritage qui lui a été vendu sans la charge de cette rente, & dont il n'avoit pas connoissance, en renonçant à l'héritage avant contestation en cause, il n'est point tenu de la rente ni des arrérages, encore qu'ils fussent échûs de son tems & auparavant cette énonciation.

Il peut aussi, suivant l'art. 103. déguerpir après contestation en cause; mais en ce cas il est tenu des arrérages de son tems jusqu'à la concurrence des fruits par lui perçûs, si mieux il n'aime rendre ces fruits.

La péremption d'instance n'avoit lieu autrefois qu'après que la cause avoit été contestée; mais présentement la cause contestée ou non tombe en péremption par le laps de trois ans. Voyez Péremption.

Mornac, sur la loi j. au code de litis contestatione, & M. Cujas en ses observat. liv. X X. chap. xxj. sont d'avis qu'en matiere criminelle la contestation en cause se forme des l'instant que l'accusé a subi interrogatoire, ou qu'il est contumace: cependant l'opinion commune est qu'en cette matiere la contestation en cause n'est formée que par le recollement & la confrontation. Voyez au code, liv. I. tit. xx. l. 2. liv. III. tit. jx. l. 1. & tit. xxxj. l. 1. § 1. Brodeau sur Louet, lett. C, ch. jv. (A)

Contestation plus ample, (Page 4:112)

Contestation plus ample, signifie une plus ample instruction. Lorsque le juge ne trouve pas sa religion suffisamment instruite pour juger sur ce qui a été plaidé ou produit devant lui, il ordonne une plus ample contestation, ou que les parties contesteront plus amplement.

Mauvaise contestation, signifie celle qui est faite depuis que celui qui la soûtient a été constitué en mauvaise foi par la communication des pieces justificatives de la demande: on conclud aux dépens du jour de la mauvaise contestation seulement, lorsque l'on ne peut pas prétendre les dépens du jour de la premiere demande, parce qu'elle n'étoit pas suffisamment établie.

Téméraire contestation, est celle qui est évidemment mal fondée; celui qui s'en plaint demande que pour la téméraire contestation son adversaire soit condamné aux dépens, & même quelquefois en des dommages & intérêts, si le cas y échet. (A)

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