ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"109"> lement leur ordonne, judicetis & consultationes vestras atque judicia pronuncietis, &c. (A)

Consultation (Page 4:109)

Consultation, (Medecine.) SUMBDLEUSIS2, consultatio, deliberatio: on entend par ce terme la partie de l'exercice de la profession du medecin, qui consiste dans l'examen qu'il fait, soit en particulier soit en commun, avec un ou plusieurs de ses confreres, de l'état présent d'une personne en santé ou en maladie, des causes & des conséquences qu'on peut tirer de cet état, & des moyens qu'il convient d'employer relativement aux indications que présentent ces considérations; pour conserver la santé si elle est actuellement existante, pour préserver des maladies que l'on peut avoir à craindre & que l'on peut prévenir; pour guérir celles qui troublent présentement l'oeconomie animale, ou au moins pour les pallier si elles ne sont pas jugées susceptibles de guérison, lesquels moyens doivent être dirigés par la juste application de la méthode prescrite par les regles de l'art.

Cet examen, qui forme la consultation & d'où resulte un jugement porté sur le cas proposé, peut être fait, soit sur l'exposé de la personne qui a besoin de conseil pour sa santé & qui le demande elle - même, soit sur la relation qui est faite de son état de vive voix ou par écrit.

Ce jugement d'un ou de plusieurs medecins, qui est le résultat de la consultation, est ce qu'on appelle l'avis du ou des medecins. Ceux de cette profession qui sont actuellement ou habituellement consultés, sont dits conséquemment medecins consultans: on donne particulierement cette épithete à ceux qui ont spécialement la fonction de donner leurs avis sur la santé o sur les maladies des princes. Voyez sur tout ce qui regarde la consultation & les regles qui la concernent, la préface de Fréderic Hoffman à la tête du tome IV. de ses oeuvres, qui sert d'introduction à son recueil de consultations & de réponses médicinales. Voyez Medecin, Medecine. Article de M. Bouillet fils.

CONSULTEUR (Page 4:109)

* CONSULTEUR, s. m. (Hist. eccl. & prof.) à Rome, on donne ce nom à des théologiens chargés par sa sainteté d'examiner les livres & les propositions déferées à ce tribunal; ils en rendent compte dans les congrégations où ils n'ont point voix déliberative: à Venise, à des jurisconsultes dont la république prend les avis dans des cas difficiles, tant en matiere ecclésiastique que civile: dans certains ordres monastiques, à des religieux qui transmettent des avis au général, & qui sont comme son conseil.

CONSUMER (Page 4:109)

* CONSUMER, v. act. qui marque destruction, dissolution: il se dit du tems, du feu, du mal; mais ce n'est le propre que du feu. Consommer marque fin, perfection, accomplissement. Le substantif consommation est commun aux deux verbes, & participe de leurs différentes acceptions. Voyez Consommer.

CONSUS (Page 4:109)

* CONSUS, s. m. (Mythol.) dieu du conseil; il avoit un autel dans le cirque. Cet autel étoit couvert, ce qui n'a pas besoin d'être expliqué. Ce fut, à ce qu'on dit, pendant les fêtes qu'on célebroit à son honneur, que Romulus fit enlever les Sabines. Ces fêtes s'appellent consuales; voyez Consuales. Il y en a qui prétendent que Consus est le même que Neptune équestre.

CONTACT (Page 4:109)

CONTACT, s. m. (Géom.) point de contact, punctum contactûs, est le point où une ligne droite touche une ligne courbe, ou dans lequel deux lignes courbes se touchent.

Angle de contact. Voyez Angle de contingence au mot Contingence.

Contact (Page 4:109)

Contact, (Physiq.) est l'état relatif de deux choses qui se touchent, ou de deux surfaces qui se joignent l'une & l'autre sans laisser d'interstices. Le contact de deux spheres n'est qu'un point, de même que celui de la tangente d'un cercle & de sa circonférence.

Comme il y a peu de surfaces capables de se toucher de toutes parts, & que la cohésion des corps est proportionnelle à leur contact, les corps qui sont capables du plus grand contact, sont ceux qui adh<-> rent ensemble le plus fortement. V. Cohésion. (O)

Contact (Page 4:109)

Contact, (Medec.) attouchement; c'est une des causes externes de quelques maladies très - fâcheuses.

On range le contact parmi les causes extérieures de diverses maladies, parce que par l'attouchement ou la respiration, sorte d'attouchement involontaire, il se fait dans le corps humain l'introduction de matieres morbifiques ou de myasmes contagieux.

Quatre especes de contact peuvent produire les maladies: 1°. la respiration d'un mauvais air: 2°. l'attouchement simple d'une personne mal saine, ou de quelque chose qu'elle aura touché récemment: 3°. le congrès d'une personne saine avec une personne gâtée: 4°. l'attouchement accompagné de piqûure ou de morsure d'animaux vénimeux, comme de la vipere ou d'un animal enragé, &c. La premiere espece de contact donne la peste, le scorbut, &c. La seconde fait naître la gale ou quelque accident analogue. La troisieme occasionne encore la vérole, qu'on me passe ce terme; il doit être permis au medecin de ne point périphraser par écrit. La quatrieme espece de contact cause l'introduction dans le sang, d'une humeur vénéneuse ou d'un virus hydrophobique.

Plusieurs auteurs sont persuadés que le virus vérolique ne fait point d'impression sur les parties du corps qui sont revêtues de la peau toute entiere, mais seulement sur celles qui en sont dépourvûes, comme le fondement, la vulve, le gland de la verge, la face interne du prépuce, l'intérieur de la bouche, la langue, le fonds du nez, le gosier, & les parties voisines.

Il seroit à souhaiter que cette expérience fût certaine & sans exception; cependant elle devient très douteuse par quelques attestations contraires, & on en cite de singulieres dans la personne de ceux qui accouchent fréquemment des femmes gâtées. En voici deux exemples particuliers que nous fournit le traducteur françois du traité des maladies vénériennes de Charles Musitan, cet auteur Italien né pour la pratique de ce genre de maladies, qu'il exerça si noblement, & même quoique prêtre, en vertu de la permission du pape Clement IX.

Le premier de ces exemples est celui du sieur Simon, l'un des chirurgiens de l'hôtel - Dieu de Paris, qui fut attaqué d'un ulcere vérolique à l'un de ses doigts, après avoir accouché une de ces femmes de mauvaise vie qui vont faire leurs couches à cet hôpital; & cet ulcere fut suivi de si fâcheux symptomes, qu'après avoir souffert un traitement de la vérole sans aucun succès, il eut le malheur de périr dans un second traitement. L'autre exemple est celui de madame de la Marche, maîtresse sage - femme de cet hôpital, qui fut attaquée à un de ses doigts d'un semblable ulcere, après avoir fait un accouchement tout pareil, & qui se trouva bientôt toute couverte de pustules véroliques, dont elle ne guérit que par le traitement qui convient à ce mal.

En effet, l'expérience de la communication d'autres maladies par l'attouchement, la connoissance du nombre prodigieux de petits vaisseaux exhalans situés sous toute l'épiderme, la purgation des enfans par de simples frictions extérieures de coloquinte & semblables purgatifs, tout cela rend probable la possibilité des faits qu'on allegue sur cette matiere: & quoique les exemples de ce genre soient des phénomenes très - rares, il peut être cependant quelquefois avantageux aux gens du métier d'en [p. 110] connoître l'existence pour en profiter dans l'occasion, en évitant une conduite téméraire, & en imitant Fabius, qui mettoit l'espérance du salut dans les précautions tendantes à la sûreté; je dis dans les précautions tendantes à la sûreté, parce qu'il n'est pas plus raisonnable de prendre par terreur panique, ou par foiblesse d'esprit, des précautions inutiles, que de négliger les nécessaires. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CONTAGION (Page 4:110)

CONTAGION, s. f. (Med.) qualité d'une maladie, par laquelle elle peut passer du sujet affecté à un sujet sain, & produire chez le dernier une maladie de la même espece.

Les maladies contagieuses se communiquent, soit par le contact immédiat, soit par celui des habits ou de quelques meubles ou autres corps infectés, soit même par le moyen de l'air qui peut transmettre à des distances assez considérables certains myasmes ou semences morbifiques.

Ces myasmes sont plus ou moins legers, plus ou moins mobiles, selon l'espece de maladie contagieuse à laquelle ils appartiennent: ceux de la gale par exemple, ne s'étendent presque pas au - delà de la surface de la partie affectée: ceux de la rage, qui ne se communiquent que par l'application immédiate de la bave de l'animal enragé sur une partie blessée, ou recouverte seulement d'une peau très - mince, comme les levres, la langue, &c. ceux de la rage, dis - je, paroissent plus fixes encore: le virus vérolique n'a pas non plus, pour le bien de l'espece humaine, une atmosphere fort étendue. Voy. Gale, Rage, & Vérole. Les myasmes pestilentiels, au contraire, ceux de la dyssenterie, ceux de la petite vérole & de la plûpart des maladies éruptives, se répandent assez loin, supposé pourtant qu'ils existent réellement; car c'est précisément par la peste & les maladies pestilentielles ou malignes, qu'a commencé l'incrédulité des medecins sur la contagion des maladies. Voyez Peste.

Rien n'est peut - être moins décidé en Medecine que l'existence ou la non - existence de la contagion de cette derniere classe de maladies, & de beaucoup d'autres que le peuple croit contagieuses sans le moindre doute, & que plusieurs medecins déclarent non - contagieuses sans avoir assez douté: mais l'explication de ce phénomene qu'ils sont contraints d'avoüer pour la gale, la rage, les maladies vénériennes, & un petit nombre d'autres, est un problème bien plus embarrassant encore dans la doctrine regnante: les humoristes modernes sur - tout n'en trouveront la solution qu'avec peine dans les épaississemens, les dissolutions, les acrimonies des humeurs, leurs hérences, stagnations, arrets, orgasmes, &c. ils ne trouveront que très - difficilement, dis - je, le rapport de quelqu'un de ces vices considérés comme effets, comme dûs à des myasmes, avec l'action de cette matiere insensible, son énergie, son aptitude à disposer les humeurs & les organes de la façon nécessaire pour produire une maladie d'une espece déterminée.

Cette spécification de la maladie produite, ou ce qui revient au même, cette qualité exactement séminale du myasme laissera vraissemblablement encore long - tems une lacune dans la théorie pathologique; à moins cependant qu'on ne voulût recevoir pour des explications les ingénieuses métaphores de Vanhelmont, recourir à cer ordre de causes qu'il désignoit sous les noms de lumieres, d'idées irradiées, de semences incorpotelles, de gas, &c.

Mais dans le fond & à examiner la chose de près, sommes - nous bien fondés à rejetter ces explications? Ne nous fournissent - elles pas de legeres approximations? Pouvons - nous prétendre à davantage, toutes les fois qu'il s'agit d'expliquer des vertus sé<cb-> minales? Et ne vaut - il pas mieux se contenter de signes proportionnés à l'obscurité de l'idée que nous avons de ces agens insensibles, que de romber dans des erreurs manifestes, en s'obstinant, pour s'en former des notions plus claires, à les ramener aux lois méchaniques si peu faites pour ces corps? On seroit fort mal reçu, à la vérité, si on vouloit en faire encore aujourd'hui des êtres moyens entre la matiere & l'esprit, ou entre la subitance & l'acci dent: mais en ramenant ces anciennes idées au ton de notre philosophie, il doit nous être permis d'avancer que les agens séminaux doivent être regardés comme les extrèmes dans la classe des êtres marériels, comme placés, pour ainsi dire, sur les confins par lesquels ces derniers touchent aux êtres abstraits. Or les signes réels, les expressions propres, doivent nécessairement nous manquer pour des êtres de cette espece: on est donc forcé de se contenter d'une image à peine sensible, qu'il sera toûjours très - ingénieux de saisir, & très - utile de présenter, & qui vaudra mieux sans contredit qu'une ombre vaine, que l'obscurité absolue, & surtout que l'erreur. Voy. Myasme, Médicament, Poison, Semence, Génération .

Par exemple, pour nous en tenir au cas particulier de la contagion, ces énonciations indéterminées vaudront mieux que l'opinion de M. Cheyne, qui a assuré dans une petite dissertation sur la contagion, que les myasmes étoient de nature alkaline volatile: opinion déclarée vraissemblable par un célebre professeur en Medecine. Ces deux auteurs ont expressément admis la prétendue qualité septique des alkalis volatils, & la tendance spontanée des fluides des animaux à l'alkalinité: deux dogmes du Boerhavisme également gratuits, & également démentis par l'expérience. Celle de M. Pringle qui n'a pas trouvé d'assaisonnement plus efficace pour la conservation des viandes que l'alkali volatil, est sur - tout remarquable dans cette occasion. Le dernier des partisans du sentiment que nous venons d'exposer, après l'avoir proposé en ces mots, verisimile est . . . hasce lues esse indolis alkalinoe, corosivoe, septicoe, in quam animalium omnium fluida sponte tendunt; ajoûte forte insecta quoedam Americana venenatissima hisce affluviis originem dederunt, ut canes, lupi virus hydrophobicum primi parant, &c. (Sauvages, patholog.). J'observerai à propos de ce soupçon, que la premiere origine ou la matrice des myasmes, nous est aussi inconnue que leur nature.

Au reste il ne faut pas oublier que les semences morbisiques n'operent pas indistinctement sur tous les sujets, mais seulement sur ceux qui sont disposés de leur côté d'une maniere propre à recevoir l'impression du venin, & à concourir à son action. La nécessité de ce rapport a été observée dans toutes les maladies contagieuses. Toutes les personnes mordues par des chiens enragés n'ont pas contracté la rage, lors même qu'elles ont négligé l'usage des préservatifs ordinaires (voyez Rage): toutes celles qui ont eu des commerces impurs n'ont pas été infectées du virus vénérien (voyez Vérole), &c. mais le concours de cette disposition du sujet est encore plus sensible & remarquable par plus de circonstances dans la petite vérole. Voyez Petite vérole. Voyez les moyens généraux de se garantir autant qu'il est possible des impressions des myasmés & de l'air infecté, au mot Préservatif; & les secours découverts ou proposés contre chaque différent myasme, aux articles particuliers, Rage, Vérole, Peste, Dyssenterie, &c. (b)

CONTAILLES (Page 4:110)

* CONTAILLES, s. f. (Comm.) est une des sortes de bourre de soie, qu'on appelle aussi strasses & rondelettes. Voyez Soie. Voy. les diction. du Comm. & de Trév.

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