ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"47"> ment liées entr'elles, qu'elles résistent plus ou moins à la séparation les unes, des autres. Voyez l'article Cohésion.

La consistance differe de la continuité, en ce que la consistance suppose une difficulté de séparer les parties continues, ce que ne suppose pas la continuité; l'idée de la continuité d'une chose n'emportant que la contiguité de ses parties. Voyez Continuité.

Consistance se dit particulierement par rapport aux corps considérés entant qu'ils sont plus mous ou plus durs, plus liquides ou plus secs. Voyez Fluidité, Dureté, &c.

Les formes extérieures & visibles des médicamens, boles, syrops, onguens, &c. different principalement par la couleur & par la consistance. Chamb. (O)

Consistance, (Page 4:47)

Consistance, (Phys.) état de perfection où les choses susceptibles d'accroissement ou de décroissement demeurent pendant quelque tems, comme dans un état permanent, sans augmenter ni diminuer.

Ce terme se dit particulierement des arbres, pour signifier l'âge au - delà duquel ils ne croissent plus, & où cependant ils ne commencent point encore à décliner. Voyez Arbre, &c.

Ainsi l'on distingue trois états dans un arbre, la crue, la consistance, & le retour, qui sont communs à tous les arbres, même aux fruitiers.

La consistance du chêne est depuis cinquante ans à cent soixante; quelques - uns cependant soûtiennent que leur consistance ne commence qu'à cent ans, assûrant qu'ils croissent jusqu'à ce tems - là, & qu'ils continuent dans cette vigueur jusqu'à l'âge de deux cents ans. Chambers. (O)

Consistance, (Page 4:47)

Consistance, en termes de Pratique, ce en quoi consistent ou à quoi montent les effets d'une succession, ou les domaines & dépendances d'un héritage, en un mot la totalité d'une chose quelconque. (H)

CONSISTANT (Page 4:47)

CONSISTANT, adj. (Phys.) corps consistans, expression fort usitée par M. Boyle, pour désigner ce que nous entendons ordinairement par corps fixes & solides, par opposition aux corps fluides. Voyez Solidité & Fluide.

Cet auteur a fait un essai particulier sur l'atmosphere des corps consistans, dans lequel il montre que tous les corps même les plus solides, les plus durs, les plus pesans, & les plus fixes, ont une atmosphere formée des particules qui s'en exhalent. Voyez Atmosphere, Émanation, &c. Chambers. (O)

CONSISTER (Page 4:47)

* CONSISTER, (Gramm.) verbe neutre relatif 1°. à l'essence & aux attributs d'un être; ainsi quand on demande en quoi cela consiste - t - il; c'est comme si l'on demandoit quelle est l'essence de telle chose, quels sont ses attributs essentiels: 2°. à la collection des différentes parties d'un tout: ainsi quand on demande en quoi consiste son revenu, c'est comme si l'on demandoit quels sont les rentes ou objets particuliers qui forment son revenu; & l'on répond, ce sont des maisons, des bénésfices, un patrimoine, des contrats, &c.

CONSISTOIRE (Page 4:47)

CONSISTOIRE, s. m. (Hist. anc. & mod. & Jurisprud.) ce terme a trois significations différentes; il y avoit autrefois le consistoire des empereurs, il y a encore le consistoire du pape, enfin il y avoit aussi le consistoire des religionnaires.

Consistoire des Empereurs Romains, (Page 4:47)

Consistoire des Empereurs Romains, étoit leur conseil intime & secret. Le mot consistorium, qui vient de sistere, signifioit proprement le lieu où s'assembloit ce conseil; enstite on a pris le nom du lieu où il se tenoit pour le conseil même, & on a appellé de - là comites consistoriani ceux qui étoient de ce conseil; ils étoient qualifiés du titre de viri spectabiles, qui étoit le second degré dans l'ordre de la noblesse, ceux qui avoient ce titre étant au - dessus de ceux que l'on qualifioit clarissimi, & précédés seulement par ceux qui avoient le titre d'illustres ou superillustres, qui n'étoit accordé qu'aux premiers officiers de l'empire. Ces comtes ou conseillers du consistoire étoient égaux en tout aux proconsuls pour les honneurs & priviléges. Ces mêmes officiers, leurs femmes, enfans, serviteurs, & fermiers, joüissoient aussi des mêmes priviléges en plaidant, soit en demandant ou en défendant, que l'empereur Zénon avoit accordé aux clarissimes princes de l'école. Voyez au cod. liv. XII. tit. x. (A)

Consistoire du Pape, (Page 4:47)

Consistoire du Pape, est l'assemblée des cardinaux convoqués par le pape qur y pteside; c'est proprement le conseil du pape: il a été nommé consistoire, à l'exemple de celui des empereurs Romains & des autres princes, dont les conseillers d'état sont appellés comites consistoriani. Le pape tient deux sortes de consistoires ou conseils avec les cardinaüx, savoir le consistoire public & le consistoire secret: le consistoire public est celui dans lequel il reçoit les princes, & donne audience aux ambassadeurs; le pape y est assis sur un throne fort élevé couvert d'écarlate; son siége est de drap d'or; à sa droite sont lées cardinaux prêtres & évêques; à gaucheles cardinaux diacres: le consistoire secret est le conseil où le pape pourvoit aux églises vacantes, telles que les évêchés & certaines abbayes consistoriales. Ce consistoire se tient dans une chambre plus secrete, qu'on appelle la chambre du pape gai: le siége du pape n'y est élevé que de deux degrés; il n'y reste avec lui que deux cardinaux dont il prend les avis, que l'on qualifie de senterces.

Les bénéfices consistoriaux sont les archevêchés & évêchés, comme aussiles abbayes qui sont taxées dans les livres de la chambre apostolique au - dessus de 66 florins 2/3. On appelle ces bénéfices consistoriaux, parce que les nominations faites par le Roi sont proposées en plein consistoire; ce qui s'entend néanmoins du consistoire secret.

La cédule consistoriale est un abregé du rapport qui a été fait en consistoire par le cardinal proposant.

Ceux qui sont nommés aux bénéfices consistoriaux, sont proposés au pape en plein consistoire par le cardinal protecteur des affaires de France, en présence des cardinaux qui sont alors à Rome, auxquels il est obligé de donner des mémoires la veille du jour qu'ils doivent entrer au consistoire. On explique dans ces mémoires le genre de vacance du bénéfice, le nom, surnom, qualité, & capacité de celui qui est nommé par le Roi.

Les bénéfices consistoriaux sont à la nomination du Roi. Le pourvû doit obtenir des bulles, & pour cela paye un droit d'annate. Ces bénéfices se donnent en forme gracieuse, c'est - à - dire sans être obligé de se présenter à l'ordinaire, & sans être examiné. Ils ne peuvent être conférés par dévolution. Si l'incapacité du pourvû les fait vaquer, on ne peut les impétrer que du Roi. Ils ne sont point sujets aux regles de chancellerie, à la prévention, aux gradués, ni autres expectatives.

Quoique régulierement les abbayes consistoriales doivent être proposées au consistoire, cependant le pape s'en dispense souvent, sur - tout lorsque ceux qui en doivent être pourvûs ont quelque défaut d'âge, ou d'autre qualité & capacité requise, qui obligeroit les cardinaux à refuser la grace demandée: en ce cas le pape donne au pourvû des provisions par daterie & par chambre, avec dérogation expresse à la consistorialité; & il accorde les dispenses nécessaires.

Il faut donc, pour expédier par consistoire, que lo pourvû ait toutes les qualités requises; car le consistoire ne souffre même aucune expression douteuse ni conditionnelle dans les provisions.

Quand les expéditions sont faites hors consistoire [p. 48] & par la daterie, la supplique est signée du pape seul, & les provisions sont expédiées en la forme des bénéfices inférieurs.

On prend souvent la voie de la daterie plûtôt que celle du consistoire, soit pour obvier au défaut de quelque qualité nécessaire, soit parce que l'on trouve de cette maniere plus de facilité pour l'expédition des provisions; car elle se peut faire tous les jours par la daterie, au lieu que la voie du consistoire est plus longue, le consistoire ne se tenant que dans certains tems; mais il en coûte un tiers de plus pour faire expédier par la chambre. Voyez le traité de l'usage & pratique de la cour de Rome de Castel, tome I. pag. 54. & tome II. pag. 107. & suiv. (A)

Consistoire: (Page 4:48)

Consistoire: on donnoit aussi ce nom aux assemblées que les Religionnaires tenoient pour le reglement de la discipline de leur religion, & aux lieux destinés à tenir ces sortes d'assemblées.

Ayant cessé d'être permises au moyen de la révocation de l'édit de Nantes, il y a eu une déclaration du Roi du 21 Août 1684, portant que les biens immeubles, rentes, & pensions données ou léguées aux pauvres de la religion Prétendue Réformée, ou aux consistoires pour leur être distribués, lesquels se trouvoient possédés par lesdits consistoires, ou aliénés depuis le mois de Juin 1662, seroient délaissés aux hôpitaux des lieux où étoient lesdits consistoires; & en cas qu'il n'y en eût point, à l'hôpital le plus prochain. Voyez la déclaration du 19 Octobre 1623, & autres postérieures, concernant la religion Prétendue Réformée. (A)

Consistoire de la Bourse, (Page 4:48)

Consistoire de la Bourse, (Comm.) c'est à Toulouse le bureau où s'assemblent les prieur & consuls des marchands de cette ville, pour y tenir leur jurisdiction, juger les affaires des particuliers, ou y traiter de ce qui concerne celles de la bourse même. Voyez Bourse, & les dictionn. du Com. & de Dish. (G)

CONSISTORIAL (Page 4:48)

CONSISTORIAL, adj. (Jurispr.) est ce qui appartient au consistoire. Cela se dit ordinairement des bénéfices qui s'expédient par la voie du consistoire. Voyez ci - devant Consistoire du Pape, & au mot Bénéfice. (A)

CONSISTORIALITÉ (Page 4:48)

CONSISTORIALITÉ, s. f. (Jurisp.) s'entend de la qualité de ce qui est consistorial, ou de la forme observée dans les expéditions du consistoire. Voyez ci - devant Consistoire du Pape. (A)

CONSIVE (Page 4:48)

* CONSIVE, s. f. (Myth.) la même divinité qu'<-> Ops, Rhea, & la Terre. Ses fêtes, qu'on appelloit Opeconsives, se célébroient le 25 d'Août. Elle présidoit à la fertilité des campagnes.

CONSOLAT (Page 4:48)

CONSOLAT, s. m. (Jurispr.) consolatus Vapinci; c'est ainsi qu'on appelle un droit qui se leve dans la ville de Gap sur tous les grains qu'on y apporte pour être vendus au marché. Ce même droit est nommé cosse ou layde en d'autres endroits. Voyez l'hist. de Dauphiné par M. de Valbonay, aux preuves, n. 202. (A)

CONSOLATION (Page 4:48)

CONSOLATION, s. f. (Morale & Rhétor.) est un discours par lequel on se propose de modérer la douleur ou la peine des autres. Voyez Lieu.

Dans la consolation on doit avoir une attention principale aux circonstances & aux rapports des personnes intéressées. Scaliger examine ceci fort bien dans son art poétique. « Le consolateur, dit - il, est ou supérieur, ou inférieur, ou égal, par rapport à la qualité, l'honneur, la richesse, la sagesse, ou l'âge: car Livie doit consoler Ovide d'une maniere fort différente de celle dont Ovide console Livie. Ainsi quant à l'autorité, un pere & un fils, Cicéron & Pompée, doivent consoler d'une maniere fort différente: de même par rapport à la richesse, si un client vouloit consoler Crassus; par rapport à la sagesse, comme lorsque Séneque console Po<cb-> lybe & sa mere. Quant à l'âge, on n'a pas besoin d'exemples.»

Un supérieur peut interposer son autorité, & même réprimander. Un homme sage peut disputer, alléguer des sentences. Un inférieur doit montrer du respect & de l'affection, & avoüer que ce qu'il avance il le tient de personnes sages & savantes. Pour les égaux, il les faut rappeller à l'amitié réciproque. Chambers.

Malherbe a adressé à son ami Duperrier une très belle ode pour le consoler de la mort de sa fille, & qui commence ainsi:

Ta douleur, Duperrier, sera donc éternelle, &c. C'est - là qu'on trouve ces stances si nobles, où le poete personnifiant la mort, la représente comme un tyran qui n'épargne personne, & des coups duquel on doit d'autant plus se consoler, qu'ils sont inévitables dans toutes les conditions.

La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles, &c.

On pourroit dire à tous ceux qui s'affligent de quelque perte: Le tems fera presque nécessairement ce que la raison & la religion n'auront pas fait, & vous aurez perdu tout le mérite du sacrifice. Un sentiment assez singulier, & qui n'est pas hors de la nature, c'est celui d'un amant qui s'affligeoit de ce qu'il se consoleroit un jour de la perte de celle qu'il aimoit.

Consolation, (Page 4:48)

* Consolation, (Hist. ecclés.) cérémonie des Manichéens Albigeois, par laquelle ils prétendoient que toutes les fautes de la vie étoient effacées: ils la conféroient à l'article de la mort; ils l'avoient substituée à la pénitence & au viatique. Elle consistoit à imposer les mains, à les laver sur la tête du pénitent, à y tenir le livre des évangiles, & à réciter sept Pater avec le commencement de l'évangile selon S. Jean. C'étoit un prêtre qui en étoit le ministre. Il falloit pour son efficacité qu'il fût sans péché mortel. On dit que lorsqu'ils étoient consolés, ils seroient morts au milieu des flammes sans se plaindre, & qu'ils auroient donné tout ce qu'ils possédoient pour l'être. Exemple frappant de ce que peuvent l'enthoufiasme & la superstition, lorsqu'ils se sont une fois emparés fortement des esprits.

Consolation, (Page 4:48)

Consolation, terme de Jeu: on donne ce nom dans plusieurs jeux à une espece de tribut qu'on paye, soit à ceux qui ne jouent point, soit à ceux qui jouent & qu'on fait perdre, soit même à ceux qui gagnent, soit à celui qui perd, selon les conventions bisarres des jeux, où l'on a voulu quelquefois que la consolation fût faite par celui qui perd, & qui par conséquent devroit être consolé.

CONSOLE (Page 4:48)

CONSOLE, s. f. en Architecture, est un ornement en saillie taillé sur la clé d'une arcade, ou qui sert à porter de petites corniches, figures, bustes, vases, &c.

Console avec enroulemens, est celle qui a des volutes en - haut & en - bas.

Console arasée, est celle dont les enroulemens affleurent les côtés, comme il s'en voit sous le porche de la Sorbonne.

Console gravée, est celle qui a des gliphes ou gravures.

Console plate, celle qui est en maniere de mutule ou corbeau, avec gliphes & gouttes.

Console en encorbellement, est toute console qui porte les ménianes & balcons, & qui a des enroulemens, nervures, & autres ornemens qui la distinguent du corbeau, comme celles du balcon du Palais - Royal du côté du jardin à Paris.

Console coudée, est celle dont le contour est interrompu par quelqu'angle ou partie droite.

Console renversée, est toute confole dont le plus grand enroulement est en - bas, & sert d'adoucissement dans les ornemens.

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