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La conservation connoît de toutes ces matieres souverainement & en dernier ressort, jusqu'à la somme de cinq cents livres; & pour les sommes excédentes cinq cents livres, les sentences sont exécutées par provision.
Toutes les sentences de ce tribunal, soit provisionnelles ou définitives, sont exécutées dans toute l'étendue du royaume sans visa ni pareatis, comme si elles étoient scellées du grand sceau.
Il est défendu à la sénéchaussée & siége présidial de Lyon de prononcer par contrainte par corps & exécution provisionnelle de leurs ordonnances & jugemens, conformément aux rigueurs de la conservation, à peine de nullité, cassation, &c. la faculté de prononcer ainsi étant reservée à la conservation.
L'édit du mois d'Août 1714 a encore expliqué que les contraintes par corps émanées de la conservation s>exécutent par tout le royaume.
Ce tribunal est donc composé du prevôt des marchands & échevins, & de six autres juges bourgeois ou marchands, >nt le premier est toûjours un avocat ancien échevin; les second & troisieme sont les deux hommes du Roi. Les gens du Roi du bureau de la ville servent aussi à la conservation, & le secrétaire de la ville y exerce en cette qualité les droits & fonctions de greffier en chef; il a sous lui un commis greffier. Il y a aussi pour le service de ce tribunal deux huissiers audienciers & jurés crieurs, & un juré trompette.
Les avocats ès cours de Lyon avoient été admis à plaider à la conservation dès 1689, par un arrêt du 23 Avril de ladite année; ils avoient néanmoins négligé pendant un certain tems de fréquenter ce tribunal, d'où les procureurs se pretendoient en droit de les en exclure: mais par arrêt du 20 Août 1738, enregistré au siége le 24 Novembre suivant, les avocats ont été confirmés dans le droit de plaider à la conservation, comme ils font depuis cet arrêt.
Outre la jurisdiction principale de la conservation, il y a aussi dans l'enclave du même tribunal la jurisdiction du parquet, qui fait partie de la cour de la conservation. Par arrêt du conseil d'état du Roi & lettres patentes en forme d'édit enregistré au parlement, les charges d'avocat & de procureur général de la ville de Lyon ont été réunies à celle de procureur du Roi en la conservation, & c'est en cette derniere qualité que le procureur général de la ville juge gratuitement & en dernier ressort jusqu'à la somme de cent livres de principal. Ses sentences sont aussi exécutoires par corps. (A)
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Conservation
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L'humidité & la chaleur sont les deux grands instrumens
de la corruption des substances médicales
qui sont les sujets de la conservation pharmaceutique;
c'est donc à prévenir l'action destructive de
ces deux agens, que doivent tendre tous les moyens
qu'on y employe.
C'est à l'une ou à l'autre de ces causes que se rapportent
principalement la plûpart des effets qu'on attribue
vaguement au contact de l'air, ou à la communication
avec l'air libre. Il est pourtant quelques-uns
de ces effets qui ne pourroient pas y être rapportés
avec assez d'exactitude: telle est la dissipation
de certaines substances très - volatiles, qui quoiqu'elles
soient à - peu - près proportionnelles au degré de
chaleur du milieu dans lequel ces substances sont
gardées, a pourtant lieu dans la température de ce
milieu qu'on appelle sroid. On ne prévient cette dissipation
qu'en interrompant exactement toute communication
entre ces substances & l'air.
C'est pour cela que la conservation des eaux aromatiques
distillées, des eaux spiritueuses, des huiles
essentielles, dépend moins de ce qu'on les tient dans
un lieu frais, que de ce qu'on a soin de boucher exactement
le vaisseau qui les contient. On conserve
plus sûrement encore ces dernieres substances, on
prévient ou on retarde leur épaississement en les conservant
sous l'eau, lorsqu'elles sont spécifiquement
plus pesantes que ce dernier liquide, ou sur l'eau
dans des bouteilles renversées, lorsqu'elles sont plus
legeres.
Il est une exception assez singuliere à la regle de
boucher exactement les vaisseaux qui contiennent
des substances volatiles aromatiques; le degré de
parfum qui fait la sensation agréable ne se trouve
dans quelques - unes de ces substances, qu'après qu'elles
ont perdu une partie de leur odeur. Le fait est
sensible dans l'eau de fleurs d'oranges. Aussi les bons
Apothicaires ne couvrent - ils que d'un papier la bouteille
à l'eau de fleurs d'oranges qui sert actuellement
au détail de la boutique.
On ne sait pas non plus assez distinctement quelle
autre vue on pourroit avoir en supprimant toute
communication entre l'air & certains sucs qu'on
conserve sous l'huile, que l'exclusion même de cette
communication. L'observation nous a appris qu'ils
moisissoient à leur surface, & qu'ils se corrompoient
facilement lorsqu'on ne prenoit pas la précaution de
les couvrir d'un peu d'huile; & cette observation
suffit sans doute pour autoriser cette méthode.
Nous revenons aux deux principaux instrumens
de la corruption des médicamens officinaux, & premierement
à l'humidité ou à l'eau. Ce principe nuisible
à leur conservation, doit être considéré ou dans
les matieres mêmes, ou dans l'atmosphere.
On prévient l'effet de l'eau inhérente aux matieres
mêmes, ou par la dessiccation (Voyez
C'est sur les mêmes vûes qu'est fondé l'assaisonnement
avec l'esprit - de - vin, fort peu usité dans nos boutiques,
& presque uniquement pour la teinture de
Mars (Voyez
La plûpart des matieres végétales & animales seehes,
comme feuilles, racines, viperes, & cloportes
séchées, &c. les poudres, sont sur - tout exposées
à cette altération, par la multiplicité des surfaces
qu'elles présentent à l'air. On doit donc tenir toutes
ces substances dans des lieux secs & dans des vaisseaux
bien bouchés, ou des boîtes exactement fermées.
L'importance de cette méthode est très - sensible, par la comparaison des plantes seches que les
herboristes gardent en plein air dans leurs boutiques,
& de celles qui ont été soigneusement serrées
dans des boîtes; les premieres, quelque exactement
qu'elles ayent été desséchées, deviennent noires,
molles, à demi - moisies; les dernieres au contraire
sont aussi vertes & aussi saines qu'au moment qu'on
les a renfermées. On doit aussi principalement tenir
dans un lieu sec certaines tablettes sujettes à se ramollir
par l'humidité de l'air, comme celles de diacarthami,
de citron, &c. & les poudres dans lesquelles
il entre du sucre. Les sels déliquescens qu'on
veut garder sous la forme seche, tels que la pierre à
cautere, la terre foliée, &c. doivent être sur - tout
scrupuleusement préservées de toute communication
avec l'air, toûjours assez humide pour les faire
tomber en liqueur.
La trop grande chaleur est sur - tout nuisible aux
matieres molles ou liquides, dans lesquelles elle
pourroit exciter un mouvement de fermentation,
ou une espece de digestion toûjours nuisible: tels
sont les syrops, les miels, les vins médicamenteux,
les sucs, les eaux distillées, les huiles essentielles; on
doit tenir toutes ces matieres dans un lieu frais. Les
Apothicaires les placent ordinairement dans leurs
caves.
On doit aussi tenir dans un lieu frais, ou du moins
à l'abri de l'action d'un air sec & chaud, les sels qui
sont sujets à perdre par une legere chaleur l'eau de
leur crystallisation, comme le vitriol de Mars, le sel
de Glauber, le sel d'ebsom, lorsqu'on veut garder
ces sels sous leur forme crystalline.
Outre la chaleur, l'humidité, & la communication
avec l'air libre, qui sont les causes les plus générales
de la corruption du médicament, il en est
une plus particuliere, dont il est assez difficile de
préserver certaines drogues; savoir la vermoulure
ou les vers: ce sont les fruits doux, comme les dattes,
les figues, les jujubes, &c. qui y sont particulierement
sujets. On prévient cet inconvénient, autant
qu'il est possible, en tenant ces fruits auparavant
bien séchés dans un lieu sec: mais le moyen le
plus sûr c'est de les renouveller tous les ans, & heureusement
ils se gardent assez bien d'une récolte à
l'autre.
Il est aussi quelques racines, principalement celles
de chardon rolland, de satyrium, qui sont singulierement
sujettes aux vers, & qu'on garde pour
cette raison sous la forme de confitures, qui les en
met exactement à l'abri. La méthode de passer au
four, ou d'exposer à un degré de chaleur capable
de détruire les insectes & leurs oeufs, les drogues
particulierement sujettes aux vers, ne peut être que
bien rarement employée en Pharmacie, parce que
la plûpart de ces drogues seroient déparées par cette
opération, & peut - être même réellement altérées:
La plûpart des moyens de conservation que les Naturalistes ont imaginés, comme les vernis ou les enduits
résineux, graisseux, &c. les différens mastics
destinés à boucher exactement les vaisseaux, &c.
sont trop parfaits pour pouvoir être de quelqu'usage
dans un art. (b)
CONSERVATOIRE
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* CONSERVATOIRE, s. m. (Hist. mod.) maison
où l'on reçoit des femmes & des filles que la misere
pourroit entraîner dans la débauche. Il y en a en
Italie plusieurs On donne le même nom à un hôpital
d'une autre espece fondé à Rome pour de pauvres
orphelines; enfin on appelle ainsi en Italie les
écoles de musique, dont les plus célebres sont à
Naples, & d'où sont sortis de grands hommes en ce
genre.
CONSERVATRICE
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* CONSERVATRICE, (Mythologie.) épithete
qu'on donne communément à Junon. Junon conservatrice a pour symbole la biche aux cornes d'or,
qu'elle sauva de la poursuite de Diane dans les plaines
de Thessalie, où la déesse de la chasse n'en put atteindre
que quatre de cinq qu'elles étoient.
CONSERVE
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CONSERVE. (Marine.) On donne ce nom à un
navire de guerre qui accompagne & escorte des
vaisseaux marchands. Conserve, aller de conserve, se
dit de plusieurs vaisseaux qui font voile ensemble &
de compagnie, pour se secourir les uns les autres.(Z)
Conserve
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On s'est propose dans la préparation des conserves (comme dans celle de tous les assaisonnemens
par le moyen du sucre) deux vûes principales: la
premiere, de conserver des matieres végétales dont
on n'auroit pû retenir aussi parfaitement la vertu par
aucun autre moyen; & la seconde, de rendre ces
remedes plus agréables aux malades.
Les conserves ont encore une troisieme utilité dans
l'art; elles fournissent un excipient commode dans
la préparation des opiates, pilules, & autres prescriptions
extemporanées ou magistrales, sous formes
solides. Nous allons donner des modeles des
différentes especes de conserve. Voici d'abord celle
d'une fleur.
Conserve de violettes. Prenez des fleurs de violettes
nouvellement cueillies & bien épluchées, une demi-livre,
du sucre blanc une livre & demie. On pilera
dans un mortier de marbre les violettes jusqu'à ce
qu'elles soient en forme de pulpe; on fera cependant
cuire le sucre dans cinq ou six onces d'eau commune
en consistence de tablettes; on le retirera de dessus
le feu; & lorsqu'il sera à demi - refroidi, on y
mêlera les violettes pilées, & on versera cette conserve encore chaude dans un pot, & on l'y laissera
refroidir sans la remuer.
On demande en général dans cette espece de conserve deux parties de sucre & une partie de fleurs;
mais cette proportion doit varier selon que les fleurs
sont plus ou moins aqueuses, ensorte qu'on en fasse
entrer davantage pour les conserves des fleurs succulentes,
comme on peut le remarquer dans la conserve de violettes que nous avons donnée pour exemple.
Dans le cas où les plantes seroient peu succulentes,
Zwelfer prescrit de prendre jusqu'à deux parties &
demie de sucre sur une partie de fleurs; mais il ajoûte
une certaine quantité d'eau distillée de la plante qui
fait la base de la conserve. Les racines qu'on destine
à être mises sous forme de conserve, se préparent
d'une façon un peu différente. Voici cette préparation:
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