ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"846"> que l'on peut former de la même maniere, en prenant une courbe quelconque pour circonférence de la base.

La méthode pour déterminer la solidité d'un cone oblique, est la même que celle pour déterminer la solidité du cone droit; tout cone en général est le produit de sa base par le tiers de sa hauteur, c'est - à - dire par le tiers de la ligne menée du sommet perpendiculairement à la base. Dans les cones droits, cette ligne est l'axe même; dans les autres, elle est différente de l'axe.

Mais la surface du cone oblique est beaucoup plus difficile à trouver que celle du cone droit; on ne peut la réduire à la mesure d'un secteur de cercle, parce que dans le cone oblique toutes les lignes tirées du sommet à la base, ne sont pas égales. Voy. le mémoire que M. Euler a donné sur ce sujet, dans le tome I. des nouv. mém. de Petersbourg. Barrow, dans ses lectiones geometric, donne une méthode ingénieuse pour trouver la surface d'un cone qui a pour base une ellipse, lorsque ce cone fait portion d'un cone droit. Voici en deux mots sa méthode. Du point où l'axe du cone droit coupe l'ellipse, il imagine des perpendiculaires sur les différens côtés du cone; & comme ces perpendiculaires sont égales, il n'a pas de peine à prouver que la solidité de cone elliptique est égale au produit de sa surface par le tiers de l'une de ces perpendiculaires. Or cette même solidité est aussi égale au tiers de la hauteur du cone, multiplié par la base elliptique. Donc comme la perpendiculaire ci - dessus désignée est à la hauteur du cone, ainsi la base elliptique est à la surface cherchée.

On appelle, en Optique, cone de rayons, l'assemblage des rayons qui partent d'un point lumineux quelconque, & tombent sur la prunelle ou sur la surface d'un verre ou d'un miroir. Voy. Rayon. (O)

Cone, (Page 3:846)

Cone, terme de Botanique; voyez ci - après Conifere.

Cone, (Page 3:846)

Cone, (Chimie.) espece de moule de fer fondu, dans lequel les Chimistes versent les substances métalliques (appellées régules dans ce cas), qu'ils se proposent de séparer de leurs scories par l'opération qu'ils nomment en Latin precipitatio fusoria. Voyez Régule, Précipitation, & Fusion.

Ce moule a la forme d'un cone renversé; & c'est de cette forme qu'il tire son nom & son usage. Une substance métallique quelconque étant plus pesante que les scories dont on la sépare, & étant immiscible avec ces scories, doit lorsque l'un & l'autre de ces corps sont en belle fonte dans un même vaisseau, en gagner le fond, dès que le feu ne les agite plus. Et la forme conique du moule dont nous parlons, est très - propre à rassembler le régule en une masse qu'on peut facilement séparer des scories. (b)

CONFARRÉATION (Page 3:846)

* CONFARRÉATION, s. f. (Hist. anc.) cérémonie Romaine qui consistoit à faire manger, en présence de dix témoins, d'un pontife, ou d'un flamine diale, d'un même pain ou gâteau aux personnes que l'on marioit, & qui destinoient leurs enfans au sacerdoce. Voyez Mariage.

La confarréation étoit la plus sacrée des trois manieres de conférer le mariage, qui étoient en usage chez les Romains: elle étoit appellée confarréation, du gâteau salé, à farre & molâ salsâ. Cette cérémonie soustrayoit une fille à la puissance paternelle: elle ne dura qu'un tems. Quand un mariage contracté par la confarréation se rompoit, on disoit qu'il y avoit diffarréation. On offroit aussi dans la diffarréation le gâteau salé.

La confarréation & la diffarréation avoient chacune leur formule & leur cérémonie. On prétend qu'on répandoit sur les victimes une portion du gâteau.

CONFECTEUR (Page 3:846)

CONFECTEUR, confector, (Hist. anc.) sorte de gladiateur chez les anciens Romains, qu'on loüoit pour se battre dans l'amphithéatre contre les bêtes féroces. Voyez Gladiateur.

Les consecteurs s'appelloient ainsi, à consiciendis bestiis, à cause qu'ils massacroient & tuoient les bêtes. Les Grecs les appelloient ARALO, c'est - à - dire téméraire, déterminé; d'où les Latins ont emprunté les noms de parabolani & de parabolarii. Les Chrétiens étoient quelquefois condamnés à ces sortes de combats Voyez le dict. de Trév. & Chambers. (G)

CONFECTION (Page 3:846)

CONFECTION, s. f. (Pharm.) On a donné en Pharmacie le nom de consection à certaines compositions officinales qui sont du genre des électuaires, dont elles ne different ni par leur consistance, ni par le manuel de leur préparation. Voyez Electuaire.

On trouve dans les dispensaires un assez grand nombre d'électuaires décrits sous le nom de confection, qui presque tous sont stomachiques & cordiaux; ce qui feroit croire que c'étoit principalement à ceux de cette espece qu'on donnoit originairement ce nom. Il s'en trouve cependant aussi, mais très - peu, qui sont narcotiques: il y en a même un qui est purgatif.

De toutes les confections décrites dans la pharmacopée universelle de Lémery (environ 30), il n'y en a que trois qui soient aujourd'hui en usage parmi nous; savoir la confection hyacinthe & alkerme, qui sont toutes deux réputées cordiales & stomachiques, & la confection hamec qui est purgative. Nous allons donner la composition de ces trois préparations.

Confection d'hyacinthe réformée de Lémery: . des hyacinthes préparées, une once & demie; du corail rouge préparé, de la terre sigillée, du santal citrin, de chacun une once; de la rapure de corne de cerf, six gros; de l'os de coeur de cerf, de la racine de tormentille, de fraxinelle, des feuilles de dictam de Crete, du saffran, de la myrrhe, des roses rouges, des semences d'oseille, de citron, de pourpier, de chacun trois gros; des yeux d'écrevisses préparés, quatre scrupules; des écorces extérieures de citron, d'orange aigre, de chaque quatre scrupules; du muse & de l'ambre - gris, de chacun dix grains; du sirop de kermès, une once; du sirop d'oeillet, trois liv. N. B. que la livre dont se sert Lémery n'est que de douze onces.

Si jamais les Medecins galénistes firent une préparation monstrueuse, on peut dire que ç'a été la confection hyacinthe: tous les éloges qu'on lui a donnés, & qu'on lui donne encore tous les jours, ne font rien en sa faveur; & malgré les corrections qu'on a faites à la description que nous avoient laissé les anciens, on peut assûrer hardiment que cet électuaire ne peut pas avoir de grande vertu, sur - tout à la dose où on le donne ordinairement: il suffit pour s'en convaincre de jetter les yeux sur la nature des poudres, & sur la quantité & la qualité qui sert à les incorporer.

La poudre est composée de végétaux, à qui on a accordé une vertu astringente, tels que la tormentille, les roses rouges ou cordiales, tels sont la racine de fraxinelle, le santal citrin, le saffran, les feuilles de dictam, le myrrhe; ou enfin vermifuge, (car on attribue aussi cette propriété à la confection hyacinthe), comme les semences de citron, de pourpier, d'oseille: les autres poudres sont réputées absorbantes; & quelques - unes le sont en effet, savoir le corail & les yeux d'écrevisses, la corne de cerf & l'os du coeur du même animal, sont du genre des remedes qu'on appelle incrassans.

Il y a une autre espece d'ingrédiens dont les vertus médicinales, je croi, ne sont pas trop bien connues; je veux dire les terres argilleuses, qui sont le bol d'Arménie & la terre sigillée. [p. 847]

Je ne parle point de l'ambre - gris, ni du musc; on n'y en met jamais.

Quant aux pierres précieuses qui entroient autrefois dans cette préparation, Lémery les a toutes retranché à l'exception des hyacinthes. Je ne sai pas trop pourquoi il a fait grace à celles - ci: les raisons qui ont fait rejetter les émeraudes, les saphirs, devoient faire rejetter aussi les hyacinthes; mais sans doute que comme elles donnent leur nom à cette confection, il n'a pas osé les en bannir.

La poudre qui résulte des ingrédiens énoncés, & qui est connue dans les boutiques sous le nom d'espece de confection hyacinthe, pourroit avoir de bons effets dans certains cas, donnée au poids d'un demi-gros ou d'un gros: mais il n'arrive jamais qu'on les prescrive, ces especes; on a toûjours recours à la confection, c'est - à - dire à une petite portion de la poudre, & une très - grande au contraire de sirop. En effet la dose ordinaire de ce remede étant d'un gros, le malade à qui on le prescrit ne prend que 12 grains de la poudre, & 60 grains de sirop. Ajoûtez à cela, que la plûpart de celle qui se débite à Paris, & qui vient pour la plûpart de Montpellier & de Lyon, est faite avec le sirop de limon, sirop acide qui ne manque pas de saturer les alkalins terreux, sur la vertu desquels on ne peut plus compter. Il est vrai que la plus grande partie des Apothicaires de Paris, conformément à la description corrigée par Lémery, ne se servent que de sirop d'oeillet, ou même d'un sirop blanc, c'est - à - dire fait avec l'eau commune & le sucre; en ce cas les absorbans conservent toute leur propriété: mais comme il en entre une si petite quantité dans la dose que l'on prescrit ordinairement de cette confection, on ne doit pas beaucoup compter sur eux.

La confection hyacinthe passe pour fortifier le coeur, l'estomac, & le cerveau; elle tue les vers, & elle a, dit - on, la propriété d'arrêter le cours de ventre & le vomissement. On pourroit en faire prendre hardiment jusqu'à une demi - once; à cette grande dose même, le malade ne prendroit que 48 grains de la poudre.

Confection alkerme. La confection alkerme étoit aussi dans son origine une préparation très - imparfaite; & Mesué qui en est l'auteur, y avoit fait toutes les fautes, que feront toûjours ceux qui mêlangeront différentes drogues sans être instruits des principes de Chimie. En effet cet auteur faisoit infuser de la soie crue, teinte avec le kermès, dans du suc de pommes & dans de l'eau - rose; il faisoit ensuite cuire avec du sucre cette infusion en consistance de sirop: quoi de plus contraire à l'art que d'employer de l'eau - rose, que l'on doit ensuite faire évaporer? pourquoi falloit - il que la soie fût teinte avec le kermès? ne valoit - il pas mieux se servir du kermès lui - même. De quelle utilité peut être une infusion de soie? Il y a long - tems que Zwelfer a fait sentir le ridicule d'une pareille préparation, & à - présent il n'est plus question dans les boutiques de la confection alkerme de Mesué; plusieurs auteurs l'ont corrigée: nous l'allons donner telle qu'elle est dans la pharmacopée de Paris.

grains de kermès une once, santal citrin une once & demie, bois d'aloès demi - once, bois de rose un gros & demi, des roses rouges six gros, de la canelle trois onces, du cassia - lignea trois gros, de la cochenille deux gros, des perles orientales préparées, du corail rouge préparé, de chaque une once, des feuilles d'or un scrupule; faites du tout une poudre fine: ensuite prenez sirop de kermès quatre onces, que vous ferez chauffer au bain - marie, & passerez à - travers un tamis; après quoi ajoûtez - y sucre blanc une demi - once; faites un peu épaissir le sirop, & y ajoûtez lorsqu'il sera presque refroidi de la poudre susdite quatre gros: mêlez bien le tout, & la confection sera faite.

On a rejetté avec raison de cette composition le lapis lazuli, toûjours au moins suspect par le cuivre qu'il contient, malgré la correction prétendue opérée par sa calcination.

Les feuilles d'or sont sans doute demandées ici pour suivre un ancien usage, car jamais or ne fut si inutilement employé.

La dose de cette confection est d'un demi - gros, mais on pourroit hardiment la pousser jusqu'à demi - once; car on n'apperçoit pas les inconvéniens qu'il y auroit à craindre de l'administration d'une pareille dose, & on peut observer en général que les Medecins sont trop timides dans l'administration des remedes purement altérans, & que c'est parce qu'ils ne les donnent qu'à de très - foibles doses, que ces remedes sont le plus souvent inutiles.

La confection alkerme est un assez bon stomachique & cordial; c'est à ce dernier titre qu'elle est le plus communément en usage: elle entre dans presque toutes les potions cordiales, & elle est un ingrédient très - utile.

Confection hamec de Lémery: prenez de raisins mondés une demi - livre, du polypode de chêne concassé une once & demie, de l'épythime une once, des feuilles d'absynthe, de roses rouges, de thym, des semences d'anis, de fenouil, de la fumeterre, de chacun demi - once; du gingembre & du spicanard, de chacun deux dragmes; faites bouillir le tout dans trois pintes de petit - lait & une pinte d'eau de fumeterre jusqu'à diminution de moitié; dissolvez ensuite dans la colature bien exprimée, du miel écumé & du sucre blanc, de chacun une livre & demie; cuisez le tout ensuite jusqu'à la consistance d'un électuaire mou; puis après avoir retiré la bassine de dessus le feu, dissolvez - y de la pulpe de casse huit onces, de celle de pruneaux six onces; ajoûtez - y sur la fin de la poudre de myrobolas citrins, de séne mondé, de chacun trois onces, de l'agaric trois onces, des trochisques Alhandal, de la rhubarbe, de chacun une once & demie; de la scammonée, semence de violette, de chacun une once; du sel de fumeterre & d'absynthe, de chacun trois gros: faites - en une confection selon l'art.

La confection hamec est un purgatif hydragogue très - efficace, à la dose de deux gros jusqu'à six; elle a été sur - tout célebrée pour les maladies vénériennes & les maladies de la peau: mais sa grande amertume en rend l'usage presque impossible à la plûpart des malades. (b)

CONFÉDÉRATION (Page 3:847)

CONFÉDÉRATION, s. f. (Gram. Hist. anc. & mod.) alliance ou ligue entre différens princes & états. Voyez Ligue & Alliance.

Confédération se dit aussi en Pologne, pour les ligues ou associations que font entre eux les nobles & les grands en Pologne, même sans l'aveu du souverain, & quelquefois contre ses vûes, pour maintenir la liberté de la république. Ce mot est tiré du Latin cum, avec, ensemble, & fdus, alliance ou traité. (G)

CONFÉRENCE (Page 3:847)

CONFÉRENCE, s. f. (Jurispr.) a dans cette matiere deux significations différentes. Il se prend pour le rapprochement & la comparaison qui est faite de différentes lois. Il y a par exemple des conférences du droit Romain avec le droit François; une conférence des ordonnances où Guenois a rapproché les dispositions des différentes ordonnances qui sont intervenues sur chaque matiere; une conférence des coûtumes par le même auteur, pour faire voir le rapport & la diversité des coûtumes entr'elles; une conférence de Bornier sur les ordonnances de Louis XIV. où il a rapporté sous chaque article les dispo<pb->

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