ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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COLLO (Page 3:642)

COLLO, (Géog. mod.) ville & port d'Afrique, sur les côtes de Barbarie, au royaume de Tunis.

COLLOCATION (Page 3:642)

COLLOCATION, s. f. (Jurispr.) est le rang que l'on donne aux créanciers dans l'ordre du prix d'un bien vendu par decret. Pour être colloqué dans un ordre, il faut rapporter la grosse de l'obligation; & si l'on ne rapporte qu'une seconde grosse, on n'est colloqué que du jour de cette grosse: l'usage est néanmoins contraire au parlement de Normandie. Voyez Grosse.

En Artois, où il n'y a point d'ordre proprement dit, les collocations se font dans le cahier de distribution.

On colloque au premier rang les créanciers privilégiés, chacun suivant l'ordre de leur privilége; ensuite les hypothécaires, chacun selon l'ordre de leur hypotheque; & enfin les chirographaires, & ces derniers viennent par contribution entre eux au sou la livre, lorsque le fonds n'est pas suffisant pour les payer.

On distingue les collocations utiles ou en ordre utile, de celles qui ne le sont pas: les premieres sont celles qui procurent au créancier colloqué son payement; les autres sont celles sur lesquelles le fonds manque.

On distingue aussi la collocation en ordre, de celle qui se fait seulement en sousordre: la premiere se fait au profit du créancier de la partie saisie; la seconde se fait au profit d'un créancier de celui qui est opposant dans l'ordre. Les collocations en sousordre se font entre elles dans le même rang que celles de l'ordre. Voyez Ordre & Sousordre, Opposans.

Quelquefois par le terme de collocation, on entend le montant des sommes que le créancier colloqué a droit de toucher, suivant le rang de sa collocation.

Quand l'ordre est fait, les créanciers premiers colloqués, dont les collocations ne sont pas contestées, peuvent demander à en toucher le montant, sans prendre aucune part aux contestations d'entre les autres opposans.

Mais aucun créancier, quoique utilement colloqué & pour sommes non contestées, ne peut demander à toucher les deniers de sa collocation, qu'il n'ait affirmé devant le juge que la somme pour laquelle il a été colloqué, tant en principal, intérêts que frais, lui est bien & légitimement dûe, qu'il n'en a rien touché, & qu'il ne prête son nom directement ni indirectement, à celui dont le bien a été vendu par decret.

Il y a plusieurs cas où l'on ne peut toucher le montant des collocations, sans avoir donné caution: savoir 1° lorsque c'est dans l'ordre du prix d'un office fait avant le sceau des provisions; déclaration du 27 Juillet 1703: 2° lorsque le juge ordonne le payement de la collocation par provision: 3° lorsque l'ordre est fait par une sentence qui n'est exécutoire qu'en donnant caution.

Suivant l'usage commun, il faut que l'ordre soit achevé avant que les créanciers, utilement colloqués, puissent se faire payer de leurs collocations: cependant en quelques endroits, comme en Normandie, les créanciers peuvent se faire payer à mesure qu'ils sont colloqués. Voyez le traité de la vente des immeubles par decret, de M. d'Hericourt, p. 196. 247. 282. & 283. (A)

Collocation, (Page 3:642)

Collocation, (Jurisprud.) est aussi une voie de poursuite usitée en Provence au lieu des saisiesréelles & decrets que l'on n'y pratique point. Les créanciers qui veulent se faire payer sur les biens de leurs débiteurs, viennent par collocation sur ces biens, c'est - à - dire qu'on leur en adjuge pour la valeur des sommes qui leur sont dûes sur le pié de l'es<cb-> timation faite par des officiers qu'on appelle estimateurs. Cet usage a été confirmé pour la Provence par Louis XIII. lequel a ordonné l'exécution du statut de cette province, qui défend de procéder par decret sur les biens qui y sont situés, quand même on procéderoit en vertu de jugemens & arrêts émanés des tribunaux de quelque autre province où les decrets sont en usage. La déclaration du 20 Mars 1706, porte aussi que les exécutions sur les biens immeubles de Provence ne pourront être faites que par la voie ordinaire de la collocation. Voy. le traité de la vente des immeubles par decree de M. d'Hericourt, ch. j. n. 10. (A)

COLLURION (Page 3:642)

COLLURION, voyez Pie - grieche.

COLLUSION (Page 3:642)

COLLUSION, s. f. (Jurisprud.) est une intelligence secrete qui regne entre deux parties au préjudice d'un tiers; cette intelligence est une véritable fraude qui n'est jamais permise, & que l'on ne manque jamais de réprimer lorsqu'elle est prouvée. Ainsi dans un acte soit authentique ou privé, il y a collusion lorsque les parties font quelque vente ou autre convention simulée. Dans les actes judiciaires il y a collusion, lorsque deux parties qui feignent d'être opposées, passent des jugemens de concert; ce qui est prohibé sur - tout en matiere criminelle à cause de l'imérêt public, qui demande que les délits ne demeurent point impunis. Il y a au code un titre, de collusione detegendâ, qui est le tit. 20 du liv. VII. (A)

COLLUTHIENS (Page 3:642)

* COLLUTHIENS, s. m. pl. (Hist. eccl.) hérétiques qui parurent dans l'Eglise au quatrieme siecle; ils furent ainsi appellés de Colluthus prêtre d'Alexandrie, qui scandalisé de la condescendance que faint Alexandre patriârche de cette ville eut dans les commencemens pour Arius qu'il espéroit ramener par la douceur, fit schisme, tint des assemblées séparées, & osa même ordonner des prêtres, sous prétexte que ce pouvoir lui étoit nécessaire pour s'opposer avec succès aux progrès de l'Arianisme: il ne s'en tint pas là, & l'irrégularité passa bien - tôt de sa conduite dans ses sentimens; il prétendit que Dieu n'avoit point créé les méchans, & qu'il n'étoit point l'auteur des maux qui nous affligent. Osius le fit condamner dans un concile qu'il convoqua à Alexandrie en 319.

COLLYRE (Page 3:642)

COLLYRE, s. m. terme de Medecine, remede externe destiné particulierement pour les maladies des yeux. Voyez il.

Il y en a de liquides & de secs. Les collyres liquides, U(GROXOLLIA, sont composés d'eaux & de poudres ophthalmiques, comme les eaux de rose, de plantain, de fenouil, d'eufraise, dans lesquelles on dissout ou on mêle de la tuthie préparée, du vitriol blanc, ou telle autre poudre convenable. Voy. Ophthalmique.

Les secs, CROXOLLRIA, sont les trochisques de rhasis, le sucre candi, l'iris, la tuthie préparée, &c. qu'on souffle dans l'oeil avec un petit chalumeau.

On donne le même nom à des onguens employés pour le même effet, comme l'onguent de tuthie, & plusieurs autres.

On le donne aussi, mais improprement, à quelques remedes liquides dont on se sert pour les ulceres vénériens. Dictionn. de Trév. & Chambers.

Tel est le collyre de Lanfranc, dont voici la composition. du vin blanc, une livre; eaux de plantain, de rose, de chaque trois onces; orpiment, deux gros; verd - de - gris, un gros; myhe, aloës, de chaque deux scrupules: faites du tout un collyre selon l'art. (b)

COLLYRIDIENS (Page 3:642)

* COLLYRIDIENS, sub. m. pl. (Hist eccl.) anciens hérétiques qui portoient à la Vierge un hommage outré & superstitieux; saint Epiphane qui en fait mention, dit que des femmes d'Arabie entêtées [p. 643] du Collyridianisme s'assembloient un jour de l'année pour rendre à la Vierge leur culte impertinent, qui consistoit principalement dans l'offrande d'un gâteau qu'elles mangeoient ensuite en son nom. Le nom Collyridien vient du mot Grec collyre, petit pain ou gâteau.

COLMAR (Page 3:643)

COLMAR, (Géog. mod.) ville considérable de France dans la haute Alsace, dont elle est capitale, près de la riviere d'Ill. Long. 25d. 2'. 11". lat. 48d. 4'. 44".

COLMARS (Page 3:643)

COLMARS, (Géog. mod.) petite ville de France en Provence, proche des alpes. Long. 24. 30. lat. 44. 10.

COLMOGOROD (Page 3:643)

COLMOGOROD, (Géog. mod.) ville de l'empire Russien, dans une île formée par la Dwina. Long. 58. 25. lat. 64. 10.

COLNE (Page 3:643)

COLNE, (Géog. mod.) riviere d'Angleterre dans la province d'Essex, qui passe à Colchester.

COLOBIUM (Page 3:643)

* COLOBIUM, (Hist. anc.) habit senatorial; c'étoit une espece de tunique dont on ne connoît pas bien la forme, & dont il est assez rarement parlé dans les auteurs.

COLOCASIE (Page 3:643)

COLOCASIE, (Botan. exot.) plante étrangere, espece d'arum ou de pié - de - veau.

Peu de sciences ont plus de besoin de se prêter un secours mutuel que l'Histoire ancienne & la Botanique, lorsque pour l'intelligence de quantité d'usages ou mystérieux ou oeconomiques que les Egyptiens faisoient des plantes de leur pays, il s'agit de discerner celles qui se trouvent représentées sur les monumens qui nous en restent.

Les antiquaires qui se sont flatés d'y réussir, en consultant Théophraste, Dioscoride, & Pline, n'en ont pas pû juger sûrement; parce qu'aucun de ces naturalistes n'avoit vû ces plantes dans leur lieu natal, & que les descriptions qu'ils nous en ont laissées étant tres - courtes, très - imparfaites & sans figures, on n'a pas pû en faire une juste application aux parties détachées des plantes que les fabricateurs de ces monumens ont voulu représenter.

C'est donc au sol de l'Egypte même & au lit du Nil, qu'il faut avoir recours pour en tirer les pieces de comparaison qui leur ont servi de types. C'est sur la vûe de ces plantes, ou rapportées seches de ce pays - là, ou transplantées dans celui - ci, ou très exactement décrites par ceux de nos meilleurs botanistes, qui les ont dessinées d'après le naturel, comme l'a fait Prosper Alpin, que l'on peut qualifier raisonnablement celles qui ont servi d'attributs aux dieux, & de symbole aux rois & aux villes d'Egypte, des noms qui leur conviennent suivant les genres auxquels elles ont du rapport.

C'est de cette maniere que s'y sont pris d'habiles gens pour découvrir la colocasie des anciens, & être en état de la ranger sous le genre de plante auquel elle doit appartenir.

Comme sa principale qualite se trouvoit dans sa racine dont on faisoit du pain, & que de cette racine de laquelle les Arabes font encore commerce, il naît une fleur & des feuilles du genre d'arum, on ne doute plus que ce n'en soit une espece; & tous les botanistes modernes depuis Fabius Columna, & l'ouvrage de Prosper Alpin sur les plantes d'Egypte, sont constamment de cet avis. Le nom vulgaire de culcas ou colcas qu'elle semble avoir retenu de l'ancien colocasia, doit encore contribuer à confirmer cette opinion.

Ses feuilles sont aussi larges que celles d'un chou. Sa tige est haute de trois à quatre piés, & grosse comme le pouce. Ses feuilles sont grandes, rondes, nerveuses en - dessous, attachées à des queues longues & grosses, remplies d'un suc aqueux & visqueux. Les fleurs sont grandes, amples comme celles de l'arum, de couleur purpurine, monopétales, de figure irréguliere, en forme d'oreille d'âne. Il s'éleve de chaque calice un pistil qui devient ensuite un fruit presque rond, qui contient quelques graines. La racine est charnue, bonne à manger. Cette plante naît dans l'île de Candie en Egypte, & près d'Alexandrie.

Les antiquaires reconnoîtront donc aujourd'hui la fleur de cette plante sur la tête de quelques Harpocrates & de quelques figures panthées par sa forme d'oreille d'âne ou de cornet, dans laquelle est placé le fruit; & il y a toute apparence qu'elle étoit un symbole de fécondité. Voy. les mémoires des Inscriptions, tome II.

Les curieux de nos pays cultivent la colocasic avec beaucoup de peine. Ils la plantent dans des pots pleins de la meilleure terre qu'il est possible d'avoir, & la tiennent toûjours dans des serres sans presque l'exposer à l'air qui endommage promptement ses feuilles; rarement on la voit produire des fleurs. Sa racine cuite a le goût approchant de celui de la noisette. J'ignore où Bontius a pris qu'elle est d'une qualité vénéneuse, & qu'avant que d'être mangeable, il faut la macérer quelques jours dans l'eau.

Il est certain qu'en Egypte, en Syrie, en Candie, & autres régions orientales, on en mange sans aucune macération, comme ont fait des navets en Allemagne. Elle a, étant crue, un peu d'amertume & d'âcreté visqueuse; mais tout cela s'adoucit entierement par la cuisson.

Du reste cette plante n'a point de vertus medecinales.

Le chou karaïbe des Américains répond presque parfaitement à la colocasie d'Egypte; car c'est aussi une espece d'arum d'Amérique, dont les racines sont grosses, de couleur de chair par - dehors, jaunes par - dedans, d'une odeur douce; ses feuilles ressemblent à la grande serpentine. On fait du potage de ses feuilles & de ses racines. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

COLOCHINA (Page 3:643)

COLOCHINA, (Géog. mod.) ville de la Turquie en Europe, dans la Morée, sur un golfe de même nom. Long. 40. 55. lat. 36. 32.

COLOCZA (Page 3:643)

COLOCZA, (Géog. mod.) ville de la haute Hongrie, capitale du comté de Bath sur le Danube. Lon. 36. 55. lat. 46. 33.

COLOENA (Page 3:643)

* COLOENA, surnom de Diane, ainsi appellée d'un temple qu'elle avoit dans l'Asie mineure, près de la mer Coloum; on lui célébroit des fêtes dans lesquelles on faisoit danser des singes.

COLOENIS (Page 3:643)

* COLOENIS, (Mythol.) surnom de Diane; elle étoit adorée sous ce nom par les habitans de Myrrhinunte en Attique. On prétend qu'il lui venoit de Colanus, que quelques - uns prétendent avoir regné à Athenes avant Cecrops.

COLOGNE (Page 3:643)

COLOGNE, (Géog. mod.) grande ville d'Allemagne fort commerçante, capitale de l'électorat de même nom; elle est libre & impériale, située sur le Rhin. Long. 24. 45. lat. 50. 50.

Cologne, (Page 3:643)

Cologne, (Electorat de) pays assez grand d'Allemagne, borné au nord par les duchés de Cleves & de Gueldres, à l'orient par celui de Berg & l'électorat de Treves, au couchant par le duché de Juliers. Le Rhin qui arrose ce pays, le rend très commerçant. L'électeur de Cologne est archichancelier de l'empereur pour l'Italie; mais ce n'est qu'un titre qui n'entraîne aucune fonction; un titre plus réel pour lui, c'est celui de duc de Westphalie.

COLOMAY (Page 3:643)

COLOMAY, (Géog. mod.) petite ville de Pologne dans la Russie rouge, sur la Pruth. Long. 44. lat. 48. 45.

COLOMB ou COLM ou COLMKIS (Page 3:643)

COLOMB ou COLM ou COLMKIS (Congrégation de S.) Hist. ecclés. c'est le nom d'une congrégation de chanoines réguliers, qui étoit d'une grande étendue & composée de cent monasteres ré<pb->

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