ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"640"> perles ou pierres précieuses percées & ensilées. Ce sont les Lapidaires & les Joailliers qui vendent les colliers de perles, & autres perles fines; & les Patenôtriers qui font & vendent ceux de pierres fausses.

Outre les colliers de pierres fines, les dames en portent aussi de perles fausses, qui pour leur éclat & leur eau, imitent parfaitement les perles fines. Voyez Perles fausses. Voyez la fig. 7. Planc. II. de l'Emailleur en perles fausses.

L'usage des colliers chez les Grecs & chez les Romains, est de la premiere antiquité: on en mettoit au cou des déesses; les femmes en portoient en ornement; on en offroit aux dieux; c'étoit une récompense militaire; il y en avoit d'or, d'argent, de pierreries; les peuples de la Grande - Bretagne en portoient d'ivoire; on en mettoit aux esclaves avec une inscription, pour qu'on les arrêtât s'ils s'enfuyoient.

Nos marchandes de mode donnent le nom de collier, à un autre ornement de cou, composé quelquefois d'un seul ruban, ou d'un tissu de crin garni de ruban, de blonde, de souci d'hanneton, &c. Tout collier, comme les autres pieces d'une parure, doit lui être assorti par la façon & par la matiere. Les colliers ont des noms dépendans de leurs formes, & le moindre changement dans la forme suffit pour changer le nom. Ainsi il y a le

Collier à la dauphine; c'est un tour de cou, noüé par derriere avec un ruban, garni par - devant d'un noeud de ruban à quatre, d'un demi - cercle attaché sous le menton, & de deux pendans, dont deux bouts s'attachent autour, à côté de ceux du demi - cercle, & les deux autres tombent dans la gorge en se croisant au - dessous de ce demi - cercle. Ces colliers sont de blonde, de ruban, de guirlande, &c.

Le collier en esclavage; il est composé d'un tour de cou & de deux ronds par - devant, l'un au - dessus de l'autre, qui tombent & couvrent la gorge en partie: au milieu de ces ronds sur le tour de cou, est un noeud à quatre.

Le collier d'homme, est un ruban noir & sans façon ni pli, noüé quelquefois d'un noeud à quatre sous le menton, quelquefois d'un noeud simple, les pendans retombant & se cachant dans la chemise: ce qu'on nomme alors collier à béquille.

Le collier d'homme aux amours, est un ruban noir noüé par - derriere aux deux coins de la bourse, orné d'une rose simple, dont les deux bouts découpés sont froncés à un doigt de leur extrémité, & forment une feuille de la rose simple.

Le collier d'un seul rang, est un tour de cou à l'usage des dames, composé de ruban bouillonné, & en chou, & orné sur le devant d'un noeud à quatre. Voilà un échantillon de la folie de nos modes.

Collier, (Page 3:640)

Collier, (Hist. mod.) cet ornement, dans le sens que nous lui donnons ici, ne sert que pour les ordres militaires, auxquels on l'accorde comme une marque de distinction & de l'honneur qu'ils ont d'être admis dans leur ordre. C'est souvent une chaîne d'or émaillée avec plusieurs chiffres, au bout de laquelle pend une croix ou une autre marque de leur ordre.

Le collier de l'ordre de la jarretiere consiste en plusieurs S S entremêlées de roses émaillées de rouge, sur une jarretiere bleue, au bout de laquelle pend un S. Georges. Voyez Jarretiere.

Le collier du sains. Esprit est composé de trophées d'armes espacées de fleurs - de - lys d'or cantonnées de flammes & de la lettre H couronnée, parce que c'est la lettre initiale du nom de Henri III. instituteur de cet ordre; & au bas une croix à huit pointes, sur laquelle est une colombe ou saint - Esprit. Voyez Ordre du saint - Esprit.

Le collier de l'ordre de S. Michel est formé par des coquilles d'or, liées d'aiguillettes de soie à bouts ferrés d'or. Le roi François I. changea ces aiguillettes en cordelieres ou chaînettes d'or: au bas de ce collier est représenté l'archange S. Michel.

Maximilien a été le premier empereur qui ait mis un collier d'ordre autour de ses armes, étant devenu chef de celui de la toison: usage que pratiquent maintenant ceux qui sont décorés de quelque ordre de chevalerie, à l'exception des prelats commandeurs dans l'ordre du S. Eiprit, qui ne mettent autour de leurs armes qu'un cordon ou luban bleu d'où pend la croix de l'ordre, & n'arborent pas la marque de l'ordre de S. Michel; aussi ne prennent - ils pas le titre de commandeurs des ordres du Roi, au lieu que les chevaliers se qualifient du titre de chevaliers des ordres du Roi.

Ordre du collier. Chevaliers du collier ou de S. Marc, ou de la médaille; ordre de chevalerie dans la république de Venise. Mais ces chevaliers n'ont point d'habit particulier; & comme c'est le doge & le sénat qui le conferent, ils portent seulement par distinction la chaîne que le doge leur a donnee: elle leur pend au cou, & se trouve terminée par une médaille où est représenté le lion volant de la république, qu'ils ont tiré du symbole de l'évangéliste S. Marc, qu'ils ont pris pour patron. (G) (a)

Collier d'étai, (Page 3:640)

Collier d'étai, (Mar.) c'est un bout de grosse corde semblable à l'étai. L'usage du collier d'étai est d'embrasser le haut de l'étrave, & d'aller se joindre au grand étai, où il est tenu par une ride. (Z)

Colliers de défense, (Page 3:640)

Colliers de défense, (Marine.) ce sont plusieurs cordes tortillées en rond comme un collier, qu'on a à l'avant & sur le côté des chaloupes, ou autres petits batimens, pour leur servir de défense & les garantir du choc contre les autres bâtimens. Voyez Planche XVI. Marine, fig. 3. lett. r, & fig. 4. lett. n, o, r. (Z)

Collier du ton, (Page 3:640)

Collier du ton, (Marine.) collier de chouquet, c'est un lien de fer fait en demi - cercle, qui conjointement avec le ton & le chouquet, sert à tenir les mâts de perroquet & de hune: quelquefois ce lien est fait d'une piece de bois; alors on lui donne d'épaisseur de haut en - bas, les trois cinquiemes de l'épaisseur du chouquet. (Z)

Collier (Page 3:640)

Collier de boeuf, (Bouc.) morceau qui contient le premier & le second travers avec la joüe.

Collier (Page 3:640)

Collier de cheval, (Bourrel. & Sell.) harnois de bois couvert de cuir & rembourré, qu'on met au cou des chevaux de tirage, afin que les cordes des traits qui s'y attachent, ne les blessent point. Voy. la fig. 1. du Bourrelier.

Collier à la reine, (Page 3:640)

Collier à la reine, terme de Bourserie; c'est un collier de fer couvert de velours, qui embrasse le cou des enfans. Il est garni d'une branche de fer & couverte, qui descend sous le menton, & vient se fixer sur le bord de leur corps: ce collier leur tient la tête droite.

Collier, (Page 3:640)

Collier, (Pêche.) c'est ainsi qu'on appelle sur les rivieres, la corde qui part du bout du filet appellé verveux, & qu'on attache à l'extrémité d'un pieu qui, enfoncé dans la vase, tient cette partie du verveux au fond de la riviere. Ainsi pour placer un verveux, on a deux pieux, l'un pour la tête, l'autre pour la queue. Voyez Verveux. On supplée quelquefois au pieu de la queue & au collier par le poids d'une pierre.

Collier (Page 3:640)

Collier de limier ou Botte, (Venerie.) c'est l'attache de cuir qu'on lui passe au cou, quand on le mene au bois.

COLLIERES (Page 3:640)

COLLIERES, s. f. (Commerce de bois.) ce sont des chantiers qui servent de fondement aux trains; ils ont à leur extrémité des coches, dans lesquelles on passe les couplieres. Voyez Couplieres & Trains. [p. 641]

COLLINA ou COLLATINA (Page 3:641)

COLLINA ou COLLATINA, s. m. (Mytholog.) déesse qui présidoit aux montagnes & aux vallées; c'est de son culte qu'on fait venir le verbe colere.

COLLINE (Page 3:641)

* COLLINE, s. f. (Hist. anc.) une des quatre parties de Rome. Elle étoit ainsi appellée, parce que des sept collines renfermées dans cette ville, il y en avoit cinq dans cette partie; savoir la viminale, la quirinale, la salutaire, la mutiale, & la latiale. Il y avoit aussi la tribu colline. La porte située au pié de la quirinale, s'appelloit la porte colline ou la porte du sel; parce que les Sabins qui apportoient le sel à Rome, entroient par cette porte: c'étoit - là qu'on enterroit les vestales.

La colline des jardins fut une petite montagne, renfermée dans Rome par Aurélien. Ceux qui aspiroient aux charges se montroient - là à la vûe du peuple, avant que de descendre dans le champ de Mars.

COLLIQUATIF (Page 3:641)

COLLIQUATIF, adj. (Medecine.) se dit des maladies, des poisons de toute espece, dont l'effet dans le corps humain est de faire perdre aux humeurs leur consistance naturelle, en y produisant une grande dissolution, une décomposition de leurs parties intégrantes; d'où résulte une sorte d'altération appellée colliquation.

Ainsi on dit d'une sievre dont l'effet est de jetter en fonte les humeurs, qu'elle est colliquative: ainsi le venin du serpent des Indes appellé hamorrous, dont l'effet est le même, peut être dit colliquatif: de même les substances alkalines, le mercure, &c. pris intérieurement, au point de produire la dissolution du sang, doivent être regardés comme des poisons colliquatifs.

On applique aussi ce terme aux symptomes de maladies, produits par la colliquation: ainsi on dit de la diarrhée, de la sueur, &c. qu'elles sont colliquatives, lorsqu'elles sont des évacuations d'humeurs qui se font par une suite de la dissolution générale de leur masse. Voyez Colliquation.

COLLIQUATION (Page 3:641)

COLLIQUATION, s. f. XTCIS, colliquatio, (Medecine.) ce terme est employé pour signifier l'espece d'intempérie des humeurs animales, qui consiste dans une grande dissolution & une décomposition presque totale de leurs parties intégrantes; ensorte que la masse qu'elles composent, paroît avoir entierement perdu la consistance & la tenacité qui lui est nécessaire, pour être retenue dans le corps, & n'être mise en mouvement que conformément aux lois de l'oeconomie de la vie saine.

La colliquation est différente, selon la différente nature du vice dominant des humeurs qui tombent en fonte: ainsi on appelle colliquation acide, celle dans laquelle il se fait un mêlange informe de quelques grumeaux de sang, avec une lymphe devenue aqueuse & acescente: on nomme colliquation alkalescente putride, celle qui est le produit de certaines fievres malignes; colliquation âcre, muriatique, celle qui s'observe dans l'hydropisie, le scorbut; colliquation âcre, huileuse, bilieuse, celle qui résulte des fievres ardentes, &c.

Les causes diverses de la colliquation des humeurs sont, 1° le mouvement animal excessif, les exercices violens, qui ne sont pas immédiatement suivis de sueurs: 2°. l'effet trop long tems continué des remedes apéritifs, fondans; tels que les martiaux, les mercuriels: 3°. les poisons qui ont une qualité puissamment dissolvante; tels que la morsure du serpent des Indes appellé hamorrous, le virus scorbutique, la putréfaction produite par le sphacele, & par certaines maladies malignes, pestilentielles. Sauvage, pathologia methodica.

La colliquation des humeurs produit les effets suivans. Si les forces de la vie sont encore assez considérables, elle rend très - abondante & excessive l'excrétion de la transpiration de la sueur, des urines, & de tous les excrémens liquides; d'où suivent la foiblesse, la soif, la sécheresse de tout le corps, la maigreur, le marasme: si les forces de la vie sont considérablement diminuées dans le tems que se fait la fonte des humeurs, toutes ces évacuations ne peuvent pas avoir lieu; la matiere reste dans le corps, il s'en forme des amas, des extravasations, des hydropisies de toutes les especes. Ainsi la colliquation peut être suivie de cachexie seche & de cachexie humide.

La consomption si commune parmi les Anglois, dit M. Vanswieten, est l'effet d'une véritable colliquation causée par la nature de l'air & des alimens dont ils usent, & par le tempérament; d'où résultent des humeuts trop fluides, dissoutes, susceptibles de sortir aisément de leurs conduits; des organes rendus délicats, foibles, qui, s'ils ne s'affermissent pas par l'exercice, se fondent entierement en sueurs nocturnes sur - tout, ou se résolvent en salivation & en crachats. Ces malades ne peuvent pas être guéris, que leur sang ne soit condensé; ce qui ne peut être fait que par le mouvement du corps, c'est - à - dire par l'exercice reglé; sans ce moyen, l'usage du lait, la diete blanche incrassante, ne produisent aucun bon effet: mais c'est le comble de l'erreur que d'employer dans ce cas des remedes dissolvans.

Lorsqu'il se filtre une grande quantité de bile qui est portée & se mêle dans le sang, ou qu'elle y reflue du foie, comme dans la jaunisse, si la maladie dure long - tems, il en résulte une dissolution totale, une vraie colliquation des humeurs par l'effet de ce récrément, qui en est le dissolvant naturel & nécessaire, en tant qu'il s'oppose seulement à leur cohésion par sa qualité pénétrante; mais qui divise & dissout leurs molécules, les dispose à la putréfaction, comme un poison, dès qu'il est trop abondant ou qu'il devient trop actif: l'ictere est presque toûjours suivi de l'hydropisie.

Dans le scorbut putride, le sang est aussi tellement dissous par l'effet de l'acrimonie muriatique dominante, qu'il ne peut pas être retenu dans les vaisseaux qui lui sont propres; ensorte qu'il s'extravase aisément, passe dans d'autres vaisseaux d'un genre différent, produit des taches, des ecchymoses, ou des hémorrhagies considérables.

Le sang de ceux qui étoient infectés de la peste qui regnoit dans la ville de Breda, pendant qu'elle étoit assiégée, paroissoit livide, étoit de mauvaise odeur, & n'avoit point de consistance. Vandermye, de morbis Bredanis. La dissolution du sang étoit aussi très - marquée dans la peste de Marseille, par les évacuations fréquentes & abondantes qui se faisoient de ce fluide, par toutes les voies naturelles, & par l'ouverture des bubons, &c. que l'on avoit peine à arrêter. Recueil de mémoires sur cette peste, imprimé en 1744; à la tête duquel est un savant discours de M. Senac, premier medecin du Roi.

Voyez sur la colliquation, ses différentes especes, leurs signes diagnostics & prognostics, & leurs caracteres; le nouveau traité des fievres continues de M. Quesnay, premier medecin ordinaire du Roi en survivance. Voyez Humeur, Sang, Bile, Fievre hectique, colliquative, maligne, Peste, Diarrhée, Sueur, Diabetes, Consomption, Hydropisie, &c. Ces deux articles sont de M. d'Aumont.

COLLISION (Page 3:641)

COLLISION, en Méchanique, est la même chose que choc. Voyez Choc.

COLLITIGANS (Page 3:641)

COLLITIGANS, adj. pris subst. (Jurisprud.) sont ceux qui plaident l'un contre l'autre. On dit communément que inter duos litigantes tertius gaudet, c'est - à - dire que souvent un tiers survient & les met d'accord, en obtenant l'héritage ou bénéfice que les deux autres se contestoient réciproquement. (A)

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